C'est souvent dans de bien petits détails que se révèle le mieux le vrai caractère d'un homme. Le biographe italien d'Elie Benamozegh, le Professeur Guglielmo Lattes, qui a publié, dans une langue digne du beau ciel de Toscane, une très remarquable étude, que nous avons déjà citée, sur la vie et les œuvres de l'illustre rabbin, a relaté plusieurs traits qui présentent la physionomie de celui-ci sous un jour plus aimable que ne semble le comporter l'austérité de ses travaux. Il en résulte que s'il n'a pas été plus populaire, si ses enseignements demeurant encore pour beaucoup d'esprits peu séduisants, cela tient, non point à la nature même des qualités capables de lui gagner les plus vives sympathies, mais bien à la nature même des sujets qu'il a traités dans ses écrits et plus encore aux moyens auxquels il a eu recours pour les exposer au public.
On sait en effet que c'est surtout comme kabbaliste qu'Elie Benamozegh est connu et que ce titre, qu'il a toujours hautement revendiqué, n'a pas été sans lui nuire considérablement dans l'opinion d'hommes tout aussi dévoués que lui d'ailleurs à la cause du judaïsme, mais ré- solument hostiles à l'école dont il se réclamait. Je ne serais même que médiocrement surpris que le discrédit communément jeté sur cette appellation<ref>Page X </ref> ne fût encore aujourd'hui, auprès de certains lecteurs, une cause de prévention contre le présent ouvrage. Il importe donc de faire remarquer avant toute chose que la Kabbale dans laquelle le savant rabbin n'a cessé de voir, selon ses propres paroles, « la théologie la plus légitime du judaïsme », n'est en aucune façon un amas de superstition et de puérilité capables de dénaturer fâcheusement la religion que l'on veut servir, mais bien un syst<super>ème</super> système de philosophie offrant plus d'un point de contact avec le platonisme et d'autres syst<super>ème</super>ssystèmes, encore et qu'un homme comme Benamozegh savait teindre fortement de culture moderne. Ce n'était même pas à ses yeux une science particulière; Il eût plutôt dit d'elle volontiers ce que Renan a dit de la philosophie en général « qu'elle est le résultat de toutes les sciences, le son, la lumière, la vibration qui sort de l'éther divin que tout porte en soi ».
Il ne m'appartient à aucun titre de décider dans quelle mesure cette prétention de voir dans la Kabbale la plus haute expression théologique de la doctrine juive se trouve justifiée, mais il me paraît bien, après toutes les preuves qu'en a fournies Benamozegh, dans tous ses écrits, que c'est se priver d'un précieux secours apologétique que de rejeter purement et simplement un enseignement qui, dans la pensée de notre auteur, concilie de si heureuse façon les exigences de la critique et les données de la libre science avec les affirmations de la foi traditionnelle. Une timide orthodoxie peut à bon droit s'effrayer l'appui inattendu qu'apporte à ses dogmes l'école kabbalistique qui se sert d'armes nouvelles forgées souvent par des adversaires et qui puise ses arguments à des sources dont elle avait elle-même coutume de se tenir soigneusement écartée. De leur côté, les savants indépendants ont quelque raison de s'étonner de voir que les résultats des travaux qui leur paraissaient essentiellement destructifs des croyances religieuses, peuvent être vivifiés par un mysticisme dont ils seraient mal venus à récuser la légitimité, puisque ses fondements reposent dans un domaine inaccessible à leurs investigations, et qu'en cet état la science est précisément utilisée pour la défense d'une religion qu'ils s'imaginaient pouvoir confondre avec toutes les autres dans une même condamnation. Le kabbaliste ne se laisse pas plus déconcerter par les surprises du <ref>Page XI </ref> savant que par les appréhensions du croyant craintif; il s'efforce de rassurer celles ci en dissipant celles-là , par la conciliation toujours plus complète qu'il prétend opérer entre la science et la foi.<ref> La Kabbale comprend deux éléments: l'un purement spéculatif qui peut etre considéré comme une théologie véritable destinée à nous instruire de ce qui nous devons croire de Dieu aussi bien que de la nature et de l'homme dans leur rapports avec Dieu; l'autre essentiellement pratique, qui n'est pas autre chose que l'application des principes de théologie spéculative. Celle-ci nous enseigne en effet que de même que le grand homme, dans le domaine scientifique, artistique ou militaire gouverne la foule de ses semblables, ainsi dans le domaine religieux qui embrasse et dépasse l'ordre social comme l'ordre naturel, l'homme supérieur, le saint, le prophète, peut dominer la nature extérieure elle-même plus ou moins complètement selon son degré d'élévation spirituelle et l'étendre du champs où s'exerce son action. On consultera utilement sur cette question dans la <i> Nuova Antologia</i>, année 1896, p. 763, une très remarquable étude signée <i> Un Orientalista </i> sur l'ouvrage d'Isaac Myer: <i> The philosophical writings of Salomon Ben Jeudah Ibn Gebirol,</i> Philapdelphia, 1888 (Note des éditeurs). </ref>
