Âftitude des Juifs à l'égard des Gentils.
 
 
§ 1.
 
 
Quelles car tout d'abord les règles prescrites aux armées israélites quand elle$ triomphent des peuples païensl C'est ose­Lotionnent le moment 0, jamais de voir do quelle fio5on se coin­
 
 
MosAïSME El, NOAcH1s~ 465
 
partent les Juifs à llêgard do la conversion des Gentils et comment ils la comprennent. Tout nous fait supposer qu'il faut chercher dans ces circonstances‑là l'expression de leurs véritables sentiments; les rapports habituels de vainqueurs à vaincus, l'exemple d'autres peuples sémites et profondément monothéistes comme les Arabes, qui ont porté partout le Coran au bout de leur épée, lent donnent une importance décisive. Le Deutéronome nous instrait à ce sujet; il règle en effet la destinée des peuples vaincus et la ligne de conduite imposée vis‑à‑vis d'eux à Israël. Chose êtrangel On croirait entendre les instructions d'nu législateur de notre Europe moderne, tellement la question religieuse est passée sous silence. Si le peuple vaincu se rend At se déclare tributaire, on le laissera vivre en paix; s'il ne se soumet point et qu!il continue une guerre à outrance, alors, dit le texte: ~ tu en foras passer tous lem mâles au fil de llêpêo (~) » quand il s'agit d'autres peuples que des Cananéens, car pour eux‑ci, c'est l'extermination génêrale, qui est décrétée.
 
La loi mosaïque, on le voit, ne s'occupe donc nullement de la religion des vaincus; elle n'entend pas régler autre chose que la question politique. comment ce silence doit‑il être interprêtê? E st~ce indifférence, tolérance, ou simplement oubli? Aucune de ces hypo­thèses ne parait admissible. Celle qui nous fait voir on sentiment de tolérance dans cette attitude est vraie en partie, mais ne saurait âtre admise d'nue manière absolue. Une religion monothéiste et si hautement morale, qui place son point de départ en Adam, père de l'humanité, et qui enseigne une Providence égale pour tous, une pareille religion, disers‑noras, mise en présence de cultes païens aussi impies qu'imanoeaux, n'aurait jamais pu pousser la tolérance jusqu'à sanctionner par la protection accordée aux peuples vaincus les excès révoltants auxquels ils me livraient. Les lois même les plus libérales des nations modernes, mnlgrê le principe fondamental de la libertë des cultes et des consciences, ne pourraient jamais autoriser des pratiques religieuses qui seraient, comme la plupart de cols cultes polythéistes, un impudent défi aux bonnes moeurs, à, la sécurité publique, à la justice et à la charité. Si peu préoccupés que soient nos Etats contemporains de 1, valeur des dogmes ce­ligieux, l'ordre publie, l'instinct de la conservation, les obligent àimposer des restrictions à la liberté religieuse. N'est‑ce pas là une preuvc~ s'il en était besoin, que la société civile ne pourra jamais
 
 
1~Mi o iL
 
 
466 LA LOI
 
 
se désintéresser oomplétement de la question religieuse, parce qu'il n'y aurajamais de religion qui n'exerce plus on moins une influence bonne on mauvaise sur la vie Hocialel
 
Si donc le Pentateuque est muet sur le sujet qui nous occupe, il ne faut pas se hâter d'en conclure, ce qui est inadmissible encore eue fois, que le judaïsme n'enseigne rien à cet égard, mais site. plement que la Bible, la Loi écrite ne dit rien lâ‑dessus, parce que son rôle consiste presque exclusivement à rêgler les rapports exté­rieurs, civils et politiques, des peuples et des individus. Sur tout le reste, c'est la Tradition qui nous renseigne. Nous dirons même que le silence de la Bible, dans une question d'nue si grande importance, prouve à lui seul qu'il existe dans le judaïsme une autre source de doctrine que les Ecritures. A cette source, nous s'avoue qu'à puiser su, ce point comme sur tous les autres. La Tradition examine en effet le problème de la destinée religieuse réservée aux peuples vaincus. Quelle conduite Israël devra‑t‑il observer à l'égard de la religion des Gentils, quand, après la victoire, il aura le pouvoir de lui impomer ses volontést Voilâ, nous le ré. pêtons, un moment capital de la vie religieuse des Juifs.
 
