Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - La doctrine de la coopération humaine et L'Ecriture"

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La doctrine de la coopération humaine et l'Ecriture.
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Si l'imitation de Dieu est, selon la Bible et les Rabbins, 1, principe directif de la conduite de l'homme, il D'est pas douteux que lu coopération humaine ne soit par là même Implicitement ORsAig"êO, car travailler nomme Dieu et sur le conte champ (Vacti­vité, obéir à la même Ici en vertu de la ressemblance que nous avons avec lui, cela ne peut s'appeler autrement qu'une Coopération. Tel est, semble‑t‑il, le sens de ce verset: Dieu béait le septième jour, et il le sanctifia, parce q,len ceJour il se reposa de toute soit marre qu'il avait créée pour faire (il ». Ces derniers mots ne signifient‑ils pas que le monde a, été créé, préparé pour l'marre de l'homme et que les ouvrages dû Dieu saut les moyens d'action que le Créateur lui fourpitl
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Nous retrouvons cette idée chez les sages du paganisme. Sénèque par exemple a dit que nous imitons les dieux autant que le coin­parts la faiblesse humaine (i)~ Ce philosophe, il est vrai, a pu être en rapport avec des râteliers; et par AUX avec les doctrines lié­braïques, mais Platon avant lui avait déjà fait consister le per, fretionnoment humain dans l'imitation (1, la Divinité et nous lisons dans l'hymne de Pythagore que « la fin de la vie, c'est de devenir semblable à Dieu ~. On a voulu identifier cette doctrine avec les promesses brahmaniques et y voir par conséquent l'antithèse de l'enseignement juif, car, dit‑on, elle est si formellement condamnée par les Hébreux, qu'ils l'ont mise sur la bouche du serpent leu­Intime. Celui‑ci, en effet, invite la femme à manger du fruit défendu, en promettant à Adam et Eve que le jour où ils en mangeraient, ils deviendraient semblables à Dieu; Mais la conséquence à tirer de ce passage est précisément le contraire de ce qu'on nous dit. C'est justement parce que le serpent tient ce langage qu'il faut supposer que la volonté de Dieu, contrairement à ce que le se­docteur affirme, est que les hommes deviennent semblables à, Lui, car les Hébreux n'auraient jamais mis la vérité dans la bouche
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H,, (d,..) eisficamir d.,, q%aritua hionost, lb~Mt,, pian. V. Buter,
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vol. rv, P. 156.
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du serpent. Ce qui est proposé à Eve comme le rêsnlt~t de la d~sobéissauce à l'ordre de Dieu, doit.donc être en réalité la son­séquence de la soumission parfaite à la Loi divine et loin de con­tredire ce qiiql y a de juste sur ce point dans les idées des philosophes païens, l'hébraïsais y voit la confirmation de ses doudrines.
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Les Rabbins, en commentant ce passage, mib dit que Dieu en créant le monde a donné au fruit de l'arbre de la connaissance mie vertu créatrice. Mais, alors, nous objectera‑t~tm, pourquoi dé. fond‑il à l'homme de manger de es fruit? N'est‑ce pas une preuve que le Dieu des Juifs ne veut point qu'on lui rpàsomblet Que devient en ce cas la doctrine ~de la coopération à laquelle l'homme aurait été appelé l Nous pourrions répondre que dans le mot Moira, du verset biblique: . Vous serez comme Elohim, connaissant le bien et le mal s, il s'agit non pas de Dieu, mais des anges, et que le récit de la Grosse traçant, comme nous l'avons dit, le lire­gramme de l'humanité, l'homme transformé par le fruit apparaît justement comme l'être intelligent et libre rentrant dans les vues providentielles. Nous croyons cependant pouvoir hasarder une autre hypothèse. Elle a pour base la signification symbolique des deux arbres; pou, celui de la vie, représente l'béat; Fautes, celui de la connaissance du bien et du mal, représente le Réel; et, en langage théosophique, le premier est le Tipkeret, 1, Logos ; le second le Malkkout, la nature. Pourquoi donc est‑il permis à Adam de se nourrir du fruit de l'arbre de vie, de FIdéal, taudis qu'il lui est défendu de toucher à celui de la connaissance du bien et du mal, cIest~â‑dbo au Réel? C'est que le rôle de l'homme ici‑bu est bien en effet l'imitation de Dieu, mais du Dieu Idéal, du Logos ou Vpkffet, et non pas du Dieu de la nature, de la Réalité matérielle, car cest dans Ffdéal qu'il doit puiser ses inspirationsC c'est par lui et par lui seul qu'il peut maîtriser, perfectionner la nature elle‑même, en la dominant de toute la hauteur du Logos qni (lait l'illuminer et, demeurer en lui.
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Ainsi, l'homme est appelé à imiter non pas tant ce que Dieu a fait, que ce qu'il pense, ce qu'il conçoit, elest‑ii‑dire l'idéal ('). C'est dans cette distinction que gi t le fondement de l'art et de la morale désintéressée,‑ ce qu'on a nomme l'impératif catégorique,
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(‑) C'est .. qa. les X.bbUte, ppll,.t sois et Ydon.; ~, dernier nuit ~«,d,ae la raoine Yaâs, qaï a te sens aeinventer, imagjn~.
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qui consiste dans l'imitation intelligents, non pu de la copie, mais du type Iui~même contemplé par Pesprit, non de la natura saturera, mais de la natura naturans des Anciens. Et comme les choses créées sont, vis‑à‑vis de l'idéal, comme des copies en face du Modèle, on peut dire avec le philosophe italien Fornari que Dieu en créent l'univers s'imita lui‑même. (J'est précisément lâ la doctrine de la Kabbale d'après laquelle Dieu, dans la création du monde, con­templa et imita la Thora ('), la Loi, autrement dit Io Verbe on Monde intelligible, ce qui a fait dire aux théosophes qu'en conser­vant la monde par sa souveraine Providence, Dim mêdito la Loi.
  
