Israël et L'Humanité - La justice de Dieu dans la notion de Providence

From Hareidi English
Revision as of 11:36, 12 November 2009 by WikiSysop (talk | contribs)

Jump to: navigation, search

La. justice de Dieu dans la notion de. prWdeme.


On peut dire que la justice de Dieu est le commencement de l'histoire. Nous la voyons à l'oeuvre dans tout ce que la 'Bible nous raconte d'Adam et dEve, de Caïn et dAbel, dans le juge­mont général au moment du déluge, dans le jugement partiel des cités de la Pentapole. Dieu apparatt en aonge à, Abimêlech pour venger l'bonne" de Sera et Abiméleeh lais" échapper un cri, confession éloquente de la notion qu'il a de cette justice: « Sel­gneurl ferais‑tu périr même une nation justel (‑) >.

L'expulsion des habitante de Oaumu p" les Rébreux a toujours soulevé chez les adversaires de l'inspiration biblique des protesta. tions indignées, car !W la présentent comme un massacre, aveu­glement décrété par le bon plaisir de Dieu en faveur de son peuple privilégié, Or, Il y a lâ au contraire un exemple d'impartiale justice. Si Dieu chasse les Cananéens, qu'on ne %'y trompe pu, c~est, dit Moïse, à cause de leurs péchés: « C'est par toutes ces choses que se sont souillées les nations clos je vais chasser devant vous. Le pays en a été waillâ; je punirai WB iniquité et le pays vomira ses habitante ('). La loi morale s'impose si également à, tom quIsraël ne ffl& pu épargné davantage $111 vient à imiter ces populations, Wrrompues: c Prenez garde que le pays ne vous vondisse, si vous le souillez, comme il aura vomi les nations qui y étaient avant vous (s) ». Et ameui%: e Il arrivera que je vous traiterai vous­Mêmes Wmmej'ai résolu de les traiter~) ». c Si tu oublies PEternal,


              xx, 4.

Lé~itique, xvm,

Ibid., 'V'l', ~28.

NQMb~1 xxxHil


140 DIEU


ton Dieu, et que tu ailles après d'autres dieux, Bi tu les sers et te prosternes devant eux, je vous déclare formellement aujourd'hui que vous périrez. Vous périrez comme les nations que IlEternel fait périr devant vous (~) .

    Toutes ces déclarations sont d'une importance capitale et pleines

de précieux enseignements. Israël est soumis comme toute l'humanité

à une même loi divine. Les iniquités des hommes rompant lehar.

monte universelle mitraillent pour eux de fatales conséquences, ou

la loi providentielle de la cause et des effets d ' oit, pour le maintien

de l'ordre général, recevoir constamment son application et son in

flexible rigueur n'est que souveraine sagesse.

Non seulement les écrivains sacrés assimilent avec insistance Israël à la gentititâ au regard de la justice de Dieu, mais ils mettent un soin tout particulier à proscrire l'idée que le peuple juif aurait été élu par un privilège arbitraire on même paru que son mérite se serait trouvé plus grand que celui de ses ennemis: < Ne dis Pas en ton cour: C'est à cause de ma justice que leEtemel me fait entrer en possession de ce pays. Cu o~est à cause de la mé. chanceté de ces nations que IlEternel lu chasse devant toi. Non, es n'est point à cause de ta justice et de la droiture de ton mur que tu entres en possession de leur paye; mais c'est à unes de la méchanceté de ces nations que IlEternel, ton Dieu, les chasse devant toi (2) >. Ailleurs, comme pour écarter toute velléité d'orgueil, Moise appelle Israël « le plus petit des peuplew»: « Ce n'est point puce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que IlEternel West attaché à vous et qu'il vous a choisis, cm vous êtes le moindre de tous les peuples C) ». Le grand législateur donne comme motif de Pêlection &Israël l'amour de Dieu pour lui et sa volonté de tenir le serment queil avait fait à ses pères. Et il ne faudrait pas mire quifi y a la une contradiction avec les déclarations du Lévi, tique précédemment, citées, car tout nous montre que cet amour particulier de Dieu Wut au fond que la consécration des aptitudes ethniques spéciales dIsraël à devenir le gardien et le propagateur de la loi divine dans le monde.

