V.
 
Idéal et réalité en politique.
 siSi, d'après l'idéal du judohone, Diejudaïsme, Dieu est le seul véritable Bon. verain souverain d'Israël, on nous demandera peut -être comment il se fait que les rois juifs apparaissent dans l'histoire atfranchis affranchis de toute contrainte. lis Ils parlent et agissent souvent comme s'ils étaient les maîtres absolus de leur peuple et lis ils se montrent peu soucieux de conformer leur conduite aux règles que la Loi prescritprescrite. Pourquoi uxiste‑t‑il existe-t-il en outre si pou peu de traces du contrôle et même de la présence d'un corps suprême destiné à servir de contrepoids au pouvoir royal, tout au moins à aider le monarque dans l'exercice de l'autorité, s'il est vrai quà qu'à côte de lui la constitution israélite prévoyait cette haute magistrature dont nous avons parlé et qui avait le roi pour chef 1 Nous ferons d'abord remarquer qu'il ne faut pas se méprendre sur la valeur des faits relatés dans la Bible. C'est un travers fort regrettable de la critique moderne que celui de vouloir juger la législation juive d'après lem faits et gestes des 'rois, pontifes, gé­néraux, voire même des plus humbles personnages, en négligeant la teneur des lois elles‑mêmes on en contestant l'authenticité de celles‑ei, sous le prétexte qu'elles se trouvent démenties par les récite historiques avec lesquels ellea s'entremêlent dans IlEcriture. Le niveau moral chez aucun peuple n'estjamais dans son ensemble complètement à la hauteur tracée par la loi. La législation ne peut être d'ailleurs nulle part que la reproduction plus ou moins im­parfaite de l'idéal philosophique d'une époque déterminée et celui‑c4 bientôt remplacé à, son tour par d'autres copies plus parfaites, tend à représenter l'Idéal éternel dont la pleine compréhension ne se trouve que dans l'Intelligence absolue. Il n'est donc pas étonnant que la monarchie la plus belle en théorie soit, elle aussi, inférieure en pratique. On ne saurait non pIns négliger sans injustice les faits qu4 tout en. paraissant violer ouvertement la loi, lui rendent cependant indirectement hommage. Peut‑on imaginer une violation plus scandaleuse du droit des gens que la spoliation dont Naboth   R.m~ .................................. U ‑ 43  658 LA LOI   fat victime? Et pourtant nous voyous l'hypocrisie royale pousser le souci des formes légales jusqu'à, imaginer nu Procès avec faux témoignages, afin d'obtenir Contre 10 POSSeSSOur de la vigne con­veillée une condamnation régulière. Accuseron8‑nous l'écrivain sacré d'avoir transporté les notions morales de son époque dans celle dont il relatait les événements, dans le but de faire constater que les idées établies de son temps existaient dëjâ à ce moment‑là? cette supposition de la critique rationaliste est bien invraisemblable, car il eût été dans ce cas certainement bien plus facile de remanier phistoire pour la faire Concorder avec le nouvel idéal en éliminant dans l'antiquité tout ce' qui semblait de nature à le contredire. Des auteurs capables de faire tenir à leurs personnages un langage Constituant un véritable anachronisme n'auraient assurément pas résisté à la tentation de supprimer d'un trait de plume dans leurs récits historiques tous les scandales, tous les exemples d'impiété et de tyrannie. On ne se donne pas volontairement nue maladie pour le plaisir de s'administrer ensuite le remède. Toutes les traces de violation de la loi mosaïque en général et tous le& attentats contre le pur idéal monarchique en particulier que l'on peut relever chez les écrivains sacrés sont donc autant de preuves de la sin. üêritê de ces derniers. Mais, d'autre part, il West pas rare de voir dans la Bible les rois, les généraux, les juges agir comme si les lois libérales de Moïse n'exi8taieni point, comme si la haute magistrature nationale n'était qu'un rêve de notre imagination. On n'aperçoit pu d'indice de délibérations des corps constitués; l'idée se trouve éclipsée sous la réalité brutale et le droit prend les allures de la force. L'ex. plieation du fait se trouve dans sa généralité même. Qu'il sagisse en effet de l'âme et du corps, de la nature et du surnaturel, PEcri. turc a pour principe constant de présenter toutes choses au point de vue unilatéral. Est‑ce à dire, comme on Pa prétendu, que dans loue les domaines elle est simplement matérialistel En aucune façon; Bans doute lorsqu'elle s'adresse à l'intelligence, à la mémoire ou au Coeur, c'est toujours de l'intermédiaire des Bons qu'elle se sort et ses notions de la nature et du surnaturel se fondent dans la con. ception supérieure de la Soh«hi", du divin dans le monde, se manifestant tantôt dans le cours normal des choses, tantôt d'une manière extraordinaire, soit que la matière s'élève à l'état spirituel, soit encore, ce qui revient au même, que Pesprit s'abaisse jaRqulâ elle pour l'animer et la gouverner. Esprit et matière ne sont alors  RAPPORTE DE LA RELIGION ET DE L'ETAT 659 que les deux aspects d'une seule et