Cette position qu'adopta toute sa vie Elie Benamozegh et qu'il a constamment justifiée dans ses écrits, lui donnait une force singulière. Si l'on a pu dire en effet avec quelque apparence de raison que l'homme d'un seul livre est redoutable on comprend quel précieux avantage devait lui conférer cette philosophie à laquelle il ramenait toute chose et qui lui permettait de tirer profit de tous les progrès scientifiques en même temps qu'elle lui fournissait une explication rationnelle des plus ardus probl<super>ème</super>s problèmes religieux. Grâce aux habitudes d'esprit qu'il avait acquit à l'école des maîtres de la Kabbale, il retrouvait partout son bien propre; loin de fuir l'objection, il la recherchait avec une évidente complaisance, l'analysait, la retournait sous toutes ses faces pour se donner la satisfaction profonde d'en montrer les côtés défectueux et d'en faire sortir des arguments en faveur de la thèse orthodoxe. Ni le matérialisme, ni le panthéisme, ni l'athéisme lui-même n'étaient de nature à l'épouvanter; aucune de ces catégories tranchées dans lesquelles se complaisent les esprits superficiels, aucune de ces massives constructions de l'irréligion que certaines gens s'imaginent naïvement appelées à remplacer les anciens édifices de la foi humaine, ne lui <ref>Page XII</ref>faisaient la moindre illusion sur les vices de construction qui en compromettent la solidité aux yeux du penseur. Il se craignait pas d'y pénétrer, il s'y mouvait avec sûreté et aisance, faisant avec soin la part de l'erreur et de la vérité. Pour lui, ce n'est pas nier Dieu que de nier une certaine conception de la Divinité; ce n'est pas d'avantage détruire son Unité que d'en diversifier les attributs et il a même poussé la hardiesse, jusqu' à montrer quelle secrète harmonie la Kabbale peut établir entre les diverses philosophies qui concoivent Dieu chacune à sa manière et même entre les idées polythéistes et le monothéisme absolu.
Non seulement les doctrines juives prennent ainsi une ampleur et une force que l'exégèse antikabbalistique est impuissante à leur communiquer, mais les pratiques religieuses elles mêmes que l'on est tenté de considérer comme surannées, lorsqu'on les juge dépourvues de tout contenu, se justifient parfaitement au regard de la saine raison, non plus simplement comme un legs des ancêtres, comme un lien qui rattache le présent au passé, mais parce qu'elles ont une valeur intrinsèque, une importance universelle, ontologique même, selon l'expression de notre auteur. « Notre foi, avait-il coutume de dire à ses enfants, est claire, simple, rationnelle dans les principes et mystérieuse dans le culte ». Mais ce qui est mystérieux n'est point absurde. Le mystère est tout ce qui dépasse l'entendement humain dans l'état présent de nos connaissances et comme d'après Benamozegh « le génie religieux d'Israël fonctionne en vue du perfectionnement de tout le genre humain », comme il a pour mission spéciale de relier entre elles les diverses parties du fini et les différentes phases de l'évolution universelle, le judaïsme doit nécessairement contenir « un élément surnaturel ou suprarationnel », à l'étude duquel l'intelligence peut et doit s'appliquer, tandis que la piété s'y alimente, sans risquer de l'épuiser jamais.
La discipline intellectuelle et religieuse qu'il devait à la Kabbale et à laquelle il soumettait tout le savoir humain aussi bien que la science juive, est d'ailleurs de nature si spéciale que, malgré ses vastes connaissances il ne pouvait songer à avoir, en dehors du cercle de ses disciple, une action étendue. Il eût été nécessaire pour cela qu'en puisant à cette source et en utilisant ses données essentielles, il parvînt à communiquer à sa pensée une forme entièrement appropriée à la culture moderne; il <ref>Page XIV</ref> eût fallu traduire en langage intelligible pour les hommes du XX<super>ème</super> siècle ce qu'il était accoutumé à exprimer dans le style talmudique et zoharistique.
