V.
 
Influence des prosélytes en Israël.
 L'étude de tl'influence que les Gentils ont pu exercer sur Ph& braïsme l'hébraïsme est certainement à sa place dans un travail qui a pour but de mettra mettre en lamiêre lumière la véritable idée de Dieu chez les llê. foireux Hébreux et celle (Io de religion universelle qui oit en découle. Le prosêly‑   (1) V. ExOde~ XXVO 18»20,  LE Dur UN 59 tisme prosélytisme<ref>Page 58 </ref> que nous retrouvons à toutes les époque$ époques de l'histoire d1lêraël d'Israël nous paraît être un des moyens providentiels qui ont servi à cette fin et par lesquels te le monde juif et la le monde païen ont constam­ment constamment réagi Pau sur l'autre. Nous nous réservons d'e~mlner plus à fond ce grand fait (lu prosélytisme israélite trop méconnu.; mais ce que nous voudrions signaler dès maintenant, c'est que le génie aryen en s'calmant àl'élément sémitique a ou sur celuki nue action certaine et que de cette union est née la doctrine destinée à sceller un jour la paix entre les aspirations religieuses des différentes races. (le n'est pas en "in que durant de longs siècles un apport ininterrompu du sang païen s'cet mêlé an sang juif et que chaque prosélyte, en se convertissant, est venu ajouter ses idées, ses ton. dansas, ma sentiments personnels au patrimoine israélite. Le pro­sélytisme juif ne pouvait s?exermr sans que, de part et Wwutre, les esprits s'ouvrissent pour donner et recevoir. Lorequ'une porte est ouverte, oc qui doit entrer et sortir entre et Bort librement; Vementiel est qu'il n'y ait pu de clôture, pas d'infranehimble bar­riêre. Lu Israélites en perdant leur indépendance politique ont cependant Imposé à leurs vainqueurs, non pu leurs lois, mais la Loi éternelle; mais aussi Ils recul; pas manqué d'eu recevoir oit échange su que leur propre civilisation était susceptible daccueillir. C'est là sang doute la raison pour laquelle les Docteurs ont parfois déclaré les prosélytes dangereux pour Israël et pourquoi aussi ils recommandaient de ne point traiter avec mépris les idoles en pré­sonce, d'un prosélyte, fût‑ce même à la dixième génération, tant ils comprenaient bien qu'un païen converti pouvait se ressentir encore des ses origines. ILest certain en effet que, dans le domaine moral aussi bien que dans le monde physique, tout type doué deune três grande force vitale est capable de résister aux influences du milieu. Il peut alors Wassimiter à sa propre nature que ce qui lui sers %triste­ment convenable, mais il n'échappera pourtant pu à toute ami­mllation. Celle‑ci deviendra même une condition indispensable à @& croissance. Ou au lien de prétendre avec le darwinisme que Parc. biance forme le type, il faut plutôt dira que mlai‑ci tire du monde extérieur ce qui cet nécessaire à son plein développement Et dans cette loi d'assimilation, c'est le type la plus fort, le plus noble qui transforme en Bu propre substance ce qui la! est inférieur, non seu­lement aftn d'atteindre ainsi le perfectionnement que comporte sa  60 DIEU   nain", mais aussi pour que ce qui lai sert à cette fin seêlêve en même temps par là de quelques degrés. Telle est la marche de tout progrês humain aussi bien que cosmique et c'ut on que la doctrine thêowphique désigne sous le beau nom délévation (1). Nous étudierons ailleurs l'influence exercée par Phèbraîsme sur la monde païen, alors qu'il y frayait sa voie; ce qui nous occupe présentement, c'est la réaction opérée par la Gentilité sur Israël et nous sommes loin de prétendre que la loi d~assimilatiwI rappelée plus haut ne trouve point tel son application. Les Kabbalistes ont vu, dans le séjour prolongé des Hébreux en Egypte, un moyen employé par la Providence divine pour restituer àla religion delsraël et y incorporer par sélection tout ce qu'il y avait de bon et de vrai dans la religion égyptienne. Ils ont signalê la ressemblance entre les mots Mizraïm, Egypte, et tuennarim, frontières, limites, pour indiquer que VEgypte était, non seulement géographiquement, mais encore au point de vas religieux, le pays le plus proche de la Palestine. D'autres enfin neont voulu voir dans les vases d'or et d'argent empruntée par les Hébreux aux Egyptions qu'une image des assimilations spirituelles opérées dans le champ de la vérité on, comme nous le disions en eommengant,.des étincelles ramenées à leur foyer. Le fait que le Sénat romain enveloppa dans une même condamnation les superstitions égyptiennes et judaïques, lorsqu'il voulut proscrire les importations orientales, prouve que l'étroite parenté existant entre les deux religions frappait les étrangers eux‑mêmes. Les découvertes modernes en égyptologie nous ont demiêrement révélé, dans le culte et dans les institutions sociales, des analogies si surprenantea queaux yeux de quelques‑uns la valeur propre du mosaïsme semblait être effacée. Mais si un judaïsme mutilé par le rejet de sa tradition inté­grale est en fort mauvaise posture pour an défendre contre les    Lu ,et "p,6o6.t4s dam lEffiter, oemm, le pet, a, Die, (lehm) et ,sans » table, grenier, tenait a, nouée  à 1, spiritultU a. Di,, d'Israël et q,l ne pu,,,t W,,pllq.,, nu deli«, de 1,  auti,m thM,ophiq,,. D'entre put la tele de J'hume, ut appelée pu lu  Doe~,r» an nael; 'oet qu, là wini, a, ruban nette transforment«, nette  de Fum leê,[,,r d,",,,t 1, u,wËt," a, pur, plan élevé et mon.  tant lui d'un degré. vous po"q,,i un, qe offmimt du ,Mâme as a"­ geaient une urbaine partie; la coopérant aient à la 00111manation dl la victime, il, Ils commensaux de Dieu. A V«Iguw~ tant sacriflu était m, repu,  tant repas étale Il »autant. Cul nul expliq» po.,q,,l tu Io"i~ an sa,.  