Israël et L'Humanité - Les livres historiques

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LEs L'i~B RISTOMQUES.


Nous avons dit que les critiques sont divisés sur la question de la date de rédaction du Deutéronome et des quatre livres pré­cédents. Mais on peut voir que, quelle que soit La solution à la­quelle on s'arrête, il alest pas douteux que le monothéisme ne soit professé dans le Pentateuque. Nous complèterons notre d6monstra, tien en parlant maintenant des livres historiques, c'est‑à‑dire de, ceux qui, par leur eavactêre même, sembleraient moine propres ànoua révéler Pêtat do& croyalmes‑ Si des ouvrages comme Josué, qui relate les événements d'une époque considérée comme l'âge de fer de l'hébraisme, comme sa période d'anarchie et de polythéisme, contiennent néanmoins des témoignages précis de foi monothéiste, le fait paraltra d'autant plus concluant.

Les exégètes modernes estiment que ce livre de Jessé est du même auteur que le Deutéronome dont il serait la suite. Il est certain en tout ou que la doctrine est la même dans cas deux écrits. Le narrateur sacré met dans la bouche de Rabat, ou pu. mise: C Noua Pavons appris (le passage de la mer Bouge) et nous avoue perdu courage et tous nos esprits sont abattu à votre aspect, car c'est PEternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre » ('). Plus loin Josnê annonçant au peuple qu'il allait traverser le Jourdain et que l'arche le précéderait dans sa marche, appelle ce palladium dIsraël: l'arche de l'alliance da Seigneur de tout la terre ~. D'après certaine exégètes hostiles àForthodoxie et qui seraient fort surpris d'apprendre que le" inter. prêtation est précisément en faveur chez les Kabbalistes, 116pithête de e seigneur de toute la turc » s'appliquerait à l'arche et (le fait


Q) J",é, a, Il.


90 DIEU


le signe du génitif au mot alliance manque dans lhébreu (1). Mais quoi quOil en soit de cette discussion grammaticale, le Dieu d'Israël on son représentant est‑nommê Seigneur de toute la terre avec tentes les conséquences qu'implique une telle appellation. A notre avis

,, dans la circonstance OÙ cette parole est prononcée, le sens lie peut être que celui‑ci: l'arche pénétrera la première dans le fleuve et en partagera les eaux, en sorte que vous pourrez le traverser à pied, car le Dieu qu~elle représente est le Maître de l'univers, de la nature et de Phummité, et il est ainsi en son Fouvoir d'abattre les obstarfles que vous opposent le Jourdain et les Caunéens.

Le livre des Juges contient la phrase fameuse où Jephté semble regarder Kemosoh, dieu d'Ammon, comme l'égal du Dieu d'Israël (% phrase qui constitue un des principaux arguments de ceux qui nient le monothéisme juif. Mais nous y lisons aussi ces paroles adressées par la même Jephté au roi païen: , Que PEternel, le juge, soit aujourd'hui juge entre lu Boné~l~ël et les Beté‑Ammün » (3). En appelant le Dieu d'Israël le juge, l'intention de Fauteur est évidemment de déclarer que &ut à Lui seul qu'il appartient de juger les difèrends entre tous les peuples et par conséquent entre Israël et les enfants d'Ammon, quoique üeux~üi adorassent un autre dieu. Et qu'est‑ce à dire sinon qu'aux yeux dIsraël ffl dieux étron. gers ne comptaient pu? No" voyons en outre que les Hébreux ne négligeaient aucune occasion de proclamer l'unité de Dieu et d'apprendre aux païens que le véritable Juge, c'était non pas la divinité particulière qu'ils adoraient comme tel, mais bien le D à

                                                                                                  leu

de toute l'humanité. Ce texte prouve pen"tre aussi quIrmaël ne

considérait pas les autres peuples comme incapables de comprendre

le monothéisme, ni même comme entièrement ignorants de cette

croyance.

L'action de grâces d'Anne après la naissance de Samuel ren. ferme des paroles remarquables: c Nul n'est saint comme PFternel; il ney a point (rautre Dieu que toi; il n'y a point de rocher comme notre Dieu > (). Voici donc, entre autres, un passage dont la cri. tique ne conteste pas l'authenticité et qui nous montre que l'emploi


rwn Irm Mit rrum rua litb&eement: rmh, a, lliU«m M~

d, is ~, (Jomd, ni, 11).

(2) Juges, xr, 24.

     Ibld., xi, 27.
     , swa..], il, 2.


