Témoignages bibliques et rabbiniques.CHAPITRE TROISIÈME
L'IDÉE DE L'HOMME DANS L'HÉBRAÏSME
Ce qui caractérise le judaïsme, cest qu'au rebours des autres religions il place la perfection non pas au commencement, mais àla fin. Telle est en effet la signification de l'ère messianique qu'il attend et que nous définissons ainsi: la foi, entretenue dès l'ori­gine, en la perfection futurs, religieuse, morale, sociale et mat& rielle du kenre humain et qui doit avoir son accomplissement dans les derniers temps.NOTION JUIVE DU PROGRÈS
Nous savons bien que la critique divise en étapes successives le développement de la doctrine messianique et que, d'après elle, la formule complète date d'une époque relativement récente. Il n'est nul besoin d'engager ici une polémique sur l'antiquité de cette croyance; .1 quelque âge qu'on la reporte, Il nous suffit que l'hébraïsons tôt ou tard en ait définitivement pris conscience et surtout qu'il ait constamment placé la réalisation de ses espérances dons W demiera tempA. Cette particularité constitue si bien le trait distinctif de la foi juive que le christianisme, bien qu'il prétendît être le messianisme, réalisé, n'a jamais cesséi comme héritier d'Israël et malgré 1% contradiction que cette idée présentait avec Vensemble de mes doctrines, de fter à la fin des temps l'accomplissement des promesses rêsarrectionnelles et palingénêsiquesI.
Témoignages bibliques et rabbiniques.
316 L'Ho~   L'Eeelêsiiste se faisait l'écho de la pensée israélite quand il disait: < La fla d'une chose vaut mieux que son commencement (1) ~, Et pour prouver que l'impatience ne sert de rien At qu'il tient savoir attendre les événements il ajoute: « Mieux vaut an esprit patient qu'un esprit hautain; ne te hâte point de tirriter, car Ilir­,italien est Ce qui caractérise le fait des insensés ~. C'est là, dira‑t‑on, rapetisser les idées et il y a loin de cette sagesse banale au principe à, progrès humain, Sans doutejudaïsme, c'est une application restreinte, mais qui sup­pose le principe général et celui‑ci est efFectivement formulé par lqu'auteur immédiatement après et dans, au rebours des termes tels qu'autres religions il em­brasse toute l'histoire et qu'il est présenté comme nue réponse àrace ceux qui Inéfèrent les anciens âges aux nouveaux, preuve évidente que le principe en question était déjà suffisamment in­traduit dans les doctrines juives pour soulever çà et place la l'opposition et provoquer une réaction: . NA dis perfection non pas: Le temps passé n'était‑il pasi meilleur que celui‑ell cm tu ne ferais pas preuve de sagesse en "au commencement,tant ainsi > (~)mais à la fin. L'opinion générale était donc pour le progrès At c'Telle est seulement lorsque quelque circonstance Gobeuse semblait contredire la croyance populaire que tel on tel esprit isolé émettait des doutes sur la valeur du principe. Si maintenant nous,qqiittons I'Boriture pour rechercher l'opinion des Rabbins talmudiques, nidra8chiques on kbbalistes qui tous représentent indistinctement pont nous en effet la tradition hébraïque, noue voyous qu'ils s'accordent tous pour affirmer, tonformément à, pou­saignement signification de l'Ecclésiaste, que ce qui vient après est meilleur que es qui a précédé. Dans la famille on a déjà remarqué que la Bible semble vouloir donner la préférence aux frères puînés sur leurs aînés. Cain, Ismaël, Esaii sont écartés et se voient supplantés par ceux qui sont nés après eux. C'est ce que les théosophes expri, ment par cette image: ~ L'écorce précède le fruit > on encore par cette phrase: ~ Les scories doivent sortir du creuset avant l'or par ». Parfois aussi un nom noble en lui‑même et auquel Fustige a rattache de hautes idées, cela! de bechor, premier‑né, sert A, d& signer chez eux ce ère messianique qu'il y a de rudimentaire, d'imparfait dans uns chose, son commencement grossier attend et défectueux (3). Ces aiguilles. timis et ces usages contradictoires S'expliquent lorsque l'on con.   (‑) fdêm.t~, ,,, 8‑9. (7) Pas, vu, 10, ~~) V.], Z.b., E.." ,, p. 72.  