Israël et L'Humanité - Le témoignage de Philon

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Le témoignage de PhiIon~


Dans tout ce que nous avons dit précédemment sur l'identité des lois divine et humaine, 18 caractère universel que le judaïsme attribue à, la Loi dalla l'organisation de l'humanité apparaît déjà d'une manière si éclatante que nul ne songerait à nier l'existence de cette grandiose conception; on objectera simplement pent.étre que, soit incohérence, soit préjuge national, elle se rapetisse dès que l'on passe à l'application dit principe et qu'elle se localise au point de devenir purement israélite.

Une telle contradiction est bien improbable et si l'on en pouvait donner des preuves, nous aurions encore toute raison de croire ‑qu'elle est simplement à la surface et n'atteint pas la,fond même, la nature intime de la doctrine. Mais il n'y a pas de contradiction. La vérité est que, si a la hauteur sublime à laquelle nous a élevés l'hébraïsme, la Thora embrasse l'ensemble de la création, l'être tout entier, Dieu lui‑même, elle se circonscrit inévitablement en devenant la loi de l'homme, mais sans perdre, même dans ce degré inférieur, l'universalité, puisqu'elle s'étend jusqu'aux bornes les plus reculées que la notion d'humanité comporte. Car si relativement 1 la création, la loi de l'homme est comme Il, face intérieure de l'univers qui prend conscience de lui‑même, quand elle règle au contraire les rapports entre l'espèce et Pindividu, qui sont le peu­blême fondamental de la loi humaine, elle devient alors la révélation


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du type et de la loi spêciflque ('). Une pareille dêfinition implique évidemment l'idée qu'elle est essentiellement humaine, qu'elle n'a pas d'autre but que la formation de l'homme et que seuls ses fidèles observateurs sont vraiment dignes d'être appelés de CO nom, tellement que Celui qui la communique porte lui‑même le titre dhomme idéal et divin.

Les témoignages de source biblique et rabbinique se présentent en foule, mais les paroles de Philon nous paraissent avoir une importance spéciale. postérieures à la Bible et à une partie des écrits des Rabbins, elles Poignent l'attitude que le judaïsme prenait, même avant J'avêuement du christianisme, en s'adressant aux païens, et par conséquent son but et son action au sujet de la conversion des Gentils. Si on les compare aux conceptions ana­logues dos Ecrilurs et des Docteurs, elles offrent avec les unes et les autres une si parfaite conformité q,lil est impossible d'y voir une tactique habile pour attirer la sympathie de la Gentilitê; aussi les avons‑nous choisies pour servir d'introduction à ce que ,,cas avons à dire sur cotte capitale question. Voici donc ce que dit Philon dans sa Vie de Moïse, opposant précisément la loi mosaïque à Celles des Gentils: ~ Notre loi est bien différente. Elle exhorte tout le monde à, se conduire comme il convient: les Barbares comme les Grecs, les habitants du continent et des îles, de l'Orient et de l'Occident, ceux de l'Europe et ceux de PAsie, en un mot toute la terre habitée jusqu'aux extrémités les plus lointaines ~.

Philon a sans doute ici en vas, non pas la loi de Moïse en tant que code particulier des Juifs, mais cette religion universelle que le judaïsme possède et dont le mosaiâme n'est lui‑même qu'un aspect spécial. Fidèle aux doctrines que nous retrouvons en Pales­tine, il Croit que cette religion est le patrimoine commun de tous les hommes et que tous par conséquent sont appelés à l'observer. C'est dans ce sens aussi qu'il répète ailleurs ce que proclamaient également les rabbins palestiniens, à savoir que la philosophie, en enseignant le monothéisme, enseignait le judaïsme. Les Docteurs disaient en effet que « quiconque rejette le polythéisme mérite le nom de juif > on encore que « celui qui abjure Pidolâtrie confesse eu même temps toute la Loi ~ (~)~


V. J~ Cc,a. pain ... phi,.‑Mhgi. a. lIA.t~m, 1‑ .1. d. TIIIIgII i. mie. Nissi. i. Ab.da Z.. 35P.


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Le philosophe alexandrin, qui se faisait ainsi l'interprète de l'on­seignemAnt des Rabbins, devait avoir plus tard lui‑même un écho en la personne de Tertullien, lorsque celui‑ci dit de Socrute et de Platon qu'êtant, justes, ils furent naturidifflent chrétiens.

References