Âftitude des Juifs à l'égard des GentilsIV.<br>
Attitude des Juifs à l'égard des Gentils.<br>
§ 1.<br>
Quelles sont tout d'abord les règles prescrites aux armées israélites quand elles triomphent des peuples païens? C'est certainement le moment ou jamais de voir de quelle façon se comportent <ref> Page 464 </ref>les Juifs à l'égard de la conversion des Gentils et comment ils la comprennent. Tout nous fait supposer qu'il faut chercher dans ces circonstances-là l'expression de leurs véritables sentiments; les rapports habituels de vainqueurs à vaincus, l'exemple d'autres peuples sémites et profondément monothéistes comme les Arabes, qui ont porté partout le Coran au bout de leur épée, leur donnent une importance décisive. Le Deutéronome nous instruit à ce sujet; il règle en effet la destinée des peuples vaincus et la ligne de conduite imposée vis-à-vis d'eux à Israël. Chose étrange! On croirait entendre les instructions d'un législateur de notre Europe moderne, tellement la question religieuse est passée sous silence. Si le peuple vaincu se rend et se déclare tributaire, on le laissera vivre en paix; s'il ne se soumet point et qu'il continue une guerre à outrance, alors, dit le texte: « tu en feras passer tous les mâles au fil de l'épée <ref> Deutéronome, XX, 13. </ref> » quand il s'agit d'autres peuples que des Cananéens, car pour ceux-ci, c'est l'extermination générale, qui est décrétée.
Quelles car tout La loi mosaïque, on le voit, ne s'occupe donc nullement de la religion des vaincus; elle n'entend pas régler autre chose que la question politique. comment ce silence doit-il être interprété? Est-ce indifférence, tolérance, ou simplement oubli? Aucune de ces hypothèses ne parait admissible. Celle qui nous fait voir un sentiment de tolérance dans cette attitude est vraie en partie, mais ne saurait être admise d'abord une manière absolue. Une religion monothéiste et si hautement morale, qui place son point de départ en Adam, père de l'humanité, et qui enseigne une Providence égale pour tous, une pareille religion, disons-nous, mise en présence de cultes païens aussi impies qu'immoraux, n'aurait jamais pu pousser la tolérance jusqu'à sanctionner par la protection accordée aux peuples vaincus les règles prescrites excès révoltants auxquels ils se livraient. Les lois même les plus libérales des nations modernes, malgré le principe fondamental de la liberté des cultes et des consciences, ne pourraient jamais autoriser des pratiques religieuses qui seraient, comme la plupart de ces cultes polythéistes, un impudent défi aux armées israélites quand elle$ triomphent bonnes mœurs, à la sécurité publique, à la justice et à la charité. Si peu préoccupés que soient nos Etats contemporains de la valeur des dogmes religieux, l'ordre public, l'instinct de la conservation, les obligent à imposer des peuples païensl Crestrictions à la liberté religieuse. N'est ose­Lotionnent le moment 0-ce pas là une preuve, s'il en était besoin, que la société civile ne pourra jamais <ref> Page 465 </ref>se désintéresser complètement de la question religieuse, parce qu'il n'y aura jamais de voir do quelle fio5on se coin­religion qui n'exerce plus ou moins une influence bonne on mauvaise sur la vie sociale?
Si donc le Pentateuque est muet sur le sujet qui nous occupe, il ne faut pas se hâter d'en conclure, ce qui est inadmissible encore une fois, que le judaïsme n'enseigne rien à cet égard, mais simplement que la Bible, la Loi écrite ne dit rien là-dessus, parce que son rôle consiste presque exclusivement à régler les rapports extérieurs, civils et politiques, des peuples et des individus. Sur tout le reste, c'est la Tradition qui nous renseigne. Nous dirons même que le silence de la Bible, dans une question d'une si grande importance, prouve à lui seul qu'il existe dans le judaïsme une autre source de doctrine que les Ecritures. A cette source, nous n'avons qu'à puiser sur ce point comme sur tous les autres. La Tradition examine en effet le problème de la destinée religieuse réservée aux peuples vaincus. Quelle conduite Israël devra-t-il observer à l'égard de la religion des Gentils, quand, après la victoire, il aura le pouvoir de lui imposer ses volontés? Voilà, nous le répétons, un moment capital de la vie religieuse des Juifs.
