Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - Caractère ethnique et local du mosaïsme"

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Caractère ethnique et local du Mosaïsme.
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Caractère ethnique et local du Mosaïsme.<br>
  
Le caractère ethnique et local du mo8eisme est évident. Il contient des lois qui dépendent du climat, de la situation gêogra­phique de la Palestine. Le printemps, par exemple, qui déterminé la flxation de la Pâque est bien celui de cette contrés. Il n'en pouvait être autrement, car il ne devait pas rester loisible à chacun de se régler, pour la célébration de la fête, sur les conditions particulières du lieu sa résidence, ce qui serait contraire à la loi suprême posée par Moise, l'uniformité dans le culte: ~ Il y aura une soute loi pour vous et pour l'étranger en séjour parmi vous () ~. Dirwt‑on que bien que l'époque de la Pâque fût réglée par le printemps palestinien, on ne saurait appeler locale cette institution, du moment qu'elle est obligatoire partout où l'on se trouve? Mais cela prouve davantage encore que le culte mosinique,
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Le caractère ethnique et local du mosaïsme est évident. Il contient des lois qui dépendent du climat, de la situatipar la parole queon géographique de la Palestine. Le printemps, par exemple, qui déterminé la fixation de la Pâque est bien celui de cette contrée. Il n'en pouvait être autrement, car il ne devait pas rester loisible à chacun de se régler, pour la célébration de la fête, sur les conditions particulières du lieu de sa résidence, ce qui serait contraire à la loi suprême posée par Moïse, l'uniformité dans le culte: « Il y aura une seule loi pour vous et pour l'étranger en séjour parmi vous <ref> Nombres, XV, 16 </ref>». Dira-t-on que bien que l'époque de la Pâque fût réglée par le printemps palestinien, on ne saurait appeler locale cette institution, du moment qu'elle est obligatoire partout où l'on se trouve? Mais cela prouve davantage encore que le culte mosaïque, <ref> Page 462 </ref>en quelque endroit qu'on l'observe, dépend d'un lieu particulier, exclusivement.
  
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Nous n'entrerons pas dans le détail des nombreux préceptes qui sont tous uniquement attachés au sol de la Palestine. Il n'y a qu'à ouvrir le Talmud et les écrits rabbiniques postérieurs pour en trouver le minutieux commentaire. Mais les déclarations plus ou moins formelles de Moïse lui-même constituent une preuve concluante que nous ne saurions passer sous silence. Les dieux des Gentils, les fausses divinités, sont appelés par le législateur hébreu « des dieux étrangers au pays » et il n'y a qu'à consulter Ibn Ezra et Nahmanide pour se convaincre du sens donné à ces paroles. Que signifie la promesse tant de fois répétée que Dieu fixerait sa demeure dans la Terre Sainte, au milieu d'Israël, qu'est-ce que la sainteté attribuée au sol de la Palestine et ce culte que peu professait pour lui et que la mort même ne parvenait pas à détruire, puisqu'on aspirait à y être enseveli, sinon la conviction que la religion d'Israël était faite pour Israël et pour Jérusalem et que Jérusalem et Israël étaient faits pour cette religion? Les Docteurs ont même déclaré dans le <i> Midrach</i> que l'accomplissement des différents préceptes de la <i>Thora</i> n'est, dans l'exil, qu'une commémoration de l'état passé, une représentation de l'avenir, un moyen de ne point désapprendre l'obéissance aux commandements divins et de se trouver, au jour fixé par Dieu, en état de reprendre les anciennes pratiques. Et après ces exagérations d'une doctrine vraie en elle-même, comme nous l'avons indiqué également à propos de l'idée d'un Dieu local et national, qui oserait soutenir que l'idéal religieux rêvé pour les Gentils ait pu être en Israël la soumission des non-juifs à cette même <i>Loi</i>, à une loi qui, de l'aveu de ses observateurs, perd, nous ne dirons pas ses droits, mais du moins sa pleine efficacité en dehors des frontières de la Palestine?
  
