IV.
 
La famille humaine.
 
§. 1.
Il existe, d'après l'hébraïsme, un nombre déterminé de nationalités, ou pour mieux dire de races; c'est celui de soixante-dix. Ce nombre, qui se rencontre fréquemment chez les rabbins, est <ref> Page 394 </ref>d'origine biblique. La liste des nations issues de Noé et que le livre de la Genèse énumère s'élève à soixante-dix. C'est aussi le chiffre auquel fait allusion le passage du cantique de Moïse que nous avons cité plus haut: « Il fixa les frontières des peuples d'après le nombre des enfants d'Israël <ref> Deutéronome, XXXII, 8. </ref>»
Ce nombre déterminé de nationalités indique une conception théorique, une organisation idéale, quelle que soit d'ailleurs la signification du chiffre des enfants d'Israël dont il est question dans ce texte de Moïse. On sent qu'il y a là quelque idée grandiose sur la constitution de la famille humaine et ses rapports avec Israël. Plusieurs interprétations de ce passage ont été proposées par les commentateurs; la plus plausible, à notre avis, est celle qui y voit le nombre de soixante-dix auquel s'élevaient les enfants de Jacob, qui, avec leur père, descendirent en Egypte. Le texte sacré insinue par là, le caractère représentatif des fils d'Israël, au point de vue religieux, vis-à-vis des autres nations, ces soixante-dix chefs de famille israélites devenant ensuite les représentants religieux de soixante-dix races ou nations de la terre. C'est sans doute pourquoi ce chiffre est resté systématique dans le judaïsme. Le premier conseil suprême institué par Moïse en Israël et plus tard le Sanhédrin étaient composés chacun de soixante-dix membres <ref> Ce chiffre a été porté à 72. La Mischna parle de 72 anciens à propos de l'installation de R. Eléazar, fils d'Azaria, comme Nasi. Le nombre des Israélites descendus en Egypte s'élève d'ailleurs à 72 en y comprenant Jacob et Joseph. </ref>, et de même que Jacob était à la tête des soixante-dix israélites descendus en Egypte et le prince ou Nasi à la tête du Sanhédrin, de même à la tête des soixante-dix races ou nations du globe se trouve Israël, descendant de Sem à qui a été promise la direction religieuse de ses frères, ceux qui s'abriteraient sous ses tentes, selon l'expression biblique, devant adorer le même Dieu que lui. Un verset de la prophétie de Balaam semble faire allusion à la fois au nombre déterminé des nations, à leur organisation et à la place spéciale réservée à Israël en dehors du total des races de la terre: « Je le vois du sommet des rochers, je le contemple du haut des collines: C'est un peuple qui a sa demeure à part et qui n'est point compté parmi les nations <ref> Nombres, XXIII, 9. </ref> ».
Il existeCes peuples, ddont le nombre est fixé par la Providence divine, <ref> Page 395 </ref>sont solidaires les uns des autres au sein de l'humanité comme le sont tous leurs membres dans leur propre existence individuelle. Le bien et le mal sont communs à tous, car le bien comme le mal sont répercutés dans l'après unité idéale, dans le <i>Sar</i>, qui, nous l'hêbraismeavons dit, un nombre déterminé de nulleen jouit ou en souffre comme en jouit et en souffre en lui toute la collectivité nationale ou humainenalitês, Ou folle miens dire Quand les Rabbins ont dit que tous les membres de races; cla communauté d'est celui Israël sont solidaires les uns des autres, quand Moïse proclame, avec un courage que peut seule donner la conscience de soixmte‑(Ii,. Ce nombrela vérité, qui se rencontre fréquemment chez que Dieu punit les Itabbinspêchés des pères sur leurs enfants et leurs petits-enfants, est   ails n'ont fait qu'énoncer un principe fondamental, acelui de la solidarité humaine qui n'était nullement reconnu de leur temps et qui aujourd'hui encore, 8. Altosquoique enseigné par la science, xvil, 26est bien loin de porter tous ses fruits.  L'IDÉE DE NATIONALITÉ DANS LF JUDA! SME 3~)5
Chaque peuple ayant un caractère particulier et représentant une idée distincte a, sur la terre, un champ d'origine biblique. La liste des nations issues activité propre dans lequel son génie doit se développer et tous ensemble, liés les uns envers les autres par la communauté de Noé but et que le livre de devoirs, coopérant à l'épanouissement et au perfectionnement de la Genèse êmmêrc S'élève vie sur notre globe et à soixante‑dixla constitution de cette humanité idéale dont ils sont les éléments nécessaires et providentiels. C'est aussi Malgré les différences ethniques voulues par Dieu dès le clriffre auquelcommencement, ils rentrent donc tous dans un plan unique et cette solidarité prend,fait allusion le passage dans l'esprit du cantique judaïsme, une forme qui exprime de Noise que nous avons cité la façon la plus haut: « Il fixa les frontières des peuples parfaite l'idée d'après organisme humain. En effet, le nombre type auquel correspond pour l'hébraïsme le monde des enfants dIsraël () >‑nations qui se partagent la terre, c'est le type de la famille. Cela ressort d'une manière évidente de tous les monuments bibliques et rabbiniques.
