Israël et L'Humanité - Eden et palingénèse
PDEN = PALINGÉ~kSÊ.
Avant de terminer notre étude sur la notion juive du progrès cosmique dans la, succession des mondes, considérons un instant le mythe du jardin d'Eden ou paradis terrestre du livre de la Geimse.
(1) P1Jl.~.phi. d,, t...... . ..at 1818.
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A propos du progrès humain, nous avons dit en parlant dmdant qu'il y a dans ce type un mélange d'histoire et d'allégorie dont le résultat est le mythe (le l'Adam biblique, symbole de l'humanité future et de son évolution historique. Nous n'avons rien à changer à es jugement quand il S'agit du la demeure assignée au premier homme. Le jardin d'Eden est l'image anticipée du monde à venir ou, selon‑la croyance hébraïque, de la terre palingênêslque. De même qu'Adain est le portrait du genre humain, de même PEdeoi est la figure de la terre où il habite.
Que cet état de fêlieitê doive, selon le judaïsme, se r ' éclisse un
jour, quand bien même on admettrait qu'il ait déjà existé à Pari
gine, c'est ce dont on lie peut douter quand on voit qu'il nous
est représenté dans la Bible comme l'état normal voulu par le
Créateur qui ne peut manquer d'atteindre le but qu'il a conçu.
L'argument tiré de l'histoire d'Adam pour prouver la résurrection
est applicable au même titre à la Palingënèse, qui n'est pas autre
chose que la résurrection de la loue, en d'autres termes, l'idéal de
Dieu, manifesté pour l'un et pour l'autre dans 16 récit biblique,
mons,fait présager à, la du des temps sa complûte et immanquable
réalisation.
Mois cette Palingënèse, du moins en ce qui concerne la terre, se d6duit‑elle avec certitude des textes de la Bible? On connaît la controverse qui s'est engagée à> ce sujet entre Maimonide et d'aulne théologiens, () le premier prenant dans un sens mêtalphotique les passages qui semblent prédire de nouveaux cieux et une nouvelle terre, les autres les interprétant dans leur sens propre et littéral. Ce qu'on ne paraît pas %voir remarqué de part ni d'autre, c'est qu'il y a nue considération supérieure qui domine les deux systèmes, aussi bien dans cette question de la palingénisie que dans celle de la résurrection qui est similaire. Lors même qu'il pourrait être démontré que les textes concernant cette double croyance ne sont que de l'allégorie pare, il faut convenir que les écrivains liserés n'envoient jamais songé à employer ces images, s'ils n'avaient'pu les puiser quelque part dans les idées populaires, car on sait que les figures elles‑mêmes s'emprivritent à lit réalité physique ou historique, morale on religieuse. Cas image qui n'aurait nulle part aucune réalité, au lien de donner plus de force
(1) Voir entre autre., Mo..,ib,~ Ilh't l'~hubah Viti, avec 10R r6fintations
d'ArAlold; ToAitu Ailoon., 1, 0111loît.11. à Il M!~.h.â Sa.hêdiio Il
.t X.11i.Ilid.: Shool~ Agg~.1.
NOTION JUIVE DU DROGUES 347
à l'expression, ne ferait qu'affaibli, le sujet. Nous comprenons très bien par exemple que Moise pour recommander au, Israélites la pureté du coeur, ait pu lent dire : « circoncisez votre oeu,! (~) ~ puisque la pratique de la circoncision rendait pour eux ce langago aussi intelligible q,'énorgiqie, mais comment admettre qu'on se soit servi de la figure de la résurrection des morts, pour dépeindra le relèvement politique (il Israël, At de celle de terres et de cieux nouveaux, pour annoncer la paix universelle aux jours du Messie, si ces deux événements, la résurrection et la palingênêse, n'avaient pas été regardés comme des réalités futures, lointaines encore, mais indubitables? Si les deux faits avaient été totalement étrangers aux croyances établies, au lieu de fortifier la foi, a la régénération messianique et à la résurrection nationale, cette double. image, l'aurait découragés. Chacun ont alors conclu à l'impossibilité de la réalisation de ses espérances, et les écrivains sacrés auraient ainsi obtenu un résultat, diamétralement opposé à, celui qu'ils voulaient atteindre.
Il est bon de faire observe, que cette controverse au sujet des promesses palingénésiquAs n'a ou lien qu'entre les Rabbins posté,tours; les anciens Docteurs, ainsi que le Talmud en fait foi, D'mot jamais douté de la valeur littérale de ces textes, et la seule question qui les divisât était celle de savoir si la palingénèse se distinguerait do l'ère messianique dans laquelle, à, l'exception de la délivrance (l'Israël, tout serait dans ce cas semblable aux temps actuels, ou si au contraire les deux ère$ se confondraient, l'avènement du Messie devant présenter le double spectacle de la rénovation sociale et de la régénération de la terre, comme le crurent en particulier les premiers chrétiens.
Il est curieux de voit la doctrine du renouvellement des mondes surgir de points bien opposés de l'horizon. Suivant les récits de l'Edda, bientôt après l'incendie du monde amené par la victoire des géants, la Vala ou prophétesse voit la terre admirablement, verte sortir une fois encore du sein des eaux. Les génies de nouveau se réunissent; ils parlent des tabous antiques, de la poussière puissante du passé. La terre délivrée de tout mai porte des moissons non armées. Balder renaît; un palais S'élève plus beau que le soleil, la vivent dans un bonheur perpétuel les vertueuses génêratIOrs~
(1) D.Léro...~, ', 16.
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Le paganisme grew‑romain a eu aussi sa notion de la palingémises, très répandue dans l'école stc;iciei[ne et d'autres encore, témoin le célêbre passage de Virgile: 11fagnug ab integro soeculoruin nascitur ordo ('). Mais la palingênêso hébraïque dilférait sensiblement de Iliflêe païenne qui ne faisait pas une place suffis~te à la régémêration humaine proprement dite, comme elle diffère de la doctrine chrétienne où l'élément eschatologique, en ce qui "accrue (tu moins la rénovation cosmique, a prosatte complètement disparu.