MosAïSME ElLe rabbin Elie Mizrahi, NOAcH1s~ 465<ref> Deutér. Sect. <i> Schophetim. </i> </ref> dans son commentaire sur Raschi, fait de cette question un long et minutieux examen. Il tient compte de toutes les données scripturales et rabbiniques et la conclusion à laquelle il aboutit est celle-ci. Il faut, dit il, distinguer entre les peuples cananéens et les autres, entre les guerres obligatoires et celles qui sont facultatives. Dans ces dernières, la soumission est tout ce qu'Israël a le droit d'exiger des vaincus; leur religion fût-elle le plus grossier des polythéismes, il doit la respecter tout idolâtrique qu'elle est, sans les obliger à quoi que ce soit. Quant aux guerres commandées, c'est à dire celles qu'Israël devait faire aux Cananéens, la question religieuse n'y était point négligée il est vrai, les vainqueurs devaient s'en préoccuper et en faire l'objet de stipulations précises, si les vaincus désiraient la paix. Mais combien les conditions imposées alors étaient nobles et tolérantes! Cet Israël si fier de son mosaïsme, ce mosaïsme si pénétré de sa propre grandeur, se contentaient de bien peu, de presque rien, de ce que le peuple le plus civilisé n'hésiterait pas à exiger aujourd'hui d'une peuplade barbare: ils ne demandaient pas autre chose que l'accomplissement de la loi noachide, c'est-à-dire ce <i>minimum</i> de <ref> Page 466 </ref> religion et de moralité dont aucune société au monde ne saurait se passer jamais, si elle ne veut pas s'exposer à devenir un foyer de corruption et à périr irrémédiablement. Nous n'avons pas besoin de nous charger de le démontrer. L'auteur dont nous parlons, dans son simple rôle de critique, sans autre but que celui d'arriver à une constatation purement objective des faits, l'a entrepris avant nous et mieux que nous. L'époque et le milieu où il vécut aussi bien que la tournure de son esprit, loin de nous permettre de lui prêter aucune préoccupation philosophique ou humanitaire, nous persuadent au contraire qu'il est resté plus étonné que tout autre des résultats de son étude.
partent Bornons-nous seulement à constater comment le texte sacré confirme toutes les Juifs explications qui précédent. Pourquoi donc cette conduite à llêgard do la conversion l'égard des Gentils et comment Cananéens? « C'est, dit Moïse, afin qu'ils la comprennent. Tout nous fait supposer ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'il faut chercher dans ces circonstances‑là ils font pour leurs dieux et que vous ne péchiez point contre l'expression de leurs véritables sentiments; les rapports habituels de vainqueurs à vaincusEternel, votre Dieu ?<ref> Deutéronome, XX, 18 . </ref>». Ces paroles sont claires et l'exemple dinterprétation qu'autres peuples sémites et profondément monothéistes comme les Arabes, qui ont porté partout le Coran au bout de leur épée, lent donnent une importance décisive. Le Deutéronome nous instrait à ce sujet; il règle en effet la destinée des peuples vaincus et la ligne de conduite imposée vis‑à‑vis d fait Raschi ne l'eux à Israëlest pas moins. Chose êtrangel « On croirait entendre les instructions d'nu législateur de notre Europe moderneen déduit, tellement la question religieuse est passée sous silence. Si le peuple vaincu se rend At se déclare tributairenous dit-il, on le laissera vivre en paix; que s'il ne se soumet point et qu!il continue une guerre à outranceils font pénitence, alors, dit on les accueillera». Remarquons que le texte: ~ tu en foras passer tous lem mâles commentateur parle de pénitence et nullement de conversion au fil de llêpêo (~) » quand judaïsme; il s'agit dseulement pour ces peuples de revenir à la religion qu'ils n'autres peuples que des Cananéens, car pour eux‑ciauraient jamais dû abandonner, c'est l-à-dire au Noachisme. C'extermination génêrale, qui est décrétéece que Nahmanide de son côté déclare expressément.
