''On<ref>Page XI</ref> croit généralement pouvoir se dispenser de la lecture d'une prêface qui apparaît le plus souvent comme un hors-d'œuvre n'offrant aucun lieu nécessaire avec l'ouvrage qu'il s'agit de présenter au publicI. Nous osons toutefois prier le lecteur de ne pas ouvrir le présent volume sans avoir pris connaissance de celle‑ci. La personnalité exceptionnelle de l'auteur, le sujet qu'il a traité, la façon dont ce livre a été composé et révisé rendent quelques explications préliminaires indispensables. Ces lignes révéleront d'ailleurs tout un ensemble de circonstances qui, si nous ne nous abusons point, constituent déjà un éloquent commentaire de l'œuvre elle‑même.''

@@@Blie Ben«&Qzegk naquit en 18.3 a Livourne. Sa fmille était venue On croit généralement pouvoir se dispenser de Pu la lecture d'une préface qui apparaît le plus souvent comme un hors‑d'œuvre n'offrant aucun lien nécessaire avec l'ouvrage qu'il s'êtablir en Italie et lon a di~ "a sans raison peut‑être, que cette origine wmocaine Wa agit de présenter au public. Nous osons toutefois prier le lecteur de ne pas été ouvrir le présent volume sans influer oongidérabl~t sur le dévoloppe~t intellectuel avoir pris connaissance de celui qui devait être »mmêplu8 tard la Plaim du judaîame itàliencelle‑ci. (1) Il cet certain que bien La personnalité exceptionnelle de l'auteur, le sujet qu'il se soit as­sünilé dnu mmiêre peu commoinsa traité, toute la culture mapê~façon dont ce litre a été composé et révisé rendent quelques explications préliminaires indispensables. Ces lignes révéleront d'ailleurs tout un ensemble de circonstances qui, il garda toWour8si nous ne nous abusons point, soit dans sa procêdM constituent déjà un éloquent commentaire de travail, soit dam la tournure de 8" uprit, lImprointe orientalel'œuvre elle même.

Il perdit son père Elie Benamozegh naquit en 1823 à Livourne. Sa famille était venue de bonne heure Fez s'établir en Italie et fut êlevé dam la sentiments dl'on a dit, non sans raison peut‑tre, que cette origine marocaine n'nu grande piêtê par sa mèrea pas été sans influer considérablement sur le développement intellectuel de celui qui devait être nommé plus tard le Platon du judaïsme italien. <ref> LATTES, Vita e opere di Elia Benamozegh, 1 vol. édit. Belforte, Livorno, 1901,joeune pag. 20. </ref> Il est certain que bien qu'il se soit assimilé d'unefoi digne *8 dya bibliquesune manière peu commune, toute la culture européenne, pour laquelle il profaaa tot0ours nu culte touchant et dont il a êvfflégarda toujours, soit dans ses procédés de travail, soit dans la tournure de son esprit, l'empreinte orientale.

(‑) ~~wIl perdit son père de bonne heure et fut élevé dans les sentiments d'une grande piété par sa mère, Vita o opre di Elle 1 Mfemme d'une foi digne des âges bibliques, pour laquelle il professa toujours un culte touchant et dont il a évoqué<ref>Page VIII</ref> le souvenir attendri dans les premières pages de son livre « Morale juive et morale chrétienne ». dû. BoVwlo, Livorwa, 1901,

Il avait été tout d'abord destiné au commerce, mais quoique il eût à sa disposition les moyens de se créer dans cette voie une carrière avantageuse, il l'abandonna, tout jeune encore, pour se consacrer aux études sacrées et profanes, pour lesquelles il se sentait un irrésistible attrait. Le rabbin Jehouda Coriat, son oncle maternel, l'initia à la science hébraïque, mais on peut dire que le souvenir attendri dane jeune étudiant, mû par un désir de savoir qui s'étendait à toutes les branches de connaissances humaines, s'instruisit seul, sans maître et à proprement parler sans méthode, sa remarquable intelligence suppléant aux défauts de cette formation personnelle. A seize ans, il écrivait une préface au <i> Maor Vaschemesch </i>publié par le rabbin Coriat, <ref> Imprimerie Ottolenghi, Livourne, 1839. </ref> donnant déjà à cette occasion des preuves de son génie précoce et, quelques années plus tard, il obtenait de la premières pages de don livre c Morale juive façon la plus brillante des grades rabbiniques. Ce fut à Livourne même qu'il se voua au ministère sacré et morale chrétienne »qu'il dépensa pendant un demi‑siècle une activité religieuse à laquelle il ne semble pas que des contemporains aient toujours suffisamment rendu hommage.

Il avait été tout dCe serait toutefois bien mal juger Elie Benamozegh que de ne voir en lui qu'abord deutinê au commerce, mais quoique il eÛt à sa disposition lu moyens un savant; ce fut un homme de se créer Dieu dans cette voie unc carrière avantageuse, il toute l'abandonna, tout jeune encore, pour se consacrer cuve études sacré« et profanes, pour lesquellest il es sentait un irrêefstible attraitacceptation du mot. Le rabbin Jehouda Coriat, son omis maternel, lLoin qu'initia a la il songeât à garder égoïstement pour lui‑même le trésor de science hébraïquequ'il augmentait sans cesse, mais on peut dire que il brûlait du désir de le jeune étudiant, mû par communiquer<ref>Page X</ref> aux autres et ne voyait là qu'un désir moyen de remplir plus dignement les obligations de savoir qui sa charge dont il s'êtendait à toutes lm brantokea 48 connaissances humaines, sacquittait avec une scrupuleuse exactitude. Il avait coutume de prêcher dans le temple de Livourne le samedi qui précédait les fêtes principales. Certain sabbat d'instruisit seulhiver, sans maïtre la neige qui tombait en abondance avait rendu les chemins impraticables et à proprement parier dame méthodela maison du rabbin était fort éloignée du temple. Elie Benamozegh, sa remarquable intelligence suppléant duoqui devait monter en chaire ce jour là, difauto ne se laissa point arrêter par la perspective du long trajet à parcourir à pied dans ces conditions difficiles. Il réunit autour de cette formation personnelle. A soles anslui ses cinq enfants, tous jeunes encore, il écrivait organisa une préfme au Maor Vaschemesch publié par le rabbin Coriatpetite caravane et tout courbé sous la rafale glaciale, (chancelant dans l') donnant déjà à dette occasion deu preuves de son génieprêcoce et, quel" années plus tardépaisse couche blanche qui ensevelissait tout, il obtenait s'achemina vers le centre de la Jalon la plu brillante la gradu rabbiniques. Os fut a Livourne même quville, pour se trouver à l'heure dite où l'il se vom am appelait le devoir de son ministère sacré et qu'il dépensa pendant un demi‑siècle une activité religieuse à laquelle il ne semble pas que des contemporains aient toujours suffwemment rendu hommage.

Ce C'est souvent dans de bien petits détails que cet se révèle le mieux le vrai caractère d'un homme a tu et écrit dam sa vie ut véritablement in. .croyable. Dans un corps Le biographe italien d'Elie Benamozegh, le Professeur Guglielmo Lattes, qui a publié, dans une apparence fragile rayonnai$ un esprit d'langue digne du beau ciel de Toscane, une utraderdinaire puissance. Il West aucuns science à laquelle il soit demeuré étrangertrès remarquable étude, que nous avons déjà citée, aucun domine intelleotuel où ne sur la vie et les œuvres de l'ait poussé son infatigable curiosité. Leà oeuvra du auteurs qu'il pouvait âjusto titre considérer wmne du adversairesillustre rabbin, lui êtaient aussi familières a relaté plusieurs traits qui présentent la physionomie de celui‑ci sous un jour plus aimable que cella où il retrouvait V&"ra8ion ne semble le comporter l'austérité de sa propres convictionsses travaux. Les ma­têriatc, Il en résulte que s'entassaient dans sa prodigieuse mémoire et si la travaur quil n'il a publiés ou os"pas été plus populaire, plu nombre" si ses enseignements demeurant encore peut‑êtrepour beaucoup d'esprits peu séduisants, qui demeurent inéditscela tient, prêtent non point à une critique jutifiéela nature même des qualités capables de lui gagner les plus vives sympathies, eut précisément mais bien à celle de présent" nu excessive richessela nature même des sujets qu'il a traités dans ses écrits et plus encore aux moyens auxquels il a eu recours pour les exposer au public.

Ce serait toutefois Il ne m'appartient à aucun titre de décider dans quelle mesure cette prétention de voir dans la Kabbale la plus haute expression théologique de la doctrine juive se trouve justifiée, mais il me paraît bien mal juger Elle Bestamoregh , après toutes les preuves qu'en a fournies Benamozegh, dans tous ses écrits, que c'est se priver d'un précieux secours apologétique que de ne rejeter purement et simplement un enseignement qui, dans la pensée de notre auteur, concilie de si heureuse façon les exigences de la critique et les données de la libre science avec les affirmations de la foi traditionnelle. Une timide orthodoxie peut à bon droit s'effrayer l'appui inattendu qu'apporte à ses dogmes l'école kabbalistique qui se sert d'armes nouvelles forgées souvent par des adversaires et qui puise ses arguments à des sources dont elle avait lui‑même coutume de se tenir soigneusement écartée. De leur côté, les savants indépendants ont quelque raison de s'étonner de voir m lui que les résultats des travaux qui leur paraissaient essentiellement destructifs des croyances religieuses, peuvent être vivifiés par un mysticisme dont ils seraient mal venus à récuser la légitimité, puisque ses fondements reposent dans un domaine inaccessible à leurs investigations, et qu'en cet état la science est précisément utilisée pour la défense d'une religion qu'un ils s'imaginaient pouvoir confondre avec toutes les autres dans une même condamnation. Le kabbaliste ne se laisse pas plus déconcerter par les surprises du <ref>Page XI </ref> savantque par les appréhensions du croyant craintif; il s'efforce de rassurer celles ci en dissipant celles‑là , par la conciliation toujours plus complète qu'il prétend opérer entre la science et la foi.<ref> La Kabbale comprend deux éléments: l'un purement spéculatif qui peut être considéré comme une théologie véritable destinée à nous instruire de ce fut un homme qui nous devons croire de Dieu aussi bien que de la nature et de l'homme dans toute Pacciption du motleur rapports avec Dieu; l'autre essentiellement pratique, qui n'est pas autre chose que l'application des principes de théologie spéculative. Loin queil songeât a garder êgoïstemovt pour lui‑même Celle‑ci nous enseigne en effet que de même que le grand homme, dans le trésor domaine scientifique, artistique ou militaire gouverne la foule de science quses semblables, ainsi dans le domaine religieux qui embrasse et dépasse l'ordre social comme l'ordre naturel, l'il augmentait eau cessehomme supérieur, le saint, le prophète, il brûlait peut dominer la nature extérieure lui‑même plus ou moins complètement selon son degré d'élévation spirituelle et l'étendre du désir de le domchamps où s'exerce son action. On consultera utilement sur cette question dans la <i> Nuova Antologia</i>, année 1896, p. 763, une très remarquable étude signée <i> Un Orientalista </i> sur l'ouvrage d'Isaac Myer: <i> The philosophical writings of Salomon Ben Jeudah Ibn Gebirol,</i> Philapdelphia, 1888 (Note des éditeurs).</ref>

