Comparaisons bibliques entre le Dieu d'Israél
 
et les dieux du paganisme..
 
 
Ce ne sont las sautera mit les noms divins, tours pluriels, leurs
 
anomalies grammaticales et leur multiplicité qui ont êt6 allégués
 
,,outre l'antiquité (1, monothéisme tousinque. On a coeurs prétend,
 
signaler ans preuve de polythéisme dans les passages de 1% Bible
 
où le Dieu dl 1 1srm~1 se trouvant coinparë avec les dieux des Gentils,
 
ceux‑ci paraissent être eonailêrês comme ses 6galux.
 
Nous consacrerons là premiëre partie de ce chapitre à IlAxmoeu des textes qu'on lions oppose. Mais tout d'abord nous devons oit­miner tous ceux oit les comparaisons en question sont folles par les païens Aux,mêmes, car il est clair que l'on n'en peut tirer an argument. Lorsque par exemple Laban (lit à homb: ~ Que le Dieu 'l'Abraham et JA Dieu (le Naellor, que le Die" de leur P&O soit juge entre nous! > () le Dieu de Nocher est égalé à, celui (l'Abraham; mais en admettant qu'il lie s'agisse pas du même Dieu, nommé si servent dans la Bible le Dieu d'Abraham, le Dieu dllsaae, le Dieu de Jacob, il faut remarquer que Laban est seul et sl~xpw1mer ainsi; lion seulement Jacob n'adepte pas ce langage, mais il a soin dl lie laver que par Celui que, craignait Issue, en sorte que ce pas­sage est pliuUst une preuve de l'existence, chez les patriarches, du
 
 
~') ,x,, 53.
 
 
202 Ïonn
 
 
monothéisme, avec lequel d'ailleurs le fétichisme s'est plus d'une fois allié sans le compromettre radicalement.
 
‑Nous commencerons par l'un des textes les pins souvent cités
 
et qui a fourni prétexte aux plus sérieuses objections. 3ophtê, juge
 
d'Israël, parlant a, ai (les ide dAmmon, lui dit: ~ Ce que ton
 
dieu Kemosch te donne à posséder, ne le possédocais‑tu pas? Et
 
tout ce que PEterral, notre Dieu, , mis en notre possession de~
 
vont nous, nous ne le posséderions pas 1 ~ ('). Komoach et IlEtornel
 
ne sont‑il pas ici deux dieux considérés comme égaux en fois­
 
sance? Disons d'abord que dans ce passage, comme dans la plupart,
 
des textes polythéistes, les païens y sont pour quelque chose, en
 
ce sens que 1, discours leur étant adressé, l'interlocuteur se place
 
à leu, point de vue et, dans ce me spécial, Jephté a visiblement
 
l'intention (1, rappeler an roi djAmmon l'idée paienne des dieux
 
nationaux et de l'engager à accepter le fait accompli en respectant
 
ce que chaque divinité a fait en faveur de sa nation respective.
 
Si le langage des personnages bibliques était toujours irréprocha­
 
Moment monothéiste, Phistoir ' e sacrée devrait être regardée comme
 
l'oeuvre d'un âge sensiblement postérieur. Telle qu'elle est au mm~
 
traire, elle se teint naturellement (le la couleur de l'époque. Nous
 
ne tarderons pas à voir aussi quo les Israélites Mêlés pouvaient
 
s'exprimer plus ou moins à la maniêro de Jephté, sans pour cela
 
trahir leur foi unitaire, car celle‑ci contenait au nombre de son
 
doctrines essentielles, et sans offenser en rien le pur monothéisme,
 
la croyance aux sariln, anges prodoctourg préposés par Dieu aux
 
destinées des nations,
 
Mais dans le texte qui nous occupe, le langage môme de Jephté ne nous paralt pas impliquer que Kemo8eh était dans sa pensée l'égal du Dieu d'Israël, car dans la suite da message envoyé, au roi d'Amnon nous lisons ces paroles significatives: « je ne t'ai point offonsé, et tu agis mal avec mai en me faisant la guerre. Que l'Eternel le Juge, soit aujourd'hui juge entre les enfants d'Israël et les dis d'Ammon! » (2). L'Eternel est donc pris pour l'unique et véritable juge, même quand il s'agit d'on différend entre Ammon et Israël, son empire et sa juridiction s'étendant également sur l'une et l'autre nation. Cette fin du message a un üaractêro si fran. chement monothéiste qu'il n'est guêre possible en vérité d'attribuer
 
 
24. 27.
 
 
DIEU ET LES DIEUX 203
 
les mot% da début à Une entre cause qu'à la nécessité de Se Cmi~ former a, langage (les Gentils.
 