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Mais voici un fait non moins remarquable. On ne prétendra pas, après tout ce que nous avons dit ci-dessus, que l'avènement du mosaïsme ait aucunement entraîné le rejet du reste de la race humaine et que la Providence divine, ne continue point comme auparavant à s'étendre à tous les peuples de la terre. S'il en est ainsi et si, d'autre part, il n'y a pas d'autre voie de salut ouverte aux Gentils que la loi mosaïque, que devrions-nous voir dans le Judaïsme? Certainement une tendance au prosélytisme beaucoup plus marquée que précédemment; nous ne parlons pas seulement de ce prosélytisme pacifique qui prêche bien plus par la parole que<ref> Page 463 </ref>par les soirs et plus encore par l'exemple que par la parole, mais d'un prosélytisme ardent et conquérant qui ne se lasse pas de proclamer que l'éternelle damnation attend tous ceux qui ne se convertissent point à la seule religion véritable. Mais au lieu de cela nous voyons un phénomène tout contraire. Israël observe, à l'égard de la Gentilité, une réserve incompatible avec la conviction qu'il est seul en possession des moyens de salut. Son respect pour les autres croyances est tel qu'il semble confiner à l'indifférence et que des juges superficiels n'ont pas manqué d'en conclure que le judaïsme n'a point connu de prosélytisme, qu'il ne possède aucun de ces instincts qui poussent une religion à se répandre au dehors, à conquérir des adeptes, à grossir en un mot les rangs de ses fidèles. Et de fait les Rabbins ont prononcé à propos des prosélytes et du prosélytisme en général des paroles si peu encourageantes que c'est merveille si la chose et le nom lui-même sont restés en honneur en Israël.
  
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Ce caractère ethnique, local, du mosaïsme et cette absence à peu près complète de prosélytisme organisé suffisent à prouver que la religion d'Israël n'est point destinée à devenir la religion universelle. Lorsque nous la voyons cependant proclamer certains principes généraux comme obligatoires pour toute créature humaine comme une Loi à laquelle ou ne peut impunément se soustraire et dont l'exécution est exigée par la Justice divine, peut-on douter que si elle n'aspire point à convertir à ses rites toute l'humanité, elle se reconnaisse du moins en possession d'une religion bien autrement universelle que ne pourrait l'être jamais celle de Moïse, religion dont les grandes lignes apparaissent déjà dans ses Ecri- tures? Peut-on nier que ce soit là précisément l'autre aspect de la Loi, celui qui regarde tous les hommes et tous les temps?
  
MOSAÏSME ET NOACHISME                                            163
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Il nous faut étudier à présent plus attentivement comme particulièrement instructive cette attitude des Juifs à l'égard des Gentils.
  
en quelque endroit qu'on VoIsserve, dépend d'un lieu particulier, exclusivement.
 
 
Nous n'entrerons pas dans le détail des nombreux préceptes qui sont tous uniquement attachés au sol de la Palestine. Il n'y a quM ouvrir le Talmud et les écrits rabbiniques postérieurs pour en trouve, le minutieux commentaire. Mais les déclarations plus ou moins formefle$ de Moïse lai‑même constituent tme preuve cou­cinante que nous ne saurions passer sous silence. Les dieux des Gentils, les fausses divinités, sont appelés par le législateur hébreu A des dieux étrangers a, pays ~, et il n'y a qalâ, consulter Ibn Ezra et Nahmanide pour se convaincre do sens donné à ces ps~ roles. Que signifie la promesse tant de fois répétée que Dieu fi,crait sa demeure dans la Terre Sainte, au milieu d'Israël, qu'est‑ce que la sainteté attribuée au sol de la Palestine At ce culte que peu professait pour lui et que la mort même ne parvenait pas à dé. truire, puisqu'on aspirait à y être enseveli, sinon la conviction que la religion d'Israël était faite pour Israël et pou, Jérusalem et que Jérusalem et Israël étaient faits pour cette rligionl Les Docteurs ont même déclaré dans la Midrmch que l'accomplisse­ment des différents préceptes de la Thora n'est, dans l'exil, qu'une commémoration de Fêtat passé, une représentation de l'avenir, un moyen de ne point désapprendre l'obéissance aux commandements divins et du se trouver, au jour fixé par Dieu, en état de reprendre les anciennes pratiques. Et après ces exagérations d'une doctrine vraie en elle‑même, comme nous l'avons indiqué également à propos de l'idée d'un Dieu local et national, qui oserait soutenir que l'idéal religieux rêvé pour les Gentils ait pu être en Israël la soumission des noil‑juifs à, cette même Loi, à nue loi qui, de l'aveu de ses observateurs, perd, nous ne dirons pas ses droits, mais du moins sa pleine efficacité en dehors des frontières de 1, Palestine?
 