Cette position qu'adopta toute sa vie Elie Benamozegh et qu'il a constamment justifiée dans ses écrits, lui donnait une force singulière. Si l'on a pu dire en effet avec quelque apparence de raison que l'homme d'un seul livre est redoutable on comprend quel précieux avantage devait lui conférer cette philosophie à laquelle il ramenait toute chose et qui lui permettait de tirer profit de tous les progrès scientifiques en même temps qu'elle lui fournissait une explication rationnelle des plus ardus problèmes religieux. Grâce aux habitudes d'esprit qu'il avait acquit à l'école des maîtres de la Kabbale, il retrouvait partout son bien propre; loin de fuir l'objection, il la recherchait avec une évidente complaisance, l'analysait, la retournait sous toutes ses faces pour se donner la satisfaction profonde d'en montrer les côtés défectueux et d'en faire sortir des arguments en faveur de la thèse orthodoxe. Ni le matérialisme, ni le panthéisme, ni l'athéisme lui‑même n'étaient de nature à l'épouvanter; aucune de ces catégories tranchées dans lesquelles se complaisent les esprits superficiels, aucune de ces massives constructions de l'irréligion que certaines gens s'imaginent naïvement appelées à remplacer les anciens édifices de la foi humaine, ne lui <ref>Page XII</ref>faisaient la moindre illusion sur les vices de construction qui en compromettent la solidité aux yeux du penseur. Il ne craignait pas d'y pénétrer, il s'y mouvait avec sûreté et aisance, faisant avec soin la part de l'erreur et de la vérité. Pour lui, ce n'est pas nier Dieu que de nier une certaine conception de la Divinité; ce n'est pas d'avantage détruire son Unité que d'en diversifier les attributs et il a même poussé la hardiesse, jusqu' à montrer quelle secrète harmonie la Kabbale peut établir entre les diverses philosophies qui conçoivent Dieu chacune à sa manière et même entre les idées polythéistes et le monothéisme absolu.

INon seulement les doctrines juives prennent ainsi une ampleur et une force que l'exégèse anti kabbalistique est impuissante à leur communiquer, mais les pratiques religieuses elles mêmes que l'on est tenté de considérer comme surannées, lorsqu'on les juge dépourvues de tout contenu, se justifient parfaitement au regard de la saine raison, non plus simplement comme un legs des ancêtres, comme un lien qui rattache le présent au passé, mais parce qu'elles ont une valeur intrinsèque, une importance universelle, ontologique même, selon l'expression de notre auteur.PH"H« Notre foi, avait‑il coutume de dire à ses enfants, est claire, simple, rationnelle dans les principes et mystérieuse dans le culte ». Mais ce qui est mystérieux n'est point absurde. Le mystère est tout ce qui dépasse l'entendement humain dans l'état présent de nos connaissances et comme d'après Benamozegh « le génie religieux d'Israël fonctionne en vue du perfectionnement de tout le genre humain », comme il a pour mission spéciale de relier entre elles les diverses parties du fini et les différentes phases de l'évolution universelle, le judaïsme doit nécessairement contenir « un élément surnaturel ou supra rationnel », Omlmohi à l'étude duquel l'intelligence peut et doit s'appliquer, IÂIOIMtandis que la piété s'y alimente,~ 1839sans risquer de l'épuiser jamais.

muniquer aw autres et ne voyait Cette théologie ésotérique, qui est pour le savant rabbin, la qu'un moyen véritable tradition dogmatique de rmplir plus dignement lu obligations de sa charge dont il $la religion israélite,"quittait «M mu sompuleme exactitude. Il avait oeuttexe de prêcher dans comme le temple de Livourne le samedi qui prê"it 1« flta principales. Certain sabbat d'hiverTalmud en est la tradition pratique, donne ainsi un sens profond à tous les préceptes, la "go qui tombait en abondance avait rendu à toutes les prières liturgiques: « Réduire les chevnim impraticables et la maison du rabbin était fort éloignée du impie. Elle B~maghprescriptions rituelles, qui devait mo»ter an chairs ce jour.à l&'état de simples observances nationales, ne se laissa point arrêter par la perspective du long trajet a parcourir écrivait il à pied dans eu conditions difficiles. Il réunit "tom Luzzatto, <ref>Page XIII</ref> C'est les dépouiller des trois quarts de lui leur valeur; c'est abaisser Dieu au cinq mfmbrang d'un Licurge ou d'un Romulus; c'est lier aux circonstances extérieures, tom jeums, encore, organisa une petite caravane et tout courbé eau la rafale gl«iale~ chancelant dans Peaieee couche blanche qui eueveliaaait tantn'ont rien de stable, il slachemina Odra le centre sort de la villereligion qui est éternelle <ref> Lettere a S. D. Luzzatto - Livorno, 1890, pour se trouver a Plieurs dite où Pappelait le devoir de son ministèrep. 78. </ref> ».

Sa mod«W Mais si cette position présentait de grands avantages, elle n'était pu moindre que son zèlepas sans offrir aussi de sérieux inconvénients. La science et la philosophie constituent en somme le privilège d'un petit nombre d'esprits. Plus rares encore sont ceux qui réussissent à les unir d'une façon si harmonieuse qu'elles peuvent se pénétrer et se vivifier mutuellement. c On w0appelle grand L'illustre rabbin, disait‑il chez qui elles s'accompagnaient encore d'une mysticité transcendante non moins exceptionnelle, se condamnait donc à ses élèves; mais cela m fait‑il pu sourire? Quut‑u en qJet n'être point compris et même à voir parfois suspecter la pureté de sa foi. On sait que son commentaire hébreu sur le peu que je sais auprès Pentateuque <i> Em lammicra </i>fut réprouvé comme hétérodoxe par les rabbins palestiniens <ref> Voir <i> Zori Gilead </i>de notre auteur, apologie victorieuse de son<i> Em lammicrà </i> aux grands rabbins de ce Jérusalem qui ffl reste à agprendre? a paru dans le journal <i>Lebanon </i>après les invitations réitérées de plusieurs missionnaires de Palestine – Voir aussi la préface en français de notre auteur au livre <i> « Zichron Jeruscialaim »</i> du rabbin Elie Hazan - Livourne, 1874.</ref>

CDans l'ut 8ement enseignement et dans de bien petits détails que la conversation toujours attrayante et instructive, ses élèves ne se révèle le mieux Io vrai caractire Wun homme. Le biographe italien dIEUe B«~ngh, le Profmeeur auglieimo Latiu, qui a publié, dans une langue digne du beau ciel de Tmume, une très remarquable étude, que mm aveu déjà citu, sur lassaient d'admirer la t* clarté avec laquelle il savait traduire et présenter les plus obscures conceptions de la ceuvres de Pillustre rabbin, a relaté pluieura traite qui près«. lent laphysiommie de celui‑ci 8ous unjmr plua aimable que ne amble Kabbale dans le comporter P»8téritê langage précis des écoles philosophiques de ses travaux. B vu résulte que s'il %la pu été plus populaire, ai sa enseignements demeurant encore pour beaucoup dGrèce et de l'esprits pou séduisantsAllemagne, cela tiens,%" point en réussissant à Pabume du qualités camblas de lui gagner lu plus vives sympathies, mais bien insinuer surtout la conviction que la Kabbale - à la nature même du stjets part sa haute antiquité et son authenticité hébraïque qu'il a traites dans su écrite et pins sucre aur moyens a»qud~ il a an recours peur lu exposer admettait désormais entièrement - soit tout au publiemoins, un grand système philosophique qui mérite toute la considération des savants.

