Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - Le précepte contre la vol"

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Le précepte contre le vol.
  
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Il est curieux de voir l'origine assignés par les Rabbis à, la prohibition du vol faite aux Noachides. Elle remonte d'après eux jusqu'au paradis terrestre. lis la découvrent en effet dans
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risation accordée à Adam tic se nourrir de tous les arbres du jardin, à l'exception de celui de la science du bien et du mal. (') Tout ce que contenait l'Eden u1êtait donc point la propriété du premier homme, puisqu'il lui a fallu la permission divine ïmîtr en pouvoir disposer légitimement.
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Le vol proprement dit n'est cependant pas la seule forme d'ap­propriation coupable qui soit d6fonduü au Noachide. Il va sans dire que toute rapine on vol à main armée n'est qu!une aggravation du même crime, mais l'enlèvement d'une femme prisonnière l'est aussi. De même, le malice qui refuserait de payer au servitC~ le salaire de son travail, l'ouvrier qui, pendant les homes de repos dans les vignes, mangerait les raisins du propriétaire, se rendraient coupables de vol. Pour constituer un larcin chez l'Israêlite, il faut que la valeur de la chose prise soit au moins d'une petite monnaie de
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cuivre ou peruta; pour la loi Imachide il n'y a aucune exception de Co genre. Mais ce qui est extrêmement caractéristique, c'est que d'accord eu cela accola tradition hébraïque qui, à son éternel honneur, a salle­tionnêêgalementla même disposition, elle a compris 10 'Omm6rcO des esclaves dans la défense de voler ('). Il est superflu de faire re­marquer tout ce que cette condamnation formelle de l'esclavage a d'admirable â,uno telle époque et dans un tel milieu.
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La sanction pétiole que la loi imachide attache selon le jadaîsme, au vol sous toutes ses formes ne saurait être plus rigoureuse: cils va en effet jusquà la peine capitale. A notre avis, (9est la un
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dont la société dispose pour se défendre dans les cas où elle le jugerait nécessaire, mais il n'y faut pas voir le châtiment applicable indistinctement dans toutes 108 circonstances. Cette rêgle ainsi comprise se justifie parfaitement; il suffit pour s'on convaincre d'invoquer le témoignage (le l'histoire. Nous voyons des peuples dont les conditions d'existence étaient telles que 1, plus grande së­vérité à Pégard du vol apparaissait comme une nécessité. « Lorsqu'on viole la sûreté à Pégard des biens, dit Montesquiou, il peut y avoir des raisons pour que la peine soit capitale (2) ». On a fait observer avec raison que le crime accidentel est dix fois Pins digne d'in­dulgence que le délit professionnel et que, tout compte fait, c'est ce dernier qui cause le plus de dommage à la société.
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Ce~n1md pas sortir de notre sujet que de rappeler ici l'i(lêe que le judWi8me se fait de la propriété. Pour la Tradition comme pour la Bible, il y a une cor,êlation entre la notion d'acquérir et celle de travailler; c'est par le travail qu'on arrive à la proprête et la transformation ‑d'on objet est le titre de possession. Ce systoles n'est pas inconnu à la philosophie économique de notre époque et un penseur original en a tire les conséquences naturelles el, distiu­guant entre la terre et les productions du travail humain. « Les principes exposés par Stuart Mill, ditil, sur le droit absolu de propriété, ne sautaient s'appliquer à ce qui n'est pas le produit du travail, la matière premiers de la terre. Aucun homme n'a fait la terre, elle est donc l'héritage primitif de tout le genre humain (~) ~.
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(1) Ibid. 57‑; Mll,lid.,
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C~ E~p,it d. I.i,, .11 4~
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Le droit de propriété foncière par conséquent ne peut pas être absolu pour l'individu comme l'est la création tic son propre travail; des raisons d'utilité générale peuvent goules justifier la possession individuelle exclusive du soi. Lorsque la propriété privée de la terre n'est pas utile, elle est injuste. A la lumière de ces notions fondamentales, on comprend la profonde différence que la loi hébraïque ~ établie cette les biens meubles et les immeubles, les ans appartenant sans retour à l'individu, les autres revenant après une'o'rtainc période à la communauté. Il est superflu d'ajouter que cette distinction comportant l'inaliénabilité de la propriété foncière n'est pas où fait Isolé dans l'histoire. Certaines lois an~ ciennes interdisaient la vents de la terre. Le régime de possession collective du sol par la tribu, tel qu'on le rencontre encore aujour­d'hui en quelques contrées est, au dire des savants, une étape de la civilisation par laquelle tous les peuples ont passé.
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==References==
 
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Revision as of 13:11, 12 November 2009

Le précepte contre le vol.


