Israël et L'Humanité - Situation des noachides d!aprês l'Ecriture

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Les prosélytes de la porte.


§ 1.


SITUA'nON DER NOACHIDICS D'AURÙR L'ECMTUUE.


Si la Bible ne connaissait que cette seule classe de prosélytes complètement assimilés, nous venons de le voir, aux Israélites de naissance, cela suffirait à prouver le caractère universel du judaïsme. Mais PEcriture, non moins que la tradition, admet une autre ca­tégorie de prosélytes, celle des prosélytes de la porte, qui n'étaient point astreints à la pratique du mosaïsme et se trouvaient soumis à la loi noaohide seulement.

E est hors de doute que, d'après Moïse c'est cette

loi qui, dans lem temps antérieurs à sa venue, régissait les Israélites

     aussi bien que les Gentils. Or si le législateur hébreu avait cru

que ces derniers seraient dorénavant assujêtis comme les Juifs A

  la Loi qu'U apportait, n'aurait‑il pas parlé, explicitement des nou.
   velles proscriptions de la Thora, au moment oh il reprochait aux

peuples puisas leurs moeurs coupables et leurs prévarications 1 Et

         qu'on ne dise pu qu'aux yeux: de Moïse Israël seul comptait

désormais à Pexclusion des puions; le fait de recevoir des prosélytes


() E,. xtvu, 22, 23.


580 LA LOI


démontre le contraire. Si la conversion des Gentils à, la loi mosaïque eût été obligatoire comme peur les Israélites, on ne sexpliquerait pas cette différence de langage, puisque, d'après le Pentateuque, la Providence divine continue à s'exercer pour les uns aussi bien que Pour lés autres. cet argument, tout négatif qu?il soit, ne laisse pas d'être concluant, mais les preuves directes et positives ne manquent pas.

Nous voyous par exemple que le Pentateuque autorise et même encourage le gher 1 faire ce que tant de stâcles plus tard les apôtres chrétiens hésiteront à lui permettre, cle~t‑àdire à faire usage des aliments défendus à, Plsra6litû. Comment prétendre après cela qu'il a fallu, de la part de Pani et de son école, un acte de courage pour rompre avec le judaïsme sac la question des charges à, imposer au Gentill L'Eglise de Jëruulem, Pierre, Jacques et tout le parti des judaïsants ne idaient certainement pas que les Gentils, d'aprâs le judaïsme, ne fassent uniquement soumis à la loi de Noé et non point à celle de Moise; c'était lâ une doctrine trop bien établie et trop constante dans la Synagogue. Il ne pouvait d'autre part venir à l'idée de Paul de contester qu'avant Jésus le salut pour le Juif sobtenait seulement par Vobservation de la loi mosaïque et qu'après Jésus la fidélité à cette même loi Wy faisait nullement obstacle. Les discussions des chrétiens à cette époque Bar cet im­portant sujet reposaient simplement, nous ne saurions trop insister là,dessus, sur une Mcheuse confusion des deux lois, de leur économie et de leur destination respective. Le mosaïsme n'avait jamais été et ne devait jamais être que la loi sacerdotale des Juifs et de tous ceux qui librement désiraient s'y affilier, et pareillement la loi nom­câble était et devait rester toujours un moyen suffisant pour les Gentils d7opêrer leur salut; les apôtres étaient, également dans l'erreur en voulant rendre uniforme et général l'empire de Pune des deux fois, la véritable religion universelle consistant au con­traire dans la coexistence harmonieuse de peau et de l'autre.

Quoi qu'il en soit, le judaïsme n'a pas attendu l'entrevue dAn­tioche () pour permettre au Gentil l'usage des mets défendus au Juif. Non seulement il les lui permettait, mais encore il les lui prêsentail, puisqu'il ordonnait à Illsraélite d'on faire don un prosélyte de la porte ou tout au moins de les vendre au Gentil, le don au prosélyte étant toutefois préféré à la vente. « Vous ne mangerez d'aucune


(~) Epître aux GaJates, eh. 1.