Ce nombre déterminé de nationalités indique Cette conception d'une famille humaine remonte probablement â unehaute antiquité, conception théorique, mie organisation idéale, quelle que soit dl'ailleurs homme ayant été amené à considérer la signification du chiffre des enfants d'Israël dont il est question dans ce texte Cause invisible de Noise. on sont qu'il y a son être comme son père et la quelque idée grue­diode sur la constitution nature qui le nourrissait comme sa mère et à se regarder lui-même comme le fils de la famille humains l'un et ses rapports avec Israëlde l'autre. Plusieurs interprétations de ce passage ont étéDieu, pro­posées par les coommentatourâ; la plus plausible, à notre avisNature et Adam forment une véritable famille, famille sacrée qui est celle qui y voit le nombre de soixante‑dix auquel sl'élevaient les enfants image de Jacobdeux autres: le Dieu transcendant, quil'Idéal ou Logos et la <i>Schechina</i> ou Immanence divine, avec leur père, descendirent en Egypte. Le texte sacré insinue par là, le caractère représentatif des fils d'Israëlet plus haut encore, au point sein de ras religieuxla Divinité elle-même, vis‑à‑vis des autres nationsl'Intelligent, ces soixante‑dix chefs de l'Intelligence et l'Intelligible. Cette notion d'une famille israélites devenant ensuite les rüPré~ sentauts religieux de soixante‑dix races on nations composée de la terre. Olest Sous doute pourquoi ce chiffre est resté systématique dans le judaïsme. Le premier conseil suprême lustituê par MOÏSe en Israël At plus tard le Farabêdrin étaient composés chacun de soixante‑dix membres (2)Cause invisible, et de même que Jacob était à la tête des soixante‑dix israélites descendus en Egypte Nature et le prince on Nasi de l'homme, notion si simple qu'elle se présentait spontanément à la tête du Sanhêdriul'esprit, de même à est la tête des soixante‑dix races on nations du globe se trouve Israël, descendant base de Sem à toutes les conceptions analogues qui a étà promise la direction religieuse remplissent les théogonies <ref> Page 396 </ref>de ses frèrestous les peuples anciens et, ceux ce qui s'abriteraient sous ses tentesnous intéresse davantage, selon l'expression bibliquela théosophie kabbalistique elle-même avec son <i> Tipheret</i> ou démiurge, devant adorer le même Dieu que lui. Un verset de la prophétie de Balawn semble faire allusion à la fois au nombre dêterminê des nations<i>Schechina</i>et ses Adam et Eve, àles deux Chérubins, leur organisation fils de l'un et à la place spéciale réservée à Israël en dehors du total des races de l'autre. L'idée générale qui embrasse le ciel et la terre: « Je le vois du sommet des rocher$, je le contemple du haut des coiffure: Cs'est un peuple qui a Sa demeure àcirconscrite ensuite, part et en passant de l'humanité dans son ensemble aux groupements humains qui ns'est point compté parmi appellent les nations (~) », au monde ethnique en un mot dans lequel les divers peuples deviennent alors les enfants de Dieu, le Père universel, et sont par conséquent les uns vis-à-vis des autres, des frères.
