Israël et L'Humanité - Les adorateurs de Dieu

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Les ~ adorateurs de Dieu ~.


§ 1.


Le passage d'Isa7e (') que nous avons cité pins haut et qui nous parle des Gentils noaohides ou prosélytes de la porte, obser~ valeurs da sabbat, n'est pue isolé dans la Bible. Il existe un grand nombre d'autres textes dans lesquels il est fait mention, sous le nom d'adorateurs de Dieu, de Gentils ayant a, point de vue j ait une situation religieuse légale.

Il ne faudrait pas croire que ce titre d'adorateurs de Dieu, ou, selon phêbren . ceux qui craignent Dieu ~, désigne simple. ment les étrangers qui entretenaient de bons rapports avec Israël. Sera exclure cette dernière acception, le nom a une signification bien plus étendue; il s'applique, semble‑t‑il, à tous ceux qui, sans appartenir ai à la race, ni à la société, ni à la religion israélite, vivent toutefois en règle avec leur conscience en observant la loi noarhide, soit qu'ils habitent avec Israël en Palestine, soit qu'ils se trouvent au milieu d'autres religions, dans quelque pays que ce soit. Il faut remarquer tout d'abord que cette expression de « craindre Dieu ~ est employée dans PEeriture chaque fois qu'il s'agit de la conversion des Gentils. ~ Dieu nous bénira et toutes les extrémités de la terre le craindront (1) .. ~ Alors les nations


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erniradront le nom de l'Eternel et tous les rois de la te,,, Ta gloire (~) ~.

Lorsque l'Exode veut désigner ceux des Ogyptioits qui, ajo,tant foi aux prédictions de Mater, retirèrent des champs leurs esclaves et leur bétail, c~est pareillement en les nommant ~ ceux qui crai, initient la parole de PEternel (') ~. Et 00 qui prouve qu'il n'sol pas simplement question ici d'une foi passagère à la prophétie de ,~L:qse1 mais d'une sorte de judaïsme libre, sans contrainte légale, ,,est la multitude considérable d'Egyptiens qui partirent avec Israël. Le nombre, de ceux qui abandonnèrent alors leu, patrie, en s'ex­posant aux dangers et, aux fatigues d'un long et incertain voyage, témoigne du patient travail de prosélytisme accompli par las Hê­brou durant leur captivitê et dont les résultats féconde se révèlent éloquemment en cette circonstance. Certaines tendances polythéistes d'Israël en Egypte, certaines défaillance& même de sa part que nous sommes loin de contester, ne semblent pas avoir nui à la propa­gation dos croyancos hébraïques dans le pays des Pharaons. Notre propre disposition à subir l'influence d'autrui est au contraire une condition très favorable pour pouvoir agir sur l'esprit des autres et nous accueillons plus volontiers ce qui nous vient du prochain, lorsque noue 1, sondons enclin de son côté à, recevoir quelque chose de nous. Pour que notre humour puisse s'exercer utilement, il faut nu point de départ commun et nos communauté de langage, autre­ment ou peut être martyr, mais on ne saurait devenir apôtre. Les Hêbrenx auront ainsi converti beaucoup d'Egyptions en admettant eux‑mêmes une certaine partie du polythéisme de ces derniers.

Sans doute ce demi‑judaïsme da prosélyte égyptien ne fat qu'un compromis et quand l'occaaion a, présents, les anciens adorateurs d'Apis se retrouvèrent et ce forent eux qui, selon mie conjecture rabbinique nomes vraisemblable, prirent l'initiative do la fabrication et de l'adoration du venu d'or. En tout cas, c'est cette foule d'étron­gère que 15Ecriture désigne sous l'expression de ~ troupe confuse (~) , qui excitèrent les Israélites à murmurer de nouveau contre Molise et à réclamer de la viande au lien de la manne dont on ne voulait plus. Si Fianident du veau d'or leur est également imputable, il faut y voir à notre avis, pont peu qu'on veuille se rappeler le