La loi mosaïqueVoilà donc, on le voità notre avis, ne sla seule manière de concilier d'une part l'indifférence apparente qu'Israël professe à l'occupe donc nullement égard de la religion des vaincus; elle nGentils, et de l'entend pas régler autre chose que la question politique. comment ce silence doit‑il être interprêtê? E st~ce indifférence, tolérance, ou simplement oubli? Aucune de ces hypo­thèses ne parait admissible. Celle qui nous fait voir on sentiment de tolérance les préoccupations qu'il témoigne dans cette attitude certains cas à ce sujet; celle-là est vraie en partiesimplement relative à l'affiliation au judaïsme, mais ne saurait âtre admise dcelles-ci au contraire concernent la fidélité des Gentils à l'nue manière absolue. Une antique religion monothéiste et si hautement morale, qui place son point de départ en AdamNoé, père de l'humanité, et la seule qui enseigne une Providence égale soit obligatoire pour tousceux qui ne sont pas Israélites. Sans cette distinction nécessaire, qui n'est pas d'ailleurs une pareille religionpure hypothèse, disers‑norascar elle résulte d'un ensemble de faits tous plus importants les uns que les autres, mise en présence de cultes païens aussi impies qu'imanoeauxtout est contradictoire dans les croyances, nles lois et l'aurait jamais pu pousser la tolérance jusquhistoire d'à sanctionner par la protection accordée aux peuples vaincus les excès révoltants auxquels ils me livraientIsraël. Les lois même les plus libérales des nations modernes, mnlgrê Aussi Friedenthal s'est-il fait l'écho de tout le judaïsme quand il a dit: «Nous ne pressons pas le principe fondamental de Gentil d'entrer dans la libertë des cultes et des consciencessociété d'Abraham, notre père, ne pourraient jamais autoriser des pratiques religieuses qui seraientmais du moins notre mission sublime, comme la plupart que nous avons héritée de cols cultes polythéistes, un impudent défi aux bonnes moeursnotre premier patriarche, est <ref> Page 467 </ref>de convertir les Gentils à, la sécurité publique, religion du « prosélyte de la porte » qui consiste à la justice abjurer le polythéisme et à la charité. Si peu préoccupés que soient nos Etats contemporains observer les sept préceptes de 1Noé <ref> <i> Yesod addat, valeur des dogmes ce­ligieux, l122 4. </i> </ref> ». Et il s'ordre publie, l'instinct appuie sur un passage du Talmud qui dit dans les mêmes termes: « On obligera le Gentil à observer les sept commandements de la conservationNoé <ref> Sanhédrin, les obligent àimposer des restrictions à la liberté religieuse57. </ref> ». N'est‑ce pas là une preuvc~ s'il en était besoin, que la société civile ne pourra jamais
§ 2.<br>
1~Mi o iLC'est faute d'avoir compris la distinction que nous venons d'établir entre les deux aspects de la Loi, le mosaïsme et le noachisme, que Renan a pu écrire, en parlant de l'apôtre Jacques, qu'il ne voulait pas qu'on fît des prosélytes. Les Juifs de stricte observance n'auraient jamais pu qu'applaudir à toute conversion qui devait ramener les Gentils à leur loi noachide. Mais quand le christianisme prétendit réduire le mosaïsme lui-même à la religion de Noé, supprimer toute différence entre les prêtres et les laïques, entre Israël et la Gentilité, et non seulement faire de toute l'humanité une seule Eglise, mais dans cette Eglise elle-même abolir le ministère sacerdotal d'Israël avec ses devoirs tout spéciaux, alors, mais alors seulement l'entrée des païens dans l'Eglise naissante, qui ne pouvait plus désormais s'effectuer autrement que pour les Juifs, dut paraître un danger aux chrétiens judaïsant.
