Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - Les bons païen"

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Le bons peines.
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CHAPITRE DEUXIÈME <br>
  
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LES DEUX ASPECTS DE LA LOI UNIVERSELLE<br>
  
La loi de moïse reconnaît la présence légale mi Palestine d'étran­gers qui tic sont point soumis à, la religion mosaïque. Os sont les ~ prosélytes de la porte > qui sont concitoyens sans être coreligion­naires. Non seulement ils sont exempts des interdictions diététiques de la loi, mais Prsraélito qui ne peut se nourrir du la chair des animaux qui n,ont pas été abattus sehm les rites est invité 1 leur en faire don plutôt que de la vendre à, an simple étranger, ainsi que le Talmud (') le déclare expressément. Cette rêgle est dou­blement précieuse soit par Phtertion charitable qui l'inspire, soit par la reconnaissance formelle qu'elle contient d'un état religieux, Agal au point de vue de la religion mosaïque, et qui n'est ce­pendant pas le mosaïsme.
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SITUATION LÉGALE DU NOACHIDE<br>
  
La loi mosaïque connaît encore ame autre variété de rmarhide; c'est l'esclave, de l'un on de l'autre sexe. La femme esclave pouvait être mariée à, l'esclave hébreu, fût‑il prêtre (2). Ces esclaves étaient­ils soumis au mosaismel Le Pentateuque se taisant sur une question aussi essentielle, il n'y a pas lieu de le croire. Cette supposition se trouve plutôt exclue par la condition que la loi impose à l'esclave de se faire circoncire, s'il vent manger l'agneau pascal avec ses
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Le bons païens.<br>
  
Ab.a. Z 64b .
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La loi de moïse reconnaît la présence légale en Palestine d'étrangers qui ne sont point soumis à la religion mosaïque. Ce sont les «<i> prosélytes de la porte</i>» qui sont concitoyens sans être coreligionnaires. Non seulement ils sont exempts des interdictions diététiques de la loi, mais l'Israélite qui ne peut se nourrir de la chair des animaux qui n'ont pas été abattus selon les rites est invité à leur en faire don plutôt que de la vendre à un simple étranger, ainsi que le Talmud  <ref>Aboda Zara 64 <super> b </super> </ref> le déclare expressément. Cette règle est doublement précieuse soit par l'intention charitable qui l'inspire, soit par la reconnaissance formelle qu'elle contient d'un état religieux, légal au point de vue de la religion mosaïque, et qui n'est cependant pas le mosaïsme.
  
V. MWi,.,id., nos Serf., ni, 4.
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La loi mosaïque connaît encore une autre variété de noachide; c'est l'esclave, de l'un ou de l'autre sexe. La femme esclave pouvait être mariée à l'esclave hébreu, fût-il prêtre <ref> V. Maïmonide, Des Serfs , III, 4. </ref> . Ces esclaves étaient-ils soumis au mosaïsme? Le Pentateuque se taisant sur une question aussi essentielle, il n'y a pas lieu de le croire. Cette supposition se trouve plutôt exclue par la condition que la loi impose à l'esclave de se faire circoncire, s'il veut manger l'agneau pascal avec ses <ref> Page 477 </ref>maîtres. Cela signifie donc qu'il n'y est pas obligé par état. La Tradition est d'ailleurs formelle à ce sujet. Elle enseigne que quand un lsraélite achète un esclave, il doit lui proposer pendant douze mois la circoncision. Si l'esclave accepte et se soumet ensuite à l'ablution ou baptême prescrit, il est considéré comme un demi-israélite tenu d'accomplir, ainsi que la femme, toute la partie négative de la loi. S'il refuge, l'Israélite ne peut pas, il est vrai, le conserver à titre d'esclave, mais il doit le céder à un maître gentil chez lequel il jouit de son entière liberté. Mais ce n'est pas tout; si l'esclave avant d'entrer au service des Israélites avait imposé la condition de ne pas être circoncis, il pourrait être indéfiniment gardé par l'israélite sans aucun signe extérieur de judaïsme; la seule loi noachide est tout ce que l'on exige de lui et encore cette obligation, selon quelques auteurs, ne vise-t-elle que les Cananéens qui voulaient continuer à habiter la Terre Sainte.
  