On sait en effet que clagt surtout comme kabbali8to Mais les moyens qu'Elie Bava­mozegh nt em» et que il employait quelquefois ne le prédisposaient point à ce titrerôle, qWit a toujours hautement revendiqué, Wa pu été eau lui "ire considérablement dam malgré l'opinion daisance remarquable avec laquelle il s'exprimait dans les langues modernes. Il n'est pas jusqu'hommes tout auui dévoués que lui d'ailleurs à la vues du judaïsme, mais r6 894veont hostiles a l'école phraséologie même dont il se réclamait. Je servait qui ne serait mime que médiocrement surpris que le discrédit communément jeté sur «lie ap­pellation as fût encore aujourd'hui, auprès de certains lecteurs, »0 cause de prêventiom centre le prisent ouvrage. E importe donc de faire remarquer avant toute chose que la Kabbale dans laquelle le savant rabbi» Wa cassé de voir, selon en propres paroles, « la thêOlogie la plus ldgitime du judaïsme », n'est an aucuns fagon un ma# de $U­porstitiou et de puérilit48 capables de dénaturer fâcheusement obstacle à la religion que Pou vaut #mir, mais bien un ay8Mm de philosophie Ofrant PIM dM point de contact me leplatoweiame et doueras sygames, encore et diffusion des idées qu'un homme comme Beesanscaegh savait teindre jortesnont (le culture md~. ce Wêtait même pas à 8M Yeux une science particulière; Il eût plut6g dit d'elle volontiers ce que Bman a dit de la philosophie en gênerai, ~ quelle ut le rêeultat de tentes la sciences, le #eu, la lumière, la vibration qui sort de Vêther divin que tout porte an soi >il voulait défendre.

li as gwappartiont à aucua titre de décider dans quelle mesure cette prêtention Je risque assurément de voir dans la Kabbale surprendre la plus haute expression thêologique majeure partie de la doctrine juive se trouve justifiée, mais il meparaît bien, après toutes lu proutea mes lecteurs en disent par exemple qu'au a fournies B~zeghil fut un apôtre du noachisme; en fait, dans tous eu écrits, que O'cut se priver la plupart d'un prêcicaz afflur8 apologêtiqu que de reeter purement et simplement un enseignement qui, dans la poudo de »ira auteur, concilie (76 ai heurmu fagon la exigences de la critique et la données de la libre science avec la affirmatiom de la foi traditionnelle. Une timide orthodoxie peut a bon droit aleffrayer de Pappui inattendu entre eux ne soupçonneront pas au premier abord ce qu'apporte à us dogmes il mettait sous ce nom‑là et pourtant l'école kabbali84w idée qui se sert s'y cache est d'ormet non rail" f"gêeg souvent par du adversaires une importance considérable et qui puise 8« argumentu a du sources dont elle avait elle‑mêm coutume de se Unir soignme ment Mariée. De lar û6t4, lu savants indépudantg cul quelque raison de s'êt~ de mir que, lu râultato dos travaux qui leur parcemaient dutruottf8 da croyauxea reltgsma, powvent être oiv&îi~â par un mysticisme dont ilo affaient mal venus %rions" la lêgitimitêconstitue, puisque sa fondements reposent dans un domaine inaixeuffile à leurs investigationsmon avis, et queen cet état la mience estpré. cisémont utitW$ pour la défme dune religion quvéritable originalité de l'ils eimaginaient pouvssir confondre avec toutes la autrev dam une même Le kabbali8te ne se laisse pas pins déconcerter par la surprises du savant que Par la apprêkensione du "Oyant coraintif; il sle.force œuvre religieuse derassurer celles‑ci en dissipant collew‑lâ, par la conciliation toujours plus complète qu'il prêtend opérer entre la science et la foice puissant penseur. (')

Cette position qula*pta toute sa vie Elle Benamozegh et qWit a constamment jusHfiêe dans sa ê"it8, lui donnait uneforce singulière. Si lToute cette construction idéale s'on a pu dire sa effet avec quelque apparence explique par la notion des deux lois ou plutôt du double aspect de rais" que Phomme d'an mat livre mi redoutable on comprend quel précieux avantage devait lui offlfêrer cette philosophie a laquelle il ramonait toute chose la Loi unique et éternelle qui lui permettait de tir" profit de leu est à la progrès 86entif&quu en même temps fois sacerdotale et laïque, selon qu'elle lui fournissait uns «plication rationnelle d"plus ardus proidéim religiaucs'adresse spécialement à Israël ou à l'humanité tout entière. Grâce affl habitudes ÉlImprit La forme qu'il avait acquiom à Picole da maîtres de elle revêt dans le culte juif proprement dit se justifie par la Kabbalemission particulière d'Israël dans le monde, il retrouvait partout son bien propre; loin de fuir lmais elle n'objectionest nullement obligatoire pour tous les hommes, il la recherchait avec me Mileste, maplaüance, lqui demeurent libres au contraire d'analysait, la retournait 8ous toutes sa Jacos pour se donner la 8atisfaotim profonde dan montrer kg c6tê8 dêfmtm» exprimer diversement leurs sentiments religieux selon les besoins variés des époques et illen faire sortir des argumevêts races, pourvu qu'ils faveur de obéissent à la thése orthodoxeLoi morale et rationnelle qui seule leur est prescrite. Ni De là ce respect que le matérialisasjudaïsme toujours professé pour les autres cultes et cette affirmation répétée de ses Docteurs que pour être juste et agréable à Dieu, mi le pmthêiemepour appartenir à la véritable religion, si Pathêi&w lui‑même il n'êtaimt est aucunement besoin de nature a llêp~mt"; aucuns de& ces catégories tranchées dam lés­quelles go complaisant lu esprits eup«flcMI8, misme de cm massives constructions de Pirrêligion que certaines gons ei"iamt naïvement appelées à remplacer 1« anciens édifica de la foi humaine, ne luipratiquer les rites israélites.

La Kabbale opmd dons éléomal: l» On voit ainsi combien fausse est cette opinion de certains critiques que le monothéisme sémitique engendrait forcément l'intolérance. Si l'on consent à qi plus ehaller au fond des choses, mcela ne paraît guère exact même pour l'Islam,id*é cocom sel théologie Vorikhis duffoi, à sono i,~i,, de mais en ce qui me de concerne le judaïsme rien n'est plus formellement démenti par lesfaits. L'attitude d'Israël est même beaucoup plus qu'une simple tolérance, croire comme on en peut heureusement trouver d'autres exemples imposés par la force des circonstances plutôt que par les convictions elles‑mêmes; c'est la mise en pratique de D" culot silo "cette idée que le judaïsme est le foyer, do 1, »~ le centre de la religion universelle et que les <ref>Page XVII</ref>autres cultes se trouvent rattachés à lui et par conséquent légitimes dans la mesure où ils sont fidèles à ses principes. L'étude des religions comparées apparaît aujourd'hui comme une nouvelle branche de Phom, des, Ïewre ~e,M 111, Dieula science; ZIM&I Ilmii.Z~It illgiq", qui 1ce n'est qu'au XIX <super>ème</super> siècle que la critique s'est mise à fouiller avec impartialité et discernement les mythologies anciennes et qu'lelle a fini par y découvrir autre chose qu'i "un tissu de fables incohérentes et grossières, eNothl indignes de retenir un instant l~'attention. Or l qm t'application deà P'imip'. aantique judaïsme avait tracé depuis de longs siècles les linéaments de cette science dans sa théologie, 1et ne peut‑on pas dire que la Kabbale, Lvolgiqui nous apprend à voir sous le nom de toute divinité païenne une étincelle de vérité, eavait déjà donné en substance le résultat des travaux de nos savants modernes?<ref> Quand en 1902 et 1903 Fréderic Delitzsch,"Uaetint à Berlin à la Singakademie,. CIk~a son M en présence de l'empereur et que de talle enl'impératrice d'Allemagne, 1ses deux célèbres conférences sous le titre de Babel und Bibel, eatul ho.dans lesquels il pensait démontrer que la loi et la civilisation hébraïque n'étaient qu'une copie tardive de la civilisation et de la loi assyro‑babyloniennes,il se trouva assurément des critiques de valeur, dents Il dosunallemands et étrangers, ,«,tiq» lu gotels que J.1m M foule de etBarth, mbkbl«Fr.Hommel, ainsi aAlfred Jeremias,D. R. Kittel,, 1, domaine ougi,m qui "brout, M. Knieschke et beaucoup d'f doFFMautres pour prouver la faiblesse des conclusions de Delitzsch., l"Il n'dre "dai esses, tordre nature; ten est pas moins vrai qu'housse "Fermeune foule de gens, 1croyants ou incrédules, saisisavants ou ignorants, Il pMhêt~ poli delloser s'émurent comme s'il s'agissait d'une découverte capable de ruiner les bases de la »uns mérieurreligion ou de jeter du moins l'inquiétude dans les consciences. Mais au contraire ceux qui connaissaient et avaient déjà accepté les doctrines d' sus Mo Pleà 0Elie Benamozegh, n'am mplàméprouvèrent aucune surprise,dnt âeLm son deg~dpréparés qu'diémM, ci lldim~ do Amp ils étaient précisément à eexerve tos actioncertaines objections. 0, conseilles, ffl,,sest os, loue q,,,ho, sono 1Ils découvrirent même dans les conclusions de Delitzsch de nouveaux et puissants arguments pour confirmer leur foi dans l'esprit qui anime toute la tradition hébraïque. N,,,, oevde 1896Voir, pDr S. 763, un, gré,ro,a~û«bi« étd, ligne, Un «c'local My,,: Th, PMII»,Colombo –<i>Nozze CavFranco </i>– Tip. PhIlIl IdtiBelforte,g» et IvLivorno, Jl.dlh Il, Gbi,,I, Philaeiph~, 1888 (Nom des le"")1904.</ref>

faisaient la moindre illusion sur las vives Est‑ce à dire qu'il n'y a pas des erreurs à corriger ? Non, certes; en fractionnant à l'infini l'idée de construction qui an coM promettent 14 solidité 4= yeuv Dieu, le paganisme avait complètement perdu, du Passeur. D se craignait Pm d'y pénétrermoins sous sa forme populaire, il sy mouvait avec sûreté et ai8a"e faisant MM sein la part notion de Perreur l'Unité divine et avec elle la base fondamentale de la eéritéfraternité humaine et du véritable progrès. Pour De même, en rompant avec Israël, les grandes religions issues de lui, ce iVat pu nier Dieu que vde ni" une certains conception ont toutes ou plus ou moins dévié des enseignements de la DivinitéReligion universelle dont il a le dépôt; M npour se réformer, elles doivent donc remonter à leurs origines, car c'ut pu daomtage détruire son Unité est dans le judaïsme que dan di«rsifW les attributs et il a même poussé <ref>Page XVIII</ref>se trouve la hardiassaclé des rénovations de l'avenir. Mais tout infidèles qu'elles apparaissent, jusquelles sont cependant les filles de l'a montrer quelle socrête harmonie la Kabbae peut établir entre lu diverses philosaphiu qui o"poiomt Dieu chacone à sa manière Eglise‑mère et même outre la idées polythéistes et te monothéisme absoluce que l'ignorance, les préjugés, les passions ont séparé doit être réuni un jour.

