Israël et L'Humanité - Les sept commandements

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Les sept commandements.


§ 1.


Nous avoue étudié dans son ensemble le contenu de la loi destinés, d'aprês le judaïsme, 1 la gentilitê tout entière. Voyons maintenant ce que nous appellerons le Rayon central des préceptes imachides que l'on a souvent Pris à tort pour cette loi elle‑même, alors qu'ils ne forment en réalité que les chefs principaux du statut de phumatnitê, comme il rêsuite de tout ce qui précède.

La plus ancienne Boraîta (1) les énumêre ainsi quqi suit: , Nos Docteurs ont dit que sept commandements ont été imposés aux nie de Noé: le premier leur prescrit d'avoir des magistrats; les six autres leur dêfendent: V le sacrllêge; 20 le polythéisme; 3‑ rin­assis; 40 l'homicide; 50 le vol; 6~ l'usage d'un membre de panimai en vie ».

Eue autre Boraïta (2) modifie cette ~om«nrIatuve en substituant aux deux premiers préceptes l'interdiction de la castration et du croisement des diverses races ou du greffage des arbres. On est surpris à premiers vue de constater que de second texte, qui ne parle plus de la nécessité d'uns mogistrature, semble admettre la possibilité de l'existence d'une société humaine sans tribunaux


S~6&~, 56b­


LA LOI

chargés (Vadministrer la justice. Mais il ne faut voir, nous. le rê­pétons, dans cette liste de commandements, qu'une méthode de elassifleation et si l'on croit pouvoir omettre l'administration de la justice, c'est que celle‑ci doit être considérés comme le côté purement instrumental de la loi noachide et comme une causé­quence inévitable de l'existence même de cette loi.

Nous ferons grâce au lecteur des raisons par lesquelles les Rabbins (e) ont essayé de rattacher les sept préceptes au texte de la Genèse qui relate l'autorisation donnés par Dieu à Adam de manger de tous les fruits des arbres du paradis terrestre à, Vexception de celui de la science du bien et du mal. Elles n'ont aucune valeur exêgêtique sérieuse et appartiennent à ce système tout conventionnel qui, aux yeux même des Docteurs, n'a pas de force vraiment probante, mais qui du moins, selon le goût de l'époque pour les subtilités ingénieuses, était destine à faciliter l'enseignement des doctrines orales en ménageant dans la Bible des points de repère et des traits d'union entre Mutilons et la Tradition. Ce que ron a plus de peine à comprendre, c'est que ces arguties discutables aient fait négliger des preuves beaucoup plus intéressantes que l'on pouvait puiser dans la Genèse elle‑même, sinon pour toutes les lois noachides, du moins pour plusieurs d'entre elles.

La notion d'un Dieu unique, par exemple, impliquant sou ado. ration exclusive et la, soumission à sa volonté, résulte de la rêvé­lation même de Dieu et de ses commandements. L'histoire de la création de la femme et de l'institution du mariage faire en termes si solennels (2) contient un fondement assez solide à l'interdiction des unions défendues par le quatrième précepte roachidu et les rabbins n'ont pas manqué, d'ailleurs d'en déduire la prohibition de Padultëre et des vices contre nature (3). Le récit du châtiment de Caïn meurtrier d'Abel montre déjà suffisamment que l'homicide est un crime punissable et la loi qui le condamne est formulée ensuite de la manière la plus explicite dans l'alliance établie avec Nos (4). La défense du vol existe en germe dans la distinction faite par Dieu, maitre souverain du paradis terrestre, entre ce qu'il met


Ginas~, ,, 22, 23. 24. B«Ihëdlil, 57b.


LtS PRàCEPTES DE L~ LOI NOACffIDE~ 667

à la disposition d'Adam et ce qu'il lui interdit ('). Qnant au com~ mandement relatif à l'usage de l'animal en vie, on le lit en toutes lettres dans la loi donnes à Noé aptes le déluge et quo les Docteurs ont également intorprétee en ce sens (1). Ainsi tout le contenu de la loi‑noachide peut se déduire très facilement, soit de l'histoire d'Adam et d'Eve, soit de l'alliance conclue avec Noé et sa descen­(lance, sans qu'il soit nullement nécessaire de recourir à, des jeux de mots exêgétiques pour la rattacher aux doctrines bibliques.

§ 2'.


Puisque nous venons de mentionner l'alliance faite avec Noé, il ne sera pas inutile de direici quelques mots des préceptes q,leile renferme et de ses rapports avec la loi appelés plus tard noachide.

Nous y trouvons d'abord le devoir de la procréation (~) omis dans la liste des sept commandementse peut être parce que ceux‑ci sont parement négatifs et que les préceptes positifs, comme nous l'avens dit, n'cul pas été mis en ligne de compte. Il est possible aussi que l'ordre divin à ce sujet ait été interprété comme une simple bénédiction, selon l'opinion de certains commentateurs àlaquelle nous avons déjà fait allusion; il en affecte au surplus la forme, Boit parce que celle‑ci s'accorde avec la nature même des choses, sait parce que dans le judaïsme les idées de vertu et de prospérité d'une part et celles de culpabilité et de malheur d'autre part s'expriment communément par les mêmes mots. Mais le ce. enclore tout prohibitif des commandements unackides suffit, nous le répétons, pour expliquer l'omission dont il s'agit. Si le précepte cependant tout positif de l'institution des magistrats a été indiqué, c'est précisément parce «il est nécessaire d'organiser le pouvoir chargé de punir les transgressions.

Outre le devoir de la procréation, nous remarquons encore dans ce chapitre de le Genèse la loi relative à l'alimentation et qui permet à, la nouvelle humanité l'usage de tout animal quel qu'il soit, contrairement aux instructions primitivement données à Adam (~). La différence paraît intentionnellement soulignée par Vexpression


Q) Ibid. ,, 16, 17.