On se trouvait en effet en présence de néo-Israélites, qui non seulement ne s'engageaient en rien à observer la loi de Moïse, mais encore se croyaient en droit d'en réaliser l'abolition même pour les Israélites d'origine, en substituant au mosaïsme en même temps qu'au noachisme une religion nouvelle qui n'était plus ni l'un ni l'autre, pas même le noachisme pur, puisque c'était toujours sous le nom d'Israël que l'Eglise chrétienne prétendait prendre la place de l'ancien Israël dont elle ne conservait le titre que pour mieux en dénaturer le caractère. C'est dans ce nom d'Israël conservé par l'Eglise chrétienne que se résume tout le grand malentendu qui a fait dévier de façon si regrettable le mouvement du christianisme apostolique et surtout paulinien; là éclate en effet, avec cette prétention, absurde et contradictoire d'une humanité devenue israélite, d'une nation sacerdotale dépouillée de toutes ses fonctions et confondue avec les autres peuples, en un mot de prêtres laïcisés et <ref> Page 468 </ref>de laïques indistinctement transformés en prêtres, la négation des deux idées nécessaires à l'ordre providentiel et, qui plus est, de l'une par l'autre. Il n'est donc pas surprenant que les Juifs qui, tout en croyant à Jésus n'entendaient pas cependant lui sacrifier la Loi, se soient alarmés de la conversion de cette foule de païens qui, au nom d'une liberté sans limite, venaient prendre place dans les assemblées israélites, revendiquaient le titre de frères, et par leur nombre sans cesse croissant, menaçaient de détruire l'institution mosaïque au cri de ralliement du nouveau christianisme: La Loi est abolie!
466 LA LOICette Loi, les chrétiens judaïsant comme Jacques ne la voulaient point abandonner, mais fidèles à, son esprit, ils n'entendaient nullement l'imposer aux Gentils. Les Docteurs de toutes les époques n'ont cessé de déclarer en effet que la Loi mosaïque est uniquement destinée à Israël, qu'elle constitue non pas un privilège, mais une charge; la preuve en est qu'indépendamment des Israélites de naissance, est Israélite qui veut, même le païen s'il réclame son affiliation au judaïsme. Ecoutons ce que dit à ce propos Maïmonide résumant l'enseignement de la Tradition. « Moïse notre maître n'a transmis la Loi et les préceptes qu'à Israël seulement, car il est écrit: Voici la Loi que Moïse nous a prescrite; elle est l'héritage de l'assemblée de Jacob et de quiconque d'entre les Gentils veut s'affilier au judaïsme <ref> V. Melakhim, VIII, 10. </ref> ». Et c'est pourquoi il n'existe pas en Israël de prosélytisme mosaïque et le seul qui soit commandé est celui qui est relatif au noachisme; c'est ce qui résulte également des déclarations du même Docteur: « Quant à ceux qui ne réclament pas cette affiliation, ajoute-t-il, on ne les obligera point à se charger de la Loi et des préceptes, car ce que Moïse notre maître nous a ordonné au nom de Dieu, c'est uniquement d'obliger tous ceux qui viennent au monde à se charger des préceptes qui furent imposés aux fils de Noé, et périssent tous ceux qui ne les acceptent pas! »
Ces dernières paroles s'expliquent si l'on songe que les préceptes noachides dont il s'agit sont d'une telle nature que l'existence d'aucune société humaine ne serait possible sans eux et que, par conséquent, celui qui les viole se met lui-même en révolte contre ses semblables. Mais Maïmonide aurait-il ici en vue une sorte de coercition internationale imposée à Israël vis-à vis des peuples gentils pour les obliger à accepter la loi noachide sous peine d'extermination <ref> Page 469 </ref> et serait-il cédé en cela, comme on l'a suggéré, à l'influence des idées et des pratiques de l'Islam avec lequel il se trouvait en contact? Il se pourrait; toujours est-il que lorsque le Talmud déclare que « le Noachide est mis à mort pour la violation des sept préceptes », il est plus probable que le sens de cette proposition est que les tribunaux constitués appliqueront la peine capitale à chaque noachide qui, violant un de ces préceptes, blasphème, vole ou commet un homicide. C'est le sens conforme d'ailleurs à l'esprit général du judaïsme.