Yen uniment la doctrime juives prennent ainsi me ampleur ci me force que 41«êgè8e mtikabbaUatiqm est impuiuante % leur communiquerAussi, mais plein de confiance dans les pratiques destinées religieuses elW~mêm" que von est tenté de considérer comme uravAMs, lorsqud'on la juge e Pourvu« de tant contenuIsraël, as jmtifimt Parfaitement au regard de Elie Benamozegh travailla avec ardeur à préparer la saine raisonréconciliation du christianisme et du judaïsme, ma plus simplement comme but suprême qui donna un legs (ressort particulier à son activité et qui pour tous les ancêtriacroyants et les penseurs restera son meilleur titre de gloire. comme an lieu qui rattache Il voyait dans le Présent au Pu8êchristianisme et l'islamisme non pas des religions quelconques, mais Parcs galeuse ont nu valeur intringêquedignes de respect, me importance universellecomme toute aspiration de l'âme humaine vers l'Infini, ontologique même, selon Zl«prmoion mais un acheminement providentiel vers la constitution de notre autourcette religion universelle que les prophètes d'Israël ont annoncée à l'humanité. « Yptro foiSi vives étaient en particulier ses sympathies pour la religion chrétienne, avaieil coutunu de qu'il a été jusqu' à dire h su mfant8e est claireet répéter que si le christianisme consent à se réformer sur l'idéal hébraïque, simpleil sera toujours la vraie religion des peuples gentils. De telles expressions, rationnelle dm le primipu peuvent surprendre chez un rabbin et mys tériffle dans le cuite >. Mais ce qui est myetérieur Wut point absurde. Le mystère ai tant ce qui dépasse llmtmd~t humain dans elles prêteraient même à une fâcheuse confusion si l'état Présent on prenait ce mot de mg et <i>christianisme </i> comme dimpliquant nécessairement l'après B~mgh « le génie religieur dIsraël fonctionne an vue du Perfectionnons«$ de tout le genre humain »adoration, comme il a peur mission spéciale de relier entre aigu kg divers« Parties Jésus ou du fini et lu diffêrent« Pham moins une croyance se rattachant dans une plus ou moins large mesure aux enseignements vrais ou supposés de ce personnage. Mais pour que nul ne songe à se prévaloir de ces déclarations que l'êvolution mi. conseilsamour de la paix inspirait à notre auteur, il suffit de faire observer que le judaïsme doit nécessairement contenir « Un êlémcat aarm. fard au suprarationnel ferme de <i> christianisme </i> était pour lui synonyme de <i>messianisme </i>, a les deux mots ayant exactement le même sens avec cette seule différence que le premier trahit toute l'étude duquel influence hellénique subie par les disciples de Jésus et l'intelligence peut et doit s'appliquerimportance exagérée progressivement attribuée au rôle de ce dernier, taudis tandis que le second nous ramène à la piêtê sy alimente, âme; risquer de lépuiser janmiepure pensée hébraïque.

Cette thêOlOgk êgotêHquePar cette voix argentine, qui ut peur le 8asuat rabbin, la véri. table tradition dogmatique de la religion ieraélite, comme la Talmud 09 ut la traditiO9 Pratique, donne ainsi un am Profond à tous la prêdeptu, A toutes lu priêra liturgiques: e Réduire 168 prucriptions rituelles, a l'état de simples observancu nationales, êerivait‑il à l~atto, dut lu dépouiller des trois quarts de leur valeuri dest abaisser Dieu au rang d'un Liowgue au Vas, Romm~u; d'ut lier aux circonstances extérieures, qui Waal rien de stable, le sort de la religion qui nt éternelle (') >.faisait résonner dans ma mémoire les vers harmonieux du poète Dante Aligilieri

On voit donc que Il se voyait en communion spirituelle non seulement avec tous ses frères israélites de tous les pays, priants à la Eabbak philosophique dElie Bmmweglé lui permettait de porter même heure, mais encore avec auttrance su recherches dans tous lu do. maints et queles croyants répandus sur la surface de la terre qui, en choisissant pour la prière les premières heures du jour, se montrent, grâce a Ozusans le savoir, les disciples fidèles des anciens maîtres d'Israël. <ref> Il est dans la foi 86 révélait chu lui tradition israélite de considérer la prière en commun comme le courage de lplus agréable à Dieu. Aussi quelle émotion et quelle joie notre pieux maître ne devait‑il pas éprouver quand il sentait que sa pensée s'élevait ainsi vers Dieu en union avec toutes les âmes croyantes! Il n'esprit ignorait pas non plus et il répétait souvent à ses disciples que les prières chrétiennes s'élançant résolument tu avant nom Pabsolue certitude inspirent fréquemment des pensées et des sentiments de trouver nos vieux Psaumes, bien mieux, qu'elles ne sont la Véritéplupart du temps qu'une traduction de ces psaumes eux‑mêmes. Aussi nul pu prononcer mm plus Vmtoritê que lui Il voyait ainsi s'accomplir la parole de réconciliation entre des prophètes annonçant la religion conversation des nations au vrai Dieu. Les anciens prophètes et les auteurs inspirés de la mième. « Embrum‑vouo dam me fraternelle étreinteBible devenus les maîtres religieux des peuples modernes, car vous êtes &me quelle consolation pour le grand et l'autre filles du ciel ».vénéré rabbin et quelle gloire pour Israël! </ref>

Mais ai cette position présentait Peut‑être commence‑t'‑on à entrevoir ce qu'Elie Benamozegh entendait par ce nom de grande avantages, elle nétait pu sans offrir aussi de aérieux inconvénients<i> noachisme </i> qui fait l'effet d'une très vieille chose dont on a désappris l'usage. La science Ce n'est ni plus ni moins que le vrai catholicisme dont l'Eglise romaine a donné au monde une si choquante contrefaçon; c'est la religion universelle débarrassée des erreurs des cultes locaux et nationaux et reliée de la façon la phi. looophie constituent en somme te privilège fflun petit sombre plus intime à cette foi d'esprits. Plu rares more sent ceux qui rêw#MBent è lu unir fflune façon ai Israël dont la Bible et la tradition sont unanimes à annoncer le triomphe final; c'est l'organisation religieuse de la famille humaine par la combinaison harmonieuse qVelles peuvent Be pénétrer des deux éléments laïque et sa oivider mu"lmmt. L'illustre rabbinsacerdotal, choc; qui elles slammpagnaidat encore ont chacun leur rôle et leur raison d'me mysticité transcendante mu moina exceptionnelle, je condamnait dose être. Sans que l'accomplissement des préceptes mosaïques propres à Wêtre point compris et même à voir parfois tuglmter la pureté l'Israélite de sa foi. Un sait que son commentaire hébreu aur naissance lui soit aucunement imposé, le Pentateuque Em lammiera fut réprouvé comme hétérodoxe non‑juif se voit conférer par la rabbins palestiniens (2). La dimi­plim intellectuelle l'adoration du Dieu unique et religieuse qWil devait véritable le droit d'être considéré comme appartenant à la Kabbale et A laquelle il soumédiait tout le savoir humain aussi bien que vraie religion, comme participant réellement au culte dont la science iules, cet famille d'ailleurs Aaron, au nom de nature si spéciale quetous, malgré sa vastes comaigaamu, il m pouvait sang" à avoir, an dehors du cercle célébrait autrefois les rites extérieurs et dont le judaïsme actuel reste l'expression légitime et nécessaire. Ainsi s'expliquent les maximes des Docteurs de ms diwiplu, une action étenduela Synagogue: « Quiconque abjure l'idolâtrie est un véritable juif. Quiconque rejette le polythéisme confesse toute la Loi ». Il M été nécessaire pour cela quAinsi ne réalise la parole du prophète à l'adresse des étrangers qui s'au puisant attachent à cette gource l'Eternel pour le servir et en utilisant sa données essentielles, il partînt à communiquer à 84 Pensée nu forme entièrement appropriée à la culture moderne; ilpour l'aimer: « Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples ».

Benamozegh, n'eut pas de plus chère ambition que de grouper autour de la Synagogue, dans une étroite union avec l'Israël religieux, des chrétiens de naissance convertis à cette grande idée qui était l'âme de son âme. Il me souvient d'un après midi d'été – c'était sur la fin de sa vie ; nous avions eu ensemble sur ces graves questions un long entretien. Il parlait lentement, les yeux comme rivés sur quelque but invisible; il m'exposait quelle est, vis‑à‑vis d'Israël, la situation des non‑juifs et comment ils sont appelés à constituer, avec une liberté plus grande au point de vue culturel, la seconde face d'une même religion divine. Soudain ses regards se fixèrent sur moi et il me dit: « Oui, et c'est par vous que je voudrais commencer ».

