Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - Le sacrilège"

From Hareidi English
Jump to: navigation, search
 
Line 1: Line 1:
 +
V.
 +
 
Le sacrilège.
 
Le sacrilège.
  
+
Quel est le fondement scripturaire de l'interdiction du sacrilège qui constitue l'un des sept commandements noachides? Le Talmud <ref> <i> Sanhédrin</i>, 57 <super> b </super></ref> la fait dériver de ce texte du Lévitique que nous lisons à propos de l'histoire de l'Egyptien blasphémateur: « Tout homme (<i> isch isch</i>) qui maudira son Dieu portera la peine de son péché. Celui qui blasphémera le nom de Dieu, sera puni de mort <ref> Lévitique, XXIV, 15, 16. </ref>». La tradition hébraïque s'appuie sur le mot <i> isch </i> (homme) qu'emploie le texte sacré pour établir que le sacrilège est défendu aux non-juifs aussi bien qu'aux Israélites. Arrêtons-nous un instant sur ce passage tel qu'il a été interprété par le Talmud.
 
 
QuAl est IA fondement scripturaire de l'interdiction du sacrilège
 
 
 
qui constituellon clessept commandements noachides? LeT~%lmud(l)
 
 
 
la fait dériver de ce texte du Lévitique que nous lisons à propos
 
 
 
de l'histoire de PE                                                                m
 
 
 
gyptien blasphémateur: ~ Tout homme (Uch i8ck~ qui maudira son Dieu portera la peine de son pêghê. Celui qui blasphémera le nom de Dieu, sera puni de mort (2) . La tradition hébraïque s'appuie sur le mot MI, (homme) qu'omploie le texte sacré pour établir que le sacrilège est défendu aux imn‑juifs aussi bien qu'aux Israélites. Aroidons‑nous ni instant sur ce passage tel qu'il a été interprété par le Talmud.
 
 
 
La preuve alléguée par les Rabdons est autrement sérieuse qu'elle ne paraît tout d'abord. Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, les minuties des disputes pharisaïques aboutissent au même résultat que l'exégèse la plus rationnelle et la plus propre à, faire honneur à la doctrine orthodoxe. Ainsi nous voyous souvent les arguments convaincants développés par Maimonide confirmer pu. rement et simplement les preuves invoquées sur la même question par le Talmud et que l'illustre théologien a cru devoir négliger comme trop spécieuses, A la vérité, dans le verset qui tiens occupe, ce n'est pas seulement le petit mot i8ck qui eonflrme l'interprétation
 
 
 
 
 
 
S..hêd~, 57b.
 
 
 
15, 16.
 
 
 
 
 
OS4
 
 
 
 
 
 
des Docteurs, c'est le verset tout entier, car ces paroles: ~ Tout homme qui maudira son Dieu ~, feraient double emploi avec celles qui suivent, si on ne les appliquait pas aux Gentils qui sont censés ignorer 1, nom de Dieu. Le mot étokav, son DUM, semble même comprendre tonte divinité, quelle qu'elle soit. Il faut d'ailleurs remarquer qu'il s'agissait dans la circonstance du fils d'en Egyptien qui professait probablement la religion de son père, comme le dè~ montre l'intention manifeste d'offenser les Israélites par son blas. phème et si le coupable fat jugé et condamné comme Juif, au moins à ce qu'il paraît, c'est quo la loi juive lui donnait cette qualité, puisqu'elle statue que, quand il n'y a pas (le mariage lêgi­time, l'enfant sait la condition de sa mère. Josûphe et Philon ont entendu ainsi le passage qui nous occupe; non seulement ils disent que le Gentil doit éspete, Je nom do Dieu d'Israel, mais ils étendant la prohibition mosaïque du blasphème à tous les dieux, quelque nom qu'ils portent.
 
 
 
Le Taisent observe que, selon B. Mâir, (') la peine encourus par le noachide est la même, soit qu~iI blasphème le tétragramme on l'un des autres noms du vrai Dieu. Cependant, en ce qui cün~ cerne ces derniers, certains docteurs n'admettent quo le simple avertissement sans somme sanction pénale, mais la doctrine ont a prévalu et que 3Uimoxiide (') a érigée en règle est colle qui soumet le noachide au châtiment du blasphème, alors même qu'il aurait blasphêmê l'un des autres noms de Dieu, At cela sa quelque langue que ce soit. Cette dernière disposition ne onstitue pas seulement an hommage rendu à la parole humaine dans piaffais variété es ses formes; elle est nue prouve de la sainteté relative que l'lie. malaise reconnaissait aux divers noms de la Divinité chez les Egyptimis, les Assyriens, les Grecs, les Romains.
 
