Israël et L'Humanité - Le prosélytisme juif

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Le prosélytisme juif.


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La vocation d'Abraham et son apostolat auprês des Gentils nous amènent à parler du prosélytisme juif, car s'il , réellement existé aux différentes époques de l'histoire d'Israël, il constitué évidemment une prouve du remettre universel que les Juifs attri­tenaient à la Loi. Sans doute cette question sera mien, à sa place dans pétrole historique de l'universalisme hébraïque, mais il nous pa,ait utile d'en détacher ici une page, la premiers, qui regarde les temps aidêrieurs à Moïse.

Le titre de pü,e d'une multitude de nations donné à Abraliam rappelle naturellement eue entre promesse analogue faite à Jacob. , Un peuple, lui (lit le Seigneur, et une congrégation de peuples sortiront de loi (') >. La prédiction divine est répétée par Jacob marrant dans son testament à Joseph ('). Qu'est‑ce que cette cou­grégorien de peuples à laquelle le patriarche doit donner naissance 1 Ces mots rapprochés du précédent, goï, ma peuple, ne peuvent pas signifier une simple confédération de tribus, car il serait contraire à toute logique de lem donner un sens plus restreint qu'à, te dernier. lie s'éclairent et lent véritable portée appâtait, lorsqu'on las compare aux termes de la bénédiction prophétique accordée àAbraham. Mais ce n'est pas tout. Jacob en bénissant Juda loi dit: ~ Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le bâton de législateur d'entre ses pieds, jusqu'à ce que Schilo vienne et que les peuples se réunissent autour de lui > on, si l'on préfère cette traduction ~ que la réunion des peuples lui appartienne (3) ». Toute hésitation sur la signification de cette réunion des peuples dispa­toit en prêsonce du texte de Zacharie: ~ Une foule de nations s'attacheront à l'Eternel en cejour‑lâ et elles deviendront mon pouple (4) i. Voila donc, comme dans le passage du livre de la Genèse, I~indivîduaUtê israélite, Io peuple de Dieu, en face de la multitude des nations de la Centilité et en accomplissement des


10.

Ibid. x~Yrij 4,

                        la rc~1p1 q,,                    Par ~ 16‑‑il‑ »                       Io

Pi.im. Xà~ qui ~,pp"et ~. ~,JP K.1, .gmouo..

(.) zweltoel., ', Il.


414 L1Ho~E

Promesses faites à, Abraliam et à Jacob, celles‑ci doivent se réunir à celui‑lâ. Un passage semblable du même prophète exprime encore cette idée de conversion de la Gentilité: < En ces joura‑la dix hommes de tentes les langues de l'humanité s'attacheront au vêtement de chaque Juif en lui disant: Nous irons avec vous, cm nous avons appris que Dion est avec vous Cl ~.

Il y a un texte des Psaunies qui projette une vive lumière soit sur ce que le livre de la Genèse nous dit de l'apostolat d'Abraham, soit a" tous 108 passages relatifs au résultat du prosélytisme juif Parmi les Gentils: e Les peuples de bonne volonté ~ ou encore ~ les hommes de bonne volonté d'Cette les peuples se réomsa«n~ le peuple du Dieu d'Abraham (4) >. Il n'y a évidemment aucune raison de nommer des Gentils peuple du Dieu d'Abraham, si ce n'est la croyance que la foi d'Israël est destinée à tous les peuples et que le patriarche hébreu est le premier apôtre qui les y ait aPl~Iês. (Vûst en vain qu'on chercherait à, découvrir an autre motif justifiant cette qualification.

Tous les efforts de la Critique pour détourner ces textes cependant si clairs de leur signification naturelle proviennent au fond d'un préjugé souvent inconscient, mais certain. On 80 refuse à croire qu'une, idée aussi sublime, dent l'humanité même de nos jours, sauf une infime minorité, n'est point encore capable, ait pu être hautement Proclamée Chez roi petit peuple de Sémites, il y a quoique trente On quarante siècles. Mais lorsque l'on a uns fois admis que Cette cOucePtiOll d'une 3dhêsiOn dû tous les peuples au Dieu d'Israël, bien mieux, d'une humanité devenue tout entière la Peuple de Dieu, appartient bien authentiquement à l'hébraïsme, si tardive d'ailleurs que l'on en juge Fapparition, ‑ et il y a vraiment des limites qui s'imposent, même à la critique la plus radicale, ‑ il devient au plus haut point illogique de donner une interprétation dif­férente aux textes da livre de la Genèse qui présentent évidemment un sens identique, sous le seul prétexte qu'ils remontant à une soit­quitê plus reeulée et qu'ils Contiendraient par conséquent une Pemba­tien plus extraordinaire. Si c'est d'ailleurs d~mm prévision tout humaine qu'il s'agit, il n'existe pas au point de vue psychologique, ni même au dire de certains critiques au point de vu, chronologique


'C', 23, ,vo, 10.