C~ P.‑ 16

               i',


sITUITION L1~CALn Du NOICHIDÉ 4S9


travail de. sélection qu'Israël, d'après la théosophie, est appelé àopérer dans les religions païennes, une rupture de l'éq,ilib,, ont,, l'hébraïsme et Ilégyptianime dans leur réaction réciproque. Voilà pourquoi Aaron qui, plus que tout autre, devait ôtro pénétré (1, l'esprit mosaïqme, a accoudé et consacré en cette mémorable ci, constance le mouvement populaire. Il West pas étonnant qu'a cette époque, à 1, première phase d'une élaboration religieuse qui se poursuivra durant des siècles, nu homme, si distingué qu'il fût, n'ait pas sa garder la juste mesure. Et qu'on ne crie pas ici a, scandale, comme si nous énoncions à propos du veau d~or quelque hérétique proposition. Cette fig,,ü grossière, ainsi du reste que tentes les formes d'idolâtrie indistimtoment, ne sont pour lu Kabbalo que le culte exclusif d'un sent côté de la vérité monothéiste et l'image dressée par Aaron en particulier, l'un des quatre animaux sacrés attelés au chariot d'Ezëühlol, n'est selon le langage des ltabbalistes et du ilridmeh qu'une représentation partielle de la manière dont Die, fat contemplé par Israël sur le Sinaï.

Quoi que l'on doive penser de cet épisode du séjour des Hébreux au désert et des influences auxquelles ils ont obéi à ce moment‑là, ce qu'il importe de constater, c'est le nombre considérable d'6tran­sors qui accompagnaient Israël et qui, à, n'en pas douter, saut oemx quo I'Berit,re désigne entre tous les Egyptiens ,,, partout de « ceux qui ,signalent 1, parole de l'Eternel ..


§ 9.


L'appellation d'adorateurs de Dieu, d'hommes ~ qui craignent Io Seigneur ~ se retrouve avec le même sens que celui de Pou­tatorqne dans les autres livres sacrés. Les Psaumes, Au doux passages qui célèbrent admirablement à leur fa~on l'organisation de la religion universelle, ménagent une place à part après Israël, les Lévites, la famille d'Aaron, à ces Gentils qui, sans appartenir au judaïsme, sont convertis au Dieu d'Israël: < Qu'Israël dise... que la maison d'Aaron dise... que ceux: qui craignent IlEtormel disent que sa miséricorde dure éternellement (')! ~. « Maison d'Israël... maison d'Aaron... maison de Lêvi... et vous qui craignez Illiternel, bénissez IlEternel (2)1 ~ Il s'agit bien ici évidemment, non pas des prosélytes de justice, que plus rien ne distinguait des Israélites,


(~) P.. ""m, 2, 4.

(~) P~. 19, 20.


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mais de tous emLz qui adorent Dieu sans affiliation an mosaïsme, (le quelque race quqls soient et en quelate, lieu qu'ils se trouvent, autrement on ne les eût pas qualifiés par ce nom qui exprime si bien la seule chose que la judaïsme exigeait d'eux. Sans que le joug de la Loi mosaïque leur fût aucunement imposé7 l'adoration (lu Dieu unique et véritable leur donnait le droit d'être considérés comme appartenant avec Israël à la véritable religion et comme participant au calte dont la famille d'Aaron célébrait, au nom de tous, les rites extérieurs.

Ibn Ezra commentant ces paroles du faimme xvii‑t ~ Vous qui CrSigneZ l'EteFnel, 1OU67,IA! VOUS tOUS, postérité de Jacob, glO~ rifle,‑le! Tremblez devant Lui, vous tous, sec d'Israël! « applique les premiers mots aux Noachides on Gentils pieux, et cette inter. prëtation est confirmée par le contexte, puisque, lorsqu'Israël dans ce même PSBUMA dit à Dise: « Je raconterai ton nom à, mes frères! »c'est, nous l'avons vu, des autres peuples qu'il s'agit. Baschi donne la même explication de ce passage.

On connaît l'existence indêp«wLmt~ au milieu dIsraël des Récabites dans lesquels il faut voir pewt‑être les ancêtres des Essé~ mens. Quel culte professaient‑ils? Il y a lieu de douter que OS fût le nosaisme. Assurément 108 Esséniens n'en connurent pas fflautre et ils en furent les plus zélés observateurs. Mais si la religion de Moise avait été celle des Récabites, leurs prédécesseurs, on ne s'expliquerait, pas le fameux passage de Jérémie dans lequel Dieu propose comme exemple à Israël la fidélité des Récabiws dans l'observation des commandements de Jonadab, fils de Récab. S'ils eussent été Israélites, c'est leu, attachement à la loi de Moïse qui serait cité comme modèle.

