Israël et L'Humanité - Hébreux et Egyptiens

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Hébreux et Egyptions.


L'hébraisme ('), comme toutes les autres religions de Pautiquitê, 8~adre"t‑il seulement au peuple qui le professait, on bien, par une exception unique et merveilleuse, embrusaitil dans sa con. ception religieuse le genre humain tout entier 1 Telle est la plre­miêre, question que nous devons nous poser; tel est le problême qui forme tout le sujet de notre ouvrage et que no" avons àexaminer tout d'abord en étudiant Vidée que le jadaîsme sut faite de Dieu.

Cette idée de Dieu salon l'hébraïsme r6pon4‑elle à celle qu?on

cet en droit d'attendre d'une religion à tendances universalistest

Nous ferons observer avant toute chose qu'il Importe peu que

la critique rationaliste, dans ses recherches sur la formation du

dogme juif, ramène à elle époque relativement r6celite la notion

du Dieu unique, telle qu'elle existee telle qu'elle a toujours existé

selon nous, en Israël. Les conclusions les plus radicales ne un.


(‑) Nom aveas Ma a"'I' 1, nous donné Pa, l'autour à es Met

                      qui écalions, mus on plume, comme on le ~ra pins ioinp « le inasisme je.

• t6grâl COID~'It à la fais, enroule Oiumm~ ath«tlqu,,, 1, Loi écrite

• et la Loi oelle, la Bibl« et la Tradition et ,,, lion 1, l~,bbai, OMM, étant

• la Pl" honte «pm,lion théologique de l'nos et a, l'outre , (Note des êdite,,e).


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raient en aucune fagon diminuer la place que l'hébraïsme occupe dans l'histoire re1Jgie~ de Phumanitê. Quel que soit le moment où il a atteint son plein développement, on ne peut nier qu~iI jouit donné naissance aux cultes qui se partagent actuellement le monde civi[is6; il n'est pu moins certain qu'il constitue aujourftul encore leune des doctrines; religieuses les plus importantes ci qWil peut légitimement se croire appelé à jouer un rôle dans l'avenir, lors­qu'il s'agira de choisir nue nouvelle religion. Pour que ce choix puisse Be faire en toute connaissance de cause, il est indispensable que les divers cultes existants soient très exactement appréciés et nous nous demandons si l'hébraïsme l'a bien été jusqu'à ce jour. Ne faut‑il voir en lui qu'une religion nationale se d6sintê­ressent du reste de l'humanité on bien peut‑il rivaliser avec les religions issues de lui et qui aspirant, plus ouvertement que lui en apparence, à la domination universollet C'est ce que Mode attentive de Pffle de Dieu dans la religion hébraïque nous per« mettra, nous Pespérons, d'éclaircir.

Nous avons dit que la question critique n'a ici qu'une impur. tonus, secondaire. Elle Wffl pourtant pu négligeable, car tout ce qui tend à révoquer en doute Porigne divine de PhébrWime com. promet évidemment du même coup les droits qu' Il peut avoir à la direction religieuse de l'humanité et, par suite, ceux des religions auxquelles il a donné naissance. Mais pour réfuter es qui nous paraît erroné dans les travaux de la critique moderne, nous n'avons pu jugé nécessaire Wentreprondre une démonstration en règle de PauthentioltA de la Bible, de l'antiquité de ses doctrines, de la VéÉt6 historique de ses récite. Quelle que soit la. date plus ou moins meulée des textes que nous aurons à citer, ils présentent entroeux une telle concordance et ils témoignent de notions si élevées sur la nature de Dieu et us rapports avec le monde, qu7il est bien difficile de ne pas. voir là quelque chose de plus que le développement normal des facult6s de l'esprit humain.