(1) LotterCes paroles, il me les répéta plus d'une fois dans les lettres qu'il<ref>Page XIX</ref> me fit l'honneur de m'adresser et j'avoue à ma honte que je ne les compris point tout d'abord. Dans la persuasion où j'étais qu'il est de l'essence d'une religion d'exiger une croyance absolue en ses dogmes et une entière soumission à ses pratiques, de s'attribuer le monopole de la vérité et d'anathématiser comme fausses toutes les autres confessions, je ne parvenais pas à concevoir que le judaïsme pût observer une attitude sensiblement différente et, malgré toute l'admiration que déjà je professais pour ses doctrines, je ne le voyais pas encore sous son véritable jour; je continuais à le rapetisser en le jugeant avec une mentalité chrétienne ou catholique, c'est‑à‑dire comme une Eglise aux cadres bien définis en dehors desquels il ne saurait exister, pour l'âme parvenue ou degré de foi où je me trouvais, ni paix intérieure, S. Dni activité féconde. LiomIl fallut,pour que je saisisse mieux le plan divin, 1890tel que me l'expliquait le maître vénéré, ybien des réflexions et bien des études encore. 78Il fallut surtout que j'entreprisse la révision de son manuscrit « Israël et Humanité », travail auquel m'appela la confiance de son fils, M.Emmanuel Benamozegh, de qui je tiens les détails intimes insérés dans la présente préface et qui, avec une piété toute filiale et une persévérance qu'aucune difficulté n'a pu rebuter, s'est employé depuis quatre ans à mener à bonne fin la publication de cet ouvrage <ref> Voici la liste des ouvrages d'Elie Benamozegh, telle qu'il l'a donnée lui‑même dans sa <i>Bibliothèque de l'Hébraïsme </i> (Belforte, 1897) recueil périodique qui devait publier ses différentes œuvres inédites: <br>

le) Foir ZMI Gjl«d 4, Mi,, s<i>Spinoza et la Kabbale </i>– brochure détachée de l'sur, "Obool, de u, EsUnivers Israélite.<br>

granda rabbin, se Jd~ak. qat , pars dam le Journal L,bano, eà la ta<i>La tradition Mosaïque </i>– dans l'Univers Israélite.<br>

de pludesr<i>Morale juive et Morale chrétienne</i> –édit. Kauffman, de FakguParis 1867 – ouvrage couronné par l'Alliance Israélite. ~ ffl, oui la préface<br>

es f,«,çM, d« Ure ~ a, More <i>Le crime de la guerre dénoncé à l'humanité</i> – ouvrage qui a ZIkroobtenu médaille et mention honorable dans le concours de la ligue de la Paix, Jrsur le rapport de Jules Simon,,,Wid'Ed. Laboulaye et de M. le sénateur Fréderic Passy. <br> à, rabbin Eue Haa«o

1874<i>Introduction à Israël et l'Humanité</i>.<br>

eût fallu traduire M langage intelligible pour lu lectines du xx‑ siècle ce qu'il était acomtuméi <i>Lettere a arprimer dans le style talmudique et zoS. hariatiqueD.Luzzatto,</i> Livorno, 1890. <br>

Dans l'enseignement et dans la conversation toujours attrayante et instructive, ses élèves ne se Jouaient dIadmirvr la clarté am laquelle il savait traduire et présenter la plu obscures conciptions Rivista Bolognese années 1868‑70 de la Kab­bale dans le langage précis du écoles philosophique# de la Grèce et de lAllemagne, en roussissant à; iminum‑ sortent la conviction que la Kabbale ‑ à part sa hauts «tiquitê et son authenticité hâbrdiq« quliZ admettait désormais entièrement ‑ soit tout au moinsM. Panzacchi, un grand système philosophique qui mérite toute la considération des savants.divers articles: <br>

Si telle avait été tm&jo~g na voie, qui sait si, avec sa prodigieuse érudition et l'ardeur de son zèle, il Weût pas été capable <i>Fréderic II de révolu­tionner le mo** religieu; Sicile </i> et illexercer ou tout vas Mr lejudaïsme nu infiaence plan décisive peut‑être que Maimonide lui‑mêmetles études hébraïques. <br>

Mais la moyens eil employait quelquefois ne le prédisposaient point à ce rêle~ malgré Faisanes remarquable me laquelle il élexprimait dans la langues modernes. Il n'cet pas juqulâ la phP«Mogie même dont il se ur. vait qui ne fût un obstacle a la diffusion des idées qu'il voulait défendre<i>Plotin et Samuel </i>(du Talmud).<br>

Je risque assurément de surprendre <i>De la majourepartie de mes lecteurs sa disent par umple qu'ilfut un apdtre du noaobisme; enfait, période mitoyenne entre la plu­part d'entre car ne soupÇonneront pu au premier abord ce qu'il matait sous ce nom‑la et pourtant l'idée qui s'y vache ai d'nus importance considérable Bible et elle c«Èit*c~ à mon avis, la Véritable originalité de l'oeuvre religieuse de a puissant passurles Rabbins.</i> <br>

On ignore trop en général qul‑Elie Bm~zeglè an fut Pu seule­ment un savant kabbali8te, mais qu'il s'était formé surtout, grâce à se& connaissances philosophiques et religieuses aussi bien que scientifiques et grâce aussi, ou un saurait le content", à cette théosophie Adbraïqw qui éveille tant <i>Dans la Rivista </i>Bolognese de préventions, un système très compliqué, trêt profond et cependant parfaitement coordonné, qui lui permettait d'expliquer admirablement le judaïsme dans toutes ses parties, même lu plus obscures et lu plus déwnefftanlea d'ordinaire pour su apologistesM. Il étaitfort éloigné d'ailleurs de présenter ce système comme le produit de se con­Gubernatis: <br>

P"FACE <i>Le Fonti del diritto ebraico e il testamento Samama – 1 XVITvol. Livourne, Zecchini, 1882</i><br>

oeptions persomp&eU"; ce nétait pas autre chose pour lui que l<i>Contro replica</i> sull'édecoargomento stesso Vigo, 1883. <br>

et traditionnels<i>La verita sulla querele Tubiana 1861. Le judaïsme West plu une religion particulière dont</i><br>

il s'agit de dêfen&La verita sulle due tipografie Tubiana e la position vis‑à‑vis du cultes concurrents anBenamozegh. <br>

déjnontrfflt les erreurs de Ou derniers<i>Le Pentateuque ou </i> Em Lammicra – texte et notes en hébreu, 5 vol. C'ut la Religion %taille; toutes<br>

les autres<i>Emat mafghia – </i>Réponse à l'ouvrage antikabbalistique de Leon de Modene, en hébreu, moulus autant de inanifdatati«8 8pécialu répondant a"1855. <br>

besoins <i>Taam lechad </i>– Réfutation des Dialogues sur la Kabbale du diffirentew racesProf. Luzzatto, se groupent autour d'Otto dans su relationen hébreu. <br>

plue ou moins êtroitel mien quellew s<i>Jaané beasch </i> – sur la crémation, en hébreu, réimprimé par le fils de l'écartent au se rapprochent da­auteur, Livourne 1906. <br>

vantage dm vêritéç fondanlantales dent elle a Introduction générale à tous les monuments de la garde et toute l'humanitéTradition, en hébreu, publié en partie dans le Lebanon<br>

qWeUe impliqueNe sont pas compris dans cette liste divers écrits de moindre importance, par la nature mêm dm choses, du diversités noeuparmi lesquels l'Eloge de Victor Emmanuel II,que M. Emm. Benamozegh compte réunir en un volume.</ref> Je dois maintenant au lecteur quelques explications à ce sujet.<ref>Page XXII</ref>

brosses Le livre qui voit aujourd'hui le jour a occupé Elie Benamozegh pendant de nombreuses années. Il y a condensé toute sa pensée religieuse, tout ce vaste système dont je viens d'essayer de dégager les idées principales et néceseairud'esquisser les grandes lignes. On comprend donc l'intérêt qui s'attachait à cette publication.

Tente cette construction idéale Il s'explique par la notion des devec lois ou plutôt du double a8pect en fallait de la Loi unique et êtemelle qui cet beaucoup cependant que le manuscrit fût en état d'être livré à la fois 8««dotate et laïque, selon l'impression. Tel qu'elle sil existait à la mort de l'adresse eiloialment à18raëZ ou illustre rabbin, il ressemblait plutôt à un volumineux canevas dont l'humanité tout entièreauteur se réservait de faire ultérieurement la rédaction définitive. La fonne Il ne comprenait<ref>Page XXIII</ref> pas moins de dix‑neuf cents grandes pages d'une écriture compacte, sans alinéa, coupure, ni division d'aucune sorte, les feuillets étant écrits au <i>recto</i> et au <i>verso, </i> ce qui indique bien qu'eile revêt dam le cuite juif propreofflt dit se justifie par il n'entrait nullement dans la nidation particulière dpensée de l'Israël dans auteur de le mondedonner au public sous cette forme. L'aspect de ce manuscrit faisait tout naturellement songer à quelque traité du Talmud, les matières y étant emmêlées, les digressions nombreuses, les répétitions, abois elle nest nullement obligatoire pour tom les hoil&medétours fréquents. En outre, ce travail qui demeurent libres au contraire paraissait ainsi préparé en vue d'exprimer diversement leurs sentinients religi~ selon lu besoins variée un enseignement oral, demeurait inachevé. Après avoir étudié l'universalisme israélite dans le domaine spéculatif, c'est à dire l'idée que le judaïsme s'est faite de Dieu et des êpoqueg dieux , de l'homme et du rouede l'humanité, et dans le domaine pratique, pourvu quils obéissent à autrement dit dans la conception juive de la Loi inorale , de la Révélation, du mosaïsme et rationnelle qui santé leur ut prescrite. De làde la religion universelle, a respect Elie Benamozegh se proposait de rechercher dans une troisième partie les traces de cet universalisme dans l'idée que lejuiWisn&e a tftjour8 profugâ peur lu autres cuit& le judaïsme s'est faite de lui‑même et &tic qermation répétée de ses Docteurs que pour être juste rapports avec le reste du genre humain, et de montrer comment dans sa vie intellectuelle, morale et agréable civile, il a Di"pris conscience de son caractère universel, pour appartenir % la véritable re­ligioncomment enfin ce caractère s'est manifesté dans les croyances relatives à sa vocation, dans son histoire, dans l'accomplissement de sa mission et dans sa conception de l'état futur et définitif de l'humanité qu'il n'cet amunentent bevoix prépare et qui est le messianisme ou royaume de pratiquer les rites israélitesDieu.