§ 1.


Il est curieux de voir l'origine assignés par les Rabbis à, la prohibition du vol faite aux Noachides. Elle remonte d'après eux jusqu'au paradis terrestre. lis la découvrent en effet dans

risation accordée à Adam tic se nourrir de tous les arbres du jardin, à l'exception de celui de la science du bien et du mal. (') Tout ce que contenait l'Eden u1êtait donc point la propriété du premier homme, puisqu'il lui a fallu la permission divine ïmîtr en pouvoir disposer légitimement.

Le vol proprement dit n'est cependant pas la seule forme d'ap­propriation coupable qui soit d6fonduü au Noachide. Il va sans dire que toute rapine on vol à main armée n'est qu!une aggravation du même crime, mais l'enlèvement d'une femme prisonnière l'est aussi. De même, le malice qui refuserait de payer au servitC~ le salaire de son travail, l'ouvrier qui, pendant les homes de repos dans les vignes, mangerait les raisins du propriétaire, se rendraient coupables de vol. Pour constituer un larcin chez l'Israêlite, il faut que la valeur de la chose prise soit au moins d'une petite monnaie de


(~) 56a~


702 LA LOI


cuivre ou peruta; pour la loi Imachide il n'y a aucune exception de Co genre. Mais ce qui est extrêmement caractéristique, c'est que d'accord eu cela accola tradition hébraïque qui, à son éternel honneur, a salle­tionnêêgalementla même disposition, elle a compris 10 'Omm6rcO des esclaves dans la défense de voler ('). Il est superflu de faire re­marquer tout ce que cette condamnation formelle de l'esclavage a d'admirable â,uno telle époque et dans un tel milieu.

La sanction pétiole que la loi imachide attache selon le jadaîsme, au vol sous toutes ses formes ne saurait être plus rigoureuse: cils va en effet jusquà la peine capitale. A notre avis, (9est la un

dont la société dispose pour se défendre dans les cas où elle le jugerait nécessaire, mais il n'y faut pas voir le châtiment applicable indistinctement dans toutes 108 circonstances. Cette rêgle ainsi comprise se justifie parfaitement; il suffit pour s'on convaincre d'invoquer le témoignage (le l'histoire. Nous voyons des peuples dont les conditions d'existence étaient telles que 1, plus grande së­vérité à Pégard du vol apparaissait comme une nécessité. « Lorsqu'on viole la sûreté à Pégard des biens, dit Montesquiou, il peut y avoir des raisons pour que la peine soit capitale (2) ». On a fait observer avec raison que le crime accidentel est dix fois Pins digne d'in­dulgence que le délit professionnel et que, tout compte fait, c'est ce dernier qui cause le plus de dommage à la société.


Ce~n1md pas sortir de notre sujet que de rappeler ici l'i(lêe que le judWi8me se fait de la propriété. Pour la Tradition comme pour la Bible, il y a une cor,êlation entre la notion d'acquérir et celle de travailler; c'est par le travail qu'on arrive à la proprête et la transformation ‑d'on objet est le titre de possession. Ce systoles n'est pas inconnu à la philosophie économique de notre époque et un penseur original en a tire les conséquences naturelles el, distiu­guant entre la terre et les productions du travail humain. « Les principes exposés par Stuart Mill, ditil, sur le droit absolu de propriété, ne sautaient s'appliquer à ce qui n'est pas le produit du travail, la matière premiers de la terre. Aucun homme n'a fait la terre, elle est donc l'héritage primitif de tout le genre humain (~) ~.


(1) Ibid. 57‑; Mll,lid.,

C~ E~p,it d. I.i,, .11 4~

(~) ~,....... d.~ d~ux 11AI IM75.


LES PROCMPTES DE L& LOI NOACHIDE 703

Le droit de propriété foncière par conséquent ne peut pas être absolu pour l'individu comme l'est la création tic son propre travail; des raisons d'utilité générale peuvent goules justifier la possession individuelle exclusive du soi. Lorsque la propriété privée de la terre n'est pas utile, elle est injuste. A la lumière de ces notions fondamentales, on comprend la profonde différence que la loi hébraïque ~ établie cette les biens meubles et les immeubles, les ans appartenant sans retour à l'individu, les autres revenant après une'o'rtainc période à la communauté. Il est superflu d'ajouter que cette distinction comportant l'inaliénabilité de la propriété foncière n'est pas où fait Isolé dans l'histoire. Certaines lois an~ ciennes interdisaient la vents de la terre. Le régime de possession collective du sol par la tribu, tel qu'on le rencontre encore aujour­d'hui en quelques contrées est, au dire des savants, une étape de la civilisation par laquelle tous les peuples ont passé.


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