Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - La Révélation et les peuples gentils"

From Hareidi English
Jump to: navigation, search
 
Line 1: Line 1:
Les traductions de la Lui.
+
IV.
  
+
La Révélation et les peuples gentils.
 
 
Quel que soit le contenu des inscriptions gravées sur les pierres élevées par Moise et par Jeans, il demeure certain qu'elles avaient pour bat d'instruire les Gentils. Nous trouvons une nouvelle prouve de la destination universelle de la révélation mosaïque dans la haute idée qu'on S'est faite des traductions de la Loi dont la pre­mière, nous Pavons va, était attribuée à Dieu lui‑même qui, sur le Sinail aurait tradait la Loi dans toutes les langues de la Gon­tilité, car, nous disent les Rabbins, t'est là ce que signifie le verset: « Moïse parlait et Dieu lui répondait par la voix (2) ~.
 
 
 
Lorsqu'il sagit de la versiongreeque des Septante, nous trou­vons, il est vrai, chez les Docteurs de la Synagogue des opinions
 
 
 
 
 
 
D,.të,. ,, 1 t                      ,, 13 t
 
 
 
E..d~ "x, 19. S,h".t R'bb., B", ~ 27.
 
 
 
 
 
LA niLVÉL&TION MOSAIQUE                                                                      565
 
 
 
contradictoires, les uns tentant de relever le mérite de cette tra­duction, les autres s'efforÇant au contraire de la dénigrer. Pour expliquer cette dernière attitude, M Usent fait remarquer avec beaucoup de raison que lorsque (lu j udaïsmo hellénisé fat sorti le christianisme, il était naturel que ceux qui étaient restés juifs mon­dissent art travail qui avait abouti à ce résultat odieux ('). Il n'est pas moins vrai qu'on ne saurait parler pins éloquemment que ne le font les Rabbins du rôle de la langue grecque comme moyen de propagation de Vidés hébraïque dans le monde. On lit dans le Talmud: ~ Il n'y a pas de différence entre les livres (de la Bible) et les Tephillin (phylactères) et wsxouzot, si ce n'est que les pre­miers peuvent être écrits en n'importe quelle langue, tandis que les phylactères et les mozouzot ne peuvent être écrits qu'un achogri (on caractères assyriens). Rabban Siméon, fils de Gamaliel, dit: Même pour les livres (de la Bible) il n'a été permis de les écrire qu'en grec (') ~.
 
 
 
Il n'y a donc pas lion de c'étonner d'entendre Philon affirmer qulavant même la traduction des Septante, il existait en Egypte d'autres traductions grecques. Cette assertion, qui n'a d'ailleurs rien d'improbable, prouve du moins que Vidés d'une ancienne ira­duetion. des Petitesse, et notamment d'une version grecque, était bien "cueillie dans le judaïsme. L'avis de R. Siméon qui, d'après le texte talmudique, était seul parmi les Docteurs à vouloir res~ treindre à la langue grecque le privilège de traduire les Berituro,, )te saurait au surplus être considéré comme une manifestation de particularisme juif, car autoriser le grec, c'était permettre que tous les peuples prissent connaissance de ce qui se publiait dans cette langue qui était alors devenue presque universelle.
 
 
 
La véritable intention du docteur apparoir dans le choix da texte sur lequel, au dire de R. Jochanan, il appuie son opirdou: « R. Jochannu dit: Sur quoi se base donc R. Siméon, fils de Gm­maliAll Sur ce verset: ‑ Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem 1 » (3) Ce qui veut dire: Que les paroles de Japhet soient entendues dans les tentes de Sem! Et c'est pour qu'on ne puisse pas objecter qu'il faut comprendre aussi les langues de Casser et de Magog (autres (Île da Japhet comme Javan), qu'il est écrit: raphté Elolbim le faph,t, c'est‑"Ire: Que .I. ,,, p. 144.
 
 
 
Trité M~gknl,, 8b 9b.
 
 
 
11, 2L
 
 
 
 
 
566                                        LA toi
 
 
 
La Rêvélation et les peuples gentils.
 