NOTION JUIVE OU PROQRÈS 317 sidère les deux cycles qui constituent le mouvement général des êtres, celui par lequel ils descendent de Dieu ut celui par lequel ils remontent vers lui. Dans le premier la pialitii et le titre de kchor, premier‑nô, est ]isolement honorifique, puisqu'il exprime un,) plus grande proximité de la source des êtres. Dans le second ait contraire le mot n'exprime que nous définissons ainsi: la première aspiration du finifoi, soci premier mouvement vers le parfait d'où tout émane, effort néons sainement incomplet, car ce n'est que le premier passage (le peint potentiel à entretenue dès l'acte. Après le pêché d'Adamorigine, en la scheekinuperfection future, le divin dans le mondereligieuse, S'est éloigné de celui‑ci de dix degrésmorale, au dire des Docteurs, mais elle a parcouru (le nouveau ces dix degré% en sens inverse rAve~ riant ainsi vers le inonde, grâce à Ponvre des Patriarches., C'est la une manière poétique de dire que le mouvement do rêgéné, ration commence des que Io pêché est consommé sociale et qu'il se poursuit, a travers l'histoire par l'action des hommes de Dieu. Nous voyons ainsi, comme nous le disions dans le chapitre précédent, que dans l'économie historique de la Bible 1, dégradation, la chute sont Ilieuvre d'un instant; c'est la quelque chose de préhistorique, d'extrietomporel, ai l'on peut s'exprimer de la sorte, tandis qu'au contraire l'enivre de réparation, de réintégration, de porfccthmLm~ ,,,ont communes, sauf l'instant da pêché, avec l'histoire pour durer ensuite autant qu'elle matérielle du genre humain et la remplir tout entière. Le serpent qui a introduit le mal doit avoir son accomplissement dans le monde est destiné à avoir constamment la tête écrasée par les descendants de l'homme, quoique celui‑ci doive aussi être mordu au talon (1)derniers temps.
JI Nous savons bien que la critique divise en étapes successives le développement de la doctrine messianique et que, d'après elle, la formule complète date d'une époque relativement récente. Il n'est impossible nul besoin d'engager ici une polémique sur l'antiquité de nier cette croyance; à quelque âge qu'on la reporte, Il nous suffit que sous l'image puérihi du serpent ne se cache uns pensée profonde hébraïsons tôt ou tard en ait définitivement pris conscience et que surtout qu'il ait constamment placé la réalisation de ses espérances <i>dans les derniers temps </i>. Cette particularité constitue si bien le récit trait distinctif de la Genèse ulait une haute portée. On ne contestera pas davantage foi juive que dans la lutte annoncée entre lle christianisme, bien qu'homme et il prétendît être le reptilemessianisme réalisé n'a jamais cessé, ce ne soit le premier qui doive avoir comme héritier d'Israël et malgré la victoirecontradiction que cette idée présentait avec l'ensemble de ses doctrines, puisque le pied qui reçmt de fixer à la morsure écrase la bête qui le mordfin des temps l'accomplissement des promesses résurrectionnelles et palingénésiques. E s<ref> Page 315 </ref>L'Ecclésiaste se faisait l'agit donc écho de la lutte entre Io bien pensée israélite quand il disait: « La fin d'une chose vaut mieux que son commencement <ref> Ecclésiaste, VII, 8-9 </ref>», Et pour prouver que l'impatience ne sert de rien et qu'il faut savoir attendre les événements il ajoute: « Mieux vaut un esprit patient qu'un esprit hautain; ne te hâte point de t'irriter, car l'irritation est le fait des insensés ». C'est là,nuldira-t-on , rapetisser les idées et il y a loin de cette sagesse banale au principe à progrès humain. Sans doute, c'est une application restreinte, lutte dans laquelle mais qui suppose le bien doit avoir principe général et celui-ci est effectivement formulé par l'avantage, auteur immédiatement après et cette hie. Loire symbolique de IlAdam dans des premiers jours devient termes tels qu'il embrasse toute l'histoire de la régénération laborieuse de et qu'il est présenté comme une réponse à tous ceux qui préfèrent les anciens âges aux nouveaux, preuve évidente que le principe en question était déjà suffisamment introduit dans les doctrines juives pour soulever çà et là l'humanité opposition et comme un programme provoquer une réaction: « Ne dis pas: Le temps passé n'était-il pas meilleur que celui-ci? car tu ne ferais pas preuve de son évolution futuresagesse en parlant ainsi » <ref> Ibid., VII, 10 </ref>. L'opinion générale était donc pour le progrès et c'est seulement lorsque quelque circonstance fâcheuse semblait contredire la croyance populaire que tel ou tel esprit isolé émettait des doutes sur la valeur du principe.
