Israël et L'Humanité - Particularisme et universalisme

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Particularisme et Universalisme.


Vêpithète de Dieu local appliquée au Dieu d'Israël peut avoir Un sens légitime., ocais qui ne contredit nullement l'idée unive,sa~ liste, fondement de l'hébraïsais; c'est que le culte du vrai Dieu eut pendant longtemps son siêgo oit Palestine et que, dans les vues providentielles, ce petit coin de, terre est destiné à en être encore le centre, lorsque la vérité sera universellement reconnue. De la cette particuliûre adaptation de la Terre Sainte au culte mosaïque; de là, tant (le déclarations réitérées sur l'excellence et la prêëmi. Derme de ce pays et toutes ces affltmations répétées de la Bible, (les rabbins et de la liturgie juive qui semblent circonscrire à la Palestine le judaïsme tout entier et parfois même la domination At Pempire de Dieu.

Telle était la sainteté attribuée au sol palestinien qu'il suivait do transporter des charges de cette terre bénie en d'autres con­trées, afin de pouvoir y élever un autel ci y offrir des surifices. On s'attend peut‑êCA ici à quelque eitation rabbinique, voire même kabbalimtique. Il n'en est rien; c'est la Bible elle‑même qui nous raconte le fait. Lorsque le Syrien Namnan, guéri de sa têtes par Elisêe, reconnaît ~ qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël ~ et presse le prophète d'accepter un présent comme témoignage de sa gratitnde, il s'écrié en voyant le refus de l'homme de Dieu; « Puisque tu refuges, permets que l'On donne de 18 terre à ton serviteur, une charge de deux mulets; car ton serviteur ne vent plus offrir à d'autres dieux ni holocauste, ni


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sacrifice, il n'on offrira qu'à I'Pteruel (') ». Aussi a."n pu dieu que le véritable entre mosaïque était si local, si approprié à la Palestine quil n'aurait pu être transporté ailleurs sans perdre son caractère et sa forme originale (2).

Que l'action de la race soit An gênerai spécialement liée au sol qu'elle habite, c'est ce qui ne saurait guère être contesté. A ce point de vue l'idée de divinité locale, nationale, ne se retrouve pas uniquement dans le mosaïsme, mais dans tous les cultes. Tous les (lieux, on pouc mieux (lire toutes les notions de Dieu participent àcette localisation historique et gêographique des peuples; partout et toujours le génie de chaque race qui fiaconne sa conception ce­ligie," spéciale du monde et de la vie, d'où toute civilisation dé­coule, est émimmnient national. Les savants modernes sont loin de méconnaître ces principes. Buchner, par exemple, écrit: « Les actions et la conduite de pindividu dépendent du caractère, des coutumes et de l'opinion du peuple dont il est membre et qui àson tour et jàsqWùl on certain point, est le produit nécessaire (les rapports extérieurs au milieu desquels il vit et se développe

D'après le Zohar, le monde (latins), l'homme (adain) et la Loi (oraïta)

constituent les trois éléments de l'harmonie dans l'histoire et dans

la nature, que le climat,, la race et la religion forment

les trois aspects d'nue même chose selon que l'on considère la terre,

ses habitants ou leur dieu.

Mois de même que sous les diversités climatologiques, g6ogra, phiques, géologiques des différents pays, il y a la nature générale de notre planète et ses rapports avec l'ensemble de Vanivers, de même qu'à cote des lois spéciales à chaque lien, il y a (les prin­cipes primordiaux qui forment le fond commun de Pliumanitê, (le mime aussi, au point de vue religieux, sous les formes particu­lières qui localisent un culte et qui, par exemple, semblaient at~ tacher le mosaïsme à la Palestine exclusivement, U y a Fidëe aux lins supérieures et universelles qui ne connaît ni frontières poil. tiques ni limites historiques.

1 Le culte mosaïque net si loin de pouvoir être regardé comme uniquement palestinien, que le mot de Moïse ~ dans routes vos discoures » ne signifie pas autre chose que l'adaptation d'une partie au moins de ce culte aux différentes résidences d'Israël, de même


n R.I~, ', 17.