 
Mais voici un fait non moins remarquable. On ne prétendra pas, après tout ce que nous avons dit &‑dessus, que l'avêuement du mosaïsme ait aucunement entraîné le rejet du reste de la race humaine et que la Providence divine, ne continue point comme auparavant à s'étendre à tous lem peuples de la terre. S'il en est ainsi et si, d'autre put, il n'y a pas d'autre vole de salut ouverts aux Gentils que la loi mosaïque, que devrions‑nous voir dans le Jadaismet Certainement une tendance au prosélytisme beaucoup plus marquée que précédemment; nous ne parlons pas seulement de eu prosélytisme pacifique qui prêche bien plus par la parole que
 
 
 
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par les soirs et plus encore par l'exemple que par la parole, mais d'un prosélytisme ardent et conquérant qui ne se lasse pas de proclamer que l'éternelle damnation attend tous ceux qui ne se convertissent point à la seule, religion véritable. Mais an lieu de cela nous voyons a phénomène tout contraire. Israël observe, àllëgard de la Gentilitê, une réserve incompatible avec la conviction qu'il est seul en possession (les moyens de abri. Son respect pour los autres croyances est tel qu'il semble confiner à l'indifférence et que des juges superficiels n'ont pas inutiles d'on conclure que lejudaïsme n'a point connu de prosélytisme, qu'il ne possède savon de ces instincts qui poussent une religion à se répandre an dehors, à conquérir (les adeptes, à, grossir ce un mot les rangs de ses fidèles. Et (le fait les Rabbins ont prononcé à propos des prosélytes et du prosélytisme en général dos paroles si peu encourageantes que c'est merveille si la chose et le nom lui‑même sont restés en honneur en Israël.
 
 
Ce caractère ethnique, local, du mosaïsme et cette absence àpeu près complète de prosélytisme organisé suffisent à prouver que la religion d'Israël n'est point destinée à devenir la religion uni, versolle. Lorsque nous la voyons cependant proclamer certains principes généraux comme obligatoires pour toute créature hwmainc~ comme une Loi à laquelle ou ne peut impausément se soustraire et dont l'exécution est exigée par la Justice divine, peut‑on douter que si elle n'aspire point à convertir à ses rites toute l'humanité, elle se reconnaisse du moins en possession d'une religion bien autrement universelle que ne pourrait l'être jamais celle de Moïse, religion dont les grandes lignes apparaissent déjà dans ses Enri. taire? Peut‑on, nie, que ce soit la précisément l'autre aspect de la Loi, celui qui regarde tous les hommes et tous les temps?
 
 
Il nous faut étudier à présent plus attentivement comme par­Inclineraient instructive cette attitude des Juifs à l'égard des Gentils.
 
  
 
==References==
 
==References==

Latest revision as of 15:37, 18 June 2010

III.

Caractère ethnique et local du Mosaïsme.

Le caractère ethnique et local du mosaïsme est évident. Il contient des lois qui dépendent du climat, de la situatipar la parole queon géographique de la Palestine. Le printemps, par exemple, qui déterminé la fixation de la Pâque est bien celui de cette contrée. Il n'en pouvait être autrement, car il ne devait pas rester loisible à chacun de se régler, pour la célébration de la fête, sur les conditions particulières du lieu de sa résidence, ce qui serait contraire à la loi suprême posée par Moïse, l'uniformité dans le culte: « Il y aura une seule loi pour vous et pour l'étranger en séjour parmi vous [1]». Dira-t-on que bien que l'époque de la Pâque fût réglée par le printemps palestinien, on ne saurait appeler locale cette institution, du moment qu'elle est obligatoire partout où l'on se trouve? Mais cela prouve davantage encore que le culte mosaïque, [2]en quelque endroit qu'on l'observe, dépend d'un lieu particulier, exclusivement.