On voit ainsi coambien fausse et Malheureusement cette opinion de certains critiques que le ~no»tiais?ne séeibitiqne engendrait forcéintent dernière partie qui s'annonçait comme la plus importante n'a pas été rédigée par l'intoléranceauteur; les notes informes qu'il avait commencé à recueillir n'ont pas permis de la reconstituer. Si Sans doute tous les éléments qui devaient y figurer se trouvent déjà disséminés dans le reste de l'on comme a aller au fond du chosesouvrage, cela ne paraît guère muet ijbêîeie peur Illsimmais il eût été intéressant de les voir réunis, mais condensés en ce un corps de doctrine qui concerne le judaïse" rien %'est plue for­inellenient dêje~nti par les faiteaurait donné de la sorte à cette magistrale étude son complet achèvement. L'attitude Malgré cette lacune considérable, on devait à la mémoire d'Israël est mêsse beaucoup pins qu'une Mmple toléranceElie Benamozegh, console m ce, peut houremment trouver J'autres exaciples i~mpo#êo par la force du circonstances plutôt que par de ne point laisser perdre le convictions elks‑mê~; c'eat la mise Onfruit de tant de travaux, pratique de cette idée que le judaislue ut le foyertant de recherches, le oentro et de faire paraître, même sous ces proportions réduites, cette œuvre si impatiemment attendue par ses disciples et dont il avait lui‑même si vivement désiré la religion universelle et que lespublication.

Dans ces conditions, je ne vis pas d'autre parti à prendre que d'employer une méthode de révision incontestablement plus difficile, mais qui au fond combinait les deux autres de la seule manière acceptable. Il s'agissait de corriger le style de l'ouvrage et de rédiger celui‑ci aussi complètement que possible en suivant exactement l'ordre du manuscrit primitif et en faisant ce que vraisemblablement l'auteur eût fait lui‑même, s'il lui avait été donné de mettre la dernière main à l' œuvre commencée. Les intercalations, les digressions devaient être les unes supprimées, les autres ramenées à leur place naturelle. Certains passages, qui semblaient destinés à figurer plus tard comme notes additionnelles, ne pouvaient qu'être retranchés complètement comme allongeant d'une façon inutile le travail. Je ne me suis cru toutefois autorisé à faire des coupures que lorsqu'elles m'ont paru absolument nécessaires pour la bonne marche de l'exposition.

soutres oultu ta trouvent rattmhu ù lui et par conséquent lêgitit?m dans la maure où lis sont fi*le# à sa principes. L'étude du religions comp«êee andotraît aujourd'hui comme Je me nouvelle branche suis efforcé de rendre la gélules; lecture de West qu'au XIXo siècle ces pages aussi facile que le comportait la nature des sujets traités, en leur communiquant, dans la critique eut mise mesure du possible, cette forme française que l'auteur souhaitait tant leur pouvoir donner et en pratiquant de nombreuses divisions et subdivisions propres à fouiller am impartialité guider et discernement ma mytkologia anciennes à reposer l'esprit dans cette laborieuse étude. Comme les titres des chapitres et qudes paragraphes ont été ainsi<ref>Page XXIV</ref> ajoutés dans un but d'elle a fui par y découvrir autre chose qu'un tissu ordre et de fables incohérentes dl grossièresclarté, indigna il ne faut pas trop s'étonner si le contenu de reténir ces différentes parties ne correspond pas toujours rigoureusement d'un instants Ilattentiondbout à l'autre aux brèves indications données. Or lLorsqu'il m'antique judaïme avait tracé depuis a paru tout à fait indispensable, sous peine de longs siècles compromettre gravement la forme et avec elle la liodiamente à celle science dans sa théologievaleur même de l'ouvrage, de compléter ce qui demeurait inachevé et asde relier entre eux des passages qui autrement eussent fait l'effet de morceaux détachés, pout‑on comme l'auteur n'eût certainement pas dire que manqué de le faire en reprenant la Kabbalerédaction de son manuscrit, je me suis appliqué à répondre à cette nécessité littéraire au moyen de phrases courtes résumant exactement les développements qui précèdent ou introduisant ceux qui mu apprend & voir soue le nom devaient suivre. Mais dans tous ces détails, comme dans l'ensemble de l'œuvre j'ai toujours reproduit avec une fidélité scrupuleuse la pensée de toute divinité païenne nu êtiu­elle l'original. Ma préoccupation d'entière exactitude a été telle que j'ai laissé subsister bien des choses qu'il eût été préférable peut être d'abréger ou de véritésupprimer, avait déjàmais qui, donné du substance le résultat du trava" en raison de noâla place qui leur avait été donnée par l'auteur, amuse modernes 1 (ne m')ont pas semblé devoir être éliminées entièrement.

E8t~ à dire quit nJ'y a pas du erreurs à corriger ? Nonai maintenu la division en trois parties principales qui était dans le plan primitif, mais celles‑ci, vertu; en fractionnant a Viaffiii vu l'idée de Dieuétat incomplet du manuscrit, reproduisent seulement la matière des deux premières dont le paganionne savant rabbin avait wmpIè~ tendent perdu, du moins tous sa Idorme Populaire, terminé la muon es Il Unité divine compilation et avec elle la bue fondamentale do qui se trouve actuellement ré‑partie sous ces trois titres généraux: Dieu. – L'Homme. – La Loi. Enfin, pour remplacer dans une certaine mesure la fraternitê huzmim et du véritable progrès. De mêmetroisième partie, en rompant avec Isoraëlqui faisait malheureusement défaut, lu grandu religions dames de lui ont toutu plus ou et donner tout au moins dévié du enseignements de la Reililion mivermite dont une forme achevée, j'ai ajouté une conclusion pour laquelle il m'a le dépôt; peur se réformerfallu utiliser, elle# doivent dose remonter a leurs originessoit les notes informes dont je parlais plus haut, car soit les cinq conférences d'ai Elie Benamozegh sur la Pentecôte qui figurent dans la collection de ses œuvres imprimées, soit enfin les lettres personnelles qu'il me fit le judaisine grand honneur de m'adresser, en sorte queces dernières pages rendent non moins fidèlement que le reste du volume la pensée de l'auteur.

La somme de travail que l'ouvrage actuel représente serait peut‑être jugée considérable, si l'on pouvait s'en faire une juste idée; cependant <ref>Page XXIV</ref> elle est à mes yeux peu de chose en comparaison de celle que le sujet lui‑même me paraît mériter. Je n'ai pas eu d'autre prétention que de rendre possible la publication et la lecture du précieux manuscrit d'Elie Benamozegh que l'on ne pouvait songer à imprimer dans l'état où il se trouvait à la mort de ce dernier. Je ne me flatte certainement pas d'avoir fait disparaître toutes les obscurités. Indépendamment de celles qui peut‑être sont à mes scrupules de rédacteur ou a mon insuffisance personnelle, il en est d'autres qui tiennent aux causes que j'ai indiquées en parlant du caractère et des méthodes de l'auteur. Le rappel constant aux principes kabbalistiques déroutera sans doute certains lecteurs peu préparés et en offusquer d'autres qui sont portés à juger ces idées d'une manière défavorable. Il vaut toutefois la peine de faire taire les impatiences et les préjugés, quand il s'agit d'un sujet qui intéresse au plus haut degré tous les hommes religieux, tous les penseurs, d'un problème auquel un savant de la valeur d'Elie Benamozegh s'est appliqué à donner une solution singulièrement belle et profonde .<ref> Pour répondre aux exigences actuelles de la science qui n'affirme rien qu'elle ne puisse exactement prouver d'après les monuments littéraires, historiques et artistiques de l'époque ou du peuple qu'il s'agit d'étudier, notre grande préoccupation, avant de publier cet ouvrage, était d'y ajouter toutes les citations nécessaires, notamment celles des sources hébraïques où notre auteur a puisé la plupart de ses arguments les plus importants. Il avait songé lui‑même à compléter ainsi son œuvre, car il possédait si parfaitement les matières dont il parlait qu'il n'avait nul besoin d'avoir habituellement sous les yeux les textes originaux auxquels il s'en référait. Certain de ne rien citer du Talmud, de la Kabbale et des autres écrits rabbiniques qui ne fut rigoureusement exact, il n'a donc pas toujours indiqué dans son manuscrit la provenance de ses citations. Nous aurions désiré suppléer entièrement à cette lacune, mais la difficulté et la longueur des recherches dans un domaine si vaste, la nécessité pressante de ne pas retarder plus longtemps la publication de l'ouvrage annoncé et attendu depuis tant d'années, le désir de voir enfin se réaliser le vœu le plus cher de notre maître, tout cela nous a contraints à renoncer au travail de documentation que nous aurions voulu entreprendre. Mais de même que le grand docteur de la Mischna, R. Eliezer, n'affirmait rien qu'il n'eut entendu de la bouche de ses maîtres, de même le lecteur peut être assuré qu'Elie Benamozegh n'avançait rien non plus qu'il ne fut en état de prouver par les grands monuments de notre tradition religieuse et pas les diverses productions philosophiques et littéraires des peuples anciens et modernes. Pour les lecteurs qui ont un besoin inné de croire et de raisonner, d'être des hommes de lumière et de progrès, sans cesser pour cela d'être des juifs religieux "Israël et l'Humanité" constitue déjà un document de premier ordre. Cette œuvre établit clairement en effet ce que pensait, sur ces graves sujets, un de nos plus illustres savants, élevé aux pieds des maîtres de la précédente génération, qui, dans son amour pour la Thora, est parvenu à s'assimiler toute la philosophie des siècles passés et toute la culture moderne et qui, pour tout dire, sut garder la foi des anciens âges tout en raisonnant selon les nécessités de la science actuelle </ref>.

(1) lésant eu 1902 A tous ceux qui ne se contenteront pas d'examiner superficiellement ce livre, mais qui consentiront à lui consacrer une étude attentive, j'ose promettre un dédommagement pour leur fatigue. Une grande idée se dégagera de cette masse de matériaux, de ces discussions et 1903 ffldé~ Dolfto,de<ref>Page XXV</ref> ces textes; après les hésitations,h uni les tâtonnements d Berlin à la Singkadmis'une route longue et difficile, osune lumière brillera.

primeJe dois exprimer ici ma reconnaissance à M. le grand rabbin Samuel Colombo de Livourne, disciple de l'illustre Benamozegh et héritier de.Pl"or«, t sa science et de Il Mopdronriesa piété dans le ministère sacré, dlequel a bien voulu relire mon travail et m'Allemagne, ,, dons élib", amférocs,aider plusieurs fois de ses conseils.