vent afflr de 1, viande san, quil ait été fait de l'animal ,, tarte d'i.m,­  LM DIEU UN 61 armes que fournit aujourd'hui la critique historique, il n'en est pu de même do l'orthodoxie juive complets qui, à Une époque où l'on ne pouvait aucunement prévoir les progru de la uhunce, sur ce point, avait déjà répondu aux objection& actuelles par sa théorie de la sélection naturelle des idées, selon la mot de Darwin. Les ressemblances que nous démontrent les savants entre les religions juive et égyptienne, bien loin de noue étonner, justifient pleine­ment ce que nous disaient les Rabbins de Paction réciproque de IlEgypte et dIsraël. L'Fxode lieu parle de serviteurs de Pharaun « oraignaalt Dieu qui crurent aux prédictions de Mules et mirent à l'abri leurs ser­Vitsong et leurs troupeaux (L). L'expression est d'autant plus re­marquable queelle, rappelle celle qui plus tard servit à désigner lu païens convertis au judaïsme. Nous voyons aussi qu'au moment du départ d'Egypte ans multitude de gens (1) Won aliêrent avec les Hébreux. Olâtaient la sans doute des néophytes plus on moins rempiétement détachée du paganisme, mais dont plaisance en tout cas nous est attestée par la Bible. Le Zoar nous dit que cette in­fluence a persisté longtemps après Vêpoque du désert et que toutes les erreurs religieuses qui ont infesté Israël pendant tant de siècles n'ont pu d'autre origine (.). Moïse, cortose ne pouvait pas se dissi. mal" lu dangers qu'un tel contact présentait pour son peuple et cependant il n'a rien fait pour les lui épargner; alors que son rôle de sage législateur semblait lui commander de rejeter loin des siens des éléments sus! hëtArogênes, il n'a pas craint de les accueillir, apparemment parcs que les avantages queil en attendait surpassaient les inconvénients qu'il avait lieu de redouterQuels étaient donc ces avantagesl Les voici: ce n'est pas seule­ment damï la foule ignorante que Pectine des prosélytes se faisait sentir, c'était aussi chez les penseurs. Du sein de cette multitude d'étrangers surgissait parfois une intelligence d'élite; un prêtre, un   lotion communion.; ,es trouvons lâ égaiement 1, vêltbl, mise. sas lois ~mmt,im, do 1, p,,htblU,, de mots. Cest que Volumes, à su  ,et aussi , ,loi et qu'on meuglent, Il accomplis ,, fonction, 10, Isolement  ci, ,,,Iq,, et su quelque ,rt, théologique. 0. voit par là toutes q,'Il y , de dans 1, prêt,,Ue~ et 'en' omloce que or Woet peint Il qui soirs duos 1. bulles dl l'homme qui Il 'coins, mais bien es qui en sort, comme ci une telle fonction Mois quelque chose d~lndlffêrent. M"d', M, 20. ZI Z'W, Exode, 'n, 38. Z,ar burewhibb, L‑ 28 et mi,.  62 DMU   philosophe égyptien trouvait parmi ses compagnons israélites des hommes capables de le comprendre et ce qui résultait de ce rap. proclament d'esprits avides de vérité, c'était assurément tout autre chose que la fabrication dou veau d'or. L'Ecriture nous en demie un très remarquable exemple dans les relations de Moïao avec J6thro son beau‑père. Nous nous demandons vraiment comment, en dollars (le la raison que noue en donnons loi, on peut expliquer, sans coin­promettre le principe même de la Révélation mosaïque, cet ascendant exercé par le prêtre de Madiau sur Moïse qui suivit docilement ses conseils. Une légende du Midrasch (') nous apprend quel rôle im­portant et presque incroyable, ai l'on songe qu'il sagit d'un païen, les Rabbin& ont aulgnê à Jêthro. La verge de Moïse, nous dit cette légende, portait, gravê dans son bois, le nom sacré de Dieu. Elle avait été donnée par Adam à Seth qui la transmit à, un sac. essorer et passant ainsi de main en main demi la suite des gënê­rations, elle échut à Jêthm qui la planta dans son jardin: c'est lâ que la vit MOTOB et il parvint à Parracher du sol, ne que per. sonne n'avait pu faim avant lui. Oette, fable est assez transparente pour laisser pénétrer son sens caché. La chaîne que parcourt la verge de Moïse depuis Adam jusqulâ Jêthro, c'est celle de la tra, dition religieuse et c'est de Jêthro que Moïse reçoit cette verge qui portait gravé la nom sacré, symbole de la nouvelle révélation. Le père de 86pliora est donc pou des fondateurs de la sailli ê ion d'Israël à laquelle il apporta l'élément non sémitique destiné à loi compléter pour don rôle humanitaire. Telle cet la vérité, un peu dm pour Forgent! national, que le Midrauh a enveloppé sous le voile de Pallëgorie. Il ne faut pu oublier que Jêthro est le père des Kéniens doù vinrent les Bêcabites et il y a de fortes probabilités pour que de ceux‑ci descendent les Esséniens ('). Ainsi voilâ une société de prosélytes qui perpétuent au milieu dIsraël les enseignements de leurs ancêtres, ne se distinguant d'ailleurs quo par une plus stricte observance des préceptes, et dont l'action devait être d'autant plus sûre et plus continue que le foyer de leur vie religieuse était entretenu par une union plus indissoluble et par une sorte de règle monastique. Or, si demi côté les Esséniens remontent aux Récabites   Fi,k6 R. Ell~, L‑ 40. Nono oroyons avoir tmUY6 et «PO06 dans notm Rosaire de, E#àé,~ 1, si w,d,,~,, qfi las r,ttah, par Jo"dab et ise Réalistes à Jê~, b,,,p~, de MI,,.  LE DMU UN 63 et par eux à la tradition de J6thm, de l'autre ils se rattachent àcette école de la Kabbale dont le trait caractéristique, nous Pavons dit, est de rapprocher les éléments umitiques et aryens; nous avons là eue prouve de ne travail intellectuel que le prosélytisme tendait à opérer chez les Juifs. Os n'était point l'adoption pure et simple de croyances 6trangêres, üar la science proclame comme nous qu'une introduction de 06 genre est contraire au génie des peuples, chaque race pouvant uniquement recevoir des autres ce qui convient à ses aptitudes partiouliêr~. Nous ne disons donc rien que ne recon­naissant les critiques lu plus autorisés, lorsque ~ous aftirmons que, qu,11es que soient les idées prises en dehors (le Ph6braisme qui ont pu contribuer à la formation de PEssênisme, c'est bien là néanmoins me production authentiquement juive et ses; dontrines sont duos à Pêlaboration qui s'assouplit à la suite du apports spirituels fournis par les prosélytes, et non pu à "a importation de dogmes inconnue à la religion israélite. loi comme sur tant d'autres points, c'est avec l'orthodoxie que se rencontre la véritable science (1). Les relations politiques avec les nations païennes n'ont pu rester non plus sans influence sur le judaïsme. Sous le rêgne de Salomon en particulier, nous voyons que la réputation de sagesse da me­marque mit Israël en rapport avec tout ce que l'Orient comptait de gens instraits. Lorsque Io lits de David entreprit de construire le temple dont son père avait roula le