L'exactitude historique des déclarations de la Bible sur la sur. juption des peuples cananéens, que certaine eritiques ont voulu


Deutérollisse, vin, 19. Dout&o..e, lx, 4. Ibia., In, 7.


LE DIEU PROVIDBNUE 141

contester, n'ajoute rien d'ailleurs à la valent religieuse et morale (les textes. L'essentièl est qu'on ait cru à cette dépravation et que Moïse en ait en tirer, au profit des Israélites, une leçon de justice divine égale pour tous. Mais voici quelque chose de plus munir­quable encore et qui met un dernier trait au portrait de La juste et Universelle providence tracé pu le législateur hébreu. Nous entendons mlui~i déclarer à son peuple que les malheurs qui fon­dront su Israël survirent à la moralisation des gentils, dé même que les épreuves de ma derniers ont servi de leçon aux Israélites: « Les générations à venir, vos enfants qui naîtront après vous et, Vêtranger qui viendra d'une terre lointaine, à la rue des plaies et des maladies dont VEternel aura frappé ce pays.... toutes les na, tiens diront: Pourquoi IlEternel a‑t‑il ainsi traité es pays? pourquoi cette ardente, cette grande colèrel Et l'on répondra: C'est pores qu'ils ont abandonné Valliance contrastés avec eux par PEternel, le Dieu de leurs pères, lorsqu'il les lit sortir du pays IllEgypte; c'est puce qu'ils sent allée servir dautres dieux et se prosterner devant eux... Alors la colère de l'Eternel eest entianimée centre cette conUée... L'Eternel les a arrachés de leur pays avec colère, avec fureur, avec une grande indignation... (') ». Et ne peut‑on pas voir dans le verset suivant une, parole de repentir et de conversion dm Gentils à la vue de cette justice que Dieu exerce même sur ceux qui lui sont le plus chers, afin que Pexemple sait plus pro. diable à toust c Les choses cachées sont à IlEtornel, notre Dieu; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mottions en pratique toutes les paroles de cette loi >.

Quoi qu'il en soit, ce texte se passe de commentaire. On ne saurait souhaiter Due notion plus explicite de justice impartiale et de sage providence. Aussi nous autorise‑t‑il à considérer tout ce que nous trouvons d'analogue soit dans Philon, soit dans Josèphe, non comme une marque de condescendance à l'égard dos païens pour s'attirer lem bienveillance, mais au contraire comme un écho fidèle des idées bibliques elles‑mêmes. Philon a déclaré avant Paul qu'il ne suffit pas d'appartenir à Israël par la naissance pour avoir le droit de se dire un digue fils d~Abmham et il Élu en. pour cela qu'à se rappeler les paroles énergiques de Moïse: « Si tu neobéis point & la voix do pEtionsle ton Dieu... le prosélyte qui sera au


(il =x, 22 M ,I,.


112 DIPIU


milieu de toi (') s'élèvera au‑dessug de Lé! de plus on plus que toi, tu deamoidras toujours plus bas (') i.

Comment douterions‑nous d'ailleurs du, sens à donner aux pa. roles de ces auteurs israélites, lorsque nous voyons s'exprimer de la même manière une école foncièrement juive, qui méprisait en apparence le monde paient autant qu'elle en était méprisêû et dont les prescriptions rigoureuse& tondaient sans cesse à séparer autant que possible Israël de la Gentilitê 1 Noue voulons parler des Pha, risiens. On peut être assuré que ce qu'ils enseignent est l'exposé fidèle de la foi juive et non point une concession faite aux païens qui les entouraient. Or ces Docteurs ont dit, entre autres choses, que taudis que le gentil converti aujudamme est asaimilê à l'israélite de naissance au point de pouvoir manger Pagneau. pascal, l'israélite apostat devient un véritable étranger (‑), car ses oeuvres le ren­dent méconnaisable, à son Père qui est dans les cieux (4). A leurs Yeux Abraham est la père de tous les hommes qui observent la loi divine soit israélite, soit noachide, ils ont le droit de lui donner ce nom et quiconque abandonnant l'idolâtrie fait profession du pur monothéisme peut être qualifié de juif, yehoucli, à quelque race qu'il appartienne (~). West‑ce pu Pêche de ces dootrines pharisiennes que nous entendons dans la bouche de Justin Martyr quand il déclare que ceux qui ont vécu selon le Logos, comme Socrate, Héraclite et ceux qui leur ressemblent, ont été chrétiens avant la prédication de.I'Evangile r)f

