§ 2.
 
L'UNITIÉ DE LOI CHEZ LES RABBINS.
 L'identité de la loi de l'homme avec celle de l'univers est‑elle est-elle une doctrine hébraïque authentique? Il est superflu de démontrer qu'on la retrouve dans la Kabbale; chacun sait quMle qu'elle constitue un de ses enseignements caractéristiques. Mais la théosophie est‑elle est-elle d'accord en cela avec les autres sources des croyances hêbraïquesl hébraïques? Ce que nous allons dire le prouvera clairement et cette conformité, de doctrine établira une fois de plus, croyons‑nouscroyons-nous, la légitimité et l'antiquité, de la Kabbale. Il ne s'agit pas en effet de concor­dance concordance accidentelle sur un point partionelerparticulier, si important qu'il soit; la doctrine qui nous occupe est par eIIe~mêmü elle-même d'une, nature émi­nemment éminemment et essentiellement thêmsIphiquethéosophique, soit par l'idée transcen­dante transcendante qu'elle nous donne de la loi et celle du Verbe ou Logos  414 L1jiO~ <ref> Page 413 </ref> créateur qui y est 'impliquée, soit par le rôle «Alle qu'elle assigne à11obserriiteur à l'observateur de la loi comme coopérateur dans Perdre l'ordre universel, soit enfin Pm par l'importance, non plus seulement éthique ou sociale, ni même religieuse qu'elle accorde aux préceptes de la Thora, mais en quelque sorte cosmique et ontologique. Si donc tous les mo­numents monuments de phébreïsme l'hébraïsme confirment cette doctrine, c'est la prouve preuve qu'il est lui‑même lui-même tout imprégné de théosophie. Avant de remonter à la Bible, nous commencerons par recher. cher ce que nous enseignent à ce sujet les Rabbins; notre argu‑, intonation n'en aura ainsi que plus de force. La Thora n'est pas simplement pour eux la loi civile et religieuse; elle a un sens bien plus vaste: elle est le Logos, le monde intelligible, le prototype de la création. Cette théorie de la Thera~Verbe ne saurait être formulés dune routiers plus claire que ne l'a fait le Beresckit Rabba. < De même qu'on architecte ne construit un édifice qu'en consultant ses plans, ses tables, ses dessinfi, de même aussi, pour créer le monde, le Saint, béat soit‑Il, contemplait la Thora ». Les Rabbins nous disent encore que la Thora est pins­traiteur de l'art de Dieu; quWe s'appelle le Principe et que c'est en vert, do te principe que le monde a été créé; enfin, que la Thora est ans des sept choses qui ont précédé la création du monde (~). Ailleurs nous les voyons mettre dans la bouche du serpent cette parole, expressive: ~ Dieu a mangé de cet arbre de la science et c'est par la qu'il a créé le monde (2) ~. Or nous savons que l'arbre de la vie et celui de la science du bien et du mal repré­sentent les deux fites de la Loi, le premier celle de l'homme parfait et l'autre, celle de l'homme dêehn comme ils représentent, an point de vue philosophique, l'un Uldéal et l'autre le Réel (~). Dans le Zohar nous trouvons cette pensée profonde que le monde et l'homme sont créés tous doux: sur le modêle de la Thora. Si doute la toi du monde et celle de l'homme sont une seule et même loi, toutes les créatures même supérieures ou antérieures àl'homme, sont tenues de l'observer et c'est précisément ce que les Rabbins nous disent. Les anges, d'après une de leurs légendes, la    (~) J~LKour S~Nx Miels une. vin. Les rabbins nous disent même que la Lui . prècêde 1. ...de a, neuf ,et q.t.,,, dffles. Serait.. F6p,q,, ,lanternait, saut autre T1oi~. serait 1. L.11  (1~ J. S. Burushit ~ 27.  (1) C'est le ~ Loges o~deitUit.a » et 1. . Les., de poil  ORDAIVISITION DE LA SOCIÊTÊ 1171JXAIrE 115   réclamaient POUUr eux seuls; il est vrai que Dieu leur objecte que certaines choses ne leur sont pas applicables, mais l'on a fait observer avec raison qu'une semblable prétention n,aurait pas été imaginés si, d'une manière ou d'une autre, la Loi ne les concer­nait point. Les creatures inférieures, les Schedim, s'y soumettent également. Mais les Rabbins vont plus loin; ils affirment que Dieu lui‑même observe la Loi. Nous savons que cette idée a été le proteste d'une foule de protestations contre les absurdités et les blasphèmes des Pharisiens; de sages critiques se contentaient de les accane, sans chercher à comprendre ce qu'ils voulaient dire. certes, Dons ne prétendons pas que tous les Pharisiens étaient en état d'apprécier la valeur de leur propre doctrine, d'en mesurer la profondeur et l'élévation, que tous en on mot en possédaient une conscience adéquate. Nous savons trop bien que tous les membres d'une école ou d'une Eglise ne comprennent pas de la même manière les théories ou les dogmes qui leur sont proposés. on n'aurait pas de peine à trouver dû nos jours encore des juifs qui, dans le Dieu qui observe la Loi, ne voient pas autre chose qu'un très vieux rabbin perdu dans les minutieuses pratiques d'une dévotion exugêrée, soit qu'ils acceptent pieusement l'idée, soit qu'ils la rejettent comme uns niaiserie. Cest l'éternelle histoire décrite par Maimonide ('); ce qu'il dit des divers degrés d'intelligence s'ap­plique à notre époque comme à la sienne, car l'échelle demeure à peu près invariable. Nous prétendons seulement que, pour juger sainement de la véritable valeur d'me doctrine, il faut examiner ce qu'en pensent, parmi ses partisans, les esprits les plus éclairés. Cette idée d'un Dieu observateur de la Loi, qui appartient de fait comme de droit à la Kabbaha se retrouve dans le pharisaisme talmudique, OÙ natal voyons non seulement le principe formellement ênoemê (% mais encore de détails de nature à choquer évidemment nos conceptions modernes, car outre que Dieu accomplit tous les devoirs de la morale rOligiuse, il se revêt des tofillin ou phylactères, il dit sa prière en s'adressant à, lui‑même ~). Mais sous ces images   (1) Voir Vintroduetion au traite Abet appel& les Mou chapitres. (1) C'est il... 1. Talumd dl ql.. os eu, le verset do Lêlitiq.1, erra, 4: ~ Ne.. serra... p. la que 1. Sujet, usai aot‑il, observe tous les préolptes de la Loi. e (~) Berakhot, cap. 1. 
416 1~noMmsAvant de remonter à la Bible, nous commencerons par rechercher ce que nous enseignent à ce sujet les Rabbins; notre argumentation n'en aura ainsi que plus de force. La Thora n'est pas simplement pour eux la loi civile et religieuse; elle a un sens bien plus vaste: elle est le Logos, le monde intelligible, le prototype de la création. Cette théorie de la Thora-Verbe ne saurait être formulés d'une manière plus claire que ne l'a fait le <i>Bereschit Rabba</i>« De même qu'un architecte ne construit un édifice qu'en consultant ses plans, ses tables, ses dessins, de même aussi, pour créer le monde, le Saint, bénit soit-Il, contemplait la Thora ». Les Rabbins nous disent encore que la Thora est l'instrument de l'art de Dieu; qu'elle s'appelle le Principe et que c'est en vertu de ce principe que le monde a été créé; enfin, que la Thora est une des sept choses qui ont précédé la création du monde <ref> Jalkout Simmon, Mislè cap. VIII. Les Rabbins nous disent même que la Loi a précédé le monde de neuf cent soixante quatorze siècles. Serait-ce l'époque quaternaire dont notre Thora serait la Loi? </ref>
puériles une théorie philosophique dAilleurs nous les voyons mettre dans la bouche du serpent cette parole, expressive: « Dieu a mangé de cet arbre de la science et c'nos haute portée ne se cache‑t‑elle puai Voilà ce est par là qu'il convient a créé le monde <ref> J. S. Bereschit § 27. </ref>» . Or nous savons que l'arbre de la vie et celui de rechercherla science du bien et du mal représentent les deux faces de la Loi, le premier celle de l'homme parfait et l'autre, celle de l'homme déchu comme ils représentent, au lien point de repousser sans examen tout ce quivue philosophique, dans la forme, ne sl'un l'ldéal et l'autre le Réel <ref> C'accorde pas avec notre manime est le « Logos eudeithitos » et le «Logos prophoricos » de penser actuellePhilon. </ref>.
