Israël et L'Humanité - Supériorités des traditions bibliques sur les légendes païennes

From Hareidi English
Jump to: navigation, search

V.

Supériorité des traditions bibliques sur les légendes païennes.

Nous avons revendiqué pour le judaïsme le privilège d'avoir été le seul parmi les religions de l'antiquité à s'occuper des origines et de l'histoire primitive des autres peuples. Cependant il est un fait qui semble nous contredire, c'est que l'on peut relever chez les païens des traces très reconnaissables des anciennes traditions de l'humanité. Hercule, Osiris par exemple, sont des personnages cosmopolites. Ils parcourent le monde dans un but humanitaire. Osiris a bien pu n'être sur les bords du Nil qu'une fiction destinée à faire entendre que l'Egypte est le berceau des connaissances et des lumières répandues chez les autres nations, mais comme on trouve presque partout des équivalents de cette divinité égyptienne, on en peut conclure que ce qu'elle rappelle est commun à toutes les races.

Ces indices d'une vague croyance à la communauté d'origine nous paraissent prouver par leur accord unanime, malgré les différences, et peut-être grâce à ces différences elles-mêmes, la vérité des traditions hébraïques. Ils nous permettent aussi d'établir l'incontestable supériorité des récits bibliques sur toutes les légendes plus ou moins analogues que l'on peut signaler dans le paganisme. Tout ce qui, dans le judaïsme, concerne l'histoire de l'humanité en général sans aucune considération particulariste, subit, dès qu'il touche pour ainsi dire le sol païen, une transformation radicale qui lui donne un tout autre caractère. Les traditions communes, humanitaires conservées par Israël revêtent toujours chez les païens une couleur nationale et locale et les événements qui, dans la [1]Bible, intéressent le genre humain tout entier, prennent en passant dans le paganisme un cachet d'histoire particulière exclusivement propre au peuple qui les raconte. Surprenant phénomène qui démontre à n'en pas douter le défaut de sens humanitaire et universaliste chez les païens et qui, par suite, donne d'autant plus de valeur à celui qui apparaît dans l'hébraïsme!

Ce fait si remarquable n'a pas échappé à des savants dont le témoignage ne saurait être suspecté: « Ces traditions de la Genèse, écrit M. Burnouf, se retrouvent en effet plus complètes et plus explicites dans les livres sacrés de la Perse et même en partie dans les Védas, où elles sont présentées comme appartenant à la race qui a composé ces livres, tandis que, dans la Genèse, elles sont le plus souvent étrangères à celles des fils d'Israël [2], 1 oct. 1867, p. 680 </ref> ». Il faut noter cette circonstance précieuse que les traditions de la Genèse se retrouvent dans les livres sacrés de la Perse et dans les Védas plus complètes et plus explicites, ce qui confirme d'une manière éclatante que ce n'est pas de son propre esprit ni des traditions de son peuple que l'écrivain sacré a tiré ses matériaux, mais d'une source commune plus riche que sa narration elle-même nécessairement fragmentaire. « Le caractère local qu'a revêtu chaque légende, dit de son côté M. Maury, ne saurait être opposé à l'unité du déluge, puisque toute tradition mythique une fois importée dans un pays auquel elle était étrangère y prend nécessairement ce caractère. C'est ce qu'a mis hors de doute l'étude comparée des religions anciennes. Chaque peuple rapporte à sa patrie des faits dont il ignore le théâtre et circonscrit dans les lieux qu'il habite l'expression poétique des phénomènes communs à toute la terre » [3]

Enfin, ce n'est pas seulement au point de vue historique que la Genèse fait foi du cosmopolitisme hébraïque, mais aussi comme programme de l'avenir de notre espèce. Mendelssohn qui a été le premier, paraît-il, à s'en apercevoir, va nous expliquer lui-même ce que ce mot peut avoir d'obscur, par ces paroles que nous empruntons à, son ami Friedenthal: « C'est Mendelssohn qui a établi une prémisse dont personne ne pourra se passer dans l'étude de notre sainte Loi. Tout le récit de la Genèse, nous dit-il, et tout ce que rapporte l'Ecriture touchant l'histoire d'Adam et d'Eve, de Caïn [4]et d' Abel, est vrai et certain sans aucun doute; tout ce qui est raconté de ces personnages leur est réellement arrivé. Seulement il y a là comme un type et un symbole de ce qui doit arriver à toute l'espèce humaine en général... C'est pourquoi la Bible en parle avec tant de détails » [5] Il est à remarquer que ce système historico-typique, n'a pas reçu cette seule application. Les six jours de la création ont été également interprétés comme un programme, un résumé anticipé de toute l'histoire du monde; l'histoire des patriarches d'Israël forme un type de celle de leurs descendants et l'histoire même d'Adam a été considérée par le Talmud comme le symbole de celle d'Israël [6]

Nous croyons en avoir dit assez pour montrer combien, sur cette question de l'origine de l'humanité, le judaïsme est supérieur aux conceptions païennes et quelle portée universelle possèdent à leur début ses livres sacrés. [7]


References

  1. Page 291
  2. Revue des Deux Mondes
  3. Ibid, tome XXVIII, p. 636
  4. Page 292
  5. Yesod addath, II, p. 31.
  6. Jalkout Schimeoni sect. Bereschit passim
  7. Page 293