V. MIcH~LIs, i>Oit meaiq«e, fins. vin, > 329.

                 I4t. P. $20.


que cette parole « dans toute& vos générations > a pour but de

l'universaliser dans le temps. L'histoire témoigne d'ailleurs (le ce

caractère cosmopolite du judaïsme qu'elle nous montre résistant à

toutes les dispersions et continuant à, vivre de sa vie propre dans

tous les pays. La Terre Sainte, tout en deme ' tirant constamment,

son centre idéal, ne lui est point de taille flacon indispensable; il

est si pou lié à la possession même de ce sol que Moise, prévoyant

la dispersion des Juifs sur toute la face de la terre, met pour con­

dition préalable, de leur retour en Palestine l'accomplissement fidèle

des préceptes de la Loi: < Si tu reviens à, pillerait, ton Dieu, et

si tu obéis à sa voix de tour ton coeu, et de toute ton âme, toi

et tes enfants, selon tout es que je te prescris aujourd'hui, alors

IlEternel, ton Dieu, ramener& tes iciptifis et aura compassion de

toi, il te rassemblera encore du milieu de tous les peuples elle,

lesquels IIFternel, ton Dieu, t'aura dispersé. Quand tu semis exilé

à l'extrémité du ciel, IlEternid, ton Dieu te raasembIera~ de la, et

c'est la qu'il ira te chercher. L'Eternel, ton Dieu, te ramènera dans

le pays que possédaient tes pères, et tu le posséderas ~ (~). Cette

oxtr~rdinaire aptitude des Juifs à vivre sous tous les cieux, à

s'acclimater dans toutes les contrées de la terre, cet exemple frap­

pant et, dans l'histoire de l'humanité, absolument unique, d'un

peuple et d'une religion s'adaptant aux civilisations les plus di~

verses et résistant a toutes les révolutions, à toutes les vicissi­

toiles eitérieuses, prouvent d'une manière éclatante que la vocation

d'Israël était universelle et lion pas simplement nationale.

On nous objecte cependant que le culte mosaïque a un caractère nettement ethnique; soit qu'on l'étudie à l'époque où il paraissait attaché exclusivement au sol palestinien, soit qu'on le voi a plus tard survivre à la ruine de la patrie israélite, il se présente toujours ranime la religion d'une race spéciale et l'on cherche ' vainement en lui, nous dit~on, les marques indiscutables du véritable univer­salisme. A cela nous rêpondons ce que nous avons déjà dit tant de fois, mais ce que nous ne nous lasserons pas de répéter jusqu'à es que justice soit rendue au judaïsme, c'est que, dans cette ro­ligion, le particularisme et Parliversaliains sont étroitement unis et que le premier est au service du second. Le particularisme, ce sont les institutions mosaïques qui ne concernent que les juifs exclu. sivement; l'universalisme, c'est la loi nosechide que contient, cou.


(‑) D,lit&,,.,~, xxx, 2‑5.


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serve et proclame le unanimes ethnique. Le sacerdoce israélite notes explique l'an et l'autre et forme le lien entre les deux. Or la Pa­lestino et Israël ne sont que les deux instruments partie,lbos pro­vidontielloncend choisis mon, obtenir une fin universelle. Ce pays et ce peuple mis à. part ont leurs destinées liées à celles du genre humain tout entier.

Voici toutefois en quel sens il est vrai de dire que le Dieu d'Isra4l est a Dieu national: c'est que les fsmêl!tAâ mot reçu en partage l'instinct du monothéisme plus parfait qu'sucune autre race. Leur Dieu national, c'est le Dieu unique ou universel, ce qui est une. seule et même chose. C'est la un des cas si nombreux où le particularisme le plus étroit et le plus complet universalisme s'identifiant dans ton conception supérieure aux définitions AIbc;~ mêmes. ‑rifons n'aurons pas de peine à, prouver, quand nous traiterons la question de la Loi mosWique, que celle~ci présente incontestable­ment ce double caractère. Or il en est de même do dogme de l'unité (le Dieu chez les Juifs, ainsi que nous l'avons montré précédemment en parlant du monothéisme strict ou exotérique et du monothéisme ésotérique ou êtrommitiste. '< Nous savons, dit Aben‑Esra, que Die, est un et que les diversités religieuses procèdent des créatures qui on subissent l'action. Une des lois du cette divin, c'est de recevoir cette action selon le lion >. N'est‑il pas clair par conséquent que si le dogme juif est mieux qu'aucun autre en état de satisfaire pleinement les différents tempéraments religieux, il présente un caractère d'universalité qui ne se retrouve dans nulle autre re. ligion? Et n'est‑il pas juste aussi de dire qu'une conception si élevée et qui ailleurs n'existe nulle part est éminemment enfin­male, en ce sans qu'elle constitue le plus beau titre de gloire de la race qui, dans l'intérêt de tous, l'a fidèlement conservée?