Il faut se souvenir ici de ce Dans le Zohar nous trouvons cette pensée profonde que nous avons dit de la doctrine dû la cooperation de le monde et l'homme aveu Dieusont créés tous deux sur le modèle de la Thora. Si l'homme rempote avec Dieu, c'est que doute la loi de Peu du monde et celle de l'autre est la homme sont une seule et même. Les titres d'associéloi, de trêves de compagnon de Dieu que toutes les Rabbins don~ nent créatures même supérieures ou antérieures à l'homme, se rattachent aussi bien à Pidêe d'unité sont tenues de la loi qul'à celle de la coopération humaine. On a dit fort justement que Pâtre raisonnable qui, avec uns pleine connaissance, se soumet librement à, la loi, accomplit en réalité sa propre volonté observer et cette pensée se retrouve dans le Talmud qui dit expreBsement c'est précisément ce que la loiles Rabbins nous disent. Les anges, avant d'être apprise par Phomme, appartient à Dieu et s'appelle la loi après une de Dieu, leurs légendes,aie qu'elle devient la loi de Phomme, des qu'elle <ref> Page 414 </ref>réclamaient pour eux seuls; il est apprise par lui. La loi étant, au sens philosophique, naturelle à l'hommevrai que Dieu leur objecte que certaines choses ne leur sont pas applicables, comme elle mais l'est à, l'univers dont l'homme on a fait partie, et celui‑ci portant en lu!~même lobserver avec raison qu'idéal qui une semblable prétention n'est aurait pas aro9re réalisé dans l'univers, il est clair, été imaginés si nous 110 nous méprenons pas sur la juste interprétation du systême rabbinique, qud'une certaine êgalitê doit smanière ou d'établir entre la loi et l'homme qui la réalise. Aussi voyons‑nous les rabbins donner à l'âme humaine, et peut‑être à l'homme tout entierune autre, le nom de 8epker nora, livre de la Loi, à décider que ne les prescriptions légales ne doivent pas s'exécuter lorsqu'elles mettent la vie humaine en danger ('), prouve évidente qu'ils reconnaissent quelque chose de supérieur à la lettreconcernait point. C'est sans doute pour la même raison qu'ils déclarent coupable celui qui ne se lève pas en présence dlumLes créatures inférieures, savant éminentles <i>Schedim</i>, de même qus'il se lors en présence du livre de la Loiy soumettent également.
EnfinMais les Rabbins vont plus loin; ils affirment que Dieu lui-même observe la Loi. Nous savons que cette idée a été le prétexte d'une foule de protestations contre les absurdités et les blasphèmes des Pharisiens; de sages critiques se contentaient de les accuser, sans chercher à comprendre ce qu'ils voulaient dire. Certes, nous ne prétendons pas que tous les Pharisiens étaient en état d'apprécier la valeur de leur propre doctrine, d'en mesurer la profondeur et l'unité élévation, que tous en un mot en possédaient une conscience adéquate. Nous savons trop bien que tous les membres d'une école ou d'une Eglise ne comprennent pas de loi dont nous parlons est une conséquence inévitable la même manière les théories ou les dogmes qui leur sont proposés. On n'aurait pas de peine à trouver de nos jours encore des juifs qui, dans le Dieu qui observe la doctrine déjâ signalée chez Loi, ne voient pas autre chose qu'un très vieux rabbin perdu dans les Itabbins et selon laquelle minutieuses pratiques d'une dévotion exagérée, soit qu'ils acceptent pieusement l'humanité idée, soit qu'ils la rejettent comme une niaiserie. C'est l'éternelle histoire décrite par rapport Maïmonide <ref> Voir l'introduction au traité appelé les <i> Huits Chapitres </i> </ref>; ce qu'il dit des divers degrés d'intelligence s'applique à notre époque comme àla sienne, notre terre ce que car l'âme est échelle demeure à peu près invariable. Nous prétendons seulement que, pour le corps, comme aussi juger sainement de celle la véritable valeur