 
 
An point de vue de l'universalité du monothéisme primitif qui est celui du judaïsme, nous savons que ce sont les différentes ap. pellations du Dieu unique qui ont engendré les divisions religieuses. La variété (les noms divine a fait succéder peu à peu la multiplicité à, l'unité en amenant les hommes à, croire que ces mots, qui àl'origine n7exprimaient que les attributs divers d'or, seul Dieu, représentaient chacun une personnalité distincts et ilandépendantai comme cela arriva plus tard dans le christianisme, lorsque les
 
 
 
 
 
 
LA LOI
 
 
 
 
 
 
(1)
 
 
 
0) M.1.Mia,
 
  
 +
La preuve alléguée par les Rabbins est autrement sérieuse qu'elle ne paraît tout d'abord. Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, les minuties des disputes pharisaïques aboutissent au même résultat que l'exégèse la plus rationnelle et la plus propre à faire honneur à la doctrine orthodoxe. Ainsi nous voyons souvent les arguments convaincants développés par Maïmonide confirmer purement et simplement les preuves invoquées sur la même question par le Talmud et que l'illustre théologien a cru devoir négliger comme trop spécieuses, A la vérité, dans le verset qui nous occupe, ce n'est pas seulement le petit mot <i> isch </i> qui confirme l'interprétation <ref> Page 683 </ref>des Docteurs, c'est le verset tout entier, car ces paroles: « Tout homme qui maudira son Dieu », feraient double emploi avec celles qui suivent, si on ne les appliquait pas aux Gentils qui sont censés ignorer le nom de Dieu. Le mot <i>élohav</i>, son Dieu, semble même comprendre toute divinité, quelle qu'elle soit. Il faut d'ailleurs remarquer qu'il s'agissait dans la circonstance du fils d'un Egyptien qui professait probablement la religion de son père, comme le démontre l'intention manifeste d'offenser les Israélites par son blasphème et si le coupable fut jugé et condamné comme Juif, au moins à ce qu'il paraît, c'est que la loi juive lui donnait cette qualité, puisqu'elle statue que, quand il n'y a pas de mariage légitime, l'enfant suit la condition de sa mère. Josèphe et Philon ont entendu ainsi le passage qui nous occupe; non seulement ils disent que le Gentil doit respecter le nom du Dieu d'Israël, mais ils étendent la prohibition mosaïque du blasphème à tous les dieux, quelque nom qu'ils portent.
  
LES PRÉCEPTES DE LA LOI NOACRITILD                        685
+
Le Talmud observe que, selon R. Méir, <ref> <i> Sanhédrin</i>, 56 a</ref> la peine encourue par le noachide est la même, soit qu'il blasphème le tétragramme ou l'un des autres noms du vrai Dieu. Cependant, en ce qui concerne ces derniers, certains docteurs n'admettent que le simple avertissement sans aucune sanction pénale, mais la doctrine qui a prévalu et que Maïmonide<ref> Melachim, IX, 3. </ref> a érigée en règle est celle qui soumet le noachide au châtiment du blasphème, alors même qu'il aurait blasphémé l'un des autres noms de Dieu, et cela en quelque langue que ce soit. Cette dernière disposition ne constitue pas seulement un hommage rendu à la parole humaine dans l'infinie variété de ses formes; elle est une preuve de la sainteté relative que l'hébraïsme reconnaissait aux divers noms de la Divinité chez les Egyptiens, les Assyriens, les Grecs, les Romains.
  
+
Au point de vue de l'universalité du monothéisme primitif qui est celui du judaïsme, nous savons que ce sont les différentes appellations du Dieu unique qui ont engendré les divisions religieuses. La variété des noms divins a fait succéder peu à peu la multiplicité à l'unité en amenant les hommes à croire que ces mots, qui à l'origine n'exprimaient que les attributs divers d'un seul Dieu, représentaient chacun une personnalité distincte et indépendante comme cela arriva plus tard dans le christianisme, lorsque les <ref> Page 684 </ref> conciles définirent la trinité des personnes. La doctrine juive, en proclamant légitimes toutes les traductions du nom de Dieu <ref> Maïmonide, <i> ubi supra</i> </ref>, replace l'humanité à son point de départ; sous les divergences religieuses qu'elle respecte, mais entre lesquelles elle supprime tout antagonisme, elle rétablit l'unité fondamentale. Rien de plus caractéristique à cet égard que cette loi sur le blasphème qui interdit au Gentil de blasphémer non seulement les noms du Dieu d'Israël, mais encore ceux des diverses divinités du paganisme dans lesquelles le judaïsme apprend à ses fidèles à retrouver les fragments épars de la Vérité divine.
  
conciles définirent la trinité des personnes. La doctrine juive, on par. chomant légitimes toutes les traductions du nom do Dieu ('), replace l'humanité à, ami point de départ; sous les divergences religieuses qu'elle respecte, mais entre lesquelles elle supprime tout ffltago­ciste, elle rétablit poudré fondamentale. Rien de plus caractéris­tique à cet égard que cette loi sur le blasphème qui interdit au Gentil de blasphémer noix seulement les noms du Dieu d'Israël, mais encore ceux des diverses divinités du paganisme dans lesquelles le judaïsme apprend à sas fidèles à retrouver les fragments épais; de la Vérité diVùm~
 
  
 
==References==
 
==References==

Latest revision as of 08:11, 20 August 2010

V.