Ces peuplesEnfin si Dieu et L'humanité constituent une famille, il en résulte que la demeure de cette famille, c'est le monde où Dieu habite à côté de ses enfants. On peut citer à l'appui de cette conception des textes nombreux. « Ainsi parle l'Eternel, s'écrit le prophète Isaïe: le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? <ref> Isaïe, LXVI, 1. </ref>» C'est donc vraisemblablement dans ce sens qu'il faut comprendre le temple ou <i>échal</i> dont le nombre fils d'Amos parle dans la célèbre vision du sixième chapitre et dont la maison de Dieu à Jérusalem n'est que l'image en petit. Cette dernière appellation se retrouve d'ailleurs avec cette signification dans la bouche même de Dieu, lorsque le Seigneur exalte la supériorité d'inspiration de Moïse sur tous les autres prophètes: « Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il est flxê le fidèle de toute <i>ma maison</i>. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes <ref> Nombres, XII, 7 </ref> » Quelle est cette maison? demande Maïmonide. C'est la création tout entière, l'univers, la totalité des choses existantes <ref> כלל המציאות</ref>. La conception même cosmologique du ciel et de la terre se prêtait à cette interprétation. En effet, les cieux dans la Bible sont un pavillon dont la terre est le sol et tous deux forment ensemble l'ancienne tente israélite, la tente même de Moïse, le Tabernacle du désert où l'on a vu avec raison une image de l'univers. Dans les Proverbes le mot se retrouve avec la même acception: «La Sagesse a bâti sa maison; elle a taillé ses sept colonnes <ref> Proverbes, IX, 1. </ref>» En divers autres passages des Ecritures le sens de société, état, royaume, est donné également à cette expression.<ref> Page 397 </ref>On a donc fait preuve d'une méconnaissance absolue de la doctrine juive, lorsqu'on a prétendu que le nom de Père appliqué à Dieu a été mis pour la première fois dans la bouche des hommes par le christianisme. L'Evangile en cela, comme presque toujours, n'a été que l'écho de l'antique voix des Prophètes et des Docteurs d'Israël. Dans la maison de Dieu qui est l'univers, L'Eternel est père sur la terre comme dans le ciel. Il est le père des hommes aussi bien que des anges qui se nomment ses enfants, les fils de Dieu. Pour nous montrer la vénération dont nous sommes redevables envers Dieu, le prophète nous parle du respect que l'enfant doit à son père: « Un fils, dit-il, honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis maître, où est la Providence divinecrainte qu'on a de moi? dit l'Eternel des armées?<ref> Malachie, I, 6 </ref>». David appelle Dieu « le père des orphelins <ref> Ps. LXVIII, 6. </ref>». Ailleurs l'amour de Dieu pour ceux qui le craignent est comparé à l'amour du père pour ses enfants. « L'Eternel châtie celui qu'il aime, lisons-nous dans les Proverbes, comme un père l'enfant qu'il chérit <ref> Proverbes, III, 11. </ref>». « O Eternel, s'écrie Isaïe, tu es notre père ! » ci afin que l'on ne croie point qu'il s'agit d'Israël seulement, il ajouté: « Nous sommes l'argile et c'est toi qui nous a formés, nous sommes tous l'ouvrage de tes mains <ref> Isaïe, LXIV,8 </ref>»