projet, il accepta le conceaurs de Hir», roi de Tyr. Des étrangers intervinrent ainsi dus la réalisation de cette oeuvre capitale pour la religionjuive, si bien que la science a pu relever, dans Pornementation dn temple de Salomon, des traces de symboles tyriens on phéniciens, comme on a trouvé plus tard aussi, dans loi grandioses visions d'Ezêchiel, du ressemblances avec tes mythes assyriens. Cette derniêre constatation pas pl" que la premiêre n'est faite pour nous surprendre. Un témoignage formel du livre de Daniel nous atteste que pendant la période babylonienne Vélite de la jeunesse israélite était versée dans toutes les, science& et dans la littérature des Chaldéens. A Vêpoque des Donteurs, on men­tionne les plus illustres ÊPentre eux B. Akibâ4 B. Meir comme don­concluais, Fun de Binera, l'autre d'Amon, et il est à peine besoin   (1) E,,ld t Helguffld, lu d,.. ~l,, dl G,~t,g,, et de Tablagne wnt d~aec«d sur oe aujete V. ausd I~ Hir, Etud« bibUq~, p. 238*  64 DMU   de rappeler que plusieurs de ces rabbins renommés ne forent eux­mêmes que des païens de naissance convertis comme 80110111aYa et Abtalion, derniers descendants de Sanohérib, los maîtres de cet Ilillel qui fat la gloire de la Synagogue, et Onkelos, peut être le même qu'Aquila, qui traduisit en araméen et en gros les livres de Moïse. Lors même que l'on ne saurait admettre, sans faire Une large part à l'exagération, ce que les Rabbins nous racontent de la conversion au judaïsme de personnages distingués, souverain$ et philosophes, voire même de populations entières, il reste hors (le doute que le prosélytisme juif avait considérablement entamé le monde païen et qu'il avait préparé, par la diffusion des grands principes d'Israël, un mouvement des esprits qui plus tard devait faciliter singulièrement la propagation du christianisme. Mais ce qui West pas moins certain, c'est le bênêdee retiré par le judaïsme de ces rapports avec les Gentils, puisque coi mêmes Rabbins ne font aucune difficulté d'avouer assez fréquemment qWen fait de religion, pour Ilint,iligenee do tels ou tels textes et même de ques, tions relatives aux croyances los plus importantes, ils sont à leur tour grandement redevables aux savants cieux PhilOSOPhOsPaÏOns(')­Contraste inattendu, mais bien explicable cependantl Autant ces Decteau ont horreur d'apprendre, f ût‑ce la plus petite chose, des transfuges de leur foi, des hérétiques qWils distinguent Boigneuse­ment des païens, puce qu'ils supposent à bon droit que chez 8~ 168 préjugés et les passions sectaires obscurcissent le jugement, autant ils gardent Pesprit ouvert pour accueillir les lumières qui Peuvent leur venir du côté des sages de la Gontilitë, même dans les ma­tierce on ils sont passés maltres. Ils comprenaient ‑ et pour le dire en passant est& reste tout âuîsi vrai de nos jours. ‑ que leur foi religieuse rencontrerait plus aisément des auxiliaires chez des étrangers libres de toute préoccupation de secte, chez des savants entièrement indépendants, que dans les systèmes à prétentions plus ou moins libérales qui s'efforcent de concilier, par des compromis arbitraires, la science et la religion, en dénaturant à la fois Pune et l'autre, de même qWil est plus sûr pour le navire de gagner la haute mer que de longer des côtea dangereuses au risque de se briser contre les écueils.   (il saahari, 91b; Peuhlm 90.  Lm DIEU UN   65   Le prosélytisme, moyen de communication entre.11hêbraïsmo et la Gentilitê, peut être considéré sous un double aspect: d'abord comme source didées et de connaissances, et c'est ou que nous avons essayé de faire jusqu'à présent, puis comme mélange de sang étranger à la Sanche israélite par suite des colons entre juifs et païens convertie, ce qui ne pouvait manquer non plus de mow difier dans une certaine mesure le caractère national. Les aptitudes spirituelles sont liées Sans aucun doute au tenu­pêrament physique; aussi la prohibition des mariages mixtes fait­elle honneur à la vue pénétrante du législateur du Pentateuque Soucieux de conserver uns altération le génie religieux de sa nation. Oependant nous trouvons que malgré an forme volonté d'en maintenir toute la poncif sous le rapport ethnologique, Il Wu pas craint d'solariser le mariage avec les prosélytes. fpil eh«cbalt àprémunir son peuple centre Fidolâtrie, il ne repoussait pourtant pas des alliances qui tendaient à croiser le Sang juif aveu le sang païen, pourvu qu'elles offrissent des garanties sérieuses contre plu. trasion du polythéisme dans les familles israélites et que les étron­gars, qui y étaient admis, gardassent seulement de leur origine les qualités nécessaires pour influer utilement sur la constitution de la race. Aussi a,t‑il établi entre les prosélytes des gradations, selon qu'ils lui parurent plus on moins aptes à concourir au but «il Sa proposait d'atteindre. S'il croit devoir exclure à jamais Ammon et Moab, il admet IlEgyptIon à la troisième génération. Bu un mot, soit pour les populations, soit pour les individus, Moïse Semble obéir à ce principe qWil y a des Juifs par nature, comme il y a des Juifs de naissance, à peu près comme les Pères de pEglise ont dit plus tard, en parlant de certains philosopbes païens, qu'ils étaient naturellement chrétiens. Las Docteurs ont déclaré de même, à propos des prosélytes, que quiconque répudie l'idolâtrie doit être considéré comme juif. Abraham, après avoir requ la premier ce nom, devint le père de toutes les nations et les profflytese doù ‑qu'ils viennent, doivent Pappoler notre père. Leurs finies assistaient près du Sinaï A la pro­mulgation de la Lui et c'est d'elles, aussi bien que des israélites des générations futures, que Moïse entend parler lorsqu'il dit: c 08 West point aveu vous "nie que je traite cette alliance, cette al­ 
66 DUMNous nous réservons d'examiner plus à fond ce grand fait du prosélytisme israélite trop méconnu; mais ce que nous voudrions signaler dès maintenant, c'est que le génie aryen en s'unissant à l'élément sémitique a eu sur celui‑ci action certaine et que de cette union est née la doctrine destinée à sceller un jour la paix entre les aspirations religieuses des différentes races.