 
 
 
 
 
Si les Doctrine prétendent que Dieu a parlé sur le Sinaï toutes les langues coucous et s'ils insistent particulièrement sur les plus importantes d'entre elles, c'est manifestement parce que, d'après eux, la révélation divine s'adressait aux autres peuples aussi bien qu'à Israël, autrement Pafürmation rabbinique n'aurait pas du sens. Mais voici qui est bien pins remarquable encore: ils vont jusqu'à dire qu'avant de proposer la Loi à Israël, le Seigneur poffrit à toutes les autres nations de la terre qui n'ont point veut, l'accepter (~)‑
 
 
 
Cette idée se trouve dans le Talmud comme dans la Posikta et il n'y a guère de Midrasch qui, d'une manière ou de l'autre, ne la reproduise. On rencontre même à ce propos chez un rabbin cette phrase significative: x C'est que le Saint, béat 8oit‑il, n'agit pas tyranniquement aveu ses créatures. ~ (~) Si le texte de la bénédiction mosaïque ne mentionne avec 10 Sinaï que Séir et Paran, ces doux noms suffisent aux commentateurs pour désigner l'humanité entière, cm ils représentent à leurs yeux les deux grandes puissances qui se disputaient de leur temps la domination de leur pays, l'Orient et l'occident, les Arabes et les Romains. La Posikta s'appuie en outre sur ce passage des Psaumes: « Tous les rois de la terre te louent, ô biturent, car Ils ont entendu les paroles de ta bouche.
 
 
 
 
 
 
Mlghill‑ 9b­
 
 
 
Js1~«t                    S.1t~ In., ~ 286.
 
 
 
P xxxv,,~, 4, 5.
 
 
 
 
 
LA RéVÉLATION XORAÎQUE                                            56,
 
 
 
 
 
 
Ils ont célébré les voies de lEte,nel, ose la gloire de IlEterrici est grande (l) ».
 
 
 
      L'offre que Dieu fait de sa Loi aux peuples gentils, au moment
 
 
 
même d'apparaître a,, le Sinal, , moc beauté dramatique qui ro­
 
 
 
hausse la vaum, philosophique et historique de Pidêe rabbinique.
 
 
 
Veut‑on cependant voir ceIIc~ci Bons une farine plus rationnelle?
 
 
 
Qu'en lise ces mémorables paroles: « Sache et apprends que depuis
 
 
 
le jour où Dis, a créé le monde jusqu'au moment où Israël elatit
 
 
 
(le IlEgypte, Dieu est allé tour à tour chez toutes, les nations du
 
 
 
monde pour leur offrir sa loi, mais elles n'ont pas veut, Pccepter.
 
 
 
Aussi dans chaque génération, des témoins a, lèvent pou, l'collecte,;
 
 
 
ce saut Eliphaz de Thêman, Bildmi de Schuach, Tsophar de Naama,
 
 
 
Job ci, pays d'Uts et lu dernier de tous, Balmim fils de peu, C) ~
 
 
 
Ainsi, ce qui noua est présenté ailleurs comme un incident de la
 
 
 
scène (lu Sinai se développe ici dans toute la dures de Phistoire
 
 
 
antérieure à Moïse. C'est à toutes les nations successivement que
 
 
 
la Loi a été proposée et elles ont refuse. Mais ce quil y a de par­
 
 
 
ticulier dans cette haggalla, c'est ce détail que des témoins de Ilim­
 
 
 
partialité divine ont surgi à toutes les époques su milieu des Gentils
 
 
 
en la personne des prophètes gentils ,,, mêmes. Nous trouvons
 
 
 
la une frappante analogie avec les célèbres paroles de l'apôtre Paul
 
 
 
disant aux païens que les penseurs et les philosophes que Dieu
 
 
 
dans tous les temps a fait na' lire parmi eux pour leur rappeler la
 
 
 
vérité divine, seront on je,, leur condamnation. ("» Oette conception
 
 
 
de l'économie de la Révêlatiol, ne peut avoir été empruntée qu'au
 
 
 
fond même du juddisme et le mot de Paul aussi bien que le texte
 
 
 
du Midrasch attestent les croyances universalistes qui régnaient
 
 
 
clans ce milieu pharL~aique où Saut de Tarse avait puisé ses !os­
 
 
 
pirations.
 