même chose, comme le pro­clame la th6osophie et comme la science de nos jours l'entrevoit clairement. Dans l'ordre politique et social la force et la loi, représentées la première par le guerrier, par Io souverain, la seconde par le docteur ou le Sanhédrin, nous offrent un dualisme analogue. Si dans la Bible la force est plus apparente, c'est que le livre est écrit pour la foule portée, en Orient surtout, à voir les choses du côté sensible; la racejuive notamment, diton aujourd'hui non sans raison, répugne à l'abstraction; mais de, même qÉCil existe entre Posprit et la matière une sorte d'union hypostatique, de même aussi il y a, au point de vue juif, une identité fondamentale entre la loi qui incarne VidêaI et la force qui régulièrement doit la ma­nifester, en sorte qu'on affirmant celle‑ci Plicriture, ne nie point celle‑lâ. C'est la un fait qui a laissé des traces dans la terminologie de tontes les langues. ~ Le sens primitif du mot hébren bail, dit très bien M. Wogmo, est celui de la force physique ou, si Von veut, du mérite militaire et les progrès seuls de la civilisation font étendu aux autres sortes de mérites. Cette extension s'observe dans toutes les langues, parce qu'elle tient à l'histoire même de l'humanité. Chez tous les peuples la supériorité mmêrielle fut ap­prêeiêe la première... Chez nous, valeur et vaillance continuent às'appliquer de préférence à, une sorte de valeur de plus en plus dépréciée et le brme homme de nos jours ne ressemble guère ù, l'homme brave de nos cieux (~) ~. Le contraire est également vrai d'ailleurs et il West pas rare que dans la Bible les phénomènes naturels revêtent la forme da sur­naturel. Ne nous représente‑t‑elle pas habituellement Dieu agissant dans le cours ordinaire des choses? D'autre part, les termes spi~ ritualistes nombreux, quoi qu'on en dise, dans les Ecritures, les mots empreints d'immatêrialitâ, par lesquels elles désignent l'âme ou principe de vie, s'appliquent parfois aussi au corps et même au corps privé de l'âme. C'est pour la même raison que les hauts dignitaires d'Israël, qui réunissaient à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, apparaissent généralement sous ce dernier aspect exclnsivoownt~ mais il serait aussi absurde de prétendre que le premier était inconnu que de soutenir que le mot néfe&oh, 
(~) GNous ferons d'abord remarquer qu'il ne faut pas se méprendre sur la valeur des faits relatés dans la Bible. C'est un travers fort regrettable de la critique moderne que celui de vouloir juger la législation juive d'après les faits et gestes des rois, pontifes, généraux, voire même des plus humbles personnages, en négligeant la teneur des lois elles-mêmes ou en contestant l'authenticité de celles-ci, sous le prétexte qu'elles se trouvent démenties par les récits historiques avec lesquels elles s'entremêlent dans l'Ecriture. Le niveau moral chez aucun peuple n'est jamais dans son ensemble complètement à la hauteur tracée par la loi. La législation ne peut être d'ailleurs nulle part que la reproduction plus ou moins imparfaite de l'idéal philosophique d'une époque déterminée et celui-ci bientôt remplacé à son tour par d'autres copies plus parfaites, tend à représenter l'idéal éternel dont la pleine compréhension ne se trouve que dans l'Intelligence absolue. Il n'est donc pas étonnant que la monarchie la plus belle en théorie soit, elle aussi, inférieure en pratique. On ne saurait non plus négliger sans injustice les faits que tout en paraissant violer ouvertement la loi, lui rendent cependant indirectement hommage. Peut-on imaginer une violation plus scandaleuse du droit des gens que la spoliation dont Naboth <ref> Page 657 </ref> fut victime ? Et pourtant nous voyons l'hypocrisie royale pousser le souci des formes légales jusqu'à imaginer un procès avec faux témoignages,m~afin d'obtenir contre le possesseur de la vigne convoitée une condamnation régulière. Accuserons-nous l'écrivain sacré d'avoir transporté les notions morales de son époque dans celle dont il relatait les événements,dans le but de faire constater que les idées établies de son temps existaient déjà à ce moment là? cette supposition de la critique rationaliste est bien invraisemblable, Pcar il eût été dans ce cas certainement bien plus facile de remanier l'histoire pour la faire concorder avec le nouvel idéal en éliminant dans l'antiquité tout ce qui semblait de nature à le contredire. Des auteurs capables de faire tenir à leurs personnages un langage constituant un véritable anachronisme n'auraient assurément pas résisté à la tentation de supprimer d'un trait de plume dans leurs récits historiques tous les scandales, tous les exemples d'impiété et de tyrannie. On ne se donne pas volontairement une maladie pour le plaisir de s'administrer ensuite le remède. Toutes les traces de violation de la loi mosaïque en général et tous les attentats contre le pur idéal monarchique en particulier que l'on peut relever chez les écrivains sacrés sont donc autant de preuves de la sincérité de ces derniers. "2~