d'après laquelle Posprit de lune doctrine, il faut examiner ce qu'en pensent, parmi ses partisans, les esprits les plus éclairés. Cette idée d'homme retourne à "esprit un Dieu observateur de Funiversla Loi, doctrine qui appartient de fait comme de droit à la Kabbale se retrouve dans les paroles de Plotin mourant et dont Giordano Bruno sle pharisaïsme talmudique, où nous voyons non seulement le principe formellement énoncé<ref> C'est fait ldans le Talmud de Jérusalem qu'écho en disant au moment d'expirer on trouve ce commentaire sur le bûcher: . Je Wefferce verset du Lévitique, XVIII, 4</ref>,« Nous apprenons par là que le Saint, béni soit-Il, observe tous les préceptes de la Loi»,mais encore de détails de ramener ce qulil y a nature à choquer évidemment nos conceptions modernes, car outre que Dieu accomplit tous les devoirs de divin la morale religieuse, il se revêt des <i>teffilin</i> ou phylactères, il dit sa prière en moi s'adressant à lui-même <ref> Berakhot, cap. I. </ref>. Mais sous ces images <ref> Page 415 </ref>puériles une théorie philosophique d'une haute portée ne se cache-t-elle pas? Voilà ce qWil y a qu'il convient de rechercher, au lieu de divin repousser sans examen tout ce qui, dans lla forme, ne s'univers ‑accorde pas avec notre manière de penser actuelle.
Il faut se souvenir ici de ce que nous avons dit de la doctrine de la coopération de l'homme avec Dieu. Si l'homme coopère avec Dieu, c'est que la loi de l'un et de l'autre est la même. Les titres d'associé, de frères, de compagnon de Dieu que les Rabbins donnent à l'homme, se rattachent aussi bien à l'Idée d'unité de la loi qu'à celle de la coopération humaine. On a dit fort justement que l'être raisonnable qui, avec une pleine connaissance, se soumet librement à, la loi, accomplit en réalité sa propre volonté et cette pensée se retrouve dans le Talmud qui dit expressément que la loi, avant d'être apprise par l'homme, appartient à Dieu et s'appelle la loi de Dieu, mais qu'elle devient la loi de L'homme, dès qu'elle est apprise par lui. La loi étant, au sens philosophique, naturelle à l'homme, comme elle l'est à l'univers dont l'homme fait partie, et celui-ci portant en lui-même l'idéal qui n'est pas encore réalisé dans l'univers, il est clair, si nous ne nous méprenons pas sur la juste interprétation du système rabbinique, qu'une certaine égalité doit s'établir entre la loi et l'homme qui la réalise. Aussi voyons-nous les rabbins donner à l'âme humaine, et peut-être à l'homme tout entier, le nom de <i> sepher Thora</i>, livre de la Loi, à décider que les prescriptions légales ne doivent pas s'exécuter lorsqu'elles mettent la vie humaine en danger <ref> C'est la loi du <i> Piccouah nefesch </i></ref>, preuve évidente qu'ils reconnaissent quelque chose de supérieur à la lettre. C'est sans doute pour la même raison qu'ils déclarent coupable celui qui ne se lève pas en présence d'un savant éminent, de même qu'il se lève en présence du livre de la Loi.
(~) CEnfin, l'unité de loi dont nous parlons est une conséquence inévitable de la doctrine déjà signalée chez les Rabbins et selon laquelle l'humanité est par rapport à notre terre ce que l' t 1âme est pour le corps, loi comme aussi de celle d~ PW~.'après laquelle l'esprit de l'homme retourne à l'esprit de l'univers,h e.,h q.~ 1...doctrine qui se retrouve dans les paroles de Plotin mourant et dont Giordano Bruno s'est fait l'écho en disant au moment d'expirer sur le bûcher: « Je m'efforce de ramener ce qu'il y a de divin en moi à ce qu'il y a de divin dans l'univers................ Careic,, p» <ref> Page 416 </ref>

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Israël et L'Humanité - L'unité de loi chez les Rabbin

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