Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - L'épisode du veau d'or"

From Hareidi English
Jump to: navigation, search
 
Line 1: Line 1:
VÊPISODE DU VEAU D'un.
+
§ 3.
  
+
L'ÉPISODE DU VEAU D'OR.
  
Indépendamment des cas de pluriels que nous venons d'étudier, il en est d'autres où les textes sont évidemment empreints d'idées polythéistes, soit parce qu'on s'adresse à clos païens, comme dans les paroles d'Abraham à Abimêleeh: Lorsque Elokim me firent errer loin de la maison de mon père soit pores que ce sont des païens qui s'exprimant. Il vaut la peine que nous nous arrêtions quelques instants sur la relation d'une scène didolâtrie dans la~ quelle nous devons nous attendre à trouver des expression do ce genre, mais que l'on ne peut cependant songer à alléguer aérien. sèment contre Ilantiquitê du monothéisme mosaïque. Nous voulons parler de l'épisode du veau Wor.
+
Indépendamment des cas de pluriels que nous venons d'étudier, il en est d'autres où les textes sont évidemment empreints d'idées polythéistes, soit parce qu'on s'adresse à des païens, comme dans les paroles d'Abraham à Abimélech: «Lorsque <i>Elohim me firent errer </i> loin de la maison de mon père », soit parce que ce sont des païens qui s'expriment. Il vaut la peine que nous nous arrêtions quelques instants sur la relation d'une scène d'idolâtrie dans la- quelle nous devons nous attendre à trouver des expressions de ce genre, mais que l'on ne peut cependant songer à alléguer sérieusement contre l'antiquité du monothéisme mosaïque. Nous voulons parler de l'épisode du veau d'or. <ref> Page 184 </ref>Au moment où les Hébreux s'apprêtent à célébrer la fête de l'idole que vient de leur confectionner Aaron, ils s'écrient:
 +
« Israël! voici tes dieux (tes Elohim) qui t'ont fait sortir du pays d'Egypte ! »<ref> Exode, XXXII, 4. </ref>. Ces paroles prouvent assurément que ceux qui parlent étaient des idolâtres, ce que personne n'a jamais contesté; mais il ne paraît guère douteux non plus que le langage qu'ils emploient était en aussi évidente opposition avec le mosaïsme que le fait même qui en fournit l'occasion. Il est donc plutôt une preuve en faveur de la doctrine monothéiste contre laquelle le peuple s'insurgeait en cette circonstance. Mais peut-être n'est-il pas difficile de retrouver d'une autre façon encore le monothéisme dans cet épisode du veau d'or. Qu'était-ce en effet que cette idole grossière? Aux yeux de ses adorateurs, c'était bien certainement là un seul dieu ou la représentation d'un seul dieu. On peut se demander si sous le nom d'Elohim les écrivains sacrés ont compris plusieurs divinités ou une seule, mais le veau d'or était bien un et non pas double ou triple et pourtant les Hébreux en la montrant s'écrient: « Israël ! voici tes dieux qui t'ont fait sortir du pays d'Egypte! » c'est-à-dire qu'ici encore ils emploient le pluriel pour parler d'un dieu unique. Cela ne prouve-t-il pas que le pluriel a été en usage à la place du singulier dans le langage religieux? Ainsi se trouvent expliqués bien des passages où les monothéistes emploient, pour parler du vrai Dieu, des expressions d'apparence polythéiste. Le veau d'or mis à la place du Dieu de Moïse, c'était encore, dans l'esprit des Hébreux, un faux, mais réel monothéisme.
  
   
+
Si l'on acceptait l'hypothèse de ceux qui voient, dans l'idole fabriquée par Aaron, une image sensible de <i>Avaya</i>, la preuve ne laisserait pas d'être concluante, car il ne demeurerait pas moins établi que les Hébreux se sont servis du pluriel pour désigner l'image unique d'un seul Dieu. Leurs paroles en cette circonstance n'étaient point l'écho d'anciennes croyances perpétuées dans les formes du langage, elles exprimaient bien une idée actuelle. Si même nous devions voir dans ceux qui parlent en cette occasion la foule des nouveaux convertis égyptiens qui avaient suivi Israël, ainsi que l'ont avancé certains exégètes, nous estimerions encore que la différence entre l'unité de leur nouvelle foi et la pluralité de l'ancienne, différence rendue plus sensible par la date récente. <ref> Page 185 </ref>de leur conversion, leur aurait fait éviter ce langage, s'il avait fallu nécessairement y voir une expression polythéiste.
  