Ce n'est pas en vain que durant de longs siècles un apport ininterrompu du sang païen s'est mêlé au sang juif et que chaque prosélyte, en se convertissant, est venu ajouter ses idées, ses tendances, ses sentiments personnels au patrimoine israélite. Le prosélytisme juif ne pouvait s'exercer sans que, de part et d'autre, les esprits s'ouvrissent pour donner et recevoir. Lorsqu'une porte est ouverte, ce qui doit entrer et sortir entre et sort librement; l'essentiel est qu'il n'y ait pas de clôture, pas d'infranchissable barrière. Les Israélites en perdant leur indépendance politique ont cependant imposé à leurs vainqueurs, non pas leurs lois, mais la Loi éternelle; mais aussi ils n'ont pas manqué d'en recevoir en échange ce que leur propre civilisation était susceptible d'accueillir. C'est là sans doute la raison pour laquelle les Docteurs ont parfois déclaré les prosélytes dangereux pour Israël et pourquoi aussi ils recommandaient de ne point traiter avec mépris les idoles en présence d'un prosélyte, fût‑ce même à la dixième génération, tant ils comprenaient bien qu'un païen converti pouvait se ressentir encore des ses origines.
lianes scellée par la serment; Il est certain en effet que, dans le domaine moral aussi bien que dans le monde physique, tout type doué d'une très grande force vitale est capable de résister aux influences du milieu. Il peut alors n'assimiler à sa propre nature que ce qui lui sera strictement convenable, mais il n'échappera pourtant pas à toute assimilation. Celle ci deviendra même une condition indispensable à sa croissance. Car au lieu de prétendre avec le darwinisme que l'ambiance forme le type, il faut plutôt dire que celui‑ci tire du monde extérieur ce qui est nécessaire à son plein développement. Et dans cette loi d'assimilation, c'est ‑ avec ceux le type le plus fort, le plus noble qui sont ici parmi nous, présents transforme en sa propre substance ce jour devant IlEternel notre Dieuqui lui est inférieur, non seulement afin d'atteindre ainsi le perfectionnement que comporte sa<ref>Page 59 </ref> nature, comme avec ceux mais aussi pour que ce qui ne sont point ici parmi nous lui sert à cette fin s'élève en même temps par là de quelques degrés. Telle est la marche de tout progrès humain aussi bien que cosmique et c'est ce jour que la doctrine théosophique désigne sous le beau nom d'<i> élévation</i> <ref> Les sacrifices sont représentés dans l'Ecriture comme le pain de Dieu (<i>lehem</i>) et l')autel comme sa table, anthropomorphismes grossiers quand on songe à la spiritualité du Dieu d'Israël et qui ne peuvent s'expliquer en dehors de la doctrine théosophique. pour D'autre part la table de l'homme est appelée par les Kabbalistes, Docteurs un autel; c'est toujours le même triageque, la même sélection que le judalme opêrelà aussi, soit quese réalise cette transformation, par cette ascension de l'être inférieur devenant la dispersion au milieu nourriture de l'être plus élevé et montant ainsi d'un degré. Voilà pourquoi ceux qui offraient des Gentilssacrifices en mangeaient une certaine partie; en coopérant ainsi à la consommation de la victime, il recueilleils devenaient les commensaux de Dieu. A l'origine, pour se lu incorporertout sacrifice était un repas, tout repas était un sacrifice. Ceci explique pourquoi les parcelles Israélites ne peuvent manger de vérité quCil y trouve disséminées, soit la viande sans qu'il attire ait été de l'animal une sorte d'immolation sacramentelle; nous trouvons là également la véritable raison des lois alimentaires, de la prohibition de certains mets. C'est que l'homme à lui les âmes à ton. douces monothéist« sa manière est aussi un autel et augmente ainsiqu'en mangeant, il accomplit une fonction, non seulement physiologique, mais cosmique et en quelque sorte théologique. On voit par Padmisalon des pro­mélytee4 les range là tout ce qu'il y a de faux, d'antiscientifique, dans la prétentieuse et vaine maxime que ce n'est point ce qui entre dans la bouche de PEglisel'homme qui le souille, mais bien ce qui en sort, dIsraëlcomme si une telle fonction était quelque choses d'indifférent.</ref>