(2) Bas. ix, ~; Ss%hédrm~ 57à.


C) Ibid, 3.


668 ~ toi

biblique elle‑même, car après avoir dit: « Tout ce qui go meut et qui a vie vous servira de nourriture >, le texte ajoute en effet: < Je vous donne tout cela comme l'herbe verte », eest‑~,dire évi­demment de la même manière que les végétaux ont été jadis exclusivement permis à Adam. Les termes si généraux et la forme solennelle de ce passage font songer à la célèbre vision de Pierre "us laquelle une grande nappe contenant tous les quadmpêdes, les reptiles et les oiseaux fat. présentée à l'apôtre, taudis qu'une voix lui disait: « Lêve~toi, Pierre, tue et mange... Ce que Dieu a déclaré par, ne le regarde pas comme souillé (~) ~. On sait que les premiers chrétiens 'ont prétendu s'autoriser du songe de Pierre pour abolir la distinction que la lui de Moïse avait établie entre les animaux purs et les animaux impurs. Nous ferons observer, quant à nous, que le judaïsme n'a pas attendu ce moment pour faire cesser toute interdiction de ce genre en ce qui concerne l'hu­manité; il Won a même jamais prononce aucune. La liberté laissée sur ce point aux Noachides est aussi complets que les restrictions formulées à l'égard d'Israël sont explicites et cette coexistence de deux lois différentes démontre qu'il serait aussi absurde de vouloir assujétir tous les hommes A des distinctions de cette nature que de prétendre réaliser un progrês en abolissani les lois diététiques même pour les Israélites. Dans sa conception du statut religieux de l'humanité, le judaïsme en effet a toujours professé, au sujet des aliments permis, une liberté spirituelle aussi entiers que celle dont l'apôtre Pierre out beaucoup plus tard la vision symbolique et s'il maintient, pour le compte d'Israël exclusivement, une règle. inondation rigoureuse sur les animaux purs et impurs, ce doit être pour des motifs d'un ordre spécial. La seule obligation imposée au Gentil, à savoir la mort de l'animal dont il veut faire mage 0), suffit pour sanctionner légalement ces libertés dont il jouit pour tout le reste.

Le verset de es même passage de la Genèse, d'après lequel Dieu demandera compte à l'homme de la vie de l'homme (3), est susceptible d'une interprétation si générale que le Talmud a pu avec raison y voir la condamnation du suicide (‑). Si Dieu, selon


4.


(1) Saghéd'i', 57b.


LES PRÊCEPIES DE LA LOI NOACRIDE 669

l'expression biblique, doit demander compte < du sang de nos âmes », c'est.â.dire de tout attentat contre la vie humaine, il est clair qu'il éprouve le suicide lui‑même. S'il ne s'agissait ici que de l'homicide proprement dit, auquel le suicide peut au surplus être assimilé, en ne voit pas pourquoi la condamnation se trouverait de nouveau formulée en termes généraux à la fin du même verset r ~ Et je redemanderai parus de l'homme à l'homme, à, l'homme qui est son frère (') ~ Comment douter d'ailleurs que le suicide soit réprouvé, quand nous voyons que le criminel qui a encouru la peine capitale et qui par conséquent n'est que la cause indirecte de sa mort, est déclaré responsable de la porte de sa propre vie et appelé à, en rendre compte devant Dieu, comme le prouve l'im­position des mains à laquelle il était assujéti avant d'être conduit au supplice.

Ce qui est certainement digne d'attention, c'est la phrase qui termine ce précieux document de l'antique loi noachble; < Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car Dieu a fait l'homme à, son image (2) ~. Ne faut‑il voir dans ces derniers mots qu'une sorte de justification du châtiment capital réservé à l'homicide qui, par son crime, aurait offermé Pimage de Dieu? Ne sont‑ils pas plutôt la consécration du droit dont Phomme jouit de se substituer à Dieu pour exercer une juridiction sur ses semblables, grâce à cette ressemblance avec la Divinité qui lui donne l'intuition de la vérité morale, la connaissance du bien et du vrail Si l'on rapproche ce verset de tant d'autres dans lesquels la justice est qualifiée de chose divine et qui nous mon. trent Dieu siégeant au milieu de ceux qui l'administrent (3) et même en eux, selon la traduction littérale, si l'on ajoute que le condamné à mort est considéré comme consacré à, la Divinité ('), on pourrait même dire comme une victime, à telles enseignes que l'on a va dans l'exécution un sacrifice humain, si salon on réfléchit saur rap. ports qui relient tous ces faits et à, leur commune physionomie, on Whêsitera pas à reconnaître que la seconde intûrpr6tation est bien vraisemblable. Et que l'oit ne nous accuse pas de transporter


(i) It de imter que ,t~ p,.p.,itl,. et prê.êdM du V., .j ... Mi,

qui de dé,,,t,er qu'il Wicitt Au d« m,,t dan àmn,


,,jet.

Ibis. .,. 6.

P'. Lxxxu.

(4) L6yitiquej xxvn~ 28~ 29; Nomme,, xviii, 14,


670 LA LOI


dans l'antiquité hébraïque des idées toutes modernes, car les tînt.. logies orientales, celle de l'Egypte tomme celle de l'Inde, et Platoii lui‑même, qui a certainement puisé à des sources antérieures, cou­naissent la théorie de l'homme fait à la ressemblance de Dieu,

Telles sont les relations existant entre les termes de l'alliance conclue avec Noé et sa descendante et la teneur de la Ici dite iwachide dont nous allons étudier en particulier les divers com~ mandements.

References