Israël et L'Humanité - Lois morales du noachisme

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Lois morales du Noachisme.


Il nous reste à parler de deuv classes de règles pratiques qui jusqu'ioi sont restées en dehors des précédentes énumérations. il s'agit des lois morales et des lois politiques qui ne sauraient avoir été abandonnées à parbitraire, au moins en ce qui coneeme leurs principes essentiels. Il est impossible qu'aucune pensée dirigeante ne gouverne ces questions qui intéressent à un si haut point la destinée de l'homme ici‑bas.

Pour ce qui est des lois morales, il est certain qu'elles em­brassent toute l'humanité. Et en effet, c'est de l'homme en général que l'Emiture nous parle chaque fois qu'il est question de la con~ duite et cela non seulement dans les livres prophétiques ou chez les hagiographes comme l'auteur des Proverbes, mais môme dans le Pentateuque. Là, âgalement nous voyous que la vie morale est proclamée indispensable à la dignité de tous les hommes i,~(Estine‑


(1) Deutéronome~ xvOix 52.

     Ibid.              9.
     S.AédK. 56b; R.,~h!, i. W~.


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tmn«nt~ 'comme les Docteurs l'ont fait remarquer justement àpropos des immoralités dans lesquelles étaient tçmbês~ les païens ('). « Co sont là, dit Moïse, toutes les abominations qu'ont commises les hommes du pays, qui y ont été avant vous C) » et en employant ce mot d'hommes dont la signification est universelle, ne semble‑t‑il pas que le divin législarenr veuille rappeler que les lois morales s'appliquent aux Gentils aussi bien qu'aux Juifisl Ce passage du Lévitique n'est qu'un exemple, entre tant d'nolisa, où l'on voit Dieu approuver ou condamner, récompenser ou punir les Gentils, en un mot intervenir soit comme législateur, soit comme j . uge souverain de leu, conduite et cela, d'après une loi supérieure à laquelle ils sont soumis comme les Israélites et qui est la même pour tous. Cette règle de morale uniforme se révèle non seulement dans la situation des polices vis‑â‑vis de Dieu, mais aussi dans leurs rap­ports avec lsrmil et d'une manière générale dans les relations de tous les hommes entre eux. C'est elle qui prescrit même envers l'idolâtre, ennemi religieux et presque toujours politique d'Israël, les devoirs de justice et de charité à observer, alors même que l'on ne vendrait leur donner pour base que l'intérêt de la paix, selon le mot dos Rabbins ou, d'après la qualification de la phi­losophie moderne, un principe de morale simplement utilitaire. Peut‑êtrA faut‑il voir dans cette unité de la loi morale qui gou­verne l'humanité 1, raison pour laquelle, d'un bout à l'autre du code mosaïque, c'est l'élément national, politique, qui prévaut plutôt que l'élément moral. Celui ci est supposé universellement connu, soit par un instinct naturel du genre humain, soit Pa, nus tradition nommons à, tous les peuples, de même que les croyances fonda­mentales sont généralement sous‑entendues plutôt que formellement exprimées.

Quant aux lois sociales, qui sont loin d'être indifférentes, elles doivent également faire partie de la loi noachide. Nous ne pr& tendons certes pas qu'il faille s'attendre à y trouver un système complet de gouvernement, un code à proprement parler politique. Mais que des vérités générales, àes germes de progrès futur, des règles essentielles de droit publie s'y rencontrent, cela n'est pas douteux. La politique envisagée à un point de vue élevé se confond avec la morale, or si celle‑ci est comprise dans la loi noachide on


8~"bb.th, 33~.

Lé~tIqUeJ XVM9 27,


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universelle, la politique qui en dérive en grand, partie ne peut pas en être non Plus complètement exclue. Sa nature même, toute rationnelle et par coneêquent éminemment humaine, indique suffi. samment qu'elle doit avoir sa place dans une législation commune à tous les hommes.

On sait qu'au plan de politique selon la Sainte Eeriture a, été non seulement concu, mais êerit, et quoique nous soyons loin (le nous porte, garant de tout ce que Bossuet peut avoir présenté comme un, interprétation de la parole divine, il faut bien, pour qu'il se soit essayé à un pareil travail, qu'il en ait découvert la matière dans la Bible. Certes, as serait nos oeuvre grande et utile que celle qui consisterait à, reprendre, a, point de vue critique et israélite, l'étude de l'aigle de Meaux. Dans le conflit moderne entre PEglise et l'Fust ou, si l'on veut, entre la religion d'uns part et la civilisation de l'autre, un essai de cette nature aurait une im. portance considérable. Mais pour la démonstration que nous pour­suivons en ce moment, il suffira d'établir que le judaïsme possède, non seulement an colle et une morale qui embrassent toute l'bu­munitê, mais encore une politique universelle. Ce sera le sujet du etapitre suivant.


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