  
 +
Si les Docteurs prétendent que Dieu a parlé sur le Sinaï toutes les langues connues et s'ils insistent particulièrement sur les plus importantes d'entre elles, c'est manifestement parce que, d'après eux, la révélation divine s'adressait aux autres peuples aussi bien qu'à Israël, autrement l'affirmation rabbinique n'aurait pas de sens. Mais voici qui est bien plus remarquable encore: ils vont jusqu'à dire qu'avant de proposer la Loi à Israël, le Seigneur l'offrit à toutes les autres nations de la terre qui n'ont point voulu l'accepter <ref> <i> Jalkout Schimeoni </i> Sect. Itro, § 286. </ref>.
 
   
 
   
 +
Cette idée se trouve dans le Talmud comme dans la Pesikta et il n'y a guère de Midrasch qui, d'une manière ou de l'autre, ne la reproduise. On rencontre même à ce propos chez un rabbin cette phrase significative: « C'est que le Saint, bénit soit-il, n'agit pas tyranniquement avec ses créatures. » <ref> Ps. CXXXVIII, 4, 5. </ref> Si le texte de la bénédiction mosaïque ne mentionne avec le Sinaï que Séir et Paran, ces deux noms suffisent aux commentateurs pour désigner l'humanité entière, car ils représentent à leurs yeux les deux grandes puissances qui se disputaient de leur temps la domination de leur pays, l'Orient et l'Occident, les Arabes et les Romains. La Pesikta s'appuie en outre sur ce passage des Psaumes: « Tous les rois de la terre te louent, ô Eternel, car ils ont entendu les paroles de ta bouche. <ref> Page 566 </ref>
 +
Ils ont célébré les voies de l'Eternel, car la gloire de l'Eternel est grande <ref> Seder Eliahu Zuta, XI. </ref> ».
  
la pins divine des langues de Jucher soit rqne sous les tentes de Sem ~ (').
+
L'offre que Dieu fait de sa Loi aux peuples gentils, au moment même d'apparaître sur le Sinaï, a une beauté dramatique qui rehausse la valeur philosophique et historique de l'idée rabbinique.Veut-on cependant voir celle-ci sous une forme plus rationnelle? Qu'on lise ces mémorables paroles: « Sache et apprends que depuis le jour où Dieu a créé le monde jusqu'au moment où Israël sortit d'Egypte, Dieu est allé tour à tour chez toutes les nations du
 +
monde pour leur offrir sa loi, mais elles n'ont pas voulu l'accepter. Aussi dans chaque génération, des témoins se lèvent pour l'attester; ce sont Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach, Tsophar de Naama, Job du pays d'Uts et le dernier de tous, Balaam fils de Béor <ref> <i>Jalkout Schimeoni</i>, Sect. Vezot Abberacha, 951. </ref>.Ainsi, ce qui nous est présenté ailleurs comme un incident de la scène du Sinaï se développe ici dans toute la durée de l'histoire antérieure à Moïse. C'est à toutes les nations successivement que
 +
la Loi a été proposée et elles ont refusé. Mais ce qu'il y a de particulier dans cette <i> haggada</i>, c'est ce détail que des témoins de l'impartialité divine ont surgi à toutes les époques au milieu des Gentils en la personne des prophètes gentils eux-mêmes. Nous trouvons là une frappante analogie avec les célèbres paroles de l'apôtre Paul disant aux païens que les penseurs et les philosophes que Dieu dans tous les temps a fait naître parmi eux pour leur rappeler la vérité divine, seront un jour leur condamnation. <ref> Epitre aux Romains, I, 19, 20; Voir aussi Actes, XVII, 23, 28. </ref> Cette conception
 +
de l'économie de la Révélation, ne peut avoir été empruntée qu'au fond même du judaïsme et le mot de Paul aussi bien que le texte du Midrasch attestent les croyances universalistes qui régnaient dans ce milieu pharisaïque où Saul de Tarse avait puisé ses inspirations.
  