Indépendamment des Récabites, nous trouvons une autre société de Centils au milieu d'Israël, les Cabaonites. Ils étaient respectés par les Juifs sans être aucunement astreints à la pratique du ma. Savons, comme le prouve Pongagement que prenaient les mocien% de ne leur muser aucun mal et de vivre en paix avec eux, ce qui eût été complètement inutile si, par une parfaite conversion au judaïsme, ils S'étaient fondus dans la société israélite. Bien plus, on leur fait l'honneur de les constituer desservants du Tabernacle d'abord et finalement du Temple, comme l'enseignent les Rabbins à propos de cette indication du livre de Josué qu'ils furent em­ployés < à couper le bois et à puiser l'eau pour toute l'assemblée


(~) J ... 6, OE, 21.


SITUATION IÉG~E DU NOAOHIDE 491

La supposition d'ailleurs n'a rien d'improbable, si l'on se souvient de ce que dit lade des étrangers auxquels sont assurés < dans la maison de Dieu et entre ses murs an office et un nom préférables à des fils et des filles ». Le prophète, dans ce même passage, parlant de nos Gentils qui se sont attachés à I'Bternel pour le servir . emploie la même expression que le Pentateuque pour désigner les serviteurs du sanctuaire, prosélytes libres de quelque race qu'ils fassent.

Lorsque Salomon procéda an recensement des étrangers ou mm, chides qui se trouvaient en Terre Sainte, leur nombre s'êleva àcent cinquante‑trois mille six cents et ils furent choisis pour tra­vailler à, l'édification du Temple ('). Ils avaient également une plane, quoique plus modeste, dans le chant et la musique sacrée. Tout cela êvêle le même esprit qui a inspiré les mesures prises par Moïse relativement à ses prosélytes, celles de Josué touchant les Gabaonites et les promesses d'Isaïe, si nous en avons bien pénétré le sens.

     Si nous passons maintenant à, l'époque grêco~ro«mine, la classe

de noachides dont nous parlons apparaît plus visiblement encore.

Les témoignages abondent et nous aurons à les produire quand

il sera question du prosélytisme juif à ce moment‑lâ. Content ' cris­

,,cas ici d'une seule citation qui viAut à l'appui de ce que nous

disons au sujet de la légitimité d'un état religieux différent du

pur mosaïsme, ~ Il est clair, écrit M. Haret, que les Juifs et le

Judaïsme avaient dans Rome une influence considérable. Depuis

longtemps ils S'étaient répandus à, travers les pays grecs de l'Asie

et de PEurope. Il y avait partout des Juifs, Juifs d'origine on par

circoncision et autour d'eux des adorateurs de Dieu on judaïsants

qui, sans être circoncis et sans s'astreindre à toutes les pratiques

mosaïques, lisaieut les Livres Sainte et envoyaient au Temple de

Jérusalem leur argent et leur hommage ~) >.

Les pro8emk~ dont certains critiques font dos lieux d'assemblée dans les endroits mi il n'existait pas de synagogues proprement dites, ne seraient‑elles pas plutôt les synagogues noitehides? Pont­être aussi n'étaient‑elles point des êdifices à part, mais seulement la partie de chaque synagogue juive destinée aux prosélytes de


ct c‑~ IlignIn‑, 1‑1‑ 11, P‑ 150­


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la porte. Il est assez probable sa effet que les Israélites en cocos­truisatit leurs maisons de prière cherchaient plus on moins à imiter la disposition du Temple de Jérusalem et de néons que dans celui‑ci toute lit partie extérieure était ouverte aux Gentils, de même dans las synagogues on a dû donne, ans semblable destination au parvis. C'est ainsi que dans les Eglises chrétiennes des premiers siècles une place spéciale, pins près de l'entrée, était réservée aux raté­chantages. Mais chez les chrétiens ce n'était lit qu'une situation toute provisoire en attendant le baptême, et Finitiation complète aux mystères, taudis que dans le ju(lwig"o cet état religieux des Gentils était parfaitement légal et définitif pour tous eux qui n'entendaient pas se somnottre entièrement à la loi de Moïse.

References