Le rabbin Mis Mizrahi, () dans son commentaire sur Baschi, fait de cette question un long et minutieux examen. Il tient compte de toutes les données scripturales et rabbiniques et la conclusion à laquelle il aboutit est celle‑ci. Il faut, dit‑il, distinguer entre les peuples cananéens et les autres, entre les guerres obligatoires et celles qui sont facultatives. Dans ces dernières, la soumission est tout ce qu'Israël a le droit d'exiger des vaincus; leur religion fût‑elle le plus grossier des, polythéismes, il doit la respecter tout idolâtrique qu'elle est, sans les obliger à quoi que ce soit. Quant aux guerres commandées, c'est â‑dire colles qu'Israël devait faire aux Cananéens, la question religieuse n'y, était point négligée il est vrai, les vainqueurs devaient s'en préoccuper et en faire l'objet de stipulations précises, si les vaincus désiraient la paix. ldsds combien les conditions imposées alors étaient nobles et tolérantes! Cet Israël si fier de son mosaïsme, ce mosaïsme si pénétré de sa propre grandeur, as contentaient de bien peu, de presque rien, de ce que le peuple le plus civilisé n'hésiterait pas à exiger aujourd'hui d'une peuplade barbare: lis ne demandaient pas autre chose que l'accomplissement de la loi noachide, cles&â~dire ce minimum de
 
 
(~) D..tê,. Swt.
 
 
MOBAÏS~ ET NOACRISXE. 467
 
religion et de Moralité dent aucune Société au 1VOnde ne saurait se passer jamais, si elle ne veut pas s'exposer à devenir un foyer de corruption et à périr i~êmêdiablement. Nous n'avons pas besoin de nous charger de le démontrer. L'autour dont nous parlons, dans son simple rôle de critique, sans autre but que celui d'arriver àune constatation purement objective des faits, l'a entrepris avant nous et mieux que nous. Llëpoque et le milieu où il vécut aussi bien que la tournure de son esprit, loin de nous permettre de lui prêter aucune préoccupation philosophique ou humanitaire, nous persuadent au contraire qu'il est resté plus étonné que tout autre des résultats de son étude.
 
Bornons‑nous seulement à constater comment la texte sacré confirme toutes les explications qui précédent. Pourquoi donc cette conduite à l'égard des C&onnêens? « C'est, dit Moïse, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font peur leurs dieux et que vous ne péchiez point contre IlEternel, votre Dieu (') >. Ces paroles sont claires et l'interprétation «en fait Raschi ne l'est pas moins. ~ On en déduit, nous‑dit‑il, que s'ils font pénitence, on les accueillera ~. Remarquons que le commentateur parle de pénitence et nullement de conversion au judaïsme; il s'agit seulement pour ces peuples de revenir à la religion qu'ils n'seraient jamais dû. abandonner, ol8st‑â‑dire au Noachisme. C'est ce que Nabmanide de son côté déclare expres. sément.
 
Voilâ donc, à notre avis, la seule cancers de concilier d'une part Pindifférenco apparente qu'Israël professe à l'égard de la re­ligion des Gentils, et de l'autre, les préoccupations qu'il témoigne dans certains cas à ce sujet; Celle‑là est simplement relative àl'afflliation au judaïsme, celles‑ci au contraire concernent la fidélité des Gentils à l'antique religion de Noê, la seule qui soit obligatoire pour tous ceux qui ne sont pas Israélites. Sans cotte distinction nécessaire, qui n'est pas d'ailleurs une pure hypotluse, car elle résulte d'un ensemble de faits tous plus importants les uns que les autres, tout est contradictoire dans les croyances, les lois et l'histoire d1laraël. Aussi Friedonthal s'est‑il fait l'écho de tout le judaïsme quand il a dit: ~ Nous ne pressons pas le Gentil d'entrer dans la société d'Abraham, notre père, mais du moins notre mission sublime, que nous avons héritée de notre premier patriarche, est
 
 
(i) Deut6ronomo, xx, 18,
 
 
468 LA LOI
 
 
de convertir les. Gentils a la religion du « prosélyte de la porte qui consiste à, abjurer le polythéisme et à, observer les sept pré­coptes de Noé (1) ». Et il S'appuie sur un passage du Talmud qui dit dans les mêmes termes: ~ On obligera le Gentil à observer les sept commarolumants de Noé (2) ».
==References==

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