On saitSi maintenant nous quittons l'Ecriture pour rechercher l'opinion des Rabbins talmudiques, midraschiques ou kabbalistes qui tous représentent indistinctement pour nous la tradition hébraïque, nous voyons qu'ils s'accordent tous pour affirmer, conformément à l'enseignement de l'Ecclésiaste, que ce qui vient après est meilleur que ce qui a précédé. Dans la famille on a déjà remarqué que la Bible semble vouloir donner la préférence aux frères puînés sur leurs aînés. Caïn, Ismaël, Esaü sont écartés et se voient supplantés par ceux qui sont nés après eux. C'est ce que les théosophes expriment par cette image: «L'écorce précède le fruit » ou encore par cette phrase: « Les scories doivent sortir du creuset avant l'or pur ». Parfois aussi un nom noble en lui-même et auquel l'usage a rattaché de hautes idées, celui de <i>bechor</i>, premier né, sert à désigner chez eux ce qu'il y a de rudimentaire, d'imparfait dans une chose, son commencement grossier et défectueux <ref> Voir Zohar Emor, II, p. 72. </ref> Ces significations et ces usages contradictoires s'expliquent lorsque l'on considère <ref> Page 316 </ref> les deux cycles qui constituent le Talmuci donne au monde mouvement général des êtres, celui par lequel ils descendent de Dieu et celui par lequel ils remontent vers lui. Dans le premier la qualité et le titre de <i>bechor</i>, premier-né, est hautement honorifique, puisqu'il exprime une dorée totale plus grande proximité de six mille ansla source des êtres. Dans le second au contraire le mot n'exprime que la première aspiration du fini, partagée en trois périodes son premier mouvement vers le parfait d'où tout émane, effort nécessairement incomplet, car ce n'est que le premier passage de deux mille ans chu‑l'état potentiel à l'acte.
Après le pêché d'Adam, la <i>scheschina</i>, le divin dans le monde, s'est éloigné de celui-ci de dix degrés, au dire des Docteurs, mais elle a parcouru de nouveau ces dix degrés en sens inverse revenant ainsi vers le monde, grâce à l'œuvre des Patriarches. C'est là une manière poétique de dire que le mouvement de régénération commence dès que le pêché est consommé et qu'il se poursuit, à travers l'histoire par l'action des hommes de Dieu. Nous voyons ainsi, comme nous le disions dans le chapitre précédent, que dans l'économie historique de la Bible la dégradation, la chute sont l'œuvre d'un instant; c'est là quelque chose de préhistorique, d'extra-temporel, si l'on peut s'exprimer de la sorte, tandis qu'au contraire l'œuvre de réparation, de réintégration, de perfectionnement commence, sauf l'instant du pêché, avec l'histoire pour durer ensuite autant qu'elle et la remplir tout entière. Le serpent qui a introduit le mal dans le monde est destiné à avoir constamment la tête écrasée par les descendants de l'homme, quoique celui-ci doive aussi être mordu au talon <ref> Genèse, III, 15. </ref>.
(~) Il est impossible de nier que sous l'image puérile du serpent ne se cache une pensée profonde et que le récit de la Genèse n'ait une haute portée. On ne contestera pas davantage que dans la lutte annoncée entre l'homme et le reptile,ce ne soit le premier qui doive avoir la victoire,puisque le pied qui reçoit la morsure écrase la bête qui le mord. Il s'agit donc de la lutte entre Le bien et le mal, 15lutte dans laquelle le bien doit avoir l'avantage, et cette histoire symbolique de l'Adam des premiers jours devient l'histoire de la régénération laborieuse de l'humanité et comme un programme de son évolution future.
On sait que le Talmud donne au monde une durée totale de six mille ans, partagée en trois périodes de deux mille ans chacune:<ref> Page 317 </ref> la première appartient au chaos, la deuxième à la Loi et la dernière à l'ère messianique <ref> Sanh. 97 <super> a </super> שני אלפים תהו שני אלפים תורה שני אלפים ימות המשיח </ref>. Dans cette ébauche d'une philosophie de l'histoire, ce qui est à remarquer surtout, c'est le caractère de progression dont l'hébraïsme a si bien pris conscience qu'il l'élève à la hauteur d'une théorie. L'histoire n'est donc pas pour le judaïsme une succession de faits sans connexion, c'est un organisme qui se développe, c'est un monde qui se forme et qui a, à son début, le chaos, le <i>tohu-vavohu</i> de la Genèse et, à son terme, le Sabbat, nom donné à la palingenèse, à l'imitation du sabbat qui termine l'œuvre des six jours.
cour: la première appartient au ultime, la deuxième à la Loi et la dernière à l'ère messianique ('). Dans cette ébauche d'une philo­sophie do l'histoire, ce qui est à remarquer surtout, c~ûst le eu. ractère de progression dont l'hébraïsme a si bien pris conscience qu'il l'élève âb la hauteur d'une théorie. L'histoire n'est donc pue pour le judaïsme une succession de faits saris connection, c'est air organisme qui se développe, c'est un monde qui se forme et qui a, à son début, le chocs, le tohu‑wabolm de la Genèse et, à son terme, le Sabbat, nain donné à la palingénésie, à l'irritation du sabbat qui termine l'rouvre des six jours.
==References==

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