 0) De.t6ll..Ml, Xxxo, 8.  0) Ce orme , 69 p.,tê p.,f.1, à 72. Le Mi.1h" lool‑ dl 72 ‑celles à  P,.P,. de Fi,stlu.tio‑ de R. FMàsar, fils dUzMia, cùm e Nasi. Le lemme des Ierlaits. d'sella., . Egypte ~,âlëve à 72 se y ...P,ffl.t Jelsb et J.s.ph. (s) N"m., ~, 9.  396 L'HOMME sont solidaires les uns des autres au soin de l'humanité comme le sont tous leurs membres dans trac propre existence individuelle. Le bien et le mal sont communs à tous, car le bien comme le mal sont répercutés dans l'unité idéale, dans le Sûr, qui, nous l'avons dit, en jouit Ou en SOufI~0 comme en jouit et en souffre en lui toute la collectivité nationale on humaine. Quand, les Rabbins ont dit que tous les membres de la communauté d'Israël sont solidaires les uns des autres, quand Moîse proclame, avec un courage que peut seule donner la conscience de 1, vérité, que Die, punit les Pêchés dûs Perse sur leurs enfants et leurs pmita~enfauts, ils n'ont fait qu'énoncer un principe fondamontat, celui de la solidarité ha~ maille qui n'était nullement reconnu de leur temps et qui aujourd'hui encore, quoique enseigné par la science, est bien loin de porter tous ses fruits. Chaque peuple ayant un caractûre particulier et représentant aile idée distincte a~ sur la terre, un champ d'activit6 propre dans lequel son génie doit 80 développer et tous ensemble, liés les uns Anvers les autres Par la communauté de but et de devoirs, coopérant à P4almaissemeut et au Perfectionnement de la vie Sur notre globe et à la constitution de cette humanité idéale dont ils sont les élé­ments nêcessaires et providentiels. Malgré les différences ethniques voulons pu Dieu des le commencement, ils rentrent donc tous dans un plan unique et cette solidarité prend, dans l'esprit du judaïsme, uns ferme qui exprime de la faÇon la plus parfaite Pidëô d'organisme humain. Pli effet, le tYP6 auquel correspond pour l'bêbra:isme le monde des nations qn! se partagent la terre, c'sel le tYPO de la 'famille. Cela ressort d'une maniêre évidente de tous les monuments bibliques et rabbiniques. Cette coucOlitiOn d'Une famille humains remonte probablement ât une haute antiquité, phomme ayant été amené à considérer la Cause invisible de son être comme Son Père et la nature qui le nourrissait comme sa mère et à se regarder lui‑même comme le fils dû feu et de l'autre. Dieu, la Nature et Adam forment une véritable famille, famille sacrés qui est l'image de deux a,tr,s~ le Dieu transcendant, llldêal ou Logos et la Schechina ou Immanence divine, et Plus haut encore, au sein de la Divinité elle‑même, pIntel­ligant, l'Intelligence et Platelligible. Cette notion d'nos famine OOMPOSéû de la Cause invisible, de la Nature et de l'homme, notion si simple qu'elle se présentait spontanément à l'esprit, est la base de toutes les conceptions analogues qui remplissent les théogonies  L'MÉE DE NATIONALITÉ DANS LE JUDAÏSME 397 de tous les Peuples anciens et, ce qui nous intéresse davantage, la théosophie kabbalistique elle‑même avec son liPharet ou démiurge, la Hchechisa et ses Adam et tirs, les deux Chérubins, fils de Pull et de l'autre. L'idée générale qui embrasse le ciel et la terre, s'est ciTcoris , crite ensuite, en passant de l'humanité dans son ensemble au, groupements humains qui s'appellent les nations, au monde ethnique en on mot dans lequel les divers peuples deviennent alors les enfants de Dieu, le Père universel, et sont par conséquent les uns vis‑ô‑vis clos autres, des frères. Enfin si Dieu et Phumanité constituent une famille, il 011 résulte que la demeure de cette fouille, c'est le monde où Dieu habite à côté de ses enfants. 011 peut citer à l'appui de cette conception des textes nombreux. , Ainsi parle IlEtoccul, s'écris le prophète Isaïe: le ciel est mon trône et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez‑vons me bâtir et quel lieu me donneriez‑vous pour clemeurel (~) ~ C'est donc vraisemblablement dans ce sous qu'il faut comprendre le temple Ou échal dont le fils d'Amos parle dans la célèbre vision du sixième chapitre et dont la maison de Dieu à Jérusalem n'est que l'image en petit. Cette dernière appellation se retrouve d'ailleurs avec cette signifleation dans la bouche môme de Dieu, lorsque le Seigneur exalte la supériorité