,oui Io âtre Bbl ,Soient remerciés également au nom des amis et admirateurs d Biba, dau gon«,Eid, Il pmmft démotrir go''Elie Benamozegh et en particulier au nom de son fils M. Emmanuel Benamozegh, la loi ci latous ceux qui ont contribué aux frais de publication du présent ouvrage:

M. le Baron Edmond de Rothschild,Millionsde Paris; M. Raffaello Ottolenghi, hébraïsesd'Acqui; M. Raffaello Rosselli, Vitient qde Livourne; M. Salvatore Disegni de Livourne; M. M. Angiolo et Ugo Levi, de Venise; M. Giuseppe Archivolti,'~ ûotude Livourne; M. Cesare Tedesco, tade Livourne; M. Emmanuel Pardo Roques,dide Pise; M. Eugène Mirtil,o de 9Paris; La communauté israélite de Livourne et celles de Gènes, ilik«Um a de la laVercelli et de Venise.<ref>Page XXVI</ref>

ëWootgoreOn trouvera bien inusité assurément le fait de donner une introduction à une préface, MIet pourtant il était écrit au livre des destinées qu'il en serait cette fois ainsi, dos J. B«rU4 Fr. Emmi, Alf"d Jéraoducelui qui devait rédiger entièrement ces pages préliminaires ayant été appelé, D. B. Ejusjavant de pouvoir achever le travail qu'il projetait, Mà recevoir le baiser suprême de son Créateur. Xjaus,

Parmi tous les hommes éminents, qui au siècle dernier, ont joué un rôle important dans le domaine religieux, il en est un dont l't bexemple me paraît particulièrement instructif,non seulement parce qu'il fut vraiment grand par la noblesse du caractère, par le rayonnement d'une âme éprise du plus pur idéal et par le don d'une incomparable éloquence mise au service de la plus sainte des causes,mp Pmmais parce qu'aucun autre penseur peut‑être, prouor 1au cours d'une longue évolution spirituelle, f«OUne s'est rapproché davantage des immortels principes qui sont l'essence même de la foi d'Israël. Cette individualité religieuse qui peut sembler à certains égards indécise,flottante, a admirablement représenté au contraire les combats et les aspirations de l'élite actuelle de l'humanité. En elle s'est incarnée l'âme de toute une époque; toute me génération de chrétiens vit, palpite là avec ses incertitudes et ses doutes et se débat entre les définitions d' une dogmatique désormais inacceptable et les besoins nouveaux de la conscience religieuse. J'ai nommé M. Hyacinthe Loyson, qui, malgré les multiples changements dont il a donné pendant un demi siècle le spectacle, est néanmoins toujours demeuré si bien le même qu'il est resté pour tous, et jusqu'Onami"à la fin, de Ille père Hyacinthe.

sTrois phases principales partagent l'on ai paexistence de ce grand chrétien qui fut vraiment, lui aussi, un homme de Dieu dans toute la force du terme. Durant la première, il dépensa, comme prêtre et comme moine, son activité au service de l'Eglise romaine, qui était celle de sa naissance, mine roi et il n'a cessé de répéter qu'il devait à ces vingt années de sacerdoce quelques‑unes de ses joies les plus pures et les plus profondes. Puis, quand il vit que la religion qu'oeu joliil voulait servir était compromise par des préoccupations d'ambition temporelle et par une autorité despotique, n'ayant en réalité rien de suscommun avec la foi, "donquand il sentit<ref>Page XXVII</ref> que ses tendances libérales devaient être fatalement étouffées par le système de compression intellectuelle et morale que Rome déjà renforçait de plus en plus et que, ou ~selon ses propres paroles,4 0« la cause de l'anarchie sociale, morale et religieuse,qui mine les races latines en général, est, dans la manière dont le catholicisme est depuis longtemps compris et pratiqué », il chercha à donner à celui‑ci une forme plus souple, plus acceptable et plus conforme ‑ il le croyait du moins alors ‑ à l'idéal évangélique; ce fut l'époque des tentatives de réforme à Genève et à Paris et la période la plus agitée de sa vie.

SEnfin, il comprit peu à peu que cette réforme sur les bases conciliaires était incomplète, qu'il y a à corriger d'autres erreurs non moins graves que celle de l'infaillibilité pontificale et qu'ainsi le malaise dont souffre la chrétienté ne date pas de la proclamation de ce dogme, accident tout à fait normal, ce me semble, dans l'd‑‑r«t comw Wil histoire du christianisme, puisqu'il est l'application logique d'osun principe poussé à ses dernières conséquences. Les barrières dogmatiques tombant peu à peu à ses yeux, d6fflson horizon religieux s'élargit. De toutes les incarnations imaginées par les hommes pour rapprocher d'eux l'infini,~il sépara résolument, ayablet sans jamais revenir en arrière, do reinsle Dieu vivant et éternel qui est « en toutes les belles choses et toutes les belles âmes, Io» baeoparce qu'Il est Celui qui est ». Sa notion de la vraie religion se modifia entièrement; il entrevit alors la véritable Eglise catholique, invisible encore, mais très réelle cependant, qui, fidèle à sa définition même, ne connaît aucune frontière ecclésiastique. Et sa foi au Dieu unique aboutissant, comme on l'a fort bien dit, à un impérieux besoin de fraternité religieuse, on put le voir prier en Orient dans les mosquées musulmanes, communier dans l'église copte du Caire, prêcher dans les temples protestants, fréquenter la Synagogue avec une grande édification et entretenir les relations les plus affectueuses avec des représentants de toutes les confessions, aussi bien qu'avec des prêtres de l'Eglise romaine qui lui sont demeurés fidèles jusqu'à la fin.

Le Père Hyacinthe, dans ces différentes périodes de M religion on sa vie, n'a créé aucune autre œuvre qui représente aujourd'hui sa pensée. Il apparaît ainsi<ref>Page XXVII</ref> à quelques‑uns comme un homme qui n'a trouvé nulle part la place qui lui convenait. Mais dans l'état présent du monde religieux, il n'en pouvait être autrement. En localisant son action, il eût diminué la portée de JOW du "M lei%son exemple; toute Eglise ayant nécessairement un côté étroit,iûdparticulier, son âme de prophète n'eût pu y respirer complètement à l'aise. Il était appelé à servir l'idée même d'une Eglise universelle et non point une secte déterminée. L'homme voué au culte d'un tel idéal se trouve par le fait même condamné à un certain isolement et en ce sens on peut soutenir avec raison que la largeur d'esprit n'est pas immédiatement créatrice. Mais s'il n'a rien fondé, il afait quelque chose de plus utile encore., Mo ~i~, jdaM Il a prouvé l'insuffisance et l'impossibilité de la réforme tenté au contrairedébut de sa rupture avec Rome; il a surtout montré dans quel sens doit se transformer le christianisme pour devenir enfin le messianisme dont les disciples de Jésus avaient la prétention d'inaugurer le règne. A ce point de vue là sa vie est l'illustration singulièrement éloquente de la doctrine qu'Elie Benamozegh a constamment prêchée en apôtre convaincu.

Si jamais deux croyants semblent avoir été destinés à se rencontrer,îlo del o»»ùta"tc'est bien assurément le Père Hyacinthe et l'illustre rabbin livournais. Celui‑ci en effet ne s'est‑il pas efforcé dans ses longs et persévérants travaux,t avaimt déja ao.1pté Mde dégager des mouvements bibliques et traditionnels la formule du vrai catholicisme dont celui‑là, de son côté, a poursuivi sans relâche, durant toute son existence, une réalisation de plus en plus conforme au plan divin qui se révélait àlui? Ils ne se sont pourtant jamais vus ici‑bas, d"Mime dmais ils n'en ont pas moins communié l'Blie Boufflowegh, sun et l'doresautre dans la foi à un même idéal.

virent aumue m~prisep préparée q0b statut préoigé~t L'ancien orateur de Notre‑Dame, admirateur du prophète et héritier de leur souffle puissant, devait être logiquement amené à considérer comme, parfaitement normale, et même évangélique en un sens, cette évolution religieuse dont le savant fils d'Israël avait tracé les lignes. Tout le poussait dans cette voie; sa passion de l'unité divine, fondement de l'unité humaine, y trouvait la meilleure réponse à ses aspirations. Ou a prétendu que sa croyance au Dieu unique, vivant et personnel et à l'âme immortelle appelée à se perfectionner dans les<ref>Page XXVIII</ref> mystérieuses dispensations de l'au‑delà, croyance qui résume toute sa théologie, ne représente que le déisme de Jules Simon et de Victor Cousin sans aucune originalité. C'était bien mal le connaître. Une foi qui vivifie et sanctifie toutes les pensées et tous les actes d'un homme et que proclame chaque battement de son cœur, est tout autre chose qu'une conception théorique, si belle et si respectable soit‑elle. Un Dieu auquel l'âme, consent les sacrifices que le Père Hyacinthe n'a corMinos objectiolpas hésité à accomplir et qui, avec le sentiment de son unité, de sa sainteté et de son amour, inspire d'une manière si profonde le désir d'une réconciliation universelle, n'est pas simplement le Dieu de la philosophie. En réalité, la religion du grand orateur était celle que prêchait Elie Benamozegh, celle qui fait des livres sacrés d'Israël un monument absolument à part dans la littérature de tous les peuples, imreligion dont il aimait à rechercher encore un épanouissement dans les Evangiles.