(~) ix~ 21.
+
Une question plus délicate se présente à nous, si nous cherchions à savoir ce que peut bien signifier cette explication des rabbins déclarant que si dans la phrase dont il s'agit, le verbe « qui l'ont fait sortir » n'avait pas été au pluriel, il ne serait pas resté un seul survivant en Israël. Nous croyons, quant à nous, que les docteurs de la synagogue ont vu dans cette forme du verbe un pluriel indéterminé et que c'est précisément ce vague de la pensée qui atténue d'une certaine manière le péché des Hébreux <ref> La phrase rabbinique dont il s'agit est ainsi conçue: Sans le <i> Vav </i> (signe du pluriel dans le verbe ) de  העלוך(t'ont fait sortir), il ne serait resté aucun survivant en Israël. </ref> car le polythéisme a quelque chose d'acceptable en tant qu'il implique une vue confuse de l'Infini et qu'il est un acheminement vers la synthèse, vers l'unité absolue, tandis que l'adoration exclusive d'un faux dieu, d'un fétiche, éloigne plus définitivement du culte monothéiste tel que le mosaïsme le propose.
 
 
 
 
LES NOMS DIVINS
 
 
 
 
 
 
Au moment où les Ffébreux s'apprêtent à célébrer la fête de l'idole que vient de leu, confectionner Aaron, ils s'écriant: ~ Israël! voici tes dieux (tes Elohim) qui t'ont fait sortir da pays d'Egypte 1 ~ ('). Ces paroles prouvent assurément que ceux qui parlent étaient des idolâtres, ce que personne n'a jamais' contesté; mais il ne forait guère douteux non plus que le langage qu'ils emploient était en aussi évidente opposition avec le mosaïsme que le fait même qui en fournit l'occasion. Il est donc plutôt une preuve en faveur de la doctrine monothéiste contre laquelle le peuple S'insurgeait en cette cimnstaneA. Mais peut‑être n'est‑il pas difficile de retrouver d'une autre façon encore la monothéisme dans cet épisode du veau d~or. Qu'était‑ce An effet que cette idole grossièrAl Aux yeux de, sas adorateurs, c'était bien certainement la an cul dieu ou la e­présentation d'un seul dieu. On peut se demander si sens le nom d'Elohim les écrivains sacrés ont compris plusieurs divinités ou une seule, mais le vAsu,d'or était bien un et non pas double on triple et pourtant les Hébreux an la montrant slé,,iAnt: « Israël ! voici tes dieux qui t'ont fait sortir du pays d'Egypte! > clest‑s' (lire qu'ici encore ils emploient le pluriel pour parle, d'on dira unique. Cela ne prouve‑t‑il pas que le pluriel a été on usage à la place du singulier (tans le langage religieux? A‑insi se trouvent expliqués bien des passages où les monothéistes emploient, pour parler du vrai Dieu, des expressions d'apparence polythéiste. Le veau d'or mis à la place du Dieu de Moïse, c'était encore, dans Pesprit des Hébreux, un fous, mais réel monothéisme.
 
 
 
Si l'on acceptait l'hypothèse de ceux qui voient, dans Pidole fabriquée par Aaron, une image sensible de Avaya, la prouve ne laisserait pas d'être concluante, car il ne demeurerait pas moins établi que les Hébreux sa sont servis du pluriel pour désigner l'image unique d'un seul Dieu. Leurs paroles en cette circonstance n'étaient point l'écho d'anciennes croyances perpétuées dans les formes du langage, elles exprimaient bien un, idée actuelle. Si même nous devions voir dans ceux qui parlent en cette occasion la foule des nouveaux convertis égyptiens qui avaient suivi Israël. ainsi que l'ont avancé certains exégètes, tiens estimerions encore que la différence entre l'unité de leur nouvelle foi et la pluralité ils l'ancienne, différence rendue plus sensible par la date récents
 
 
 
 
 
 
(~) E.d,, x,,,,, 4.
 
 
 
 
 
186                                                          DIEU
 
 
 
 
 
 
de leu, conversion, leur aurait fait éviter ce langage, s'il avait fallu nêeessai,ement~ y voir une expression polythéiste.
 
 
 
Une question plus délicate se présente à nous. si nous cher­citons à savoir ce que peut bien signifie, cette explication (les rabbins d6clarant que si dans la phrase dont il s'agit, le verbe, ~ qui l'ont fait so,tir ~ n'avait pas été au pluriel, il ne serait pas reste un seul survivant en Israft. Nous croyons, quant à nous, quil les docteurs de la synagogue ont vu dans cette forme du verbe on, pluriel imlëtermuoë et que c'est prêeisétent ce vag,A de la pensée qui atteinte Wune certaine manière le péché des R& bremix ('), car la polythéisme a quelque chose d'acceptable en tant, qu'il implique une vue confuse de Platini et qu'il est un achetait­imitent vers la synthèse, vers Partie absolue, taudis que l'adoration exclusive d'ou, faux dieu, <Eun fétiche, êleigng plus dêdititivement du culte monothéiste tel que IA mosaïsme le propose.
 