Moi»Nous étudierons ailleurs l'influence exercée par l'hébraïsme sur le monde païen, les Talmudistes et la Kabbale s1mcordent donc pour assimiler les prosélytes am Juifs de naissance, sans aucun souci des différences ethnologiques. Il faut dailleurs se garder de eau­fondre les mutê"e spécifiques deune rue avec les signes de dé­géuéressence alors qu'elle peut présenteril y frayait sa voie; ce qui nous occupe présentement, comme lc'idolâtrie est la réaction opérée par exemple. Il se peut que tous les peuples ne soient pu faite pour la strict monothéisme Gentilité sur Israël et nous sommes loin de prétendre que es soit un besoin de certaines natures de rapla loi d'assimilation rappelée plus haut ne trouve point ici son application. procher davantage Les Kabbalistes ont vu, dans le créé de l'Iner6êséjour prolongé des Hébreux en Egypte, un moyen employé par la Providence divine pour restituer à la fini religion d'Israël et y incorporer par sélection tout ce qu'il y avait de PInflui, bon et d'lu. carner le divin de vrai dans la mondereligion égyptienne. Nous admettons que cette doctrineIls ont signalé la ressemblance entre les mots <i>Mizraïm</i>, Egypte, et <i> mezarim >/i>, frontières, ce pm‑monothéismelimites, pour employer indiquer que l'expression de HartmannEgypte était, soit le contingent apporté par la Gentiliténon seulement géographiquement, dans la religion de l'avenir. Mais il y a loin de cette forme putioldiêre de croyance mais encore au poly. théisme grossier qui est à la théorie point de Ilêmanation ce que Fanthro. pomorphismevue religieux, la matérialisation le pays le plus proche de la personnalité divine est au pur monothéismePalestine. Le prosélyte restait pu conséquent fidèle au ce, raetère propre de sa race en gardant de ses wneeptionB religieuses ce quD'autres enfin n'ont voulu voir dans les vases d'elles avaient de conciliable avec la foi or et d'Israël, taudis que argent empruntés par les polythéistes demeuraient Hébreux aux Egyptiens qu'une image des assimilations spirituelles opérées dans Ferre~ par les abus de leur système et le@ exagératione de leurs tendances naturellen. De même il est arrivé am juifs ennemis champ de la Kabbale de pêüher par Pexeês contrairevérité ou, comme nous le disions en substituant commençant, des étincelles ramenées à leur foyer. Le fait que le Sénat romain enveloppa dans une fausse notion do Punitê divine à la véritable doctrinemême condamnation les superstitions égyptiennes et judaïques, lorsqu'il voulut proscrire les importations orientales, car le vrai Dieu West Ign prouve que sl'il remplit tous étroite parenté existant entre les deux religions frappait les êtresétrangers eux‑mêmes. Les découvertes modernes en égyptologie nous ont dernièrement révélé, ou pour mieux diredans le culte et dans les institutions sociales, des analogies si Pon adore en Lui PEtre même, ainsi que Modique son nom vénéré entre toussurprenantes qu'aux yeux de quelques uns la valeur propre du mosaïsme semblait être effacée.
Lors même qu'il faudrait voir dans Mais si un judaïsme mutilé par le polythéisme la forme particulière rejet de sa tradition intégrale est en fort mauvaise posture pour se défendre contre les<ref>Pages 60 </ref> armes que fournit aujourd'hui la religion des Gentilscritique historique, las prosélytes ne constitue. raient pu pour Ulm une anomalieil n'en est pas de même de l'orthodoxie juive complète qui, mais à une simple vmiêtépoque où l'on ne pouvait aucunement prévoir les progrès de la science,6sur ce point, comme celles quiavait déjà répondu aux objections actuelles par sa théorie de la sélection naturelle des idées, d'aprês selon le darwinisme, apparaissant dans mot de Darwin. Les ressemblances que nous démontrent les savants entre les empêces existantes religions juive etégyptienne, par suite bien loin de circonstances favorablesnous étonner, créent dujustifient pleinement ce que nous disaient les Rabbins de l'action réciproque de l'Egypte et d'Israël.
L'Exode nous parle des serviteurs de Pharaon « <i> craignant Dieu</i> » qui crurent aux prédictions de Moïse et mirent à l'abri leurs serviteurs et leurs troupeaux <ref> Exode, IX, 38.</ref>. L'expression est d'autant plus remarquable qu'elle rappelle celle qui plus tard servit à désigner les païens convertis au judaïsme. Nous voyons aussi qu'au moment du départ d'Egypte une multitude de gens <ref> ערב רב</ref> s'en allèrent avec les Hébreux. C'étaient là sans doute des néophytes plus ou moins complètement détachés du paganisme, mais dont l'influence en tout cas nous est attestée par la Bible. Le Zoar nous dit que cette influence a persisté longtemps après l'époque du désert et que toutes les erreurs religieuses qui ont infesté Israël pendant tant de siècles n'ont pas d'autre origine <ref> Zoar bereschith, f.o 28 et suiv. </ref> Moïse, certes ne pouvait pas se dissimuler les dangers qu'un tel contact présentait pour son peuple et cependant il n'a rien fait pour les lui épargner; alors que son rôle de sage législateur semblait lui commander de rejeter loin des siens des éléments aussi hétérogènes, il n'a pas craint de les accueillir, apparemment parce que les avantages qu'il en attendait surpassaient les inconvénients qu'il avait lieu de redouter.
