Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - La Providence universelle"

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On a dit «Eschyle en montrant la main de Dieu dans les calamités qui frappent les nations a inauguré par cela même la Philosophie de l'histoire. Cet honneur appartient à quelqu'un de Plus ancien quEsclYle, B>il cet vrai que dans la conception hébraïque la providence de Dieu embrasse l'univers entier. c'est ce que Max Xiillu a reconnu à Ba manière lorsque, cherchant une définition générale qui PU s'appliquer à toutes les religions sêmitiquae, il a dit que celles‑ci consistent dm@ le culte de Dieu dans l'histoire, à la différence des religions myennes qui consistent dans le culte (le Dieu dans la nature (1). .
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En ce qui oeueerne le paganisme, cette définition ne puait gueire e~to, car puieque les peuples aryens possédaient des dieux nationaux, on ne peut dire qu'ils ne connaissaient pas au inclus une providence divine nationale. D'autre part, on ne saurait soutenir que les S§mites ont ignoré Dieu dans la nature. Ce qui est certain en tout case c%st que le Dieu d'Israël apparaït clairement avec le caraactère du providence universelle même avant Moïse. Ne voyons‑nous pas le patriarche Abraham s'interposer on faveur des pêcheurs de la Pentapolet « Celui qui juge toute ]a terre n'exer. r~t‑iI‑pas la justicel » (')
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« L'Eternel se présente pour plaid", dit Isaïe, il est debout pour juger les peuples » (). Le prophête déclare, au verset suivant, que PEtemel va juger reraël mais n'est‑" pas puce que, comme il vient de le dire, Dieu est .16 juge de leu les pouplesi
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égaux à celui d'Israël comme on Pa prétendu, mais bien de simples ministres du Dieu unique et suprême et, é8ot6riquemant, les attri­buts, les aspects particuliers que chaque peuple s'appropriait de PEtre absolue soit qu'il les personnifiât en autant de divinités distinctes, ce qui était le fond de Perreur polythéiste, soit qWil subordonnât sa, conception à la croyance à PlUnité divine, ce qui constituait alors la vraie religion de la gentilité. Leexpremion hébraïque de Dim du dieux, que nous aurons à étudier plue loin, doit être entendue dam ce sans et oenfirme ce que nous disons de la Providence universelle, car si PEternel est le Dieu des dieuxe, c'est apparemment qulil leur commande et queil en veut être obéi.
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Comment s'exerce pour les écrivains sacrés cette providence divine? « YEternel régna à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. L'Eternet est un refuge pour l'opprimé, un refuge‑ au temps de la détrue». Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi, cm tu Wabandonues pu ceux qui te cherchent, ô Etemel 1 » ('). « Les peuples le louent, ô Dieul tous les peuples te louent. Les nations se réjouissent et sont dans PaUêgmae, car tu juges les peuples avec droiturce et tu conduis les nations sur la tom.Les peuples te louent, ô Dieu! tous les peuples te louent. La terre donne affl Produite; Dieu, notre Dieu, tiens bénit. Dieu nous bénit et toutes les extrémités de la terre le craignent > C).
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Le psaume ~‑ nous fait de cette providence une description d'on souffle religieux et poétique admirable: c Eternell ta bonté atteintjusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nues... Eternel, tu son­tiens les hommes et les animaux. Combien est précieuse ta hantée ô Dieu! à Vombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. lie sce rassasient de Pabondance de ta maison, et tu les abreuves an'turrent de tes délices. Car auprès de toi est la SOUMB de la vie ~ (3). Et le psaume cxLv ajoute avec &inimitables au­cents: « L'Eternel soutient toux ceux qui tombent et il redresse tous ceux qui sont eourbês. Les yeux de tous espérant en toi et tu leur donnes la nourriture en Bon temps; tu ouvres ta main et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. L'Etornel est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes mg oeuvreg > (4).
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(i) P".", 'x, ,r,. 8 't 't'.
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(1) P,., urvn. 4 t .iY.
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(3) PA., =,v,, 6 't wat'.
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Egyptiens dans la disette. Il détruit Nin: et envoie la victoire
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ive à Cyrus » ('). Lorsque Dieu, aptes le déluge, établit son allisuce4 c'est avec l'humanité entlitre eh la personne de Noé et de sa fa, mîllô~ c Voici, j'établis mon alliance avec vous et avec votre pos. térit6 aprês vous , (2). Et ce n'est pas tout. On a souvent cité le mot gracieux de S. Frangois d'Assise qui appelait les animaux ses « frères cadets ». Or, ce ne sont pas seulement les hommes, mais les animaux eux‑mêmes qui, d'après la Bible, sont compris dans l'alliance divine: c C'cet ici le signe de Vaillance que j~êtabIis avec vous et tous les êtres vivants qui sont avec voua... je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous et tous les êtres vivants de toute chair » (3). Il est donc impossible que la religion hébraïque, qui embrassait (laits les vues providentielles les animaux eux‑mêmes, en ait exclu les Gentils.
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Aussi bien n'avons‑nous pas à chercher loin pour trouverons, preuve touchante du contraire. Joseph ne craint pas de dire à au frères, ose bédouine d'il y a trois mille ans, que sa descente en Hgypte, a été voulue par Dieu dans un dessein de miséricorde < pour sauver la vie à un peuple nombreux ~ (4). Ne tronvons‑nous pas ici, à côté de la conception de providence universelle, une idée plus noble et plus délicats encore, à savoir que les événements et même les épreuves auxquelles avaient été soumis les patriarches étaient, dans la main de Dieu, des moyens employés pour le bien des Gentils? Et cela était écrit après l'esclavage d'Egypte, au mo. ment où la loi mosaïque imposait aux juifs tant de pratiques des. tinées à en perpétuer le souvenir 1 Nous acensera‑t‑on d'exagération, s'il nous arrive de soutenir dam cet onviage que, dans l'esprit du judaïsme, la dispersion d'Israël et ses malheurs séculaire@ ont été voulus de Dieu pour le salut des national Nous oit avons loi, tout au débat de Phistoire israélite, un témoignage concluant dans ces paroles de Joseph si généreuses et si pleines des sentiments d1i~niversèIIe. charité.
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(1) Là~, Hü~ 4% "t du gm, Y,1. I, p. 404.
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(1) (1mèts, lx, 9.
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(5) lwa., lx, 11, 15.
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      IbId., M.
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LE DMU PROVIDMOR                                                    130
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Nous avons vu, dans maints passages des EQritnr«~ que Dieu est qualiflé de juge et que cette justice divine s'étend à tous les peuples. Cela suppose une loi générale obligatoire pour tout le genre humain et "a providence qui, uns distinction de ruéE4 l'applique en tout lieu et dans tous le@ temps. Nous allons suivre Vexemiee de cette juste providence dans leid8toire biblique et le développement ultérieur de la pensée israélite.
  