Le sacrilège.

Quel est le fondement scripturaire de l'interdiction du sacrilège qui constitue l'un des sept commandements noachides? Le Talmud [1] la fait dériver de ce texte du Lévitique que nous lisons à propos de l'histoire de l'Egyptien blasphémateur: « Tout homme ( isch isch) qui maudira son Dieu portera la peine de son péché. Celui qui blasphémera le nom de Dieu, sera puni de mort [2]». La tradition hébraïque s'appuie sur le mot isch (homme) qu'emploie le texte sacré pour établir que le sacrilège est défendu aux non-juifs aussi bien qu'aux Israélites. Arrêtons-nous un instant sur ce passage tel qu'il a été interprété par le Talmud.

La preuve alléguée par les Rabbins est autrement sérieuse qu'elle ne paraît tout d'abord. Dans ce cas, comme dans beaucoup d'autres, les minuties des disputes pharisaïques aboutissent au même résultat que l'exégèse la plus rationnelle et la plus propre à faire honneur à la doctrine orthodoxe. Ainsi nous voyons souvent les arguments convaincants développés par Maïmonide confirmer purement et simplement les preuves invoquées sur la même question par le Talmud et que l'illustre théologien a cru devoir négliger comme trop spécieuses, A la vérité, dans le verset qui nous occupe, ce n'est pas seulement le petit mot isch qui confirme l'interprétation [3]des Docteurs, c'est le verset tout entier, car ces paroles: « Tout homme qui maudira son Dieu », feraient double emploi avec celles qui suivent, si on ne les appliquait pas aux Gentils qui sont censés ignorer le nom de Dieu. Le mot élohav, son Dieu, semble même comprendre toute divinité, quelle qu'elle soit. Il faut d'ailleurs remarquer qu'il s'agissait dans la circonstance du fils d'un Egyptien qui professait probablement la religion de son père, comme le démontre l'intention manifeste d'offenser les Israélites par son blasphème et si le coupable fut jugé et condamné comme Juif, au moins à ce qu'il paraît, c'est que la loi juive lui donnait cette qualité, puisqu'elle statue que, quand il n'y a pas de mariage légitime, l'enfant suit la condition de sa mère. Josèphe et Philon ont entendu ainsi le passage qui nous occupe; non seulement ils disent que le Gentil doit respecter le nom du Dieu d'Israël, mais ils étendent la prohibition mosaïque du blasphème à tous les dieux, quelque nom qu'ils portent.

Le Talmud observe que, selon R. Méir, [4] la peine encourue par le noachide est la même, soit qu'il blasphème le tétragramme ou l'un des autres noms du vrai Dieu. Cependant, en ce qui concerne ces derniers, certains docteurs n'admettent que le simple avertissement sans aucune sanction pénale, mais la doctrine qui a prévalu et que Maïmonide[5] a érigée en règle est celle qui soumet le noachide au châtiment du blasphème, alors même qu'il aurait blasphémé l'un des autres noms de Dieu, et cela en quelque langue que ce soit. Cette dernière disposition ne constitue pas seulement un hommage rendu à la parole humaine dans l'infinie variété de ses formes; elle est une preuve de la sainteté relative que l'hébraïsme reconnaissait aux divers noms de la Divinité chez les Egyptiens, les Assyriens, les Grecs, les Romains.

Au point de vue de l'universalité du monothéisme primitif qui est celui du judaïsme, nous savons que ce sont les différentes appellations du Dieu unique qui ont engendré les divisions religieuses. La variété des noms divins a fait succéder peu à peu la multiplicité à l'unité en amenant les hommes à croire que ces mots, qui à l'origine n'exprimaient que les attributs divers d'un seul Dieu, représentaient chacun une personnalité distincte et indépendante comme cela arriva plus tard dans le christianisme, lorsque les [6] conciles définirent la trinité des personnes. La doctrine juive, en proclamant légitimes toutes les traductions du nom de Dieu [7], replace l'humanité à son point de départ; sous les divergences religieuses qu'elle respecte, mais entre lesquelles elle supprime tout antagonisme, elle rétablit l'unité fondamentale. Rien de plus caractéristique à cet égard que cette loi sur le blasphème qui interdit au Gentil de blasphémer non seulement les noms du Dieu d'Israël, mais encore ceux des diverses divinités du paganisme dans lesquelles le judaïsme apprend à ses fidèles à retrouver les fragments épars de la Vérité divine.


References

  1. Sanhédrin, 57 <super> b </super>
  2. Lévitique, XXIV, 15, 16.
  3. Page 683
  4. Sanhédrin, 56 a
  5. Melachim, IX, 3.
  6. Page 684
  7. Maïmonide, ubi supra