Ainsi le passage choisi est un texte antérieur à la promulgation de la Loi; il est prononcé par Noé, père commun da tous les hommes, et S'adresse à. toute l'humanité. La plus belle langue de la Geutilitê est présentés comme destinée à servir, elle aussi, d,idiome sacré sous les tentes de Sem qui ne sont autres que les synagogues. Il est évident que tout respire ici nu souffle de cOs~ moloolitisme religieux dans lequel se révèlent une fois (le plus les vrais sentiments d'Israël à l'égard des Gentils.
 
  
 
==References==
 
==References==

Latest revision as of 12:53, 16 July 2010

IV.

La Révélation et les peuples gentils.

Si les Docteurs prétendent que Dieu a parlé sur le Sinaï toutes les langues connues et s'ils insistent particulièrement sur les plus importantes d'entre elles, c'est manifestement parce que, d'après eux, la révélation divine s'adressait aux autres peuples aussi bien qu'à Israël, autrement l'affirmation rabbinique n'aurait pas de sens. Mais voici qui est bien plus remarquable encore: ils vont jusqu'à dire qu'avant de proposer la Loi à Israël, le Seigneur l'offrit à toutes les autres nations de la terre qui n'ont point voulu l'accepter [1].

Cette idée se trouve dans le Talmud comme dans la Pesikta et il n'y a guère de Midrasch qui, d'une manière ou de l'autre, ne la reproduise. On rencontre même à ce propos chez un rabbin cette phrase significative: « C'est que le Saint, bénit soit-il, n'agit pas tyranniquement avec ses créatures. » [2] Si le texte de la bénédiction mosaïque ne mentionne avec le Sinaï que Séir et Paran, ces deux noms suffisent aux commentateurs pour désigner l'humanité entière, car ils représentent à leurs yeux les deux grandes puissances qui se disputaient de leur temps la domination de leur pays, l'Orient et l'Occident, les Arabes et les Romains. La Pesikta s'appuie en outre sur ce passage des Psaumes: « Tous les rois de la terre te louent, ô Eternel, car ils ont entendu les paroles de ta bouche. [3] Ils ont célébré les voies de l'Eternel, car la gloire de l'Eternel est grande [4] ».

L'offre que Dieu fait de sa Loi aux peuples gentils, au moment même d'apparaître sur le Sinaï, a une beauté dramatique qui rehausse la valeur philosophique et historique de l'idée rabbinique.Veut-on cependant voir celle-ci sous une forme plus rationnelle? Qu'on lise ces mémorables paroles: « Sache et apprends que depuis le jour où Dieu a créé le monde jusqu'au moment où Israël sortit d'Egypte, Dieu est allé tour à tour chez toutes les nations du monde pour leur offrir sa loi, mais elles n'ont pas voulu l'accepter. Aussi dans chaque génération, des témoins se lèvent pour l'attester; ce sont Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach, Tsophar de Naama, Job du pays d'Uts et le dernier de tous, Balaam fils de Béor [5].Ainsi, ce qui nous est présenté ailleurs comme un incident de la scène du Sinaï se développe ici dans toute la durée de l'histoire antérieure à Moïse. C'est à toutes les nations successivement que la Loi a été proposée et elles ont refusé. Mais ce qu'il y a de particulier dans cette haggada, c'est ce détail que des témoins de l'impartialité divine ont surgi à toutes les époques au milieu des Gentils en la personne des prophètes gentils eux-mêmes. Nous trouvons là une frappante analogie avec les célèbres paroles de l'apôtre Paul disant aux païens que les penseurs et les philosophes que Dieu dans tous les temps a fait naître parmi eux pour leur rappeler la vérité divine, seront un jour leur condamnation. [6] Cette conception de l'économie de la Révélation, ne peut avoir été empruntée qu'au fond même du judaïsme et le mot de Paul aussi bien que le texte du Midrasch attestent les croyances universalistes qui régnaient dans ce milieu pharisaïque où Saul de Tarse avait puisé ses inspirations.


References

  1. Jalkout Schimeoni Sect. Itro, § 286.
  2. Ps. CXXXVIII, 4, 5.
  3. Page 566
  4. Seder Eliahu Zuta, XI.
  5. Jalkout Schimeoni, Sect. Vezot Abberacha, 951.
  6. Epitre aux Romains, I, 19, 20; Voir aussi Actes, XVII, 23, 28.