(~) E~Quels étaient donc ces avantages? Les voici: ce n'est pas seulement dans la foule ignorante que l'action des prosélytes se faisait sentir, c'était aussi chez les penseurs. Du sein de cette multitude d'étrangers surgissait parfois une intelligence d'élite; un prêtre, un<ref>Page 61 </ref> philosophe égyptien trouvait parmi ses compagnons israélites des hommes capables de le comprendre et ce qui résultait de ce rapprochement d'esprits avides de vérité, c'était assurément tout autre chose que la fabrication du veau d'or. L'Ecriture nous en donne un très remarquable exemple dans les relations de Moïse avec Jéthro son beau père. Nous nous demandons vraiment comment, en dehors de la raison que nous en donnons ici, on peut expliquer, sans compromettre le principe même de la Révélation mosaïque, cet ascendant exercé par le prêtre de Madian sur Moïse qui suivit docilement ses conseils. Une légende du Midrasch <ref> Pirké R. Eliézer, fo 40. </ref> nous apprend quel rôle important et presque incroyable, si l'on songe qu'il s'agit d'un païen, les Rabbins ont assigné à Jéthro. La verge de Moïse, nous dit cette légende, portait, gravée dans son bois, le nom sacré de Dieu. Elle avait été donnée par Adam à Seth qui la transmit à son successeur et passant ainsi de main en main dans la suite des générations, elle échut à Jéthro qui la planta dans son jardin: c'est là que la vit Moïse et il parvint à l'arracher du sol, ce que personne n'avait pu faire avant lui. Cette fable est assez transparente pour laisser pénétrer son sens caché. La chaîne que parcourt la verge de Moïse depuis Adam jusqu'à Jéthro, c'est celle de la tradition religieuse et c'est de Jéthro que Moïse reçoit cette verge qui portait gravé le nom sacré, symbole de la nouvelle révélation. Le père de Séphora est donc l'un des fondateurs de la religion d'Israël à laquelle il apporta l'élément non sémitique destiné à la compléter pour son rôle humanitaire.tê"»M" xTelle est la vérité,mun peu dure pour l'orgueil national, 13que le Midrasch a enveloppé sous le voile de l'allégorie.lL
Il ne faut pas oublier que Jéthro est le père des Kéniens d'où vinrent les Récabites et il y a de fortes probabilités pour que de ceux‑ci descendent les Esséniens<ref> Nous croyons avoir trouvé dans notre <i> Histoire des Esséniens </i> le fil conducteur qui les rattache par Jonadab et les <i> Récabites </i> à Jéthro, beaupère de Moïse.</ref> Ainsi voilà une société de prosélytes qui perpétuent au milieu d'Israël les enseignements de leurs ancêtres, ne se distinguant d'ailleurs que par une plus stricte observance des préceptes, et dont l'action devait être d'autant plus sûre et plus continue que le foyer de leur vie religieuse était entretenu par
une union plus indissoluble et par une sorte de règle monastique. Or, si d'un côté les Esséniens remontent aux Récabites<ref>Page 62 </ref> et par eux à la tradition de Jéthro, de l'autre ils se rattachent à cette école de la Kabbale dont le trait caractéristique, nous l'avons dit, est de rapprocher les éléments sémitiques et aryens; nous avons là une preuve de ce travail intellectuel que le prosélytisme tendait à opérer chez les Juifs. Ce n'était point l'adoption pure et simple de croyances étrangères, car la science proclame comme nous qu'une introduction de ce genre est contraire au génie des peuples, chaque race pouvant uniquement recevoir des autres ce qui convient à ses aptitudes particulières. Nous ne disons donc rien que ne reconnaissant les critiques les plus autorisés, lorsque nous affirmons que, quelles que soient les idées prises en dehors de l'hébraïsme qui ont pu contribuer à la formation de l'Essénisme, c'est bien là néanmoins une production authentiquement juive et ses doctrines sont dues à l'élaboration qui s'assouplit à la suite des apports spirituels fournis par les prosélytes, et non pas à une importation de dogmes inconnus à la religion israélite. Ici comme sur tant d'autres points, c'est avec l'orthodoxie que se rencontre la véritable science <ref> Ewald et Helgenfeld, les deux écoles de Goettingue et de Tubingue sont d'accord sur ce sujet. V. aussi le Hir, Etudes bibliques, p. 238.</ref>
La DIBU UX 67Les relations politiques avec les nations païennes n'ont pu rester non plus sans influence sur le judaïsme. Sous le règne de Salomon en particulier, nous voyons que la réputation de sagesse du monarque mit Israël en rapport avec tout ce que l'Orient comptait de gens instruits. Lorsque le fils de David entreprit de construire le temple dont son père avait conçu le projet, il accepta le concours de Hiram, roi de Tyr. Des étrangers intervinrent ainsi dans la réalisation de cette œuvre capitale pour la religion juive, si bien que la science a pu relever, dans l'ornementation du temple de Salomon, des traces de symboles tyriens ou phéniciens, comme on a trouvé plus tard aussi, dans les grandioses visions d'Ezéchiel, des ressemblances avec les mythes assyriens.
espêces nouvell". Toujours est‑il que si leur admission en larakil a produit le bien qu'on en espérait. elle n'a Cette dernière constatation pas été non plus sans présenter souvent de sérieux inconvénients. Olest ce que remn. naissant les %bbins quand ils slêaient à la vue des scandale@: Cela première n'est faite pour nous vient surprendre. Un témoignage formel du livre de Daniel nous atteste que pendant la multitudel (période babylonienne l') par allusion à élite de la foule d1êtran­gers qui partirent dEgypte avec l« Hébreux. lis nous déclarent que ceux‑lâ seuls "nt vraiment enfants d'Abraham qui se mon. trent modestes, miséricordieux jeunesse israélite était versée dans toutes les sciences et charitables, taudis que ceux qui ne pfflsèdent point ces qualités sont dans la littérature des descendants dChaldéens. A l'Amalek. Il y avait donc époque des prosélyte& qui restaient peu dignes de leur patrie Docteurs, on mentionne les plus illustres d'adoptionentre eux R. D'autresAkiba, uns douteR. Meir comme descendant , faisaient aussi trop peu honneur à la doctrine religieuse quIls avaient embrassée: aux abus de Vêlé. ment sémitique dl'un côté ont répondu trop fréquemment de Sidera, l'autre 1« excês de ld'élément paien. Le vrai juifAman, qu'et il soit israélite est à peine besoin<ref>Page 63 </ref> de rappeler que plusieurs de ces rabbins renommés ne furent eux‑mêmes que des païens de naissance on prosélyteconvertis comme Schemaya et Abtalion, derniers descendants de Sanchérib, est celui les maîtres de cet Hillel qui réunit dans une juste pro. portion les deux tendances; celui‑là, n'est pas seulement citoyen fut la gloire de la PalestineSynagogue, et Onkelos, il est citoyen du monde; son Dieu npeut‑être le même qu'est pu uni. quement transcendantAquila, inaccessible, il est aussi immanent, il vit qui traduisit en araméen et en Bouegrec les livres de Moïse.
