Israël et L'Humanité - L'homme pontife et terme as la création

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L'homme pontife et terme de la création.


L'homme, pour l'hébraïsme, n'est pas seulement le roi de la création, il en est encore le pontife. Le premier indice de ce Ca. ractère appareil dans la bénédiction que Dieu lui confère et qui, en maints passages de la Bible, est comme un symbole d'investiture sacerdotale, comme par exemple celle dû Mêlohisêdek à Abraham ou celle d'Isaac à Jacob. Mais c'est surtout chez les Rabbins que l'idée est clairement indiquée: « Adam, nous disent‑ils, est La gloire du monde et quand il s'approchait pour offrir le sacrifice, il revêtait les habits du souverain pontificat ».


,, 11, 12.


J.m 1875.


Le Sacerdoce, d'après eux, passa de père en fis jusqu'il Noé exclusivement, car lorsque celui‑ci sortit de, l'arche, le lion le mordit et lui fracturant un membre le rendit inhabile aux fonctions (le prêtre. Olest pourquoi Som le remplaça dans la eêlêbration des sacrifices. Ce qu'il est important de noter, clam; la lien qui nuit le sacerdoce israélite au sacerdoce humanitaire, car Sem que nous voyous investi du sacerdoce à, la place de Noé est, pour les Rabbins, le même personnage que Melchisëdek. Or ce dernier qui, nous (lisent‑iIS7 était le représentant du sacerdoce de l'humanité, transmit cette dignité à Abraham qui l'attacha à, sa famille et à ses descen­dants. lis ajoutent «Abraham devint grand prêtre comme Adam l'avait été également: ~ Dieu dit à Abraham: S,bx~mo! et je Vêtu. blirai souverain pontife comme le premier lwmr1~, car il est écrit: Et je ferai de toi une grande nation; et ailleurs il est (lit: Tu es prêtre pour toujours selon l'ordre de Melehisêdek (~) ~.

Ail sujet de la transmission du sacerdoce de Melchisédek àAbraham, les Docteurs s'expriment en termes formels: ~ Oit lit dons IlEcriture: Or Melhisêdek, toi de Salem, présent& le pain et le vin. Cela signifie qu'il transmit à Abraham les règles du souverain pontificat: le pain, exeat le pain de proposition, et le Vin, c'est le vin des libations (2) ~. Dans une autre cireonstalice, ils font remonter le sacerdoce d'Israël à Adam qu'ils désignent comme le premier grand prêtre, en sorte que eyest de lui qulêmaiie la dignité sacerdotale.

Enfin la Kabbale ne fait que confirmer ces traditions. Elle enseigne par l'organe de R. Isaac burin que le grand prêtre Aaron, par une sorte d'application de la loi de réincarnation, représentait particulièrement le caractère (x) du premier homme, ce qui suppose non seulement qu'Adam est considéré comme prêtre, mais encore que l'on reconnaît expressément le lien qui rattache le sacerdoce israélite à celui de l'humanité. En outre, n'y a‑t4l pas lâ une prouve évidente que Ilbébraisme admet, au moins jusqwâ Moïse, la pré. score d'ans légitime prêtrise chez les Gentilsl Un attribuant au premier homme la double qualité de roi et de pontife, il reconnaît implicitement que ces prérogatives ont passé à sa descendance, c'est‑à‑dire à, l'humanité tout entière. L'homme, au point de vue juif, est donc autonome soit politiquement, soit religieusement.


BT.,,hit .bba , 411.

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Mais de même que dans les sociétés les fonctions politiques et religieuses sont déléguées à un certain nombre d'hommes, qui les exercent au nom de tous et ne sont par conséquent que les te­présentsnts de la collectivité, de même quand il s'agit de l'humanité entière, le ministère religieux devit être spécialement attribué àun peuple choisi entre te" et qui, par ses conditions particulières, historiques et psychologiques, se trouvait plus apte à le remplir au nom de tous les autres.

L'homme, pontife de la création, on est par conséquent le terme en ce qui concerne cette terre, et cette éminente dignité, qui le fait, coopérer avde Dieu dans l'accomplissement des vues de la Sagesse souveraine, rattache en lui la création terrestre au reste de Punive,s. En esprit indépendant, qui se pose même en adversaire de la prétendue errent mosaïque, nous fournit à cet égard au aveu précieux à recueillir. ~ Haeckel, nous dit‑il, adresse à Moïse deux reproches qui seraient graves, s'ils étaient fondés; c~ûst ce qu'il appelle lerreur gêocojitrique et l'erreur anthropocentrique. Cette dernière n'existe pas. Moise, tout en donnant à l'homme une origine très humble, puisqu'il le Sait sortir comme le reste de la création du limon de la terre, n'a rien dit de trop en le présentant tomme le roi de la nature et le contre auquel aboutit toute l'animalité, fait atteste par l'expérience de tous les temps et plus visible aujourd'hui que jamais (') ». Un autre écrivain nous fait remarquer que la science n'a pas attendu Darwin pour soutenir que l'homme, dès la formation du premier orgauj~me,,êtait en idée présent sur la terre ('). C'est dans ces limites d'ailleurs que le j mlaïsmo considûre l'homme comme fin de la création et il y a, au point de vue juif, eue exagération certaine dans cette pensée de Blusche: « Verge­nisation parfaite et la culture de l'humanité entête sont aussi la dernier but et le plus élevé du développement des plamdes (3) ».

L'homme, oui directement à Dieu par son esprit, contribue àunir à Dieu la nature en reliant d'abord la terre à, l'univers, afin qu'il soit finalement rattachê à sa Cause première. Ainsi s'opère le Moud, l'unification, que, selon le judaïsme orthodoxe, tout fidèle doit se proposer comme but de tous les actes qu'il déclare accomplir: « Alla, dit‑il, d'cuir le Saint, béat soit‑il (l'idéal, le Dieu traceuse‑


(1) Roov d~atWq, Mat. 1875, P. 846.

     nad. M.~. 1877.
     Phil.,.phi. il, 1,                                p. 158.


L'HomaR Co0P]%R1TEU)~ DE niEu 361

dont) et sa Schooldiez (le Dieu immanent, le divin dans le monde)('),. Sans doute, l'unité de la nature existe en soi, indépendamment de l'esprit humain qui ne fait que l'apercevoir et la réfléchir. Elle est dans la Schmidnal dans P immanence divine, que Io christianisme n'a pas saisie ou pour mieux dire qu'il a transformée dans la con. ception de son homme‑dieu, se condamnant, faute de croire à cette immanence, à creuser un abîme entre le monde et le Dieu trans­ceudant qui reste en dehors du monde. Maim l'homme coopère àl'unité de la nature et par elle à l'union universelle avec Dieu qui devient aibua la fin do toutes choses, la au dernière et absolue, tout ayant été, selon le mot d'Isaïe, créé, formé, achevé pour sa gloire, ce qui comprend, comme l'interprètent les Kabbalistes, toutes les formes du fini, l'universalité des êtres. On ne emitestera pas que l'idée théosophique ne soit tirés du texte biblique lui‑même, car la distinction des existences en ordres de plus en plus élevés est sans aucun doute éminemment propre à un système de théologie fondée sur Pêneinatisine.

Itoi et prêtre, Ubomme est donc à, la fois le terme de la création terrestre et le moyen par lequel notre monde s'unit à l'ensemble de l'univers. Dans ce double rôle, sa fonction se résume dans la coopération avec Dieu, en élevant à, lui la nature et en la reliant au Créateur.

References

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