 
==References==
 
==References==

Revision as of 12:12, 12 November 2009

La doctrine de la coopération humaine et l'Ecriture.


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Si l'imitation de Dieu est, selon la Bible et les Rabbins, 1, principe directif de la conduite de l'homme, il D'est pas douteux que lu coopération humaine ne soit par là même Implicitement ORsAig"êO, car travailler nomme Dieu et sur le conte champ (Vacti­vité, obéir à la même Ici en vertu de la ressemblance que nous avons avec lui, cela ne peut s'appeler autrement qu'une Coopération. Tel est, semble‑t‑il, le sens de ce verset: Dieu béait le septième jour, et il le sanctifia, parce q,len ceJour il se reposa de toute soit marre qu'il avait créée pour faire (il ». Ces derniers mots ne signifient‑ils pas que le monde a, été créé, préparé pour l'marre de l'homme et que les ouvrages dû Dieu saut les moyens d'action que le Créateur lui fourpitl

Nous retrouvons cette idée chez les sages du paganisme. Sénèque par exemple a dit que nous imitons les dieux autant que le coin­parts la faiblesse humaine (i)~ Ce philosophe, il est vrai, a pu être en rapport avec des râteliers; et par AUX avec les doctrines lié­braïques, mais Platon avant lui avait déjà fait consister le per, fretionnoment humain dans l'imitation (1, la Divinité et nous lisons dans l'hymne de Pythagore que « la fin de la vie, c'est de devenir semblable à Dieu ~. On a voulu identifier cette doctrine avec les promesses brahmaniques et y voir par conséquent l'antithèse de l'enseignement juif, car, dit‑on, elle est si formellement condamnée par les Hébreux, qu'ils l'ont mise sur la bouche du serpent leu­Intime. Celui‑ci, en effet, invite la femme à manger du fruit défendu, en promettant à Adam et Eve que le jour où ils en mangeraient, ils deviendraient semblables à Dieu; Mais la conséquence à tirer de ce passage est précisément le contraire de ce qu'on nous dit. C'est justement parce que le serpent tient ce langage qu'il faut supposer que la volonté de Dieu, contrairement à ce que le se­docteur affirme, est que les hommes deviennent semblables à, Lui, car les Hébreux n'auraient jamais mis la vérité dans la bouche


111Vps Gosesc il, 3.