Nous devons répondre maintenant quelques mots Lors même que l'on ne saurait admettre, sans faire une large part à ceux qui seraient tentés l'exagération, ce que les Rabbins nous racontent de la conversion au judaïsme de nous objecter que si Moïse avait en vue un but religieuxpersonnages distingués, il aurait dû encourager souverains et non point interdire les ma. riages mixtesphilosophes, voire même de populations entières, puisque il reste hors de telles unions pouvaient faire davantage pour Pélévation intellectuelle doute que le prosélytisme juif avait considérablement entamé le monde païen et morale qu'il avait préparé, par la diffusion des grands principes d'Israël, un mouvement des rame païennes que esprits qui plus tard devait faciliter singulièrement la prédication immédiate dont elles étaient la meilleure prêparationpropagation du christianisme. Mais ce qui ne voit que la petite goutte n'est pas moins certain, c'est le bénéfice retiré par le judaïsme de sang israélite se serait alors perdue bien rapidement dans ces rapports avec les grandes artères Gentils, puisque ces mêmes Rabbins ne font aucune difficulté d'avouer assez fréquemment qu'en fait de religion, pour l'huma. nitêt Le souille d1sraël aurait été étouffé intelligence de tels ou tels textes et même de questions relatives aux croyances les plus importantes, ils sont à leur tour grandement redevables aux savants et se mission n'aurait pu s'accompliraux philosophes<ref> Sanhedrin 91b; Pesahim 90. Il convenait au contraire</ref> Contraste inattendu, pour sauvegarder celle‑cimais bien explicable cependant! Autant ces Docteurs ont horreur d'apprendre, que de minutieuses précautions fassent prises et de faitfût‑ce la plus petite chose, un grand nombre des transfuges de préceptes ontleur foi, sinon ce but directdes hérétiques qu'ils distinguent soigneusement des païens, du moins ce résultat. Dparce qu'ailleurs il faut distinguer entre ils supposent à bon droit que chez eux les préjugés et les passions sectaires obscurcissent le tempêrament proprement dit djugement, autant ils gardent l'une rue et son degré esprit ouvert pour accueillir les lumières qui peuvent leur venir du côté des sages de culture. Si la tendance monothéiste est la trait caractéristique du peuple juifGentilité, même dans les matières où ils sont passés maîtres. Ils comprenaient ‑ et pour le dire en passant cela n'implique nullement qWil se trouvait à un niveau intellectuel lui permettant da es mêler aux autres nations civilisées sus dommage pour son originalité propre. Les reste tout aussi vrai de nos jours ‑ que leur foi religieuse rencontrerait plus aisément des auxiliaires chez des étrangers libres de toute préoccupation de secte, chez des savants entièrement indépendants, que dans les systèmes à ce point prétentions plus ou moins libérales qui s'efforcent de vue‑lâ nhésitent pu concilier, par des compromis arbitraires, la science et la religion, en dénaturant à placer la race sémitique au‑dessous fois l'une et l'autre, de la mm aryenne; même qu'il est donc loti,plus sûr pour le navire de gagner la haute mer que de longer des côtes dangereuses au risque de se briser contre les écueils.<ref>Page 64</ref>
Le prosélytisme, moyen de communication entre l'hébraïsme et la Gentilité, peut être considéré sous un double aspect: d'abord comme source d'idées et de connaissances, et c'est ce que nous avons essayé de faire jusqu'à présent, puis comme mélange de sang étranger à la souche israélite par suite des unions entre juifs et païens convertis, ce qui ne pouvait manquer non plus de modifier dans une certaine mesure le caractère national.
(1) 1‑1 3MYLes aptitudes spirituelles sont liées sans aucun doute au tempérament physique; aussi la prohibition des mariages mixtes fait‑elle honneur à la vue pénétrante du législateur du Pentateuque soucieux de conserver sans altération le génie religieux de sa nation. Cependant nous trouvons que malgré sa ferme volonté d'en maintenir toute la pureté sous le rapport ethnologique, Il n'a pas craint d'autoriser le mariage avec les prosélytes. S'il cherchait à prémunir son peuple contre l'idolâtrie, il ne repoussait pourtant pas des alliances qui tendaient à croiser le sang juif avec le sang païen, pourvu qu'elles offrissent des garanties sérieuses contre l'intrusion du polythéisme dans les familles israélites et que les étrangers, qui y étaient admis, gardassent seulement de leur origine les qualités nécessaires pour influer utilement sur la constitution de la race. Aussi a‑t‑il établi entre les prosélytes des gradations, Eselon qu'ils lui parurent plus on moins aptes à concourir au but qu'il se proposait d'atteindre.0dS'il croit devoir exclure à jamais Ammon et Moab, il admet l'Egyptien à la troisième génération. En un mot, soit pour les populations, soit pour les individus, Moïse semble obéir à ce principe qu'il y a des Juifs par nature, comme il y a des Juifs de naissance, à peu près comme les Pères de l'Eglise ont dit plus tard, X"en parlant de certains philosophes païens, 38qu'ils étaient naturellement chrétiens.
Les Docteurs ont déclaré de même, à propos des prosélytes, que quiconque répudie l'idolâtrie doit être considéré comme juif. Abraham, après avoir reçu le premier ce nom, devint le père de toutes les nations et les prosélytes d'où qu'ils viennent, doivent l'appeler notre père. Leurs âmes assistaient près du Sinaï à la promulgation de la Loi et c'est d'elles, aussi bien que des israélites des générations futures, que Moïse entend parler lorsqu'il dit: « Ce n'est point avec vous seuls que je traite cette alliance, cette alliance<ref>Page 65</ref> scellée par le serment; mais c'est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents en ce jour devant l'Eternel notre Dieu, comme avec ceux qui ne sont point ici parmi nous en ce jour » <ref> Deutéronome, XXXIX, 13‑14. </ref>. Pour les Kabbalistes, c'est toujours le même triage, la même sélection que le judaïsme opère, soit que, par la dispersion au milieu des Gentils, il recueille, pour se les incorporer, les parcelles de vérité qu'il y trouve disséminées, soit qu'il attire à lui les âmes à tendances douces monothéistes et augmente ainsi, par l'admission des prosélytes. les rangs de l'Eglise, d'Israël.
