Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - La controverse entre R. Eliêzer et R. Jeoschua"

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La controverse entre R. Ellézer et R. Jeoschua.
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Sur quelle doctrine traditionnelle les Docteurs de la Synagogue n'ont‑ils pas professe des opinions différentes et souvent même contradictoires, tout au moins dans la forme? Il n'est donc pas êtommut que le Talmud nous montre B. Eliêzar et R. Jeoschua, qui se séparent ordinairement sur le plus grand nombre des ques­
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tiens, en désaccord sac celle du salut des Gentils, le premier pen­chant pour la négative et le second pour l'affirmativü ('). Mais lors même que le arj et dont s'occupent les deux Rabbins serait le salut du vrai Noaehido, ce qui est très discutable, ainsi que nous allons le voir, Maimonide (~) aurait, en mille fois raison en suivant l'opinion de R. Jeoschaa, ne fût‑ce que par respect pour l'une des règles les plus constantes de Ilexêgèae talmudique, d'après laquelle la doctrine de ce dernier doit être suivie préfêrablomAlit à, celle de R. Eliê,or. Et Maïmonide en agissant ainsi est non seulement d'accord avec la tradition rabbinique, mais il a encore donné par là nu exemple qui ne devrait pas être perdu; il a montré que les règles critiques sont applicables aux questions théologiques aussi bien qu%ux questions rituAliques ou juridiques, contrairement àcertaines prétentions qui voudraient faire des premières quelque chose dintangible:
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Mais dans la discussion eu question s'agit‑il du vrai Noachide? Voilà qui n'est rien moins que prouvé. Il est au contraire plus que probable, qu'il n'est question ni du noachide ni du prosélyte de la porte, qui n'est autre chose que le rolaehille, citoyen de la Palestine, encore moins du pieux Gentil dont parle Maimonide, cm aucun de ces noms‑là ne ligure dans la controverse talmudique. D'ailleurs, puisque, de l'avis unanime des Docteurs, le Gentil n'est point soumis à la loi mosaïque, puisqu'il a sa loi particulière dont personne ne conteste Poxistence, il n'est guère admissible qu'il ffl soit trouvé.uii rabbin au monde, quel qu'il soit, pour enseigner que le Gentil vivant selon la loi que Dieu lui a tracée n'est pas un juste et ne mérite pas eu récompense, comme on prétend que R. Eliézer l'aurait soutenu.
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Mais quel est donc le sujet de la discussion entre les deux Docteurs? Le nom lui‑même l'indique, ils parlent des goïm, des nOu‑juifs et la controverse roule sur es verset des Psaumes: « Que les méchants retournent au Selwol, toutes les nations (goïm) 'qui oublient Dieu (n)l » Il, Eliézur voit dans ce verset deux sujets différents: les méchants, ce sont pour lui les, Israélites impies, et les nations, ce sont tous les Gentils en général. R. Jeoschua au contraire n'y voit qu'un seul Sujet et la seconde partie du verset loi parait expliquer la première. Quels sont les méchants dont parle
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0) Da la péit~.c U ,,, ~t D,o Baî~, ~h.
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le PSalMiStOI CO Sont 108 peuples qui Oublient DiOn‑Mais ni Pour pou ni pour poutre il n'est question du Noarbide. R. Eliézer pou­voit‑il dire que le ramchide oublie Lieu, alors qu'il l'adore et observe ses commandementsi Et si te n'est pas de lui qu'il parle, il Wy a aucune raison de croire que l'accord avec son adversaire n'est pas parfait à son sujet. B. Jaoschua ne veut pas que le qualificatif , oublieux de Dieu » s'applique indistinctement à tous les Gentils; il y voit un équivalent du mot inéchantu qui précède et, d'après lui, il s'agit ainsi des mauvais Gentils, infldèles à leur loi, ce qui équivaut à dire qu'il y en a de bons. Comme il est impossible que Il. Eljêzer ait en ces derniers en vue à propos de notre eondam­nation des hommes oublieux de Dieu, il va de soi qu'ils ne forment pas le sujet de la controverse entre les deux Docteurs et que par conséquent B. Jfflchua les met également hors de cause. Celui‑ei va même jus«â soutenir que les Gentils dont la conduite est coupable, mais qui dont point coulé Dieu, ou ceux qui, quoique idolâtres,'mbuent une vie vertueuse, peuvent être sauvés et il est évident qu1~â son avis la damnation éternelle n'est encourue que par ceux d'cidre eux qui sont à la fois infidides et prévaricateurs.
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(cite tolérance peut paraître excessive; elle n'en est pas moins conforme ~ à la doctrine de R. Méir, d'après laquelle il Suffit Pour être un prosélyte de la porte, clest4dire un véritable Noachicle dans une situation religieuse légale au point de vue juif, d'abjurer l'idolâtrie ('). La doctrine de R, Jooschna ajoute simplement à cela, et c'est la seule diff6ronce, que le salut s'étend même au Gentil qui, sans renoncer au polythéisme, pratique du moins les autres commandements. R. Bliêzcr ne semble évidemment pas avoir en la même largeur de vues, mais nous répétons qu'aucune école dans le judaisme n'a jamais fait de Pobservatio4 de la loi mosaique une condition de salut pour le Gentil et que, par Suite, on n'"t nul­lement fondé à supposer qu'il ait songé, dans cette controverse quelque peu obscure, à condamner plus que son collègue les justes des autres nations.
  
