Israël et L'Humanité - Paganisme occidental

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Doctrines rabbiniques et idées paffennes.


P~GAN1SME 0GC1DENT~.


9 q p

sible la doctrine de la coopération de l'homme avec Dieu. liq nomment les justes, les msociês du Dieu saint. Dans Io Talmud nous lisons que quiconque rend un jugement coedorme à la vérité devient Passocié de Dieu dans Poeuvre de la création du ciel et de la loue. « Dieu, nous est‑il raconté dans nu autre passage, a dit à Abraham: Puisque tu as exercê l'hospitalité envers les étrangers, je ten tiendrai compte, comme situ étais mon associé dans la création du monde. Olest ce que signiffent les paroles: Béni soit Abram par le Dieu Très‑haut, maître du ciel et de la terre 1 »Enfin de même qWil est dit que Dieu médite la Loi en conservant le monde par sa Providence, de même aussi l'homme qui se livre à l'étude de la Loi divine contribue, selon les Docteur$, à la création et à la conservation des univers.

On ne s'attend pas à trouver une confirmation de ces idées dans la philosophie contemporains. Il en est cependant ainsi: ~ L'école (le l'idéalisme absolu, écrit Gimappe Allievo, partant de


(~) Jalk,.t d", Ballhtt 1, ~ 2 et Pl'v. M.P. vol.


370 L'EÉO~


cette prêmisse fondamentale de l'identité de Fêtre avec la pensée, âImuti~ par une logique conséquence, à la confusion de Pintelli­genre avec Pactivité volontaire on, si pou vent, de la vie spécu. lative "lis l'homme avec la vie active... D'où la maxime des idéalistes modernes que philosopher sur l'univers équivaut à, le créer (') >.

Cette doctrine rabbinique de la coopération humaine est bien différente des idées pabmims, telles que les Ilabbins eux‑mêmes, chose singulière, nous les présentent dans leurs écrits. Nous avoue déjà relaté, à propos (le la théorie du progrès, la controverse entre un philosophe et un rabbin dans laquelle le premier objectait que la efracancision n'est pas naturelle, taudis que le Second ou prenait la défense en proclamant que tout dans la nature comme dans l'homme a besoin de perfectionnement. Dans une autre discussion analogue ' nous voyous que le paganisme faisait dépendre toutes choses d'une fatalité on nécessité naturelle qui ne laissait à la liberté humaine qu'une part bien secondaire. Il n'y apent‑être pas de conjecture trop hasardée A supposer que les philosophes dont H s'agit n'étaient autres que les stoïciens, qui offrent plus do ros­semblance avec les pharisiens que ceux des antres écoles et dont l'éthique avait pour principe suprême cette idée qu'il faut se conformer Au tant à la nature, taudis que les êpieuriens, moins influents d'albums, ôtaient partisans de la liberté morale, supé­rieure, d'après eux, à la nécessité physique.

~ Epictide disait: De même que dans tous les arts l'homme intelligent SA soumet à la juste mesure, de même aussi l'homme de bien doit se soumettre à perdre légitime de Panivers. Le tout est meilleur que la partie, la cité meilleure que le citoyen; tu es donc une partie du tout, harmonise‑toi avec le tout. Si l'homme de bien connaissait l'avenir, il contribuerait trainluillemenit et avec satisfaction même à es maladie, à sa mutilation, à sa mort, Sachant que l'ordre de l'univers le veut ainsi ~. Et d'après Marc Aurèle, ~ la persêe religieuse revient à l'idée que nous devons favoriser le cours de la nature et que os serait mie témérité, un mal de vouloir prévenir les voies de la Providence quand même nous le pourrions (') >.

Certains critiques modernes ont attribue à Epieure le culte


() peu ... phi. U, Sept. 1878.

(1) y. Ritti,, Hi.t.iis d. hi Fhi1.~.p1o~ p. 186t. 192.


L'HOMME (~OOPÉRATEUR DE DIEU 371

(pou Idéal. Il serait plus Axact, croyons‑nous, (le go borner àaffirrnAr que, d'après son système, il y a quelque chose dans la nature et dans l'homme qui est, sinon supérieur à la fatalité, du moins d'une autre essence, car il y a la liberté on simplement l'effort pour dominer là nê~ssitë physique. Serait‑il vrai de soutenir que cette liberté naturelle et humaine était, chez les Epie~ions, une conséquence de leur doctrine fondamentale du hasard et inc pliquait de leur part la nëgation d'un ordre providentiell Quoi qu'il en soit, voici Au que quarts Raphus objectait à R. Akiba: e Si Dieu aime les pauvres, pourquoi ne les uourritil point? ~ A quoi le Docteur répondit que c'est afin de donner à leurs r;cm~ Mailles le mérite dû Io fair, et que, loin de leur reprocher d'avoir agi contre ses décrète, il tour en saura gré. Un roi, ajoutait le rabbin, ne se montrAat.il pas reconnaissant Anvers celui qui fera passer secrètement des secours à son fils, si, en raison des fautes du prince, Il s'est vu dans Vobligation de, le punir, générosité que d'ailleurs il ne supporterait point si, un lien de son enfant, il s'agissait d'un esclavel