Mais, d'autre part, il n'est pas rare de voir dans la Bible les rois, les généraux, les juges agir comme si les lois libérales de Moïse n'existaient point, comme si la haute magistrature nationale n'était qu'un rêve de notre imagination. On n'aperçoit pas d'indice de délibérations des corps constitués; l'idée se trouve éclipsée sous la réalité brutale et le droit prend les allures de la force. L'explication du fait se trouve dans sa généralité même. Qu'il s'agisse en effet de l'âme et du corps, de la nature et du surnaturel, l'Ecriture a pour principe constant de présenter toutes choses au point de vue unilatéral. Est-ce à dire, comme on l'a prétendu, que dans tous les domaines elle est simplement matérialiste? En aucune façon; sans doute lorsqu'elle s'adresse à l'intelligence, à la mémoire ou au cœur, c'est toujours de l'intermédiaire des sens qu'elle se sert et ses notions de la nature et du surnaturel se fondent dans la conception supérieure de la <i>Schechina </i>, du divin dans le monde, se manifestant tantôt dans le cours normal des choses, tantôt d'une manière extraordinaire, soit que la matière s'élève à l'état spirituel, soit encore, ce qui revient au même, que l'esprit s'abaisse jusqu'à elle pour l'animer et la gouverner. Esprit et matière ne sont alors <ref> Page 658 </ref>que les deux aspects d'une seule et même chose, comme le proclame la théosophie et comme la science de nos jours l'entrevoit clairement.
660 LA LOIDans l'ordre politique et social la force et la loi, représentées la première par le guerrier, par le souverain, la seconde par le docteur ou le Sanhédrin, nous offrent un dualisme analogue. Si dans la Bible la force est plus apparente, c'est que le livre est écrit pour la foule portée, en Orient surtout, à voir les choses du côté sensible; la race juive notamment, dit-on aujourd'hui non sans raison, répugne à l'abstraction; mais de même qu'il existe entre l'esprit et la matière une sorte d'union hypostatique, de même aussi il y a, au point de vue juif, une identité fondamentale entre la loi qui incarne l'idéal et la force qui régulièrement doit la manifester, en sorte qu'on affirmant celle-ci l'Ecriture, ne nie point celle-là. C'est là un fait qui a laissé des traces dans la terminologie de toutes les langues. « Le sens primitif du mot hébreu <i> haïl</i>, dit très bien M. Wogue, est celui de la force physique ou, si l'on veut, du mérite militaire et les progrès seuls de la civilisation l'ont étendu aux autres sortes de mérites. Cette extension s'observe dans toutes les langues, parce qu'elle tient à l'histoire même de l'humanité. Chez tous les peuples la supériorité matérielle fut appréciée la première... Chez nous, valeur et vaillance continuent à s'appliquer de préférence à une sorte de valeur de plus en plus dépréciée et le <i>brave homme</i> de nos jours ne ressemble guère à <i>l'homme brave </i>de nos aïeux <ref> Genèse p. 402. </ref>».
Le contraire est également vrai d'ailleurs et il n'est pas rare que dans la Bible les phénomènes naturels revêtent la forme du surnaturel. Ne nous représente-t-elle pas habituellement Dieu agissant dans le cours ordinaire des choses? D'autre part, les termes spiritualistes nombreux, quoi qu'on en dise, dans les Ecritures, les mots empreints d'immatérialité, par lesquels elles désignent l'âme ou principe de vie, s'appliquent parfois aussi au corps et même au corps privé de l'âme. C'est pour la même raison que les hauts dignitaires d'Israël, qui réunissaient à la fois le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, apparaissent généralement sous ce dernier aspect exclusivement, mais il serait aussi absurde de prétendre que le premier était inconnu que de soutenir que le mot <i>néfesch</i>, <ref> Page 659 </ref>par exemple, ne désigne pas le principe immatériel dans l'homme, parce qu'il est parfois employé pour indiquer le corps.
par exempleEn définitive, ne désigne la loi et la force réunies dans un concept commun étaient encore identifiées dans les actes et dans les agents, non pas que la force constituât en général le principe immatériel dans Phommedroit, mais parce qu'il on ne pouvait les concevoir séparément, chaque force devant être légale et chaque loi, forte et active. En Judée, comme en Grèce et comme à Rome, c'est parfois employé le représentant de la loi qui était en même temps investi de la force pour indiquer le corpsla faire exécuter.
En définitive, la toi et la force réunies dans un concept commun étaient encore identifiées dans les actes et dans les agents, non pas que la force constituât en général le droit, mais parce qu'on ne pouvait les concevoir séparément, chaque force devant être légale et chaque loi, forte et active. En Judée, comme en Grèce et comme à Rome, c'est le représentant de la loi qui était en même temps investi de la force pour la faire exécuter.
==References==

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