 
==References==
 
==References==

Revision as of 12:41, 12 November 2009

La controverse entre R. Ellézer et R. Jeoschua.


Sur quelle doctrine traditionnelle les Docteurs de la Synagogue n'ont‑ils pas professe des opinions différentes et souvent même contradictoires, tout au moins dans la forme? Il n'est donc pas êtommut que le Talmud nous montre B. Eliêzar et R. Jeoschua, qui se séparent ordinairement sur le plus grand nombre des ques­


498 Uk LOI


tiens, en désaccord sac celle du salut des Gentils, le premier pen­chant pour la négative et le second pour l'affirmativü ('). Mais lors même que le arj et dont s'occupent les deux Rabbins serait le salut du vrai Noaehido, ce qui est très discutable, ainsi que nous allons le voir, Maimonide (~) aurait, en mille fois raison en suivant l'opinion de R. Jeoschaa, ne fût‑ce que par respect pour l'une des règles les plus constantes de Ilexêgèae talmudique, d'après laquelle la doctrine de ce dernier doit être suivie préfêrablomAlit à, celle de R. Eliê,or. Et Maïmonide en agissant ainsi est non seulement d'accord avec la tradition rabbinique, mais il a encore donné par là nu exemple qui ne devrait pas être perdu; il a montré que les règles critiques sont applicables aux questions théologiques aussi bien qu%ux questions rituAliques ou juridiques, contrairement àcertaines prétentions qui voudraient faire des premières quelque chose dintangible:

Mais dans la discussion eu question s'agit‑il du vrai Noachide? Voilà qui n'est rien moins que prouvé. Il est au contraire plus que probable, qu'il n'est question ni du noachide ni du prosélyte de la porte, qui n'est autre chose que le rolaehille, citoyen de la Palestine, encore moins du pieux Gentil dont parle Maimonide, cm aucun de ces noms‑là ne ligure dans la controverse talmudique. D'ailleurs, puisque, de l'avis unanime des Docteurs, le Gentil n'est point soumis à la loi mosaïque, puisqu'il a sa loi particulière dont personne ne conteste Poxistence, il n'est guère admissible qu'il ffl soit trouvé.uii rabbin au monde, quel qu'il soit, pour enseigner que le Gentil vivant selon la loi que Dieu lui a tracée n'est pas un juste et ne mérite pas eu récompense, comme on prétend que R. Eliézer l'aurait soutenu.

Mais quel est donc le sujet de la discussion entre les deux Docteurs? Le nom lui‑même l'indique, ils parlent des goïm, des nOu‑juifs et la controverse roule sur es verset des Psaumes: « Que les méchants retournent au Selwol, toutes les nations (goïm) 'qui oublient Dieu (n)l » Il, Eliézur voit dans ce verset deux sujets différents: les méchants, ce sont pour lui les, Israélites impies, et les nations, ce sont tous les Gentils en général. R. Jeoschua au contraire n'y voit qu'un seul Sujet et la seconde partie du verset loi parait expliquer la première. Quels sont les méchants dont parle


0) Da la péit~.c U ,,, ~t D,o Baî~, ~h.

(1) P...c xl, 18.


SITU,MON Lfn~E DU NOAOBUDE 499

le PSalMiStOI CO Sont 108 peuples qui Oublient DiOn‑Mais ni Pour pou ni pour poutre il n'est question du Noarbide. R. Eliézer pou­voit‑il dire que le ramchide oublie Lieu, alors qu'il l'adore et observe ses commandementsi Et si te n'est pas de lui qu'il parle, il Wy a aucune raison de croire que l'accord avec son adversaire n'est pas parfait à son sujet. B. Jaoschua ne veut pas que le qualificatif , oublieux de Dieu » s'applique indistinctement à tous les Gentils; il y voit un équivalent du mot inéchantu qui précède et, d'après lui, il s'agit ainsi des mauvais Gentils, infldèles à leur loi, ce qui équivaut à dire qu'il y en a de bons. Comme il est impossible que Il. Eljêzer ait en ces derniers en vue à propos de notre eondam­nation des hommes oublieux de Dieu, il va de soi qu'ils ne forment pas le sujet de la controverse entre les deux Docteurs et que par conséquent B. Jfflchua les met également hors de cause. Celui‑ei va même jus«â soutenir que les Gentils dont la conduite est coupable, mais qui dont point coulé Dieu, ou ceux qui, quoique idolâtres,'mbuent une vie vertueuse, peuvent être sauvés et il est évident qu1~â son avis la damnation éternelle n'est encourue que par ceux d'cidre eux qui sont à la fois infidides et prévaricateurs.

(cite tolérance peut paraître excessive; elle n'en est pas moins conforme ~ à la doctrine de R. Méir, d'après laquelle il Suffit Pour être un prosélyte de la porte, clest4dire un véritable Noachicle dans une situation religieuse légale au point de vue juif, d'abjurer l'idolâtrie ('). La doctrine de R, Jooschna ajoute simplement à cela, et c'est la seule diff6ronce, que le salut s'étend même au Gentil qui, sans renoncer au polythéisme, pratique du moins les autres commandements. R. Bliêzcr ne semble évidemment pas avoir en la même largeur de vues, mais nous répétons qu'aucune école dans le judaisme n'a jamais fait de Pobservatio4 de la loi mosaique une condition de salut pour le Gentil et que, par Suite, on n'"t nul­lement fondé à supposer qu'il ait songé, dans cette controverse quelque peu obscure, à condamner plus que son collègue les justes des autres nations.

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