Cependant à côté des critiques qui discutent minutieusement le unse la voleur et la chronologie des Boritures pour en arriver à nier le monothéisme juif, nous rencontrons ceux qui nous op. poawt~ au nom de la philosophie ou de la science et avant tout eTamm1~ certaines idées pr6eon~uee, certaine principes qu'ils pré­tendent indiscutables, mais qui toutefois, puisqu'ils ne tiennent aucun compte de Ilexpérience, doivent être rejetés comme orbi. trairas et contraires à toute science véritable. Ce qWon nous de­


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mande en effet, c'est d'admettre a priori l'impossibilité de tout phé. normîme extraordinaire, en un mot de tout ce qu7on appelle, bien à tort "Ion nous, le surnaturel (').

En vertu de ce principee les Rêbre~ auront donc été mâcesa sairement polythéistes, si les autres Sémites pont été, ou il ne saurait y avoir, nous dit‑on, de différences fondamentales dans les conceptions religieuses de peuples qui ont une commune origine, parlent la même langue et habitent la même Contrés. Et pour soutenir plus aisément cette assertion, on se garde bien de Parler des preuves indéniables de monothéisme que la science historique retrouve de plus en plus chez les Gentile. En outre, on néglige totalement un fait non moins incontestable: l'apparition, au cours des âges, d'individus et même de rues privilégiées qui se sont élevés si fort au‑dessus de leurs contemporains qu'ils ont exception­nellement devancé la marche inibliment plus lente du progrês gê­néral. Si cette supériorité West que relative dans la plupart des eue, n'est‑on pas fondé à affirmer, par analogie, qu'elle a pu être parfois absolue, clestàdire que tels hommes, tels peuples ont atm teint, dans un certain domaine, le plus haut degré de perfection­mement auquel lhumanité dans son ensemble ne devait parvenir que beaucoup plus tardl. C'est donc un préjugé de prétendre qu'en fait de religion, la toi de progrês, qui exige une évolution gra­duelle des idées, n'a jamais pu souffrir d'exception.

En ce qui concerne le monothéisme, les rationalistes devraient convenir qu'il y a de fortes présomptions pour queil ait existé dans lejadaïsme primitif, puisquion en trouve des traces chez les peuples avec lesquels les Hébreux ont en des rapports prolongés, en pot­titiller chez les Egyptions. c Depuis les époques les plus reculées jusqu%ux livres hermétiques, dit Renan, PEgypte proclame un Dieu seul vivant en substance, engendrant éternellement son semblable, dieu double et unique en même temps » (2). Il semblerait donc que la croyance à poché de Dieu dût être mise au nombre des em‑.


            (1) 0, sait ,,I~t t,,p pu de hme de la natare pour po.~ pinter

de urnaurel. Q'ut à tcJmoeo Professe, ,tmm,,t dm, le

C,ed, a, .'t', 1héelqi, 't yoloyéuq«,, qm 1, frael, zewt, Parf'l.

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(2) L'Epiù, Chréti,,", p. 64.


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lunule faits pu les Juifs, par suite de leur contact séculaire avec les Egyptiens. A cela on a objecté qu'à est inadmissible que les Israélites aient adopté les croyances d'un peuple sous le joug d«~ quel ils étaient opprimés('). Cependant, puisque Fon retrouve le monothéisme à la fois chez les Egyptiens et dans le mosaïsme, nous aveu à choisir l'une de ces deux hypothèses: on bleu le monothéisme est propre am Israélites, on bien il faut voir M une croyance qu'ils ont empruntée aux Bgyptiens.

Cette dernière supposition n'est point si invraisemblable qu'on le croirait au premier abord, car il West pu douteux que les 116. breux supportaient sans trop de peine le joug des Egyptions et qu'ilinsi ils n'ont pu dû être entièrement hostiles à le" civili. action. En effet, nous les voyons plu d'une fois en Egypte se révolter contre leur libérateur. La même scène » reproduit encore au bord de la mer Bouge, quand ils êchètent; eu reproches contre hfoïee:. « Que nous ae,tu fait en nous emmenant hors d'Egyptef N'est‑ce pas lit ce que nous te disions en Egypte: Laissasses servir les Egyptiens, car nous aimons mieux servir les Egyptiens que de mourir au désert > (e). Ils sont si pou ennemis de l'escla­vage qu'ils regrettent le pays de servitude, parcs que du moins ils y avaient de tout en abondance (3). Aussi Moi" ne diteil pas quille quittèrent volontairement la terre du Pharaon, mais que celui‑ci les en chassa (4). Et Jérémie fait de la sortie dlEgypte une prouve d'amour donnée pu Israël à son Dieu il). L'exode des Hébreux semble donc plutôt avoir été au acte deobêisemce à l'ordre divin qu'im. réveil de l'esprit d'indépendance.

