Israël et L'Humanité - Noachides et prosélytes as la porte

From Hareidi English
Jump to: navigation, search

III.

Noachides et prosélytes de la porte.

Le nom de noachide donnée à la religion de l'humanité par opposition au judaïsme, ne signifie nullement que la tradition représentée par cette loi ne date que de Noé. Elle remonte au contraire, comme en témoigne le Talmud [1], jusqu'à Adam. Pourquoi donc cette appellation de noachide? C'est d'abord parce que l'humanité a été renouvelée par Noé et c'est aussi parce que l'arbre ethnographique indique comme souches de toutes les races humaines avec leurs caractères spécifiques les trois fils de Noé, en sorte que c'est en Noé seulement que la constitution de l'humanité atteint sa perfection, en ce sens que l'unité primitive donne naissance à la diversité, les différents peuples, descendants de Sem, de Cham et de Japhet, reconnaissant un père commun.

Jusqu'à présent, nous n'avons pas distingué entre le noachide et le prosélyte de la porte et le lecteur a pu ainsi supposer que ces deux titres se confondent et qu'il s'agit, quel que soit celui que l'on emploie, de la même loi religieuse. Cela n'est pourtant point démontré et nous trouvons une controverse à ce sujet dans une ancienne Boraita [2]. Suivant R. Méir, la loi imposée au Gentil, qui désire être reconnu comme prosélyte de la porte, est incomparablement plus simple que la loi noachide déjà si peu compliquée elle-même. Elle consisterait uniquement dans l'abjuration de l'idolâtrie, autrement dit dans la profession du monothéisme: « Qu'est-ce que le gher toschab? dit le texte; celui qui en présence de trois habérim (compagnons, Rabbins) a pris l'engagement de ne point adorer d'autres dieux: telle est la doctrine de R. Méir. D'après celle des Docteurs, le prosélyte de la porte n'est autre que le noachide. Le gher thoschab, disent les Docteurs, est celui qui s'est obligé à l'observation des sept préceptes auxquels les fils de Noé sont soumis ». Il existe une troisième opinion qui fait du prosélyte de la porte quelque chose de plus que le simple noachide, contrairement à la première qui en fait précisément quelque chose de moins que ce dernier. C'est celle des Rabbins pour qui le gher[3]toschab ne diffère du prosélyte de la porte et de l'israélite de naissance que par la réserve qu'il a faite de pouvoir manger de la bête morte (nebéla )[4].« Qu'est-ce que le prosélyte de la porte? C'est un prosélyte qui mange la nebéla , qui s'est soumis à tous les préceptes de la Thora, sauf celui qui concerne la nebéla » [5].

Dans tout ce passage les Docteurs s'appliquent à donner une définition, non pas du noachide lui-même, mais du prosélyte de la porte en étudiant les qualités requises pour son acceptation comme citoyen de la Palestine. C'est une question plutôt civile que religieuse. Jamais le judaïsme n'aurait renié le principe fondamental des sept préceptes noachides, soit pour le réduire à un seul, l'abandon du polythéisme, comme semblerait le faire R. Méir, soit pour charger le Gentil de toutes les observances mosaïques à l'exception seulement du précepte relatif à la nebéla. La loi noachide se trouvant intégralement maintenue comme loi religieuse avec sa destination universelle, nous croyons que dans cette discussion des Rabbins il s'agit uniquement de savoir à quelle condition le Gentil peut appartenir à la société civile israélite et avoir droit aux secours que la loi de Moïse assure au gher pour sa subsistance, au dire des Docteurs, les uns réduisant dans cette circonstance spéciale la loi noachide à la simple profession du monothéisme, les autres se contentant de l'observation complète de cette loi elle-même, les derniers enfin exigeant davantage.


References

  1. Sanhédrin 36b; Maïmonide, Melachim IX, 1.
  2. Aboda Zara, 64 <super> b </super>
  3. Page 618
  4. Deutéronome, XIV, 21.
  5. Aboda zara 64 <super> b </super>