Dans l'enseignement et dans la conversation toujours attrayante et instructive, ses élèves ne se lassaient d'admirer la clarté avec laquelle il savait traduire et présenter les plus obscures conceptions de la Kabbale dans le langage précis des écoles philosophiques de la Grèce et de l'Allemagne, en réussissant à insinuer surtout la conviction que la Kabbale - à part sa haute antiquité et son authenticité hébraïque qu'il admettait désormais entièrement - soit tout au moins, un grand syst<super>ème</super> système philosophique qui mérite toute la considération des savants.
Si telle avait été toujours sa voie, qui sait si, avec sa prodigieuse érudition et l'ardeur de son zèle, il n'eût pas été capable de révolutionner le monde religieux et d'exercer en tout cas sur le judaïsme une influence plus décisive peut-être que Maïmonide lui-même?
Je risque assurément de surprendre la majeure partie de mes lecteurs en disent par exemple qu'il fut un apôtre du noachisme; en fait, la plupart d'entre eux ne soupçonneront pas au premier abord ce qu'il mettait sous ce nom-là et pourtant l'idée qui s'y cache est d'une importance considérable et elle constitue, à mon avis, la véritable originalité de l'œuvre religieuse de ce puissant penseur.
On ignore trop en général qu' Elie Benamozegh ne fut pas seulement un savant kabbaliste, mais qu'il s'était formé surtout, grâce à ses connaissances philosophiques et religieuses aussi bien que scientifiques et grâce aussi, ou ne saurait le contester, à cette théosophie hébraïque qui éveille tant de préventions, un syst<super>ème</super> système très compliqué, très profond et cependant parfaitement coordonné, qui lui permettait d'expliquer admirablement le judaïsme dans toutes ses parties, même les plus obscures et les plus déconcertantes d'ordinaire pour ses apologistes. Il était fort éloigné d'ailleurs de présenter ce syst<super>ème</super> système comme le produit de ses conceptions<ref>Page XV</ref> personnelles; ce n'était pas autre chose pour lui que l'édifice religieux résultant du majestueux ensemble des enseignements bibliques et traditionnels. Le judaïsme n'est plus une religion particulière dont il s'agit de défendre la position vis à vis du cultes concurrents en démontrant les erreurs de ces derniers. C'est la Religion même; toutes les autres, commes autant de manifestations sppéciales répondant aux besoins des différentes races, se groupent autour d'elle dans une relation plus ou moins étroite, selon qu'elles s'écartent ou se rapprochent davantage des vérités fondamentales dont elle a la garde et toute l'humanité se trouve ainsi religieusement organisée dans une unité très réelle, bien qu'elle implique, par la nature même des choses, des diversités nombreuses et nécessaires.
Toute cette construction idéale s'explique par la notion des deux lois ou plutôt du double aspect de la Loi unique et étemelle qui est à la fois sacerdotale et laïque, selon qu'elle s'adresse spécialement à Israël ou à l'humanité tout entière. La forme qu'elle revêt dans le culte juif proprement dit se justifie par la mission particulière d'Israël dans le monde, mais elle n'est nullement obligatoire pour tous les hommes, qui demeurent libres au contraire d'exprimer diversement leurs sentiments religieux selon les besoins variés des époques et des races, pourvu qu'ils obéissent à la Loi morale et rationnelle qui seule leur est prescrite. De là ce respect que le judaïsme toujours professé pour les autres cultes et cette affirmation répétée de ses Docteurs que pour être juste et agréable à Dieu, pour appartenir à la véritable religion, il n'est aucunement besoin de pratiquer les rites israélites.
Je dois maintenant au lecteur quelques explications à ce sujet.<ref>Page XXII</ref>
Le livre qui voit aujourd'hui le jour a occupé Elie Benamozegh pendant de nombreuses années. Il y a condensé toute sa pensée religieuse, tout ce vaste syst<super>ème</super> système dont je viens d'essayer de dégager les idées principales et d'esquisser les grandes lignes. On comprend donc l'intérêt qui s'attachait à cette publication.