  
 
   
 
   

Latest revision as of 07:59, 27 August 2010

§ 3.

L'ÉPISODE DU VEAU D'OR.

Indépendamment des cas de pluriels que nous venons d'étudier, il en est d'autres où les textes sont évidemment empreints d'idées polythéistes, soit parce qu'on s'adresse à des païens, comme dans les paroles d'Abraham à Abimélech: «Lorsque Elohim me firent errer loin de la maison de mon père », soit parce que ce sont des païens qui s'expriment. Il vaut la peine que nous nous arrêtions quelques instants sur la relation d'une scène d'idolâtrie dans la- quelle nous devons nous attendre à trouver des expressions de ce genre, mais que l'on ne peut cependant songer à alléguer sérieusement contre l'antiquité du monothéisme mosaïque. Nous voulons parler de l'épisode du veau d'or. [1]Au moment où les Hébreux s'apprêtent à célébrer la fête de l'idole que vient de leur confectionner Aaron, ils s'écrient: « Israël! voici tes dieux (tes Elohim) qui t'ont fait sortir du pays d'Egypte ! »[2]. Ces paroles prouvent assurément que ceux qui parlent étaient des idolâtres, ce que personne n'a jamais contesté; mais il ne paraît guère douteux non plus que le langage qu'ils emploient était en aussi évidente opposition avec le mosaïsme que le fait même qui en fournit l'occasion. Il est donc plutôt une preuve en faveur de la doctrine monothéiste contre laquelle le peuple s'insurgeait en cette circonstance. Mais peut-être n'est-il pas difficile de retrouver d'une autre façon encore le monothéisme dans cet épisode du veau d'or. Qu'était-ce en effet que cette idole grossière? Aux yeux de ses adorateurs, c'était bien certainement là un seul dieu ou la représentation d'un seul dieu. On peut se demander si sous le nom d'Elohim les écrivains sacrés ont compris plusieurs divinités ou une seule, mais le veau d'or était bien un et non pas double ou triple et pourtant les Hébreux en la montrant s'écrient: « Israël ! voici tes dieux qui t'ont fait sortir du pays d'Egypte! » c'est-à-dire qu'ici encore ils emploient le pluriel pour parler d'un dieu unique. Cela ne prouve-t-il pas que le pluriel a été en usage à la place du singulier dans le langage religieux? Ainsi se trouvent expliqués bien des passages où les monothéistes emploient, pour parler du vrai Dieu, des expressions d'apparence polythéiste. Le veau d'or mis à la place du Dieu de Moïse, c'était encore, dans l'esprit des Hébreux, un faux, mais réel monothéisme.

Si l'on acceptait l'hypothèse de ceux qui voient, dans l'idole fabriquée par Aaron, une image sensible de Avaya, la preuve ne laisserait pas d'être concluante, car il ne demeurerait pas moins établi que les Hébreux se sont servis du pluriel pour désigner l'image unique d'un seul Dieu. Leurs paroles en cette circonstance n'étaient point l'écho d'anciennes croyances perpétuées dans les formes du langage, elles exprimaient bien une idée actuelle. Si même nous devions voir dans ceux qui parlent en cette occasion la foule des nouveaux convertis égyptiens qui avaient suivi Israël, ainsi que l'ont avancé certains exégètes, nous estimerions encore que la différence entre l'unité de leur nouvelle foi et la pluralité de l'ancienne, différence rendue plus sensible par la date récente. [3]de leur conversion, leur aurait fait éviter ce langage, s'il avait fallu nécessairement y voir une expression polythéiste.

Une question plus délicate se présente à nous, si nous cherchions à savoir ce que peut bien signifier cette explication des rabbins déclarant que si dans la phrase dont il s'agit, le verbe « qui l'ont fait sortir » n'avait pas été au pluriel, il ne serait pas resté un seul survivant en Israël. Nous croyons, quant à nous, que les docteurs de la synagogue ont vu dans cette forme du verbe un pluriel indéterminé et que c'est précisément ce vague de la pensée qui atténue d'une certaine manière le péché des Hébreux [4] car le polythéisme a quelque chose d'acceptable en tant qu'il implique une vue confuse de l'Infini et qu'il est un acheminement vers la synthèse, vers l'unité absolue, tandis que l'adoration exclusive d'un faux dieu, d'un fétiche, éloigne plus définitivement du culte monothéiste tel que le mosaïsme le propose.


References

  1. Page 184
  2. Exode, XXXII, 4.
  3. Page 185
  4. La phrase rabbinique dont il s'agit est ainsi conçue: Sans le Vav (signe du pluriel dans le verbe ) de העלוך(t'ont fait sortir), il ne serait resté aucun survivant en Israël.