Diautre part, lie voyons‑nous pas que les Israélites se laissù. rent entraîner à l'idolâtrie à l'exemple de leurs maîtres, ce qui prouve bien quitte n'échappèrent point à 1'usimilationl Or, elle adoptèrent les superstitions que leur offrait la religion égyptienne, il ut difficile d'admettre qu'ils soient demeurés réfractaires à ce que cette religion pouvait avoir de plus noble et de plus élevé. Pour nous qui considérons le monothéisme comme un bien qu'Imaël polesédait en propre, nous ne nions pu pour cela ces emprunts qui paraissent si probables. Nous pensons que les Hébreux: auront


(1) V. K~"N, Boligim of luaêl, r, p. 277.

(~) Fmd,, 111, 11‑12.

il) lie. X", 8. fil. xi, 1.


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pris aux Egyptiens quelques parcelles de vérité (1), peut‑être la forme scientifique on théologique, certains symboles, quelque chose ellaccessoire on de simplement esthétique, comme ce que le chris. tianisme, nous dit‑on, emprunta plus tard à la philosophie grecque. Quant aux doctrine$ elles‑mêmes cachées sous ce symbolisme, il ne faut pu oublier qu'elles n'étaient point la patrimoine de tous, mais au contraire le privilège d'un petit nombre deinitiés. C'est Là, on en conviendra, "a très sérieuse diffieultêe si l'on Wobstine à voir due les emprunts dont il s'agit autre chose que des mai­milations alopérant naturellement entre des idées qui ont entre elles certaines affinités essentielles et qui Be pénètrent mutuellemOnt, de telle sorte qu'on ne saurait dêterrainst queUe doctrine devient tributaire de Pautre. De fait, si les Hébreux avaient reÇu des Egyptieu, non point seulement quelques vérités de détail, mais le monothéisme lui‑même, il faudrait admettre que Moïse, au mépris des lois sévères qui présidaient à Ilinitiatione aurait tiré du sanctuaire égyptien et divulgué parmi ses frères le grand dogme de leunité de Dieu. Ce dogme réservé chez les Egyptiens à quelques adeptes serait ainsi devenu la foi de tout Israël et le dernier de us esclaves, traitée par le plus infime sujet des Puraursi comme des bêtes de somme, en aurait su, en fait de religion, autant que le grand prêtre des mystères d'Isis et d'Osiris. Si les rationalistes ne voient pu d'inwnvênient à ce que les choses se soient passée$ ainsi, nous leur demanderons d'admirer tout au moins lespetitude vraiment extraordinaire de ces tribus hébraïques à s'approprier ce qu'il y avait de plus sublime dans la théologie égyptienne et ce qui de­murait totalement inconnu à plumeau majorité du peuple au milieu duquel elles vivaient.

Quant à nous, puisque le monothéisme n'était chez les Egyptions que le privilège de quelques savants, nous estimons plus logique de soutenir que il ne saurait être considéré, dans le judaïsme, comme une doctrine dUmportation égyptienne, et que Moïse, en l'seul­grener aux Hébreux, s'est fait l'écho de la tradition patriarcate,ce qui explique la facilité av" laquelle il a été écouté.

Abordons maintenant notre sujet proprement dit en examinant es qu9êtsit ce. Dieu d'Israël dont le caractère distinctif, de Faveu de tous, est l'unité. Cette unité doit être envisagée sous un double aspect: deabord dans la nature divine elle‑même, c'est le point de


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vue purement métaphysique; puis, par opposition au polythéisme, &est la doctrine constitutive d'une religion universelle. En d'autres termes, nous étudierons successivement la croyance au Dieu Un et la croyance au Dieu unique selon phèbraisme, (').


References