Il s'en fallait de beaucoup cependant que le manuscrit fût en état d'être livré à l'impression. Tel qu'il existait à la mort de l'illustre rabbin, il ressemblait plutôt à un volumineux canevas dont l'auteur se réservait de faire ultérieurement la rédaction définitive. Il ne comprenait<ref>Page XXIII</ref> pas moins de dix-neuf cents grandes pages d'une écriture compacte, sans alinéa, coupure, ni division d'aucune sorte, les feuillets étant écrits au <i>recto</i> et au <i>verso, </i> ce qui indique bien qu'il n'entrait nullement dans la pensée de l'auteur de le donner au public sous cette forme. L'aspect de ce manuscrit faisait tout naturellement songer à quelque traité du Talmud, les matières y étant emmêlées, les disgressions nombreuses, les répétitions, les détours fréquents. En outre, ce travail qui paraissait ainsi préparé en vue d'un enseignement oral, demeurait inachevé. Après avoir étudié l'universalisme israélite dans le domaine spéculatif, c'est à dire l'idée que le judaïsme s'est faite de Dieu et des dieux , de l'homme et de l'humanité, et dans le domaine pratique, autrement dit dans la conception juive de la Loi, de la Révélation, du mosaïsme et de la religion universelle, Elie Benamozegh se proposait de rechercher dans une troisi<super>ème</super> troisième partie les traces de cet universalisme dans l'idée que le judaïsme s'est faite de lui-même et de ses rapports avec le reste du genre humain, et de montrer comment dans sa vie intellectuelle, morale et civile, il a pris conscience de son caractère universel, comment enfin ce caractère s'est manifesté dans les croyances relatives à sa vocation, dans son histoire, dans l'accomplissement de sa mission et dans sa conception de l'état futur et définitif de l'humanité qu'il prépare et qui est le messianisme ou royaume de Dieu.
Malheureusement cette dernière partie qui s'annonçait comme la plus importante n'a pas été rédigée par l'auteur; les notes informes qu'il avait commencé à recueillir n'ont pas permis de la reconstituer. Sans doute tous les éléments qui devaient y figurer se trouvent déjà disséminés dans le reste de l'ouvrage, mais il eût été intéressant de les voir réunis, condensés en un corps de doctrine qui aurait donné de la sorte à cette magistrale étude son complet achèvement. Malgré cette lacune considérable, on devait à la mémoire d'Elie Benamozegh, de ne point laisser perdre le fruit de tant de travaux, de tant de recherches, et de faire paraître, même sous ces proportions réduites, cette œuvre si impatiemment attendue par ses disciples et dont il avait lui-même si vivement désiré la publication.
Je me suis efforcé de rendre la lecture de ces pages aussi facile que le comportait la nature des sujets traités, en leur communiquant, dans la mesure du possible, cette forme française que l'auteur souhaitait tant leur pouvoir donner et en pratiquant de nombreuses divisions et subdivisions propres à guider et à reposer l'esprit dans cette laborieuse étude. Comme les titres des chapitres et des paragraphes ont été ainsi<ref>Page XXIV</ref> ajoutés dans un but d'ordre et de clarté, il ne faut pas trop s'étonner si le contenu de ces différentes parties ne correspond pas toujours rigoureusement d'un bout à l'autre aux brèves indications données. Lorsqu'il m'a paru tout à fait indispensable, sous peine de compromettre gravement la forme et avec elle la valeur même de l'ouvrage, de completer ce qui demeurait inachevé et de relier entre eux des passages qui autrement eussent fait l'effet de morceaux détachés, comme l'auteur n'eût certainement pas manqué de le faire en reprenant la rédaction de son manuscrit, je me suis appliqué à répondre à cette nécessité littéraire au moyen de phrases courtes résumant exactement les développements qui précèdent ou introduisant ceux qui devaient suivre. Mais dans tous ces détails, comme dans l'ensemble de l' œuvre j'ai toujours reproduit avec une fidélité scrupuleuse la pensée de l'original. Ma préoccupation d'entière exactitude a été telle que j' ai laissé subsister bien des choses qu'il eût été préférable peut être d'abréger ou de supprimer, mais qui, en raison de la place qui leur avait été donnée par l'auteur, ne m'ont pas semblé devoir être éliminées entièrement.
J'ai maintenu la division en trois parties principales qui était dans le plan primitif, mais celles-ci, vu l'état incomplet du manuscrit, reproduisent seulement la matière des deux premières dont le savant rabbin avait terminé la compilation et qui se trouve actuellement ré- partie sous ces trois titres généraux: Dieu. – L'Homme. – La Loi. Enfin, pour remplacer dans une certaine mesure la troisi<super>ème</super> troisième partie, qui faisait malheureusement défaut, et donner tout au moins une forme achevée, j'ai ajouté une conclusion pour laquelle il m'a fallu utiliser, soit les notes informes dont je parlais plus haut, soit les cinq conférences d'Elie Benamozegh sur la Pentecôte qui figurent dans la collection de ses œuvres imprimées, soit enfin les lettres personnelles qu'il me fit le grand honneur de m'adresser, en sorte que ces dernières pages rendent non moins fidèlement que le reste du volume la pensée de l'auteur.