d'inspiration do Moïse sur tous les autres prophètes: ~ Il n'en est pas ainsi de mon Serviteur Moïse. Il est le fidèle de toute ma maigon. Je lui parle bouche à bouche, je me révèle à lui sans énigmes (~) >‑ Quelle est cette maison? demande Maimonide. C'est la création tout entiers, l'univers, la totalité dûs choses existantes ('). La conception même coamologique du ciel et de la terre se prêtait à Cette int8rPrëtatiOu. En effet, les cieux (tans la Bible sent un pavillon dont la terre est le sol et tous deux forment ensemble l'ancienne tente israélite, la tente même de Moïse, le Tabernacle du désert OÙ l'On a Vu avec raison nue image de l'univers. Dans les Proverbes le mot se retrouve avec la même acception: La Sagesse a bâti sa maison; elle a taillé ses sept colonnes(') En divers antres passages des Ecri­tares le sens de société, état, royaume, est donné également à cette expression.   N'mb., c' 7.  398 L'IlOofWe   On a donc fait prouve d'une méconnaissattee absolue de la doctrine juive, lorsqu'on a prétendu que le nom de Père appliqué à. Dieu a été mis pour la première fois dans la bouche des hommes par le christianisme. L'Evangile en cela, comme presque toujours, n'a été que l'écho de l'antique voix des Prophéties et des Docteurs d'Israël. Dans la maison de Dieu qui est l'univers, IlEternel est père sur la terre comme dans le ciel. Il est le père des hommes aussi bien que des auges qui se nomment ses enfants, les fils de Dieu. Pour nous montrer la vénération dont nous sommes rede­vables envers, Dieu, le prophète nous parle du respect que Pûnfant doit à son père: ~ Un film, dit‑il, honore son porc, et un serviteur son maître. Si je suis Vêle, où est l'honneur qui m'est dûl Si je suis maître, on est la crainte qu'on a de moi? dit l'Eternel des arméesf') ». David appelle Dieu ~ le père des orphelins (') . Ailleurs l'amour de Dieu pour ceux qui le craignent est compare à Paumer du père pour ses enfants. « L'Eternel châtie celui qu'il aime, lisons‑nous date les Proverbes, comme nu père l'enfant qu'il chérit CI) >. « 0 Eternel, s'écrie IsWie, là es notre père 1. » ci afin que Von ne croie point qu'il s'agit d'Israël seulement, il ajouté: < Nous sommes l'argile et.eest toi qui nous a formés, nous sommes tous l'ouvrage de tes mains (4) ..  La comparaison prend parfois des accents de tendresse inconnus  même au christianisme, réputé la religion de l'amour, car Dieu n'est  plus seulement appelé un père, mais une mère. « Pareil à l'aigle  qui éveille sa couvée, dit MoiseMoïse, qui voltige sur ses petits, déploie  ses ailes, les prend, les porte mur sur ses plumes, IlEternel L'Eternel seul a emadait  conduit son peuple (') ~ et Isaie <ref> Deutéronome, XXXII, 11. </ref>»et Isaïe dit, imitant es ce langage; « Comme des oiseaux  déploient lem leurs ailes sur leur couvée, ainsi IlEternel L'Eternel des armées  étendra sa protection sur Jérusalem, il protégera et délivrera, il  épargnera et sauvera (6) <ref> Isaïe, XXXI, 5. </ref> » et ailleurs: < « Sion disait: l'Ete,iiet  Eternel m'abandonne, le Seigneur m'oublie. Une femme oublie‑t‑elle oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite! N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand  même elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point,(,) ~. Et quoi   P.<ref> Ibid. "XLIX,i" 6.   D..t& ...   ~7) laid. l~l14. 15</ref>».  I~MÉB DE NAT10N.~TÉS D~S LE JUDÀÏSXU 399 Et quoi <ref> Page 398 </ref>de plus doux que cette parole du même prophète: ~ « Vous serez portés sur les bras et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère collecte, ainsi je vous consolerai; vous serez consoles consolés dans Jérusalem (~) ~<ref> Ibid. LXVI, 12. 13 </ref> »
§ 2.