Nous n'entrerons pas dans le détail des nombreux préceptes qui sont tous uniquement attachés au sol de la Palestine. Il n'y a qu'à ouvrir le Talmud et les écrits rabbiniques postérieurs pour en trouver le minutieux commentaire. Mais les déclarations plus ou moins formelles de Moïse lui-même constituent une preuve concluante que nous ne saurions passer sous silence. Les dieux des Gentils, les fausses divinités, sont appelés par le législateur hébreu « des dieux étrangers au pays » et il n'y a qu'à consulter Ibn Ezra et Nahmanide pour se convaincre du sens donné à ces paroles. Que signifie la promesse tant de fois répétée que Dieu fixerait sa demeure dans la Terre Sainte, au milieu d'Israël, qu'est-ce que la sainteté attribuée au sol de la Palestine et ce culte que peu professait pour lui et que la mort même ne parvenait pas à détruire, puisqu'on aspirait à y être enseveli, sinon la conviction que la religion d'Israël était faite pour Israël et pour Jérusalem et que Jérusalem et Israël étaient faits pour cette religion? Les Docteurs ont même déclaré dans le Midrach que l'accomplissement des différents préceptes de la Thora n'est, dans l'exil, qu'une commémoration de l'état passé, une représentation de l'avenir, un moyen de ne point désapprendre l'obéissance aux commandements divins et de se trouver, au jour fixé par Dieu, en état de reprendre les anciennes pratiques. Et après ces exagérations d'une doctrine vraie en elle-même, comme nous l'avons indiqué également à propos de l'idée d'un Dieu local et national, qui oserait soutenir que l'idéal religieux rêvé pour les Gentils ait pu être en Israël la soumission des non-juifs à cette même Loi, à une loi qui, de l'aveu de ses observateurs, perd, nous ne dirons pas ses droits, mais du moins sa pleine efficacité en dehors des frontières de la Palestine?

Mais voici un fait non moins remarquable. On ne prétendra pas, après tout ce que nous avons dit ci-dessus, que l'avènement du mosaïsme ait aucunement entraîné le rejet du reste de la race humaine et que la Providence divine, ne continue point comme auparavant à s'étendre à tous les peuples de la terre. S'il en est ainsi et si, d'autre part, il n'y a pas d'autre voie de salut ouverte aux Gentils que la loi mosaïque, que devrions-nous voir dans le Judaïsme? Certainement une tendance au prosélytisme beaucoup plus marquée que précédemment; nous ne parlons pas seulement de ce prosélytisme pacifique qui prêche bien plus par la parole que[3]par les soirs et plus encore par l'exemple que par la parole, mais d'un prosélytisme ardent et conquérant qui ne se lasse pas de proclamer que l'éternelle damnation attend tous ceux qui ne se convertissent point à la seule religion véritable. Mais au lieu de cela nous voyons un phénomène tout contraire. Israël observe, à l'égard de la Gentilité, une réserve incompatible avec la conviction qu'il est seul en possession des moyens de salut. Son respect pour les autres croyances est tel qu'il semble confiner à l'indifférence et que des juges superficiels n'ont pas manqué d'en conclure que le judaïsme n'a point connu de prosélytisme, qu'il ne possède aucun de ces instincts qui poussent une religion à se répandre au dehors, à conquérir des adeptes, à grossir en un mot les rangs de ses fidèles. Et de fait les Rabbins ont prononcé à propos des prosélytes et du prosélytisme en général des paroles si peu encourageantes que c'est merveille si la chose et le nom lui-même sont restés en honneur en Israël.

Ce caractère ethnique, local, du mosaïsme et cette absence à peu près complète de prosélytisme organisé suffisent à prouver que la religion d'Israël n'est point destinée à devenir la religion universelle. Lorsque nous la voyons cependant proclamer certains principes généraux comme obligatoires pour toute créature humaine comme une Loi à laquelle ou ne peut impunément se soustraire et dont l'exécution est exigée par la Justice divine, peut-on douter que si elle n'aspire point à convertir à ses rites toute l'humanité, elle se reconnaisse du moins en possession d'une religion bien autrement universelle que ne pourrait l'être jamais celle de Moïse, religion dont les grandes lignes apparaissent déjà dans ses Ecri- tures? Peut-on nier que ce soit là précisément l'autre aspect de la Loi, celui qui regarde tous les hommes et tous les temps?

Il nous faut étudier à présent plus attentivement comme particulièrement instructive cette attitude des Juifs à l'égard des Gentils.


References

  1. Nombres, XV, 16
  2. Page 462
  3. Page 463