LES DEUX FROSÉLYTns 581

bête morte, dit Moïse; tu la donneras au prosélyte (gher) qui sera dans tes portes, afin qu'il la monde, on‑tu la donneras à l'étranger (meAn) (') ~. Ce don que la loi juive elle‑même fait au noachide de ranimai ~iMproprv à la nourriture de l'israélite, prouve de la façon la plus évidente q,'Alle la considère comme dispensé de foc. eompli8sement des prescriptions auxquelles ce dernier est "omis. Il y a la en outre incontestablement une pensée charitable qu'on ne peut songer à atténuer en alléguant le manque de valeur de l'animal en question, puisqu'il en a encore assez pour pouvoir être vendu à. Vêtranger.

La désignation du texte mosabme: < Au prosélyte qui sera da" tes portes ~ mérite eue attention particulière, précisément parce que les derniers mots semblent à première vue superflus. En effet, elle exclut d'une part le prosélyte de justice en indiquant la goule chose que le gher en question ait en commun avec Israël, la patrie; d'autre part, elle ne permet pas de supposer qu'il s'agisse de l'étranger de passage eu Palestine, soit parce que cela ferait double emploi avec le terme de wookri, étranger, que nous lisons à la fin du verset, soit pores que l'expression ne saurait aucunement Wap­pliquer au Gentil qui ne réside pas dans le pays et ne s'y trouve qu'aocidentellemmot. Nous voyons quo dans le Lévitique trois classes d'hommes sont mentionnées à propos du devoir du prêt gratuit: l'israélite (achicha, ton frère); le prosélyte (gker) et le simple habitant du pays (thoschab) (~). Cahotas et Raschi, commentateurs éminem~ ment traditionnalistes, font du gher et du thoschab deux types d'étrangers tout à fait distincts. Le texte lui‑même se charge d'ail­leurs de nous avertir qu'il S'agit de frères, titre qui ne se prodigue certainement pas au gentil idolâtre, et n'est‑ce pas déjà un miracle de charité que de le voir attribué à des hommes qui ne sont israélites ni de race, ni de religion et qui suivent seulement la religion os, turellel Aussi bien, si l'on persistait à voir dans l'étranger dont il eagit le véritable polythéiste, Puniversalisme juif n'en serait que plus remarquable, puisque l'on prouverait par la que le gentil ido­lâtre est regardé par le Juif nomme un frère et qu'il a droit à tous les bienfaits de la charité israélite.

ce n'est pas, au surplus, la première fois que le Gentil est appelé frère dans IlEmiture. Ce nom est donné dans le Doutêro.


D~utêM.111, ~v, 21. Lé,itiq.., xx,, 35.


592 L~ toi

nome aux Ëdonaites (1). il est vrai qu'il y avait un lien d'origine ont" eux et Israël, mais sans aucune affairé de religion. Or, comme les liens religieux étaient alors incomparablement pins forte que ceux du samr~ les Israélites devaient à Plus forte raison qualifier de frères ceux qui, tout en n'observant pas les pratiques de la loi mosaïque, en acceptaient du moins les principes fondamentaux, sans se rattacher toutefois à 1% race, ni à, la nationalité israélite. D'autre part, puisque, malgré la différence de religion, on tenait compte aux Edomites de la communauté d'origine, il ne fallait pas un effort d'imagination bien considérable pour remonter à Vidée de parenté primitive de tous les hommes qu'Israël fut peut‑être seul à, placer au nombre de ses croyances les plus respectables. Nous avons déjà, traité ce sujet à propos de la conception du monde d'après le judaïsme qui est celle d'une famille dont le Père commun est dans 'les cieux et les fils sur la terre, avec un premier‑né qui car Israël et nous avons vu que si l'Edomite est appelé frère àcause d'Baal!, Sodome aussi est nommée la soeur de Jérusalem et que d'eau manière générale les peuples sont considérés comme les enfants d'une même famille.

Mais dans le verset qui nous occupe il ne s'agit pas d'étrangers quelconques, encore que le traitement.ploin de bienveillance qui y est prescrit n'ait rien, on le voit, qui ne soit parfaitement con­forme à Posprit du judaïsme. C'est, nous le répétons, de deux curé­gories spéciales de Gentils que Moïse parle en cette circonstance, du gher ou prosélyte et du tkosekab ou simple habitant. Il importe de préciser la valeur de ces termes.

References