UR lUtre, fait non mains Capital saillirait à eloigne, tort (lente à cet égard, s'il en pouvait subsister. Nous voyons Moïse, s'adres­sant non pas 'à, an ai paie,, cadi aux Israélites, attribuer Cette même possession, dont, Jephté fait honneur à KAncosch, au Dieu d'Israël et à nul autre «à lui. On lit en effet au Deutéronome: ~ Tu approcheras des enfants d'Ammon. Ne les attaque pas et ne t'engage pas dans un combat avec eux; car je ne te donnerai rien à posséder dans le pays des enfants d'Ammon: c'est aux en­fants JA Lot, queje l'ai donné en propriété ~ ('). On nous objectera, peut‑être que le Deutéronome n'est Dos de Moïse, que ces croyanc" monothéistes étaient étrangères à Jephté et à son historien et que la contradiction entre les deux textes est la meilleure preuve de la composition récente du Pentateuque. Mais il est assez difficile de croire que le Deutéronome soit moins ancien que le livre des Juges et quand cela serait, Comment supposer que pêerivain n'aurait pas modifié ce terrier ouvrage dans se, propre sous? La phrase il,, Diautéronom, se conilie aisément avec les paroles de Jephté, lorsqu'on interprète Celles ci sa point (16 vas monothéiste, en faisant de Kom"eh un de ces Elche, entre lesquels le livre de Moïse lui‑même Route dit que )lieu a partagé le gouvernement des an­tiens. Or il n'est pas d'Une saine critique de rejeter une solution qui non seulement fait disparaître mm apparente contradiction entre deux ouvrages, mais qui encore permet de les expliquer l'un par l'autre, et cela pour s'attacher à un autre système qui n'explique rien et qui laisse subsister la contradiction tout entiêre.
 
Les critiques modernes qui prétendent que les doctrines juives elles‑mêmes étaient modiâbes quand il s'agissait de les présenter aux Gentils sous un jour favorable, comme c'est le eu, nous dit‑on, pour Philon et Josèphe, devraient erre les premiers à admettre, chez les anciens Juifs, l'adoption du langage polythéiste, loesq,lils s'adres­saient aux luises. C'est ce que ne craint pas de reconnettre àplusieurs reprises Warburton qui voit nus concession faite aux préjugés contemporains chaque fois que le Dieu dIsraël parait considéré comme une divinité locale et tutélaire.
 
1 Ce titre même de Dieu d'Israël, rapproché des passages de la Bible où il est question do Dien d'Ammon, du Dieu dEdom, etc.,
 
 
(~) ,, 19,
 
 
a paru à certains auteurs une preuve (lac les anciens Juifs admet­talent J'existence de plusieurs divinités. Il faudrait plutôt voir la une preuve nu faveur de Vidê' d'lin !)leu national et es n'est qu'in­d'retiennent, Par VOiA (le COngêqUeUCe, que POU en POUFFait tirer an argamAnt contre le monothéisme israêlite. Nous examinerons ces textes et d'autres semblables, lorsqu'il s'agira de répondre àl'accusation faite au judaïsme antique de n'avoir été qu'une ce­ligion nationale, accusation que l'on prêtend pouvoir baser sur la conception hébraïque de la Divinitê. Bornons‑noug présentement àétudier les passages qui supposent, une certame comparaison entre le Dien d'Israël et les (lieux de pagamIsmA~
 
'Moise dit par exemple à Pharaon: <~ Il en sec, ainsi, afin que ta saches que nul c'est semblable à l'Eternel, notre Dieu ~ (~) et plus loin: , Afin que tu saches que nul 11est~sembInble à moi sur toute la. terre ~ (~). Dans des cas comme ceux‑ci, des païens jouant Io rôle d'inturlocate,rs on d'auditeurs, on a pa~ nous le recourus, accommoder le langage à leurs idées. Mois les passages qui rm%~ tiennent des comparaisons de ce genre faites pu, les personnages bibliques eux‑mêmes, sans que les (lontils y soient pou, rien, ne peuvent être contestés et de ne doivent point surprendre ceux qui savent l'extrême extension que le concept du divin avait chez les Fïëbre~ et tact ce que ceux‑ci comprenaient spncialenient sous le nom d'Elôkiit,. De telles expressions apparaissent alors comme une ~oetsêqmmco légitime de la croyance à la prêsence (lu divin dans le monde, autrement dit à l'immanence de Dira dans la création, a la Sehcekina et, par suite, à ses manifestations dans tout ce q,lon entrevoyait, sous ce nom d~Ploibii~, do grand et de forù~ (10 beau, (1, bon et de vrai.
 