Des deux formes de la croyance à l'unité de Dieu, monothéiste simple ou émanatiste, nous inclinons à croire, quelque completoie que soit le problème, que la seconde est celle qui, d'après les données de la science moderne, est plus apte à répondre aux be. soins religieux dos peuples aryens. Oit comprend alors pourquoi les Nabbaligtes nous disent que leur doctrine ne sera révélée tont entiêre et à tout le monde qu'à, llêpoque,du Messie, c'est‑à‑dire lorsqu'il s'agira d'enseigner une religion aux Gentils et de con­ciller les deux génies religieux, sémitique et indo‑ouropêen. Nous savons dêjâ comment la foi monothéiste pare s'accorde avec le point de vue êmqnatiste dans la coneeption d1mie [Tollé suprême,


L'IDÉE D'UN DIEU NATIONAT,


point central dont la circonférence c'est 1301110 part et qui réunit en une vivante synthèse l'infinie diversité des attributs divins.

Cette idée théologique nous permet de saisir, dans Phékiraïsm,, le double aspect du Dieu local de Palestine et du Dieu universel. Le Dieu de la Palestine, c'est le Dieu un, la source de la vie gêllëral, comme disent les Psaumes; clust l'apport spéalal des Sêmitus dans la‑religion de l'humanité. Mais il devient le Die, universel par l'irradiation de 808 attributs dont chacun se personnifie en Du dieu propre à chaque nation. Et ce Dieu est vrai, si on le consi. dère seulement comme un aspect particulier de la Divinité, eu sorte quit demeure en permanente relation avec le foyer d'unitê que possède la foi israélite; il est faux au eo,trairA, lorsque go rompit le lien qui punit au monothéisme juif et par lui A, tous les autres aspects de la Divinité qui constituent les Méventes formes du culte chez les divers peuples. Et la métaphore du centre et de la circonférence devient une réalité matérielle dans la conception géographique des rabbins et de la Bible ellè‑même, la Palestine étant le, point central d'ou partent et se prolongent dans tous les sens des lignes variées de direction religieuse. Le monothéisme âmaxististe, dans sa réalité historique, ethnographique et gimgra, Phique, n'est que l'empire particulier d'oui ou de plusieurs attributs de Dieu formant la religion spéciale de chaque rue,; de là nêcos­entretient une vue partAelle, incomplète, une vérité fragmentaire et qui, pour avoir une réelle valeur, doit se attacher à la vérité commune, car le développement des divers génies nationaux, auquel le monothéisme juif laisse le champ libre, ne s'opère selon pordru providentiel qu'autant qu'il ne brise pas l'harmonie générale dans l'évolution religieuse de l'humanité. Voilà, Gomment le Dieu d'Israël est le Dieu de la Palestine, sans cesser aucunement d'êtrH le Dieu (le toute la terre; c'est ai' soleil dont le zénith se trouve dans ce coin privilégie do monde et qui de là, répand partout ses rayons. Les diverses conditions ethnographiques sur lesquelles tombent ces ,ayons sont comme un prisme qui en réfracte et décompose les couleurs, c'est‑à‑dire les divins attributs; sans le prisme les nuances variées n'apparaîtraient point et il D'y aurait que la seule lumière blanche, be pur monothéisme.

Les difFérents aspects que chaque peuple entrevoit de l1étor~ IDRe Lumière ont ët,~ souvent adorés comme autant de divinités; ~A sont là, les 8arim de la Bible et des rabbins dont nous allons Parle, plus Go délai; dans le chapitre suivant.

References

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