La somme de travail que l'ouvrage actuel représente serait peut-être jugée considérable, si l'on pouvait s'en faire une juste idée; cependant <ref>Page XXIV</ref> elle est à mes yeux peu de chose en comparaison de celle que le sujet lui-même me paraît mériter. Je n'ai pas eu d'autre prétention que de rendre possible la publication et la lecture du précieux manuscrit d'Elie Benamozegh que l'on ne pouvait songer à imprimer dans l'état où il se trouvait à la mort de ce dernier. Je ne me flatte certainement pas d'avoir fait disparaître toutes les obscurités. Indépendamment de celles qui peut-être sont à mes scrupules de rédacteur ou a mon isuffisance personnelle, il en est d'autres qui tiennent aux causes que j'ai indiquées en parlant du caractère et des méthodes de l'auteur. Le rappel constant aux principes kabbalistiques déroutera sans doute certains lecteurs peu préparés et en offusquer d'autres qui sont portés à juger ces idées d'une manière défavorable. Il vaut toutefois la peine de faire taire les impatiences et les préjugés, quand il s'agit d'un sujet qui intéresse au plus haut degré tous les hommes religieux, tous les penseurs, d'un probl<super>ème</super> problème auquel un savant de la valeur d'Elie Benamozegh s'est appliqué à donner une solution singulièrement belle et profonde .<ref> Pour répondre aux exigences actuelles de la science qui n'affirme rien qu'elle ne puisse exactement prouver d'après les monuments littéraires, historiques et artistiques de l'époque ou du peuple qu'il s'agit d'étudier, notre grande préoccupation, avant de publier cet ouvrage, était d'y ajouter toutes les citations nécessaires, notamment celles des sources hébraiques ou notre auteur a puisé la plupart de ses arguments les plus importants. Il avait songé lui-même à compléter ainsi son œuvre, car il possédait si parfaitment les matières dont il parlait qu'il n'avait nul besoin d'avoir habituellement sous les yeux les textes originaux auxquels il s'en référait. Certain de ne rien citer du Talmud, de la Kabbale et des autres écrits rabbiniques qui ne fut rigoureusement exact, il n'a donc pas toujours indiqué dans son manuscrit la provenance de ses citations. Nous aurions désiré suppléer entièrement à cette lacune, mais la difficulté et la longueur des recherches dans un domaine si vaste, la nécessité pressante de ne pas retarder plus longtemps la publication de l'ouvrage annoncé et attendu depuis tant d'années, le désir de voir enfin se réaliser le vœu le plus cher de notre maître, tout cela nous a contraints à renoncer au travail de documentation que nous aurions voulu entreprendre. Mais de même que le grand docteur de la Mischna, R. Eliezer, n'affirmait rien qu'il n'eut entendu de la bouche de ses maîtres, de même le lecteur peut etre assuré qu'Elie Benamozegh n'avancait rien non plus qu'il ne fut en état de prouver par les grands monuments de notre tradition religieuse et pas les diverses productions philosophiques et littéraires des peuples anciens et modernes. Pour les lecteurs qui ont un besoin inné de croire et de raisonner, d'être des hommes de lumière et de progrès, sans cesser pour cela d'être des juifs religieux "Israël et l'Humanité" constitue déja un document de premier ordre. Cette œuvre établit clairement en effet ce que pensait, sur ces graves sujets, un de nos plus illustres savants, élevé aux pieds des maîtres de la précédente génération, qui, dans son amour pour la Thora, est parvenu à s'assimiler toute la philosophie des siècles passés et toute la culture moderne et qui, pour tout dire, sut garder la foi des anciens âges tout en raisonnant selon les nécessités de la science actuelle </ref>.
A tous ceux qui ne se contenteront pas d'examiner superficiellement ce livre, mais qui consentiront a lui consacrer une étude attentive, j'ose promettre un dédommagement pour leur fatigues. Une grande idée se dégagera de cette masse de matériaux, de ces discussions et de<ref>Page XXV</ref> ces textes; après les hésitations, les tâtonnements d'une route longue et difficile, une lumière brillera.

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