Ces mêmes Docteurs ont enseigné qu'au‑dessous des commun. dements de la loi mo&%Tque qfflon écrivait à l'usage des Gentils, on ajoutait ces paroles: « afin que vous ne soyez pas outratrès à agir selon leurs abominations » C), dans le but de montrer aux palette que les lois rigoureuses édictées pour séparer d'eux Israël, étaient destinées à préserver les Juifs de leur contact moral, mais, que ceux‑ci ne les en auraient pu moins considérés comme des


‑wu MI‑1

Dan~onome, xxviii, 43.


"I luv"s 6t%‑t dIll‑01 êtllgêm pour ,, Père a.

1û8~ 1~2PPM ~e%=3V Raschi, 1. Emod, x,,, 43.

4~nr"  ?#P2 'IDIZM ~2 V. R. Nimim, 1, Abodà~Zàm, 357‑.

Et qui pu%& 161VY (mun RU",) vlu"t cheu"i im't q,,d,, pua G~mOOB ftmant 8"mt" It Hlrmlitll saqu, Il@ ben«. (ApIlIg. 1, 46).

(7) T. B. Sula, cap. vu.


LE DIUU PROYIDBNCE 113

frêne si seulement île avaient observé la loi naturelle des nmobides. Est‑il besoin de rappeler encore ici cette doctrine des Pharisiens si souvent citée et d'après laquelle tous les justes, à quelque rare qu,fis appartiennent, ont part au salut éternel? (~). De telles ma­ximes que la religion seule inspirait aux rabbins sont conformes d'ailleurs à celles que la saine philosophie de la gentilité suggérait à ses adoptez, témoin le second Platon, Bratosthêne d'Alexandrie, qui deux siècles avant l'ère chrétienne professait déjà qu'on devait, non pas diviser les hommes en grecs et en barbares, mais di­Minguer ceux qui font le bien de ceux qui commettent le mal.

Nous trouvons dans le Talmud au passage qui rappelle singu. liërement, dans ce qu'elle a de raisonnable, la doctrine de Paul sur la rejection d~Isr"l. Il n'est peut‑être pas inutile de le rap. procher des textes bibliques que nous avons rapportés plus haut, afin demontrer la continuité d'esprit du judaïsme sur la question de la justice et de la providence de Dieu. c Le saint, bênê soit‑il, dit: Ceux‑ci sont mes créatures et ceux‑là sont Fouvrage des mes mains. Comment donc pourraisje sacrifier les ans aux animal Olest ce que dit un proverbe populaire: le taureau s'est mis à courir et comme il est tombé, le maître l'a remplacé par un cheval qu'il a mis dans son écurie >. Busch! ajoute: C'est se que le mettra n1aurait jamais voulu faire avant la chute du taureau, car il aimait beaucoup. son tamsau. Et quand ensuite le taureau vient à se rê­tablir de sa chute, la maître éprouve de la peine à faire sortir son cheval de l'écurie après l'y avoir placé. De même, lorsque le Saint, béni soit‑il, a vu la chute d'Israël, il a conféré la grandeur aux peuples de la terre et quand Israël converti à Dieu en obtiendra miséricorde, Dieu aura de la peine à repousser les peuples de la terre à cause d'Israël ~ (~).

Lorsque nous lisons dans les Evangites que Dieu peut, même des pierres, faire surgir des enfants à Abraham, il n'y a donc 1.1 rien de plus fort que ce que nom trouvons chez les rabbins eux. mêmes. On con~oit parfaitement que l'opposition BeetairE4 qu?ilë faisaient au judaïsme ait pu inspirer de telles déclarations aux ré. docteurs des Evang ; s trop disposés à sacrifler à leur idéal mes‑

                               île

sianique Pamour de la patrie juive, mais que les rabbins, tout en


T. BIbli, Slhê~il. M. M1111IL111 lk"t TOAUW, Ill, L Nekokos­Sa.h6dA,, V 98.


144 Dfflu


restant des juifs fldèle8 et de zélés patriotes, aient du prononcer de semblables pmoles, quelle preuve convaincante en faveur do la haute idée qu'ils avaient de la justice souveraine et universelle de Dieu!


References