Il ne faut pas oublier non plus que, du moment que l'on admet l'existence des swim, anges protectours~ en qualitë dl‑Eloki, on dl­viffitAs des nations, tout en les subordonnant au Dieu T,ês‑Efaut, il était naturel qu'on leur comparât le vrai Dieu, pour proclamer qu'il leur était supérieur. 8, bernait‑on par lu a lui reconnaître simplement une dignité au,éminente on voulait‑on affirmer au con­traire que seul Il possédait le caractère absolument divin, qu'il 6tait l'unique Dieu digne de ce nom, non plus par participation, mais par essence, et que tous les autres n1êtaient que des rayons
 
 
DIEU ET J'ES Tallux 2905
 
 
détachée tic sa lumière? Nous allons voir que cette dernière hy­pothèsA est la seule vraiA, non seulement quand il s'agit (le pro­fessions de foi explicites en dehors de, toute idée (le comparaison avec les divinités paiennas, mais dans ces sortes d'assimiiatios elles mêmes qui nous rêvêtent parfois mie intention très marqu6c, cite, col,! qui parle d'atténuer ce qu'ells lui paraissaient avait (le claquant dans 1, forme.
 
Ainsi dons ce texte de l'Exode que nous venons du citer Moise,
 
après avoir dit, à Pharaon: , Nul n'est semblable à Awya, noire
 
Dieu »I lui dit une autre fois, comme pour ce langage:
 
« Aflo que tu saches que la terre est à ('). Dans le
 
cantique dlArme nous lisons: ~ Nul n'est Saint comme IlEtemiel ~
 
et aussitôt aprês: « Il n5y a point d~wrtre Dieu que toi , ('). pa,
 
roillennent dans la prière, de Da ' vid après la visite de Nathan:
 
~ Que tu es donc grand, Eternel Dieu! une nul n'est semblable à
 
'Poil » et immédiatement l'écrivain sacré, Gomme s'il se reprenait,
 
ajoute: ~ et il n'y a point d'autre, Dis, que toi 1 . (~). Peut‑on roi­
 
sonnablement soutenir qu~un monothéisme si ‑absolu a la fin de la
 
phrase n'est que relatif au commencement?
 
Citons encore deux textes ‑du Deutéronome: ~ Fat‑il jamais nu peuple qui entendit là voix d'Elokiin parlant do milieu du feu, comme tu l'as entendue, et qui soit demeuré vivant? Fat‑il jamais an dieu qui essayât d, venir prendre à loi mie nation du milieu d'cas nation? ~ ('). mais l'écrivain est ai loin de vouloir comparer ici (les dieux, tous également dignes de ce nom dans sa pensée, ,Iu~ii ,ve,,Clique expressément au verset suivant le caractère divin pour an Saut: z Ta as été rendu témoin de ces choses, abc que tu saches qu'Avaya est Dieu (Etokiîn), qu'il Wy en a point d'autre! ~ (à).
 
Quelques ligues plus haut, dans ce même chapitre, nous lisons:
 
Quelle est en effet la grande nation qui ait des dieux auprès d'elle. comme nous avons l'Éturral, notre Dieu, toutes les fois que notes l'invoquoiil , C~). Il s'agit ici, à Weri pas douter, de dieux proprement (lits; le idées (le prière et d~exaucement ne pe,,,et­tout pas d'y voir autre chose. Est‑ce donc que Mome reconnaît
 
 
o, 2. a Samuel, vu, 22.
 
33‑M. 1bkl~, .,..t 35.
 
r, 7.
 
 
206 DIEU
 
 
l'existence d'autres divinités qu'Apaya? Assurément ce passage, comme beaucoup d'autres analogues, prouve que le, (lieux des Gentils n'étaient point pour Moise des êtres imaginaires, un pur néant, et qlau contraire il leur reconnaissait une caboteurs réelle,­mais il leur attribue si peu le véritable caractère de divinité qu'il proclame que IlEternel seul est capable d'cancre, les prières. Ce que nous savons des docarlimai de Moisis sac la er4ation nous permet d'entrevoir ce qu'il a pli comprendre sous ce nom de dieux (Mobile), liens voulons dire les divers corps célestes ou plutôt les anges qui les animent et dont le prophète hébreu ne songe point à faire de véritables dieux, puisqu'il nous a raconté leur grouses, 01, nous rapportant celle des astres dont ils sont les esprits et avec lesquels les paîers; les ont si souvent confondus dans leur culte (1).
 
Sans doute 1, danger des comparaisons de ce genre est de donner à entendre qu'il peut exister dans la pensée de l'écrivain une certains égalité, sinon de dignité, du moins de nature entre le Dieu d'Israël et les divilditês paimules, mais que ces difficultés apparentes puissent s'expliquer malle que le pur monothéisme en demeure le moins du monde eomproin!8,.tout ce que nous avons dit jusqu'ici de la nature et de rôle des Mobile, nous paraît l'avoir clairement démontré.
==References==

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