se désintéresser oomplétement Un passage des Psaumes peut servir de commentaire aux paroles de Moïse citées par Maïmonide et en confirme l'interprétation: « il révèle sa parole à Jacob, ses lois et ses préceptes à Israël. Il n'a pas agi de même pour toutes les nations et ses ordonnances, elles ne les connaissent point <ref> Psaume CXLVII, 19, 20. </ref>». Les Rabbins de leur côté ne sont pas moins formels. Cet héritage est à nous, disent-ils, et non pas aux Gentils <ref> Jalkout Simhoni dans <i> Vezot abberakhà</i> </ref>. Le commandement de Moïse ne concerne que nous seuls » . Et avec l'exagération de langage qui leur est coutumière, ils ajoutent même que le Gentil qui, sans s'affilier au judaïsme, judaïse, commet un adultère; que s'il s'occupe de la question religieuseloi de Moïse, parce quil est digne de mort, car il ne doit s'occuper que de ses préceptes noachides et alors seulement il peut égaler en mérite le grand prêtre lui-même <ref> Sanhédrin 59 <super> a </super> </ref>, que par conséquent s'il nchôme le sabbat, il devrait être puni comme l'y aurajamais de religion israélite qui ntravaille le même jour <ref> Sanhédrin 58 <super> b </super> </ref>; enfin qu'il est défendu d'exerce plus on moins une influence bonne on mauvaise sur enseigner la vie HocialelThora au Gentil qui se refuse à embrasser le judaïsme.
Si donc le Pentateuque est muet sur le sujet qui Toutes ces déclarations des flotteurs semblent être en contradiction formelle avec les dispositions de la Tradition dont nous aurons à nous occupe, il ne faut pas se hâter occuper plus loin et d'aptes lesquelles les Gentils noachides jouissent précisément de la faculté d'observer a leur gré tels ou tels préceptes mosaïques. Mais en conclureréalité, ce pour qui est inadmissible encore eue foisau courant du style rabbinique, ces sentences, dans leur forme excessive, n'ont pas d'autre but que d'insister sur l'idée qui fait l'objet même de ce chapitre, à savoir que la Loi de Moïse est imposée à Israël seulement et que le Gentil, qui ne veut pas embrasser entièrement le judaïsme n, ne doit point s'autoriser d'une étude et d'une pratique incomplète de cette loi pour négliger l'accomplissement des commandements auxquels il est personnellement soumis.<ref> Page 470 </ref> Si, d'enseigne rien autre part, nous voyons se manifester le désir de porter à la Loi à cet égard, mais site. plement que la Bibleconnaissance des païens, comme par exemple dans l'ordre de graver la Loi écrite ne dit rien lâ‑dessus, parce que son rôle consiste presque exclusivement sur des pierres à rêgler la portée de tous les rapports exté­rieursregards et, civils et politiquesselon les Rabbins, des peuples et des individus. Sur tout le resteen plusieurs langues pour en faciliter l'intelligence, c'est , nous disent les Docteurs, parce que dans cette Loi elle-même, il faut soigneusement distinguer la Tradition partie légale héritage exclusif d'Israël, de la partie historique, théologique, morale qui nous renseigneest le patrimoine de l'humanité. Nous dirons même que « Il y a telles choses dans la <i>Thora </i> comme le silence récit de la Biblecréation, celui de l'Exode, l'histoire des patriarches, celle des Israélites au désert qu'il est non seulement permis, dans une question mais obligatoire d'nue si grande importanceenseigner à tous les hommes, prouve car tous sont soumis à lui seul qula loi de Noé et ils doivent connaître l'unité de Dieu, la Providence, les récompenses et les peines de l'il existe dans le judaïsme une autre source vie, pour la conservation de doctrine que toutes les Ecrituressociétés humaines. A cette source, nous sC'avoue quest pourquoi la loi de Moïse a tant insiste là dessus et d'à puiser suune manière si claire, ce point comme sur afin que l'on pût traduire cela dans toutes les langues et que tous les autres. La Tradition examine en effet peuples les apprissent pour craindre l'Eternel, le problème nom de la destinée religieuse réservée Dieu glorieux et adorable. Mais quant aux préceptes, les autres peuples vaincusn'y ont aucune part. Quelle conduite Israël devra‑t‑il observer à C'est pourquoi l'égard Ecriture, les expose brièvement et avec réserve en confiant leur véritable connaissance détaillée à Israël seulement, par la voie de la religion des GentilsTradition <ref> Maghen vetzinna, quandp 42.