 Nous venons de voir l'idée que le judaïsme se fait de hn pa~ ternité la paternité divine;.nous allons établir maintenant qu'il considûre considère tous les hommes comme les enfants de Dieu. On a déjà, remarqué, àpropos à propos du titre de fils de Dieu donné à Jésus, qu'il était dans la tradition hébraïque de donner aux hommes les plus éminents cette glorieuse appellation. C'est ainsi qu'il est dit de SaIomon~ ~ Salomon « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un lits (2) fils <ref>. Les, peuples sont pareillement nommés les fils de Dieu et si les premiers exemples que nous allons citer concernent spécialement Israël, nous n'savons pas de peine à, en trouver d'autres dans lesquels ce titre affectueux est étendu à tous les peuples, même aux païens. On se souvient de cette tendre parole du Deutéronome: « Vous êtes les enfants de FEternel, votre Dieu (') , et de cet antre passage du même livre: ~ Ta as vu que l'Eternel, ton DieuII Samuel, t'a porté comme un homme porte son enfant pendant toute la route que vous avez faite ~VII. Dans son dernier cantique, Moïse sladres­saut à Israël s'écris: N'est‑Il pas ton père, ton créateur? N'est‑ce pas Lui qui t'a formé et qui t'a affermi (')l » Et Isaïe dit à soit tour: ~ C'est bien Toi qui es notre père, car Abraham ne nous courant pas et Israël ignore qui nous sommes; c'est Toi, Eternel, qui es notre père, qui, dès l'éternité, t'appelles notre sauveur (6) .. Ce dernier texte West‑il pas particulièrement remarquable par l'in­sistance avec laquelle le prophète semble ne vouloir reconnaître comme véritable père d'Israël que Dieu seul à l'exclusion des ton­triarohes, ce qui confond porc ainsi dire le peuple juif avec toutes les autres nations vis‑à‑vis de la commune paternité de Dieu?   Ibid. LXVIY 12. 18,   Dent6ronome, xxv, 1. Ibid. ~, 31. (5) Ibid. xxxii, 6. (~) 1,M., 16.  100 eucoamE Mais voici maintenant un passage très frappant de Jérémie dans lequel tous les peuples sans exception sont appelés les enfants de Dieu, Israël n'étant plue alors considéré que eomme un membre de la grande famille humaine. Voici en quels termes le prophète fait parler le Seignour: « Je disais: Comment te placeraije parmi mes enfants en te donnant un pays de délices, un héritage, le plus bel ornement des nations (~) ~l Le texte a si bien le sens que nous indiquons que Raschi, tout en vivant au Moyen‑A,&@, dans un milieu qui n'était certes point fait pour inspirer aux Juifs des sentiments de bienveillance universelle, le ewmmmte par ces paroles: « Toi, ma congrégation, mon peuple, comment te place­miwje parmi mes autres enfants, te mêlant avec les Gentilsl 14 </ref> Cette idée que tous les peuples sont les enfants de Dieu est donc commune et légitime dans le judaïsme et un autre commentateur, Kimohi, qui ne vivait pas dans des circonstances plus favorables, dit à propos du passage d'Isaïe, Un pays peut‑il naître es, unjour (2): « C'est moi qui fais maire les peuples (n) ». Prétendra~t‑on que la qualification de premier‑né donnée à Israël, titre que Moïse proclame solennellement quand, parlant à Pharaon au nom de l'Eternel, il lui dit « Israël est mon fils, mon pro~ mier‑uë (i) , apporte une atténuation à cette croyance à l'universelle paternité de Dieu? Nous croyons pouvoir affirmer au contraire qu'elle en est la consécration et le couronnement. Ce litre de premier‑né suppose en effet Ilexistmice d'autres peuples également enfants de Dieu; il éveille en outre précisément l'idée d'cou, famille, d'une organisation domestique et il doit par conséquent s'entendre dans 16 sens de prêtre familial, le premier‑né dans la famille israélite et dans la société ancienne en général étant chargé illime mission sacerdotale à l'égard de ses frères. Cette place particulière accordée à Israël n'est donc pas, comme on Pa trop souvent reproché aux Juifs, un, égoïste privilège; c'est le complément religieux, nécessaire à la constitution de la grande famille humaine.   Jêrêi., ,, 19.   "bt