O~CThnE UrFIVERSEL DE LA LOI 44.5


de différence appréciable entre la date de r6daction (lu livre de la Genèse et celle que l'on assigne au livre de Zacharie.

Voilà donc une Conséquence iMprêVUO peut‑être, mais incontes­table, des audaces que la critique rationaliste se permet sur le terrain biblique. En jugeant aussi récentes que possible les idées d'universalisme religieux distribuées, selon l'ancien Canon, sur une vaste échelle, elle ne fait que nous obliger davantage à comprendre de la même manière des textes non plus seulement analogues, mais contemporains; elle rend par cela même plus arbitraire l'adop­tion de procédés différents quand il s'agit de les interpréter. Si an contraire on considiure les Beritures en se plm~ant au point de vas de la révolution mosaïque, l'antiquité plus on moins grande de tels on tels livres ne doit plus poser pour rien dans la question de l'exégèse. Les textes dont il s'agit bc accroient donc en aucun cas changer de sens selon la plans qu'ils occupent dans la Bible.

Si l'apostolat d'Abraham résulte des données à, la fois bibliques et traditionnelles, on en peut dire autant de celai d'Imm, de Jacob et, de Joseph, du moins quand on consulte les commentaires des Rabbins. Maimonide résumant ce que les anciens douleurs avaient dit à ce sujet adopte à peu près leur langage. « Jamais, dit‑il, l'enseignement ne cessa che, nos Patriarches. Après Abraham, Isaac suivit son exemple et Jacob fit de même après Isaac ~. A propos de ce dernier nous lisons dans le Pentateuque q,711 ~ éleva un autel et proclama le nom de VEteruel (') > et tout ce que nous avons dit sa, la portée de cette phrase trouve également ici son application. Le lieu dont il est question est Beer‑Schéba. Peut‑être est‑ce la raison pour laquelle, lorsque vint,, le tour de Jacob de passer en ce même endroit, l'écrivain sacrê nous apprend ~ qu'il offrit là des sacri­fices au Dieu de son père Isaac (~) ». Cette phrase signifie très vraisemblablement que le vrai Dieu était connu dans cette tonalité sous le nom de Dieu d'Isaac, grâce à, la connaissance qu'Isaa, en avait répandue parmi les Gentils.

L'idée de l'influence exercée par les patriarches est si bien enracinée dans l'esprit des Docteurs qu'ils veut jusqu'à attribuer à Jacob une action salutaire sur la monde puise, même en dehors des intérêts parement religieux. C'est lui, nous disent‑ils, qui apprit aux Sichêmites à frapper monnaie, à ouvrir des bains et des


Ihid, XLVIe 1.


446 LIIIOMME


marchés, en un mot à développer lem institutions civiles et com­merciales.

    Avant de terminer, nous voulons attirer l'attention sur un

texte qui, convenablement interprété, prouve que le prosélytisme

des Patriarches, d'Abraham, en particulier, est un prélude et une

couilrmation de la mission sacerdotale dont leurs descendants

feront investis plus tard dans l'humanité. A cette lumiêre on

comprend pourquoi, sur le point de communiquer à Abraham los

destinées de la Pentapole, Dieu dit, dans un monologue sublime

dont chaque parole a sa valeur: « Je Va! êlu, situ qu?il recom,

monde à ses enfants et à sa famille après lui de garder la voie

de Pliternel, en pratiquant la droiture et la justice, et qu'ainsi

Pliternel rêalisA en Abraham les promesses qu'il lui , faites (~) ..

Ce qui revient à dira que Dieu choisit Abraham, afin que la vraie

religion se perpétuât en lui et que par lui s'accomplît la promesse

divine de donner naissance à un peuple qui serait une source de

bénédiction pour toute la serre. Car il ne faut pu Foublier. Avant

les paroles que nous venait& d'entendre, on ait trouve d'autres

qui ne leur cédant en rien en éloquence et en sublimité: « Com.

ment cacherais‑je à Abraham ce que je vais faire 1... dit le Sel­

gréer‑ Abraham va pourtant devenir un peuple grand et puissant

et en lui,seront bottes toutes les nations de la terre (~) P. Si l'un

s'écarte de l'interprétation qui fait le sujet même de ce chapitre,

le enroulons universel de la loi motivant l'apostolat d'Abraham et

le prosélytisme de ses descendants, on ne parvient plus à, com­

prendre ai pourquoi cette communication divine est faite au pa,

trisIteho dans 108 termes (ille nous venons de rappeler, Ili comment

elle trouverait sa cause dans la grandeur future de l'élu de Dis,

et encore moins dans Poldigation quil imposerait à sa postérité

de persévérer dans la vole tracée par Ces faits Wout

plus de lien qui les rattacha et tout devient inexplicable, taudis

que si l'on ne perd pas de vue la vocation religieuse d'Abraham

et de an descendance, tout, dans cette admirable page du livre de

la Genèse, s'enchaîne parfaitement.


(~) Glcê~, 19.

(2) Ibid, xvm~ 18,

References