Israël et L'Humanité - L'idée de dualitê religieuse dans la Gentilité et dans le mosaïsme

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§ 2.

L'IDÉE DE DUALITÉ RELIGIEUSE DANS LA GENTILITÉ ET DANS LE MOSAÏSME

Cette coexistence de deux aspects différents D'une loi unique on, si l'on veut, de deux formes de culte d'une même religion a d'ailleurs un précédent dans un phénomène religieux antérieur au mosaïsme et que la critique historique a signalé de tous les côtés. Alors aussi une double loi existait, une loi pour tout le monde et une autre pour l'élite, pour les prêtres, pour les hommes les plus pieux et les plus sages d'entre les Gentils. Or autant celle-ci offre d'analogie avec ce qui s'appellera plus tard le mosaïsme, dont elle forme en quelque sorte le prélude, autant l'autre en diffère. N'y a-t-il pas là une preuve que ce n'est point l'unité, mais la dualité qui devra continuer à l'avenir, quoique sous de nouvelles apparences?

La présence d'une double loi religieuse chez les Gentils et la ressemblance que ce phénomène présente avec la constitution future du mosaïsme sont par elles-mêmes assez instructives. Les différences que l'on remarque entre les deux lois ne le sont pas moins; elles semblent témoigner constamment de l'existence simultanée d'une règle laïque et d'une règle sacerdotale dans l'humanité, qui apparait ensuite mieux encore soit dans les rapports entre la loi [1]noachide et la loi mosaïque, soit dans le mosaïsme lui-même. Là en effet nous trouvons, à côté de la loi commune des Israélites, celles qui concurrent spécialement la tribu de Lévi et la famille d'Aaron et même dans celles-ci la loi toute particulière à laquelle était soumis le grand prêtre et qui le distinguait des autres prêtres d'Israël, comme à son tour le mosaïsme dans son ensemble distinguait les Israélites, prêtres do l'humanité.

Une si exacte concordance, une symétrie, une harmonie si complètes ne peuvent être le fruit du hasard; il s'agit bien d'une conception aussi profonde que réfléchie et qui domine systématiquement tout l'édifice religieux selon le judaïsme depuis sa base jusqu'au sommet le plus élevé. Voilà ce qu'il y a de vrai dans l'opinion de ceux qui ne voient dans le judaïsme qu'un culte purement national. C'est le mosaïsme seul qu'ils envisagent, c'est-à-dire un aspect particulier de la véritable religion et qui n'est pas plus destiné à tout le genre humain, à toutes les races, à toutes les latitudes que les règles sacerdotales en Israël n'étaient destinées à tous les Israélites, ni celles du grand prêtre à toute la tribu de Lévi.


References

  1. Page 461