<br> Voir ci-après, après la victoirece qui concerne l'observation de certains préceptes mosaïques par les non juifs: au présent chapitre, X, il aura <i> Le culte mosaïque facultatif pour le pouvoir Gentil;</i> Chap II, II, <i> Le Sabbat des Noachides</i>; III. <i> Les adorateurs de lui impomer ses volontést VoilâDieu, nous le ré§3. </i> Chap. IV, IV. <i> Les sacrifices des Gentils, § 2. </i> Chap. pêtonsVII, un moment capital V. <i> Contenu de la vie religieuse des Juifsloi noachide</i> § 4. Chap. IX, IX. §3. </ref> ».
Le rabbin Mis MizrahiVoilà donc la tradition expliquée et justifiée par le caractère tout particulariste du judaïsme, () dans sous son commentaire sur Baschiaspect légal, extérieur, fait ce qui veut dire non seulement qu'elle constitue un moyen de cette question un long perpétuer ce particularisme juif, mais encore qu'elle forme au fond avec lui une seule et minutieux examenmême chose. Il tient compte de toutes les données scripturales et rabbiniques et La premiers tradition en effet n'est que le génie hébraïque interprétant sa propre création; en d'autres termes la conclusion à laquelle il aboutit tradition est celle‑cil'aptitude toute spéciale qui rend chaque peuple mieux capable qu'aucun autre de comprendre son œuvre particulière. Il faut, dit‑il, distinguer entre Chez les peuples cananéens et les autresJuifs, entre les guerres obligatoires cette faculté est mise au service d'une autre aptitude relative à la pratique et celles qui sont facultativescomplète l'intelligence théorique de leur religion. Dans ces dernièresAinsi comprise, la soumission est tout ce qu'Israël a tradition seule devrait demeurer le droit patrimoine exclusif d'exiger des vaincus; leur religion fût‑elle le plus grossier des, polythéismes, il doit la respecter tout idolâtrique quIsraël et l'elle est, sans les obliger unique <ref> Page 471 </ref>objet interdit à quoi que ce soitla connaissance des païens. Quant aux guerres commandées, Et c'est â‑dire colles quprécisément le sens et les limites dans lesquels la prohibition d'Israël devait faire enseigner la Loi aux Cananéens, païens a été interprétée; cette interdiction ne concerne que la loi orale seulement <ref>V. la question religieuse n'yrevue Lebanon, était point négligée il est vraiann. 5632, les vainqueurs devaient s'en préoccuper n. 14 et en faire 32. </ref>. Ceux-là même qui l'objet de stipulations précisesappliquent au Pentateuque ne se sont pas inspirés d'un autre motif que celui que nous venons d'indiquer, si les vaincus désiraient à savoir que la paixpartie positive et légale du judaïsme n'est faite que pour Israël. ldsds combien Ce motif apparait clairement dans les conditions imposées alors étaient nobles paroles suivantes d'un commentateur du Talmud: « La prohibition ne regarde pas la Loi de Moïse et tolérantes! Cet ses préceptes qui feront ordonnés à Israël si fier de son mosaïsme, ce mosaïsme si pénétré de sa propre grandeurmais quant aux Prophètes et aux Hagiographes, as contentaient de bien peu, de presque rien, de ce que le peuple le plus civilisé il n'hésiterait pas à exiger aujourdest nullement dit qu'hui d'une peuplade barbare: lis ne demandaient pas autre chose que l'accomplissement il est défendu de la loi noachideles apprendre aux Gentils <ref> Schiltè agghibborim, sur <i> Aboda Zara </i>, ch. I, cles&â~dire ce minimum de335. </ref> »
 
(~) D..tê,. Swt.