68 BIEUMoïse, les Talmudistes et la Kabbale s'accordent donc pour assimiler les prosélytes aux Juifs de naissance, sans aucun souci des différences ethnologiques. Il faut d'ailleurs se garder de confondre les caractères spécifiques d'une race avec les signes de dégénérescence qu'elle peut présenter, comme l'idolâtrie par exemple. Il se peut que tous les peuples ne soient pas faits pour le strict monothéisme et que ce soit un besoin de certaines natures de rapprocher davantage le créé de l'Incréé , le fini de l'Infini, et d'incarner le divin dans le monde. Nous admettons que cette doctrine, ce pan‑monothéisme, pour employer l'expression de Hartmann, soit le contingent apporté par la Gentilité, dans la religion de l'avenir. Mais il y a loin de cette forme particulière de croyance au polythéisme grossier qui est à la théorie de l' émanation ce que l'anthropomorphisme, la matérialisation de la personnalité divine est au pur monothéisme. Le prosélyte restait par conséquent fidèle au caractère propre de sa race en gardant de ses conceptions religieuses ce qu'elles avaient de conciliable avec la foi d'Israël, tandis que les polythéistes demeuraient dans l'erreur par les abus de leur système et les exagérations de leurs tendances naturelles. De même il est arrivé aux juifs ennemis de la Kabbale de pêcher par excès contraire, en substituant une fausse notion de l'unité divine à la véritable doctrine, car le vrai Dieu n'est Un que s'il remplit tous les êtres, ou pour mieux dire, si l'on adore en Lui l'Etre même, ainsi que l'indique son nom vénéré entre tous.
Lors même qu'il faudrait voir dans le polythéisme la forme particulière de la religion des Gentils, les prosélytes ne constitueraient pas pour cela une anomalie, mais une simple variété, comme celles qui, d'après le darwinisme, apparaissant dans les espèces existantes et, par suite de circonstances favorables, créent des<ref>Page 66 </ref> espèces nouvelles. Toujours est‑il que si leur admission en Israël a produit le bien qu'on en espérait. elle n'a pas été non plus sans présenter souvent de sérieux inconvénients. C'est ce que reconnaissent les rabbins quand ils s'écrivent à la vue des scandales: Cela nous vient de la multitude!<ref>ערב רב, Exode, XII, 38</ref> par allusion à la foule d'étrangers qui partirent d'Egypte avec les Hébreux. Ils nous déclarent que ceux‑là seuls sont vraiment enfants d'Abraham qui se montrent modestes, miséricordieux et charitables, tandis que ceux qui ne possèdent point ces qualités sont des descendants d'Malek. Il y avait donc des prosélytes qui restaient peu dignes de leur patrie d'adoption. D'autres, sans doute, faisaient aussi trop peu honneur à la doctrine religieuse qu'ils avaient embrassée: aux abus de l'élément sémitique d'un côté ont répondu trop fréquemment de l'autre les excès de l'élément païen. Le vrai juif, qu'il soit israélite de naissance ou prosélyte, est celui qui réunit dans une juste proportion les deux tendances; celui‑là, n'est pas seulement citoyen de la Palestine, il est citoyen du monde; son Dieu n'est pas uniquement transcendant, inaccessible, il est aussi immanent, il vit en nous.
aiment Nous devons répondre maintenant quelques mots à ceux qui seraient tentés de nous objecter que si Moïse avait en vue un but religieux, il aurait dû encourager et non point interdire les mariages mixtes, puisque de telles unions pouvaient faire davantage pour l'élévation intellectuelle et morale des races païennes que la prédication immédiate dont elles étaient la meilleure préparation. Mais qui ne voit que la petite goutte de sang israélite se serait alors perdue bien rapidement dans les grandes artères de l'humanité? Le souffle d'Israël aurait été étouffé et sa mission n'aurait pu s'accomplir. Il convenait au contraire, pour sauvegarder celle‑ci, que de minutieuses précautions fussent prises et de fait, un grand nombre de préceptes ont, sinon ce but direct, du moins ce résultat. D'ailleurs il faut distinguer entre le tempérament proprement dit d'une race et son degré de culture. Si la tendance monothéiste est le trait caractéristique du peuple juif, cela n'implique nullement qu'il se trouvait à un niveau intellectuel lui permettant de se mêler aux autres nations civilisées sans dommage pour son originalité propre. Les savants à ce point de vue là n'hésitent pas à placer la race sémitique au‑dessous de la race aryenne; il est donc infiniment<ref>Page 67</ref> probable que la victoire serait restée à, celle,ci celle‑ci finalement, si les mariages mixtes eétaient étaient multipliés pendant quelques gé­nêrationsgénérations. Cette race juive qui s'êtait élevés était élevée jusqu'au plus pur mo. nothéismemonothéisme, non par des spéculations philosophiques mais par un instinct naturel, tout eu en demeurant capable de sassimiler s'assimiler les êlé­mentB éléments complémentaires qui lui venaient du dehors, aurait cédé la place à sus une autre rue doués peutêtre race douée peut‑être de qualités plus brillantes, mais dépourvue désormais de celles qui avaient fait la grandeur des ancêtres. On aurait vu alors s'épanouir chez elle les hantes hautes facultés qui font les savants distingués, les philosophes Illustresillustres, mais c'en était fait de l'élan spontané qui produit les apôtres, les voyantevoyants, les prophêtesprophètes, c'est‑àdirs précisement est‑à‑dire précisément ce qu'laraM 'Israël devait donner au genre humain. Le sort du génie hébraïque et de la foi au Dieu Un eût été ainsi gravement compromis; Sem, avec son culte des principes et de Pabsolul'absolu, disparaissait devant Japhet se contentant du relatif et as se préoccupent plutôt d'analyse.
Mais les lois très sages de Moïse sur les prosélytes et les ma, riages mariages ont préservé l'intégrité (16 de la religion israélite et elle$ elles ont sauvé aussi, nous le verrons, celle de l'humanité. Grâce à elles, les Juifs ont pu garder leur double nature qui a fait d7oux d'eux une nation vraiment à putpart; il sent sont restés un peuple au caractère d'une trempe remarquable, très puriotepatriotes, très exclusif même, plein dlaawur‑propre d'amour‑propre et de passion, mai% mais en même temps le peuple exceptionnel dont la vitalité extraordinaire trouve sa raison d'être dans Pêminent l'éminent service qu'il est appelé à rendre au monde et qui, sans jamais perdre de vue te qieil ce qu'il se devait a à lui‑même, a pris néanmoins de plus en plus conscience de sa mission universelle.
==References==

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