Israël et L'Humanité - Explication théologique des pluriels accompagnant le mot Elohim
E~WCAMON TRÉOLOGIQUE
DES PLUXIBM AMOMPAGNANT M MOT ELORIM.
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Nous examinerons m&iutênant les Oses OÙ les mots qui moins. Pagnent ElOhIm Sont em‑mêmeS au pluriel. L'explicatio'n. paraît plus difficile à trouver et cependant s'il a été possible d'employer un nom de forme polythéiste dans un sens unitaire, il n'y a rien d'absurde à supposer qu'offleaut à la même tendance, on sait aRê plus loin encore et que l'on ait parfois mis au pluriel les autres mots, sans que la signification fût en rien Sautillée pour cela. D'ailleurs la correction presque invariable de Pêcrivain qui, avec le pluriel Elohim, emploie d'une manière générale le singulier, prouve que l'idée de l'unité était assez forte pou contrebalancer l'influence de la rêgle grammaticale qui prescrivait llwoerd et l'on pourrait par conséquent Soutenir que les exceptions, qui çà et là se rencontrent, ne font que confirmer notre thèse.
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On trouve par 'exemple Fadjectif accompagnant Elohim au pluriel et le verbe au singulier. Voici mil texte du Deutéronome que no" traduisons littéralement ainsi que les autres que nous aurons à citer, aile de mieux faire sentir ces particularités de lan. gage: ~ Quel est l'homme, en effet, qui aitjamais entendu comme nous la voix de Dieu (Elohim) vivants parlant (singulier) du milieu du feu, et qui soit demeuré vivant 1 » (1) Parfois aussi le verbe et le nom sont au pluriel et le pronom au singulier: C Est‑il sur la terre une seule =lion qui soit comme ton peuple, comme Israël qu'Ekhim sont venm racheter pour en former ton peuple l » ~).
Un autre texte cêlêbm présente un aspect particulier. Il fait partie du récit de la création: « Puis Elohfin dit, Faisons Phomme .1 notre imâgê,~ "Ion notre maftmblance... Et Elohim créa... »
Il y a là un curieux mélange du singulier et du pluriel et qui provient de.deux époque@ différentes, puisque les mots: c Faisons l'homme à notre image », sont antérieurs à la rédaction mosaïque à laquelle appartiennent ceux qui prêcêdent: c Puis Elohfin dit ». Prêtendraut‑on que nos paroles: , Faisons l'homme à notre image », ont été emprantéffl à une ancienne version polythéiste et coinbinées pûstéri~mement avec la rédaction mosaïque 1 Mais dans ce cas pourquoi ne trouverait on pas le pluriel dans le récit tout entier, taudis que nous lisons au verset suivant: «,B7ohim crêa Phomme à son image f ,
La critique moderne elle‑même, nous actorde qu'il faut voir
dam us pasangs un pluriel de majesté, comme plus loin dans rêpi
sode de la confusion des , langues: « Et pEternel dit... Alloral
descendons, et là confondons leur langage ....................... Et IlEternel les
disperm » (4).
Dans tous les us précédemment cités, nous avons encore ail faveur de Fidêe monothéiste la présence du singulier à côté du pluriel, mais que.penser des textes bibliques où tous les mots necompagmant Elokim sont au pluriell On conçoit qa5â force d'être employé dans le "no du monothéisme par, un mot tel qu'Elokim ait pu à la longue ne plus éveiller la moindre idée contraire, mais il n'en saurait être de même de ceux qui exigeaient des écrivains, au moment de la réduction, un effort spécial d'attention. Il ne
a vu, 23.
G,,êw, ', 26, 27.
o~Ge.êm, iri, 7~.
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peut être ici question de négligences de plaine, car dans ce cas les scribes qui, postérieurement, ont réforme tant de choses moins importantes, n'auraient pas hésité à corriger aussi ces textes (lacs le sens unitaire. Il doit donc y avoir une raison sérieuse an maintien de ces exceptions qui contredisent en apparence d'une manière si grave les habitudes acquises da langue,e. Noms avons lien de supposer qu'on a cru pouvoir rendre ces expressions polythéistes inoffensives ou même utiles à la foi nioiiotlêigte en ],,,donnant pour cela un sens acceptable. Que le lecteur veuille bien nous suivre dans l'examen que ami, allons faire de ces tA,tAs on les classant selon le~ différentes causes qui, (Paprès nous, les ont sac. oossivement motivés.
Fn premier lion, lieu$ signalerons ce,, qui ne, peuvent être imputée aux expressions courantes do langage des puions, car c'est le Dis, unique qui y parle de toi‑même. Le passage, da premier ohapitrA du livre de la GeiièA et celui do récit do la tour de Balerl que nous venons ~do cite, sont remarquables à cet égard et l'hypothèse fort acceptable du pluriel de miesté, Do (toit pas exclure, ànotre avis, une explication plus profonde, c'est‑à‑dire qu'en faisant ainsi parler le Dieu Diane envisagé comme la synthèse de routes les conceptions religieuses, c'était comme si tous les dieux se lassent en même temps exprimée par sa bouche. Ce n'est la d'ailleurs quA le commentaire philosophique, de la règle grammaticale du pluriel de majesté, cm Dieu étant une fois corma comme unique, on estimait Ilbonorer davantage en l'appelant do nom de tous les dieux, précisément afin d'exclure toute autre idée de diviDité et d'affirmer qu'il a possédait seul la souveraine plénitude.