LE DIEU UNIQUE 91

du comparatif dans la Bible, allégué quelquefois comme une prouve de polythéisme, Wexclut pas Vidée de l'absolu qu?ll accompagne au contraire. On nous dira peut‑être que s'il nous plait d'entendre les mots: c Nul n'est saint comme VBternel; il n'y a point de rocher comme notre Dieu > dans le même sens que s'il était écrit: , L'Etemet est le seul saint; notre Dieu cet le seul rocher », on pourrait tout aussi logiquement affirmer quo le superlatif appliqué au Dieu d'Israël ne supprime pas la possibilité de comparaison avec d'autres divinités; « il n'y a point d'autre Dieu que toi , signifierait simplement: c pour Israël tu es le seul Dieu ». Mais il est évident que lorsqu'on ventjuger du degré d'élévation auquel un esprit est parvenu, c'est ce qu'il y a de mieux en lui qui doit être pris comme mesure de son idéal. Aussi, puisque la croyance à l'unité de Dieu chez les Juifs est établie par des textes nom­breux et prêcls~ on ne saurait, pour les convaincre de polythéisme, alléguer certaines formes de langage que les idées courantes de Pépoque comportaient et que les rapports incessants avec le monde païen rendaient en quelque sorte nécessaires. Il faut noter aussi que dans le verset qui nous occupe, Pautour ne juxtaposa pu au hasard deux idées opposées: il place Son affirmation: c Il n'y a point d'autre Dieu que toi » comme pour éviter qu'on se méprenne sur la sans de la comparaison qui précède. N'est~e pas vouloir dire: « Certes, FEtoemel, notre Dieu, ne peut avoir d'égal en sain­totêi puisqu'il est le Dieu uniquel ». Cet exemple où l'écrivain sacré semble se reprendra et rectider Ses paroles n'est pu unique. Dans ce même livre, il fait dire par PEternel à Samuel: c Je me repens d'avoir établi Satil pour roi D; mais aussitôt il corrige cette expression en écrivant cette mémorable phrase qui saillirait à elle Seule à montrer ce qu'il faut penser des anthropomorphismes bibliques: < Celui qui est la force dIsraël ne ment point et ne se repent point, ou il n'est pas un homme pour se repentir > (1).

Nous trouvons encore "ne ce livre un autre exemple d'asso­ciation du comparatif et de labsolu: « Que Tu es donc grand, ôEternel Dieu l car nul n'est semblable à Toi~ et il n'y a point d'autre Dieu que Toi, d'après tout ce que nom avons entendu de nos propres oreilles » (1). On remarquera ici que la doctrine de Punit6 de Dieu, qui est explicitement formulés, est présentée comme


1 Samuel, xv, 11, 29. il Samuel, V'L 22.


92 DIEU

un héritage des ancêtres. Nous n'ignorons pas que la critique ra, tionaliste Oppose une fin de non recevoir à ces appels à la tra. dition; es ne serait lâ, d'après elle, qu'une illusion qui fait prendre pour un legs de l'antiquité ce qui n'cet en réalité que le rêsultat des progrès de l'esprit humain. Mais si cela est possible pour Pin­divi du et même dans certains cas pour une Eglise, comment mp~ peser qu'on puisse aisément faire croire a un peuple entier, déjà en Possession d'une longue histoire, que la foi nouvelle qui lui est prêchés n'a jamais cessé d'exister dans le pu8êt En outre, si ces paroles sont gratuitement attribuées à David, elles n'eu constituent Pas inclus une indication Pr6cieume mules croyances (lu rêdaete~ de Pouvrage et sur celles de son temps qui est antérieur, de Pavou même des critiques, au retour de la captivité de Babylone.

     Les prophètes du ve siècle avant l'ère chrétienne nous fourni­

raient incontutablement des textes en très grand nombre en fa­

veur du monothêlemejuif. Mais les arguments que nous en pourrions

tirer ne sont contestés par personne. Tout au plue nous objeetc‑t~n

que; même pour certains prophètes, le monothéisme pourrait bien

n'être encore qu'une simple mÔnolâtrie. Ces allégations os réfutent

par le ‑ Pentateuque lui~mëmo, puisque, deaprêsi les mêmes critiques,

les cinq livres de Moïse seraient contemporains on, pour les plus

exigeants, ‑ de bien peu postérieure au vi~ siècle. La doctrine est

bien la même dans tous ces 6crits et il n'y a oit plus, chez les

prophètes, que la force du sentiment, l'élévation da style, lm beauté

de l'éloquence qui ont donné à la foi monothéiste en Israël soit

parfait achèvement.

References