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Le véritable esprit du judaïsme se manifeste clairement quand nous le voyons proclamer qu'il existe, chez les Gentils, des hommes justes, aimés de Dieu, dont les mérites font la prospérité des nations. Ce n'est pas seulement Job que les Docteurs nous citent comme le juste par excellence. La Bible fournit bien d'autres exemples. Voici un remarquable passage d'Isaïe dans lequel il s'agit incontestablement des bons païens comme l'habitant du pays d'Uts. « Que le fils d'étranger, qui s'est associé à l'Eternel ne dise pas: L'Eternel me sépare de son propre peuple!.. Le fils d'étranger qui s'est associé à l'Eternel pour le servir, pour aimer le nom de l'Eternel, pour être du nombre de ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat pour ne le point profaner et qui persévèrent dans mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de  prière pour tous les peuples <ref> Isaïe, LVI, 3, 6, 7. </ref> ». Le païen dont il est ici question est-il celui qui se convertit entièrement au judaïsme? Le nom de <i> fils d'étranger </i> qui lui est donné, même après sa conversion, ne permet pas de le supposer. Le langage qu'on lui fait tenir rend la supposition non moins improbable. Dirait-il, après son affiliation au judaïsme qui le rendrait israélite comme ses frères, que l'Eternel le sépare de son peuple? En outre, la promesse que lui fait le prophète d'être introduit dans le Temple de Jérusalem n'aurait <ref> Page 478 </ref>aucune raison d'être, si plus rien ne le distinguait désormais de l'israélite de naissance. La phrase finale: « Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples <ref>Isaïe, LVI, 2. </ref>» prouve d'ailleurs suffisamment qu'il s'agit des autres nations et de toutes les races sans distinction. Les seuls mots de ce passage qui sembleraient indiquer que le prophète entend parler des étrangers entièrement convertis au judaïsme sont les paroles relatives à l'observation du sabbat, mais cette objection mérite d'être examinée plus attentivement.<br>
  
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maîtres. Cela signifie donc qu'il n'y est pas obligé par état. La Tradition est d'ailleurs formelle à ce Sujet. Elle enseigne que quand un laraêlite achète un esclave, il doit lui proposer pendant douze 'noie la circoncision. Si l'esclave accepte et se soumet ensuite àl'ablution ou baptême prescrit, il est considéré comme un demi­israélite tenu d'accomplir, ainsi que la femme, toute la partie né. gative de la loi. S'il refuge, Illsraêlite ne peut pas, il est vrai, le conserver à titre d'esclave, mais il doit le céder à un mullas gentil chez lequel il jouit de son entiëre liberté. Mais ce n'est pas tant; si l'esclave avant d'entrer au service des Israélites avait imposé la condition de ne pas être circoncis, il pourrait être indéfiniment garde par l'israélite sans aucun signe extérieur de judaïsme; la seule loi toachide est tout ce que pou exige de lui et encore cette obligation, selon quelques auteurs, ne vise‑t‑elle que les Cananéens qui voulaient continuer à habiter la Terre Sainte.
 
 
Le véritable esprit du judaïsme se manifeste clairement quand nous le voyons proclamer qu'il existe, chez les Gentils, des hommes justes, aimée de Dieu, dont les mérites font la prospérité des nations. Ce n'est pas seulement Job que les Docteurs nous citent comme 1, juste par excellence. La Bible fournit bien d'autres exemples. Voici un remarquable passage d'Isaïe dans lequel il s'agit incontestablement des bons païens comme l'habitant du pays d'Uts. « Que le fils d'étrange, qui s'est associé à PEternel ne dise pas: L'Eternel ce sépare de son propre peuple!.. Le fils d'étranger qui s'est associé à PEternel pour le servir, pour aimer le nom de~1 Fternel, pour être (lu nombre de ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat pour ne le point profaner et qui persêvêrent dans mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de puiêre; Leurs holocaustes et leurs sacrifices sorant agrées sur mon autel, car ma maison sera appelée mie maison (le priera pour tous les peuples (î) ~. Le païen dont il est ici question est4l celui qui se convertit entiëremeiit au judaismel Le nom de fils c'étranger qui lui est donné, môme aimes sa conversion, ne permet pas de le supposer. Le langage qu'on lui fait tenir rend la supposition non moins improbable. Dirait4l, aptes son affiliation au judaïsme qui le rendrait israélite comme ses frêres, que IlEtornel le sépare de son peuple? En outre, la promesse que lui fait le prophète d'être introduit dans le Temple (le Jérusalem n'aurait
 
 
 
 
p) Ue~‑, XI', 3, 6, 7.
 
 
 
SITUÀTION LÉG~E DU NOACHIDE                              179
 
 
 
 
aucune raison d'être, si plus rien ne le distingnait désormais de l'israélite de naissance. La phrase (male: ~ Car ma maison sera appelée une maison de priêro pour tous 1,8 peuples (') ~ prouve d'ail­leurs suffisannumit qu'il s'agit des autres nations et de toutes les races sans distinction. Les seuls mots de ce passage qui semble­raient indiquer qm, le prophête entend parler des étrangers colle­rement convertis au judaïsme sont les paroles relatives à l'obser­vation da sabbat, mais cette objection mérite d'être examinée plus Attentivement.
 