ELes peuples sont pareillement nommés les fils de Dieu et si les premiers exemples que nous allons citer concernent spécialement Israël,nous n'avons pas de peine à en trouver d'autres dans lesquels ce titre affectueux est étendu à tous les peuples, même aux païens. On se souvient de cette tendre parole du Deutéronome: «Vous êtes les enfants de l'Eternel, votre Dieu <ref> Deutéronome, XIV, 1. </ref>», et de cet autre passage du même livre: « Tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son enfant pendant toute la route que vous avez faite <ref> Ibid.I, 31 </ref>» . Dans son dernier cantique, Moïse s'adressant à Israël s'écrit: N'est-il pas ton père, ton créateur? N'est-ce pas Lui qui t'a formé et qui t'a affermi <ref> Ibid. XXXII, 6 </ref> » Et Isaïe dit à son tour: « C'est bien Toi qui es notre père, car Abraham ne nous connaît pas et Israël ignore qui nous sommes; c'est Toi, Eternel, qui es notre père, qui, dès l'éternité, t'appelles notre sauveur <ref> Ibid. LXIII, 16 </ref> Ce dernier texte n'est-il pas particulièrement remarquable par l'insistance avec laquelle le prophète semble ne vouloir reconnaître comme véritable père d'Israël que Dieu seul à l'exclusion des patriarches, ce qui confond pour ainsi dire le peuple juif avec toutes les autres nations vis-à-vis de la commune paternité de Dieu? <ref> Page 399 </ref>Mais voici maintenant un passage très frappant de Jérémie dans lequel tous les peuples sans exception sont appelés les enfants de Dieu, Israël n'étant plus alors considéré que comme un membre de la grande famille humaine. Voici en quels termes le prophète fait parler le Seigneur: « Je disais: Comment te placerai-je parmi mes enfants en te donnant un pays de délices, un héritage, le plus bel ornement des nations <ref> Jérémie, III, 19 </ref> » Le texte a si bien le sens que nous indiquons que Raschi, tout en vivant au Moyen-Age, dans un milieu qui n'était certes point fait pour inspirer aux Juifs des sentiments de bienveillance universelle, le commente par ces paroles: « Toi, ma congrégation, mon peuple, comment te placerai-je parmi mes autres enfants, te mêlant avec les Gentils? » Cette idée que tous les peuples sont les enfants de Dieu est donc commune et légitime dans le judaïsme et un autre commentateur, Kimchi, qui ne vivait pas dans des circonstances plus favorables, dit à propos du passage d" 22'Isaïe, <i>Un pays peut-il naître en un jour </i> <ref> Isaïe, LXVI, 8 </ref>: « C'est moi qui fais naître les peuples <ref> אני הוא המוליד גוים </ref> ».
Prétendra-t-on que la qualification de premier-né donnée à Israël, titre que Moïse proclame solennellement quand, parlant à Pharaon au nom de l'Eternel, il lui dit « Israël est mon fils, mon premier-né <ref> Exode, IV, 22. </ref>» , apporte une atténuation à cette croyance à l'universelle paternité de Dieu? Nous croyons pouvoir affirmer au contraire qu'elle en est la consécration et le couronnement. Ce titre de premier-né suppose en effet l'existence d'autres peuples également enfants de Dieu; il éveille en outre précisément l'idée d'une famille, d'une organisation domestique et il doit par conséquent s'entendre dans le sens de prêtre familial, le premier-né dans la famille israélite et dans la société ancienne en général étant chargé d'une mission sacerdotale à l'égard de ses frères. Cette place particulière accordée à Israël n'est donc pas, comme on l'a trop souvent reproché aux Juifs, un égoïste privilège; c'est le complément religieux, nécessaire à la constitution de la grande famille humaine.<ref> Page 400 </ref>
LIMÉE DE NATioN~1TÉ DANS ug =aAïSmE~ loi
==References==

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