Pour ces deux passages (le la création et de la confusion des langues, les ~rabbijis ont dit que Dion consalta son tribunal on dumanda l'avis dA ses anges. Si l'on veut bien se reporter aux e~plicalions que nous avons précédemment données, cri verra que cette glose rabbinique devient Ettoralemmit exacte, sauf bien entendu l'bouge anthropomorphique de la consultation, car elle signifie que le concours de tous les attributs divine fat nécessaire à l'oeuvre dont il s'agit.
Mais voici un autre texte que l'on Jugera plus compromettant et que nous regardons, quant à nous, comme plus concluant ai, faveur de notre thèse. Peut‑être même nous serviro,441 de clef pour expliquer une grande partie des pluriels en question. Tant que ces pluriels demeurent pour ainsi (lire grammaticaux, ils peuvent se,
LES4 NOMS DTVI" isu
,iomp,endro sans qu'il soit besoin de rechercher aucune cause théo
logique, mais il n'on est pas de même du passage dont Dom par
loue, car il faut y reconnaître une pluralité logique
et réelle, Dieu parlant Comme S'il était accompagné par d'autres
divinités: ~ J,ay, PAohfin, dit: Voim, l'homme est devenu comme
l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal . (~). L'ha
bitude du langage polythéiste ne pouvait aller J usqu'à, employer de
telles expressions et le pluriel de majesté ne ,fût pas a les expli
q uni. Avons‑nons donc ici un texte absolument p2Cienl On ne petit
1, croire An présence de os oots~ ~ Assy, 11,71ohèn dit ~, dans
lesquels il est impossible de voir eue addition monothéiste posté
rieure, car l'écrivain qui a introduit ait modifiA ces premiers mots,
aurait, à plus forte raison, corrigé la suite du récit. Rapprocher
le mot A raya du mot Flohim pour atténuer le sens (le celui‑ci Alit
été un procédé si enfantin que le copiste le moins expérimenté,
n'y aurait pas eu recours, à moins qu'il ne faille voir là, ce que
nous; y voyons précisément,, an haut enseignement doctrinal.
Le fait que parmi ceux dont il est ici que8~ion, l'un prend le, parole au nom des &,très, windique‑t‑il pas déjà ,ce imité supé. rictus? Ou ne peut supposer que Dieu s'adresse à des anges canons à l'ancienne manière, ulest‑â‑dire à des créatures inférieures, distinctes de Lui‑même; une trop grande égalité règne dans le discours pour que cela sait possible. Xe faut‑il pas voir là plutôt les attributs mêmes de Dieu qui, sans jamais cesser d'être Dieu loiilième, écoutent, conseillant et agissent tour à tour et que le langage bureau, que nous sommes rêflnits à employer pour exprimer ces mystères, personnifie nécessairermaitl Il n'y a pas d'autre alternative possible: ou bien le texte est franclientent,polythéiste et relatc, le conciliabule de plusieurs divinités, on bien il s'agit ici du ])toit Un reliant dans une synthèse adorable toute la pluralité de SAS attributs. Ceux‑ci se trouvant en quelque sorte hiémroUisês, il est naturel qu'au sommet de la gradation divine se trouvent des êtres plus proches de l'essence de la Divinité, condensant en eux‑mêmes, grâce à Forganisation concentrique de l'univers, tous les êtres tuPrieurs, et que ce soit à eux, quel que soit d'ailleurs le nom qu'on leur veuille donner, anges ou émanations, dieux ou principautés, que FEternel s'adresse avant d'agit, pour leur demander avis, si Pon veut employer le langage anthropomorphique, en réalité pour
(1) ni, 22,
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opérer par tout son êtes, pour se parler à Lui‑même en leur parlant, si l'on consent à aller au fond de l'idée philosophique.'
Nous résumerons l'explication théologique de ce passage 011 disant qu'il s'agit d'une unité supérieure et d'ans pluralitë ren~ tratit dans lnuits, mais qui ne s'en diversifie nullement; d'un Dieu unique et dos ses attributs plus ou moins réalisés dans l'univers, êtres les uns vis4vis des autres, idées par rapport à Dieu qui est pEtre des êtres, la Conscience des consciences, et qui, lorsqu7il leur parle, ne sort pas de Lui~nsêno,. On trouve même un passage, clans le livre de la Genèse dont 1, forme est plus unitaire et plus théologique, tout 4m laissant entrevoir en Dieu une certaine pluralité. C'est celui ou Dieu parle à son propre esprit, sa raison, son loges: ~ L'Eterrel dit à son coeur » ('). Les Rabbins, commentant ce passage d'une manière anthropomorphique selon leur coutume, ont (lit: Cela ressemble a un roi qui aurait élevé un édifice par le inbistète d'un architecte; s'il a des reproches à faire, n'est‑ce pas a l'amhiteete qu'il sladresBeral
La raison théologique des pluriels qui nous «cupent ne saurait donc êtes mise en dents et l'anthropomorphisme biblique sous Bos aspects grammaticaux se confond naturellement avec l~aiithropomorphisme théosophique; la Kabbale ou thêolopiA supérieure nous apparaît aussi bien sous les mythes bibliques que sous Ici mythelogis rabbinique.