dé~Sa piété personnelle était du reste essentiellement juive; la lecture de la Bible et en particulier des Psaumes, en formait l'élément quotidien et je tiens de lui‑même que jadis ses supérieurs ecclésiastiques lui reprochaient avec surprise « de citer plus fréquemment dans ses sermons l'Ancien Testament que le Nouveau ». Cette affinité de sa grands âme avec la foi d'Israël s'affirmait déjà en 1878 dans une déclaration tombée de sa bouche, publiée à l'époque par les journaux et de laquelle il résulte qu'à ce moment là déjà, il ne restait à ses yeux d'autre abri religieux pour l'humanité, après l'abandon du christianisme de la Trinité et de l'Incarnation, que le judaïsme, non pas tout entier sans doute, mais du moins la religion universelle qu'il renferme <ref> Ce sont là les propres paroles de Benamozegh comme préambule à la citation qu'il a faite de ce passage </ref>. « Si je voulais être théiste dans un sens positif et vivant, je ne le serais pas avec les philosophes spiritualistes, encore moins avec les déistes chrétiens; je le serais avec les juifs et les musulmans, deux religions sorties, non pas du cerveau abstrait d'un penseur, mais des flancs robustes du patriarche sémite, l'une avec Israël,il'autre avec Ismaël,elt ouplutôt, parce que la première et au‑dessus<ref>Page XXIX</ref> de la seconde, Comme la femme libre est au‑dessus de l'esclave, j'irais m'asseoir à l'ombre de la Synagogue, dans Il français de Dnation,Iikftk ajuif de religion, je m'attacherais au théisme de la révélation et dlwomo wdodu miracle, j'adorerais avec Israël ce Dieu de Moïse plus grand que le Dieu de Platon, qui s'est nommé lui‑même: <i> « Je sais celui qui est ».</i> (Revue Politique 6 Juillet, 1878, pag.12)

mou Je les avais trouvées, ces lignes significatives, reproduites en note par Elie Benamozegh dans une brochure publiée par lui comme introduction au présent ouvrage. Après la mort du savant rabbin livournais survenue en février 1900, je mis sous les yeux de M Hyacinthe Loyson que je connaissais déjà, mais d'une façon beaucoup moins intime, la citation dont il s'agit et plus tard l'étude que je publiai moi même sur la solution de la crise chrétienne d'après les conceptions du maître qui avait eu une influence si décisive sur mon évolution religieuse <ref> Elie Benamozegh et la solution de la crise chrétienne, par Loetmol – Univers Israélite, Août 1902. </ref>. Le Père Hyacinthe en fut extrêmement frappé. Au retour d'un voyage à Rome, il s'arrêta tout spécialement à Livourne pour usinmor lminterroger le fils et les disciples du grand penseur religieux qui venait de lui être révélé. Rapproché ainsi de moi par les circonstances, foi sasil ne cessa pas de témoigner une affection croissante et un intérêt toujours plus grand à celui qui n'était rien, Paprit mais qui sotim MeM 1représentait à ses yeux, une idée importante: la réforme du christianisme par le retour aux principes du judaïsme. Vaguement entrevue par lui jusqu'alors, tradition "~ïqdcette nécessité ne tarda pas à s'imposer à son esprit.

Voir, DAussi me demandait‑il avec une sollicitude constante de le tenir au courant du travail entrepris en vue de la publication du présent ouvrage que l'auteur appelait son suprême effort.Lorsque l'offre lui en fut faite, 2. Coimb, ‑ X,,,o Ca,~Ftan,, ‑ Dy. B11forM~ Lieil accepta avec empressement d'en composer la préface et,mdans sa pensée,ce n'était point là une simple marque de sympathie pour ceux qui avaient sollicité cette faveur; en associant son nom à celui d'Elie Benamozegh, 1904il entendait marquer que l'idéal proposé par ce dernier avait rencontré l'assentiment de son âme.<ref>Page XXX</ref>

Hélas! la mort se trouve lui laissa pas le temps de mettre la clé du rénersations dernière main au travail commencé. Les pages, en forme de canevas, que l'avenir. Mais tout infidek8 on va lire, ne purent recevoir les développements qu'il comptait leur donner; elles apparaissentrestèrent jusqu'au dernier moment sur sa table de travail, à portée de sa main, ellea sont cependant et les j4llet lettres qu'il m'écrivait encore peu de jours avant son départ de lEgli~mè" ce monde <ref> M. Hyacinthe Loyson est mort le 9 février 1912 et sa dernière missive à ce sujet est du 25 Janvier. </ref> attestent qu'elles occupaient constamment sa pensée. Au cours de l'un de nos derniers entretiens à ce que Iligvoramesujet, qui avaient lieu dans sa tranquille chambre de la priYugê8maison familiale, rue du Bac, si paisible avec sa vue des grands arbres du jardin des Missions, si bien préservée des bruits du grand Paris grondant alentour, qu'on eût dit encore une cellule monacale, il me dit comme mû par un secret pressentiment: « Si je viens à mourir, publiez cela. Ces lignes résument bien nos causeries et reproduisent fidèlement les paswiong mi ge«ê doit dire réuni nu jouridées que je voulais exposer ». Ce furent ses propres paroles.

Aussi, plein En remplissant aujourd'hui les intentions de conittance dans Ma destinées religieuses 411êtraëlmon vénéré ami, ‑Elle B~uegh travailla avec ardeur à préparer la réconciliation du chriau Hantasse et du judaiome, but suprême qui donna as reaeortpartioulier à am activité et qui pour tom la croyants et la.Pfflmro restera am meilleur titre j'ai conscience d'accomplir quelque chose de gloire. Il voyait dans le chrietianiesse et Pis1èmi~ non pu du religiong quelconques, dignes de respect, comme tante aqi. ration de lplus qu'âme humaine vers IlInfini, mais un acheminement proviacte de piété filiale. doutiez vert la constitution de sotte roligim universelle que lu propulse dQu'Israël ont annoncée % l'hum»iM. Si vive# étaient on veuille bien en partieulier sa sympathies pour la religion chrêUeme, effet se représenter les sentiments qu'aurait éprouvés Elie Benamozegh s'il a été jugula dire avait pu prévoir dans quelles conditions son grand ouvrage serait publié et répéter comment la Préface en allait être rédigée. Ce concours que ai le christianisme consent des chrétiens de naissance devaient apporter à se rêf~ sur Ilidéal hébraïqueson œuvre, il sera tovéours la vraie religion du peuples gentils. De telles expressionsréalisant ainsi son plus ardent désir, peuvent surprendre choc av, rabbin et alla préteradont même à am fâcheuse con/mion ai lImprimait va me n'eût‑il pas comblé de joie son âme? N'eût‑il pas vu là le « commencement » de christianisme comme impdi. quiant nécimairement lcette grande chose qu'adoration, il appelait de Jêm m du mains nue croyance se rattachent dans une plus ou moins large momme uns, enseignements vrais m supposés do ce personnage. Mais pour que uni tous ses vœux? Lui qui ne »nge demandait à se prévaloir ses efforts en faveur des idées qui lui étaient chères d'autre récompense que le triomphe de cesidées elles‑ mêmes, déclarations que lil n'amour de la paix impirait à notre auteureût jamais espéré, il suffit de faire observer que même<ref>Page XXXI</ref> aux heures du labeur le ferme de christianisme était peur lui synonyme de messianismeplus enthousiaste, les dames mie ayant nut~t le même am avec mats mmie différomm un meilleur dédommagement à ses peines que le premier trahit toute Ilin, jIume hdU*iqu subie résultat obtenu par les discipleg de Jém et Ilimportame ora> gérée progressivement attribuée son ouvrage avant d'avoir été livré au rôle de ce dernier, taudis que le second nom ramène % la jours pensée hébratiquepublic.

Dam ‑Elie Benamozegh, Hyacinthe Loyson! Le Dieu de vérité qu'ils ont aimé ici‑bas et pour la derniers jours de sa vie gloire duquel ils ont vécu, les a accueillis l'un et l'illustre rabbin vivait retiré autre dans ses demeures éternelles, et devant le monde qui pense, qui cherche, qui soupire après une maisonnette solitaire entourée de verdurerénovation religieuse, voici que leurs deux noms se trouvent associés désormais. Pour moi, dans je considère le fait d'avoir pu être un trait d'union entre eux comme un quartier privilège et une bénédiction dont je remercie avec une humilité profonde le Maître souverain de nos destinées. Le lecteur établira de fÀv~lui‑même les rapprochements qui s'imposent entre ces deux vies dépensées au service de causes diverses en en apparence, mais qui en réalité se fondent en une même Cause supérieure et éternelle. Choque "inLe Dr Berliner, à taubela fin d'une étude consacrée au savant rabbin livournais <ref> Jüdische Presse, alors queaoût 1900. – Indépendamment de cet article et de celui de l'Univers Israélite cité plus haut, Mat on peut encore consulter sur la vie et les œuvres d'Elie Benamozegh:Un article de Flaminio Servi – dans le « Vessillo Israelitico ».<br>Angiolo de Gubernatis – dans le Dizionario biografico <br>Francesco Pera – dans ses «Biografe Livornesi ». <br>M. le Sénateur Guido Mazzoni dans la revue italienne « <i> L'Ottocento </i> ». <br>« Il pensiero religioso di Elia Benamozegh » ‑ conférences de M. le rabbin Samuele <br>Colombo de Livourne.</ref> <br>s'exprime ainsi: « Dans le domaine des tefillin connaissances humaines et me­Zoné surtout dans celui de am ample taledla science juive proprement dite, Elie Benamozegh s'est proposé de grandes choses et il en a réalisé quelques‑unes. Pour tout ce qu'il disait am prièralui a été impossible d'atteindre, pour tout ce que nous considérons comme inachevé dans son œuvre, attendons, selon le son Talmud, la venue du cloches dIume église voisine lui arrivait avec me mélodieuse douceur qui donnait h toute la nature nu voix religieusevéritable Elie, et il semblait qu~« entendant cetמונח עד שיבא אליהו !» Ces paroles ne pourraient‑elles en grande partie s'appliquer exactement aussi au Père Hyacinthe?<ref>Page XXXV</ref>