Israël et L'Humanité - Idées rabbiniques sur le progrês humain comparé à l'immutabilité angélique

Revision as of 12:04, 12 November 2009 by WikiSysop (talk | contribs)

Revision as of 12:04, 12 November 2009 by WikiSysop (talk | contribs)

Idées rabbiniques

sur le progrès humain comparé à l'immutabilité angélique.


L'opinion rabbinique qui met la nature de l'homme au‑dssa, de la nature de Fange découle ~vidAinmAnt de Ilidêo que le pre­mier est susceptible de progrès, taudis que le second est voué àl'immobilité. Et en effet, tandis que la marcho caractérise l'homme et que les locutions de oarcher devmt Dieu, marcher avec Dieu, sont dans l'hébraïsme synonymes de vertu et de religion, les anges sont au contraire qualifiés de stationnaires. Dans le Talmud de Jérusalem, les ktbliins vont jaRq,lâ affirmer comme preuve il, cette immobilité que les. anges ont les jambes réunies, qu'ils ne possèdent qu'un seul pied et qu'il, n5ont pas de jointures, en mi mot ils nous en font une description qui rappelle exactement la figare des dieux êgyptimm que noua ont révélée los découvertes modernes.

L'hêbraïsm« soit biblique, soit rabbinique, nous présente sou­vent l'homme aux prises avec les anges et ce ne sont pas toujours "a derniers qui ont l'avantage. La lutte que soutint le patriarche d'Israël, évidemment avec un être angélique dont il requit Phom. mage, est célèbre entre toutes. Celle qui nous est décrits à pari­ene de la création entre l'humanité et le serpent est bien une lutte angélique et la plus grande qui ait été conque. A peine voyons‑


(~) alias, 12.


NOTTON IUIV~ DÜ PROGRi~1R


no . os surgir la conception de Satan qu'apparaît (le l'autre côte,

comme terme corrélatif, l'antagonisme (le l'homme appelé par con­

sêquent à combattre, à vaincre, à triompher.

Nous n5entmidons pas dire que l'on tic découvre pas ~â et là (lacs PEeriture des passages dans 1, sens opposé, clest‑Êt dire où les anges nous sont représentés comme, supérieurs à l'homme. Leur plus grande proximité da trône de Dieu dont ils forment la cour céleste, les hommages qu'ils e~oivent de la part de l'homme, la terreur que parfois ils M inspirent, paraissent difficilement cocci­liables; avec la doctrine rabbinique dont nous nous occupons pré­sottement et qui, ?; notre avis, a ses, fondements dans la Bible elle‑même. Tout s'explique cependant si l'on ne perd pas de vue l'bien du progrès humain sur laquelle repose cette notion de la supériorité de l'homme sur l'ange. D'après cela, il est clair qu'il y a une double façon d'envisager la nature humaine. L'homme, t nt qu'il est en marche et à plus forte raison à son d~but, doit être inférieur aux anges, mais cette infériorité n'est point défin

tirs, car il y a des étapes et des degrés induis dans le chemin qu'il doit parcourir. Et non seulement Phumanité en général dans la suite de ses générations évolue continuellement, mais dans une seule génération, il y a entre les' hommes qui la composent, de telles différences que leur valeur comparativement à colle d'autres crêature, inférieures ou plus élevées change nécessairement d'aspect. L'homme est ainsi supérieur on infê,icur aux anges selon la pheco qu'il occupe dans cette échelle nuance, se qu'il doit parcourir. Voilà, comment la Bible elle‑même témoigne (le la possiblitê pour l'homme de s'élever au‑dessus de l'ange en affirmant la doctrine du progrès (le l'humanité.

Ce qui est bors de Aoutc~ c'est l'opinion des Rabbins et le te­moignage unamme de la tradition tant talmudique que kabbali­stique à ce sujet. L'affirmation de la supériorité de l'homme est si nette et si générale qu'il serait inconcevable que, l'EcriturA dif­fié,rât complètement sur es point. Sur le verset du Psalmiste: ~ il ordonnera à, ses anges de te garder dans toutes tes voies > ('b le Midrasch dit: ~ Quel est donc le plus grand des.deux? le gardien on celui qu'il garde? ~. Et ailleurs il est dit que les ministres an­géliques servaient et vénéraient Adam dans le paradis et qu'un jour viendra où ils chanteront: Saint, saint, devant Israël.


(1) P~..., 'io, 11.


330 L'HOMME


Vopiulon contraire qui accorde à Vange nue supériorité absolue appartient ê~ JEglige chrétienne et à certaines écoles juives du Moyeu‑âge, à Vexception, nous le répétons, de tous les monuments talmudiques et midrasoldques qui sont unanimes dans le sens que nous indiquons. Entre ces deux avis opposés il est curieux dem­tendre la ~voix de la science indépendants. Le problème se pose naturellement pour elle d'une manière un peu différente, mais au fond la question est la même. Elle s'est demandé si l'homme re­présente le genre d'être le plus élevé et s'il est possible d'su ima­giner d'autres qui lui soient supérieurs. Certains savants ont répondu négativement. Nous croyons, quant à nous, qu'avec l'homme, au si l'on veut avec Vêtre conscient, alouvre, mais ne se clôt pu, un nouveau monde, le monde rationnel et moral, et que dans ta monde,lâ il peut et doit même exister une hiérarchie despèces, sinon de genres de créatures qui se distinguent justement par le degré de conscience qu?ûlles ont de l'univers. Dans ce monde de consciences, entre une intelligence essentiellement perfectible et une autre qui est immobile par nature, la supériorité appartient à la première et eest lâ le sens de la maxime des Rabbins: « Les hommes juste~ sont supérieurs aux ministres angéliques » (~).

Cette doctrine de la supériorité de l'homme sur les anges se confond aveu nue autre sur laquelle nous aurons paccaBion de re­venir, à savoir celle qui place les oeuvres de l'homme au‑dessug des oeuvres de la nature. Il suffit pour s'on apercevoir d'observer que les anges sont les forces de la nature; par conséquent la Il­berté, la civilisation et ce que nous appelons les miracles, en un mot toutes les manifestations de l'intelligence humaine sont bien au‑dessus des forces naturelles et des oeuvres des dieux. Le pa, ganisme lui‑même disait que Jupiter a plus besoin de l'homme jute que celui‑ci n'a besoin de Jupiter et Plotin, invité par ses disciples à assister à un scarifias, répondait: « C'est aux dieux à venir àmoi plutôt qu'à moi à aller les trouver >. Le lecteur qui sait main­tenant ce que phébraisme pense de la perfectibilitê humaine n'sors, pas de peine à voir comment, au point de vue juif, se rectifie la réponse du philosophe néoplaWnieÉen, dans un sens qui relève mieux encore la dignité de l'homme, tout en respectant la majesté de Dieu sans qui il n'y aurait pas de progrès possible.


(~) 93~.


NMON iruvE Du ~GR]1s


References

Read in another language