H,, (d,..) eisficamir d.,, q%aritua hionost, lb~Mt,, pian. V. Buter,

vol. rv, P. 156.


368 12HO


du serpent. Ce qui est proposé à Eve comme le rêsnlt~t de la d~sobéissauce à l'ordre de Dieu, doit.donc être en réalité la son­séquence de la soumission parfaite à la Loi divine et loin de con­tredire ce qiiql y a de juste sur ce point dans les idées des philosophes païens, l'hébraïsais y voit la confirmation de ses doudrines.

Les Rabbins, en commentant ce passage, mib dit que Dieu en créant le monde a donné au fruit de l'arbre de la connaissance mie vertu créatrice. Mais, alors, nous objectera‑t~tm, pourquoi dé. fond‑il à l'homme de manger de es fruit? N'est‑ce pas une preuve que le Dieu des Juifs ne veut point qu'on lui rpàsomblet Que devient en ce cas la doctrine ~de la coopération à laquelle l'homme aurait été appelé l Nous pourrions répondre que dans le mot Moira, du verset biblique: . Vous serez comme Elohim, connaissant le bien et le mal s, il s'agit non pas de Dieu, mais des anges, et que le récit de la Grosse traçant, comme nous l'avons dit, le lire­gramme de l'humanité, l'homme transformé par le fruit apparaît justement comme l'être intelligent et libre rentrant dans les vues providentielles. Nous croyons cependant pouvoir hasarder une autre hypothèse. Elle a pour base la signification symbolique des deux arbres; pou, celui de la vie, représente l'béat; Fautes, celui de la connaissance du bien et du mal, représente le Réel; et, en langage théosophique, le premier est le Tipkeret, 1, Logos ; le second le Malkkout, la nature. Pourquoi donc est‑il permis à Adam de se nourrir du fruit de l'arbre de vie, de FIdéal, taudis qu'il lui est défendu de toucher à celui de la connaissance du bien et du mal, cIest~â‑dbo au Réel? C'est que le rôle de l'homme ici‑bu est bien en effet l'imitation de Dieu, mais du Dieu Idéal, du Logos ou Vpkffet, et non pas du Dieu de la nature, de la Réalité matérielle, car cest dans Ffdéal qu'il doit puiser ses inspirationsC c'est par lui et par lui seul qu'il peut maîtriser, perfectionner la nature elle‑même, en la dominant de toute la hauteur du Logos qni (lait l'illuminer et, demeurer en lui.

Ainsi, l'homme est appelé à imiter non pas tant ce que Dieu a fait, que ce qu'il pense, ce qu'il conçoit, elest‑ii‑dire l'idéal ('). C'est dans cette distinction que gi t le fondement de l'art et de la morale désintéressée,‑ ce qu'on a nomme l'impératif catégorique,


(‑) C'est .. qa. les X.bbUte, ppll,.t sois et Ydon.; ~, dernier nuit ~«,d,ae la raoine Yaâs, qaï a te sens aeinventer, imagjn~.


L'HOMME COOPÉRATEUR DE DtoU 369

qui consiste dans l'imitation intelligents, non pu de la copie, mais du type Iui~même contemplé par Pesprit, non de la natura saturera, mais de la natura naturans des Anciens. Et comme les choses créées sont, vis‑à‑vis de l'idéal, comme des copies en face du Modèle, on peut dire avec le philosophe italien Fornari que Dieu en créent l'univers s'imita lui‑même. (J'est précisément lâ la doctrine de la Kabbale d'après laquelle Dieu, dans la création du monde, con­templa et imita la Thora ('), la Loi, autrement dit Io Verbe on Monde intelligible, ce qui a fait dire aux théosophes qu'en conser­vant la monde par sa souveraine Providence, Dim mêdito la Loi.

References