Tout est extrêmement remarquable dans ce passage: cette idée que Dieu aime les pauvres, qui est bien authentiquement j nive et non pas exclusivement chrêtienne, comme on le soutient si volon. tiers, et cette distinction importante entre les esclaves et les enfants qui éclaire d'une vive lumière les rapports que le judaïsme êtablit entre Dieu et les hommes on, pour mieux dire, l'idéal qu'il place devant nom yeux comme ma but à atteindre. Mais ce qui nous intéresse particulièrement ici, c'est le contraste qui nous est offert entre la théorie romaine d'une part, avec son respect de la réalité et sa morale toute Positive qui prescrit simplement dobéir à la nature, et, d'autre part, le rôle attribué à l'homme pu lejudaïsme de corriger et d'améliorer la nature elle‑même. Si l'on va bien au fond des choses, cette idée est l'âme même du raisonnement que tient le dommur dl Israël. Elle n'est pas moins visible dans cet autre exemple où il s'agit encore d'une controverse avec de sages paiens; ~ Des philosophes, nous dit‑on, demandèrent à un rabbin: Si Dieu n'aime pas le polythéisme, pourquoi ne l'abolit‑il pointf , Le polythéisme dont A s'agit, comme le démontre le contexte, est Ilastrolâtrie, c'est‑à‑dire l'adoration de la nature dans ce qu'elle a (le plus magnifique et la réponse du rabbin ici encore oppose au culte du fait matêriel, des réalités de la nature, le culte de l'idéal, seul digne de l'homme.


Des demeure postérieurs, entre autres le rabbin Elghmi ont vu, nous semble‑t‑il, la question sous son véritable jour, en disant qu'elle dépend de cet autre problème préliminaire soulevé dans certain passage du Talmud, à savoir laquelle des deux oeuvres est supérieure, celle du ciel et de la terre, ou celle de Plumons? Les païens optaient pour la supériorité des oeuvres de la nature et les rabbins pour celle des ceuvres humaines: < Les actions des justes, dêclamient‑ils, surpassent la création du ciel et de la terre >, et ce n'est pas à tort que l'on a appelé cette précieuse maxime la plus belle chose quI~ait été dite au sujet de la nature humains ~.

Il est juste toutefois de tenir compte de certaines idées stoe­aisance qui, à première vue, témoigneraient d'une conformité de doctrine avec les Pharisiens. Bitter nous dit que pour les disciples de Zénon « plus le particulier est divin et parfait, plus il est actif, pouvant même modifier le tout dans Ilenchalnement universel des causes (') ». Cette manière de voir se trahit dans os singulier paradoxe de Chrysippe que ~ le sage n'est pas moins utile à Jupiter que Jupiter ne Pest au sage >. Ose paroles sembleraient élever le sage, le juste des rabbins, au niveau même de Jupiter et par conséquent au‑dessus de la Nature. Mais pou apprécier, croyons­nous, à sa juste valeur la maxime en question, il convient d'y distinguer deux choses: d'abord la liberté quIelle pariât accorder au sage et ensuite l'usage que celui‑ci est appelé à en faire. Il n'est pas douteux que, sans la liberté, le gage lui‑même serait dans l'impossibilité d'agir autrement que la nature ne l'y pousse, en sorte qu'il y a là nue apparente contradiction avec le fatalisme stfficion; mais il est tout aussi certain que Io sage doit user de la liberté qui lui est concédée, pour go conformer entièrement à la nature. Tel est bien le sens véritable du principe de Chrysippe, car le Jupiter auquel, nous (lit‑il, le sage est si nécessaire, n'est point, tant s'en faut, ont dieu extérieur et supérieur au monde; il apparaît tout au plus comme l'ordonnateur général de la nature dont il semble faire partie lui‑même ainsi du reste que tous les autres dieux. Le panthéisme naturaHste de l'école simienne ne pouvait que confirmer ses philosophes dans ce point de vas. Nous ne pensons pas exagérer en disant qu'une liberté dont la sphère d'action est si restreinte qu'elle consiste uniquement à imiter la nature, est en réalité comme si elle n'existaitpoint, car dans quel but eette faculté


0) Hist.n. a. 1. puil ... phi., ~.l. ni, P. 5M


L'UnXWE 0,00PÉRATUUR DE DIEU 373

(le se déterminer serait‑elle été donnée à Phomme, s'il ne devait s'en servir que pour accomplir ce qu'il eût été obligé de faire dans le cas où elle lui aurait été refusée 1 On serait d'ailleurs pu objecter aux 8to'iciens,que l'existence (le la liberté ù elle meule fait entrevoir tout un ordre d'activité qui surpasse les forces et les lois naturelles et (lait par conséquent rendre l'homme‑capable de les perfectionner.

References