  
 
==References==
 
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Latest revision as of 15:15, 18 June 2010

CHAPITRE DEUXIÈME

LES DEUX ASPECTS DE LA LOI UNIVERSELLE

SITUATION LÉGALE DU NOACHIDE

I.

Le bons païens.

La loi de moïse reconnaît la présence légale en Palestine d'étrangers qui ne sont point soumis à la religion mosaïque. Ce sont les « prosélytes de la porte» qui sont concitoyens sans être coreligionnaires. Non seulement ils sont exempts des interdictions diététiques de la loi, mais l'Israélite qui ne peut se nourrir de la chair des animaux qui n'ont pas été abattus selon les rites est invité à leur en faire don plutôt que de la vendre à un simple étranger, ainsi que le Talmud [1] le déclare expressément. Cette règle est doublement précieuse soit par l'intention charitable qui l'inspire, soit par la reconnaissance formelle qu'elle contient d'un état religieux, légal au point de vue de la religion mosaïque, et qui n'est cependant pas le mosaïsme.

La loi mosaïque connaît encore une autre variété de noachide; c'est l'esclave, de l'un ou de l'autre sexe. La femme esclave pouvait être mariée à l'esclave hébreu, fût-il prêtre [2] . Ces esclaves étaient-ils soumis au mosaïsme? Le Pentateuque se taisant sur une question aussi essentielle, il n'y a pas lieu de le croire. Cette supposition se trouve plutôt exclue par la condition que la loi impose à l'esclave de se faire circoncire, s'il veut manger l'agneau pascal avec ses [3]maîtres. Cela signifie donc qu'il n'y est pas obligé par état. La Tradition est d'ailleurs formelle à ce sujet. Elle enseigne que quand un lsraélite achète un esclave, il doit lui proposer pendant douze mois la circoncision. Si l'esclave accepte et se soumet ensuite à l'ablution ou baptême prescrit, il est considéré comme un demi-israélite tenu d'accomplir, ainsi que la femme, toute la partie négative de la loi. S'il refuge, l'Israélite ne peut pas, il est vrai, le conserver à titre d'esclave, mais il doit le céder à un maître gentil chez lequel il jouit de son entière liberté. Mais ce n'est pas tout; si l'esclave avant d'entrer au service des Israélites avait imposé la condition de ne pas être circoncis, il pourrait être indéfiniment gardé par l'israélite sans aucun signe extérieur de judaïsme; la seule loi noachide est tout ce que l'on exige de lui et encore cette obligation, selon quelques auteurs, ne vise-t-elle que les Cananéens qui voulaient continuer à habiter la Terre Sainte.

Le véritable esprit du judaïsme se manifeste clairement quand nous le voyons proclamer qu'il existe, chez les Gentils, des hommes justes, aimés de Dieu, dont les mérites font la prospérité des nations. Ce n'est pas seulement Job que les Docteurs nous citent comme le juste par excellence. La Bible fournit bien d'autres exemples. Voici un remarquable passage d'Isaïe dans lequel il s'agit incontestablement des bons païens comme l'habitant du pays d'Uts. « Que le fils d'étranger, qui s'est associé à l'Eternel ne dise pas: L'Eternel me sépare de son propre peuple!.. Le fils d'étranger qui s'est associé à l'Eternel pour le servir, pour aimer le nom de l'Eternel, pour être du nombre de ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat pour ne le point profaner et qui persévèrent dans mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples [4] ». Le païen dont il est ici question est-il celui qui se convertit entièrement au judaïsme? Le nom de fils d'étranger qui lui est donné, même après sa conversion, ne permet pas de le supposer. Le langage qu'on lui fait tenir rend la supposition non moins improbable. Dirait-il, après son affiliation au judaïsme qui le rendrait israélite comme ses frères, que l'Eternel le sépare de son peuple? En outre, la promesse que lui fait le prophète d'être introduit dans le Temple de Jérusalem n'aurait [5]aucune raison d'être, si plus rien ne le distinguait désormais de l'israélite de naissance. La phrase finale: « Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples [6]» prouve d'ailleurs suffisamment qu'il s'agit des autres nations et de toutes les races sans distinction. Les seuls mots de ce passage qui sembleraient indiquer que le prophète entend parler des étrangers entièrement convertis au judaïsme sont les paroles relatives à l'observation du sabbat, mais cette objection mérite d'être examinée plus attentivement.


References

  1. Aboda Zara 64 <super> b </super>
  2. V. Maïmonide, Des Serfs , III, 4.
  3. Page 477
  4. Isaïe, LVI, 3, 6, 7.
  5. Page 478
  6. Isaïe, LVI, 2.