 
==References==
 
==References==

Revision as of 11:35, 12 November 2009

La providenoe universelle.


On a dit «Eschyle en montrant la main de Dieu dans les calamités qui frappent les nations a inauguré par cela même la Philosophie de l'histoire. Cet honneur appartient à quelqu'un de Plus ancien quEsclYle, B>il cet vrai que dans la conception hébraïque la providence de Dieu embrasse l'univers entier. c'est ce que Max Xiillu a reconnu à Ba manière lorsque, cherchant une définition générale qui PU s'appliquer à toutes les religions sêmitiquae, il a dit que celles‑ci consistent dm@ le culte de Dieu dans l'histoire, à la différence des religions myennes qui consistent dans le culte (le Dieu dans la nature (1). .

En ce qui oeueerne le paganisme, cette définition ne puait gueire e~to, car puieque les peuples aryens possédaient des dieux nationaux, on ne peut dire qu'ils ne connaissaient pas au inclus une providence divine nationale. D'autre part, on ne saurait soutenir que les S§mites ont ignoré Dieu dans la nature. Ce qui est certain en tout case c%st que le Dieu d'Israël apparaït clairement avec le caraactère du providence universelle même avant Moïse. Ne voyons‑nous pas le patriarche Abraham s'interposer on faveur des pêcheurs de la Pentapolet « Celui qui juge toute ]a terre n'exer. r~t‑iI‑pas la justicel » (')

« L'Eternel se présente pour plaid", dit Isaïe, il est debout pour juger les peuples » (). Le prophête déclare, au verset suivant, que PEtemel va juger reraël mais n'est‑" pas puce que, comme il vient de le dire, Dieu est .16 juge de leu les pouplesi

               Rien ne démontre mieux cette no ' tien de providence générale
               que Vidée de génies, de protecteurs invisibles que Phébraïsmp
                   "connaît à chaque nation et qui ne sont nullement des (lieux


0) 1~» d'MUO4"i" à 1, ~4"« Mi rouisioni, P. 81. Gmè,,, xviii, as, l"I', ni, is.


I,B'DMU P~DfflCZ 137

égaux à celui d'Israël comme on Pa prétendu, mais bien de simples ministres du Dieu unique et suprême et, é8ot6riquemant, les attri­buts, les aspects particuliers que chaque peuple s'appropriait de PEtre absolue soit qu'il les personnifiât en autant de divinités distinctes, ce qui était le fond de Perreur polythéiste, soit qWil subordonnât sa, conception à la croyance à PlUnité divine, ce qui constituait alors la vraie religion de la gentilité. Leexpremion hébraïque de Dim du dieux, que nous aurons à étudier plue loin, doit être entendue dam ce sans et oenfirme ce que nous disons de la Providence universelle, car si PEternel est le Dieu des dieuxe, c'est apparemment qulil leur commande et queil en veut être obéi.