 
 
MOBAÏS~ ET NOACRISXE. 467
 
religion et de Moralité dent aucune Société au 1VOnde ne saurait se passer jamais, si elle ne veut pas s'exposer à devenir un foyer de corruption et à périr i~êmêdiablement. Nous n'avons pas besoin de nous charger de le démontrer. L'autour dont nous parlons, dans son simple rôle de critique, sans autre but que celui d'arriver àune constatation purement objective des faits, l'a entrepris avant nous et mieux que nous. Llëpoque et le milieu où il vécut aussi bien que la tournure de son esprit, loin de nous permettre de lui prêter aucune préoccupation philosophique ou humanitaire, nous persuadent au contraire qu'il est resté plus étonné que tout autre des résultats de son étude.
 
Bornons‑nous seulement à constater comment la texte sacré confirme toutes les explications qui précédent. Pourquoi donc cette conduite à l'égard des C&onnêens? « C'est, dit Moïse, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font peur leurs dieux et que vous ne péchiez point contre IlEternel, votre Dieu (') >. Ces paroles sont claires et l'interprétation «en fait Raschi ne l'est pas moins. ~ On en déduit, nous‑dit‑il, que s'ils font pénitence, on les accueillera ~. Remarquons que le commentateur parle de pénitence et nullement de conversion au judaïsme; il s'agit seulement pour ces peuples de revenir à la religion qu'ils n'seraient jamais dû. abandonner, ol8st‑â‑dire au Noachisme. C'est ce que Nabmanide de son côté déclare expres. sément.
 
Voilâ donc, à notre avis, la seule cancers de concilier d'une part Pindifférenco apparente qu'Israël professe à l'égard de la re­ligion des Gentils, et de l'autre, les préoccupations qu'il témoigne dans certains cas à ce sujet; Celle‑là est simplement relative àl'afflliation au judaïsme, celles‑ci au contraire concernent la fidélité des Gentils à l'antique religion de Noê, la seule qui soit obligatoire pour tous ceux qui ne sont pas Israélites. Sans cotte distinction nécessaire, qui n'est pas d'ailleurs une pure hypotluse, car elle résulte d'un ensemble de faits tous plus importants les uns que les autres, tout est contradictoire dans les croyances, les lois et l'histoire d1laraël. Aussi Friedonthal s'est‑il fait l'écho de tout le judaïsme quand il a dit: ~ Nous ne pressons pas le Gentil d'entrer dans la société d'Abraham, notre père, mais du moins notre mission sublime, que nous avons héritée de notre premier patriarche, est
 
 
(i) Deut6ronomo, xx, 18,
 
 
468 LA LOI
 
 
de convertir les. Gentils a la religion du « prosélyte de la porte qui consiste à, abjurer le polythéisme et à, observer les sept pré­coptes de Noé (1) ». Et il S'appuie sur un passage du Talmud qui dit dans les mêmes termes: ~ On obligera le Gentil à observer les sept commarolumants de Noé (2) ».
==References==

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