Comment s'exerce pour les écrivains sacrés cette providence divine? « YEternel régna à jamais, il a dressé son trône pour le jugement. Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. L'Eternet est un refuge pour l'opprimé, un refuge‑ au temps de la détrue». Ceux qui connaissent ton nom se confient en toi, cm tu Wabandonues pu ceux qui te cherchent, ô Etemel 1 » ('). « Les peuples le louent, ô Dieul tous les peuples te louent. Les nations se réjouissent et sont dans PaUêgmae, car tu juges les peuples avec droiturce et tu conduis les nations sur la tom.Les peuples te louent, ô Dieu! tous les peuples te louent. La terre donne affl Produite; Dieu, notre Dieu, tiens bénit. Dieu nous bénit et toutes les extrémités de la terre le craignent > C).

Le psaume ~‑ nous fait de cette providence une description d'on souffle religieux et poétique admirable: c Eternell ta bonté atteintjusqu'aux cieux, ta fidélité jusqu'aux nues... Eternel, tu son­tiens les hommes et les animaux. Combien est précieuse ta hantée ô Dieu! à Vombre de tes ailes les fils de l'homme cherchent un refuge. lie sce rassasient de Pabondance de ta maison, et tu les abreuves an'turrent de tes délices. Car auprès de toi est la SOUMB de la vie ~ (3). Et le psaume cxLv ajoute avec &inimitables au­cents: « L'Eternel soutient toux ceux qui tombent et il redresse tous ceux qui sont eourbês. Les yeux de tous espérant en toi et tu leur donnes la nourriture en Bon temps; tu ouvres ta main et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. L'Etornel est juste dans toutes ses voies et miséricordieux dans toutes mg oeuvreg > (4).


(i) P".", 'x, ,r,. 8 't 't'.

(1) P,., urvn. 4 t .iY.

(3) PA., =,v,, 6 't wat'.

(.) PA., c~', 14 e. .Iy.


DIEU.


Déjà dans le Pentaten

                                           , que, dit on auteur moderne, l'action

(le Dieu lie se borne pas au peuple élu. C'est lui qui' envoie le

déluge et disperse les nations aprê8 là construction de la tour de

Babel; c'est lui qui détruit Sodome et Gomorrhe. Il sauve les

Egyptiens dans la disette. Il détruit Nin: et envoie la victoire

ive à Cyrus » ('). Lorsque Dieu, aptes le déluge, établit son allisuce4 c'est avec l'humanité entlitre eh la personne de Noé et de sa fa, mîllô~ c Voici, j'établis mon alliance avec vous et avec votre pos. térit6 aprês vous , (2). Et ce n'est pas tout. On a souvent cité le mot gracieux de S. Frangois d'Assise qui appelait les animaux ses « frères cadets ». Or, ce ne sont pas seulement les hommes, mais les animaux eux‑mêmes qui, d'après la Bible, sont compris dans l'alliance divine: c C'cet ici le signe de Vaillance que j~êtabIis avec vous et tous les êtres vivants qui sont avec voua... je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous et tous les êtres vivants de toute chair » (3). Il est donc impossible que la religion hébraïque, qui embrassait (laits les vues providentielles les animaux eux‑mêmes, en ait exclu les Gentils.

Aussi bien n'avons‑nous pas à chercher loin pour trouverons, preuve touchante du contraire. Joseph ne craint pas de dire à au frères, ose bédouine d'il y a trois mille ans, que sa descente en Hgypte, a été voulue par Dieu dans un dessein de miséricorde < pour sauver la vie à un peuple nombreux ~ (4). Ne tronvons‑nous pas ici, à côté de la conception de providence universelle, une idée plus noble et plus délicats encore, à savoir que les événements et même les épreuves auxquelles avaient été soumis les patriarches étaient, dans la main de Dieu, des moyens employés pour le bien des Gentils? Et cela était écrit après l'esclavage d'Egypte, au mo. ment où la loi mosaïque imposait aux juifs tant de pratiques des. tinées à en perpétuer le souvenir 1 Nous acensera‑t‑on d'exagération, s'il nous arrive de soutenir dam cet onviage que, dans l'esprit du judaïsme, la dispersion d'Israël et ses malheurs séculaire@ ont été voulus de Dieu pour le salut des national Nous oit avons loi, tout au débat de Phistoire israélite, un témoignage concluant dans ces paroles de Joseph si généreuses et si pleines des sentiments d1i~niversèIIe. charité.


(1) Là~, Hü~ 4% "t du gm, Y,1. I, p. 404.

(1) (1mèts, lx, 9.

(5) lwa., lx, 11, 15.

     IbId., M.


LE DMU PROVIDMOR 130

Nous avons vu, dans maints passages des EQritnr«~ que Dieu est qualiflé de juge et que cette justice divine s'étend à tous les peuples. Cela suppose une loi générale obligatoire pour tout le genre humain et "a providence qui, uns distinction de ruéE4 l'applique en tout lieu et dans tous le@ temps. Nous allons suivre Vexemiee de cette juste providence dans leid8toire biblique et le développement ultérieur de la pensée israélite.

References