Pour apprécier convenablement la valeur philosophique do de la dontrine doctrine hébraïque sur Pidentitê L'identité des lois divine et humainshumaine, on ne saurait mieux faire, c,oyoos~nomscroyons-nous, que de reproduire ici les pensées des nombreux êcrivains écrivains qui de près on ou de loin out, preA~ senti ont pressenti cette unité. La vie sensitive et intellectuelle a été considérée de la même manière que nous envisageons la vie morale et religieuse, clegt‑â­dire comme la possession que la nature prend d'elle‑même. < Qu'est‑ce donc que l& perception extérieure? nous dit‑on. C'est la nature devenant en quelque sorte subjective, se faisant conscience pour s'apercevoir dans sa réalité et dans ses phénomènes. Quand nous voyous, c'est la lamiêre qui se voit... Quand nous Entendons, c~est le son qui s'entend. Les sens appartiennent à, la nature, viennent de la nature; c'est la nature dans son immanence qmyoit, qui entend >. On ajoute que « l'homme est l'oeuvre suprême de la puissance qui crée les organismes et que son esprit n'est que le dernier degré de la conscience que prend peu à, peudans (les efforts successifs l'esprit immanent au monde... Qu'est‑ce que l'en­tendement humain 1 Ce sont les lois universellement obéies de la matière et do l'imagination objective se percevant elles‑mêmes dans Eue faculté consciente de notre âme (~) >. Un sociologue écrit de son côté: L'homme, c'est la nature, devenue consciente d'elle‑même; c'est fflort suprême de la nature pour comprendre soi‑même, pour as connaître comme pour exister. Il   (~) V. ~,P, .,. C) P.,,,. phi1,.~ph1q~., fêvr. 1878, p~ 212 st ~.!1.  OnGAMSATION ME LA SOCIÉTÉ HUMAINE 427 paraît presque que l'échelle des êtres C'étant développée jusqu'it ce point. elle Weil plus besoin d'aller au‑delâ, car l'homme, à la différence de ce qui arrive pour lus autres animaux a la faculté de progresser indéfiniment (~) ». (lot arrêt de la nature à l'homme prouverait justement, à notre avis, qu'elle S'épuise en lui, qu'il 1, représente complètement et que tout CA qu'elle possède, c'est Phomme qui le lui a donné, mais l'homme idéal, l'Adam primitif qui renfermait bien plus IlWil n'a donné, de même que Pâme sur­passe en puissance les réalités du corps qu'elle façonne, en sorte que l'homme demeure progressif et continue, même dans la période évolutive, l'oeuvre qu'il a.tommeueêe d'une autre manière dans la période Créative, en attendant le jour où la planète, ce corps de l'humanité, ayant achevé sa carrière, retournera à l'état chaotique pour être travaillée de nouveau par son âme, Adam, et aboutir, grâce au progrès dê~jâ réalisé, à une humanité plus parfaite. La théorie de Hartmann, d'après laquelle un esprit bien dons et bien oulti,ê révèle l'inconnue inconsciente qui existe entre la nature et lui, présente asse, d'affinité avec le système de Hegel pour qui la logique est en même temps la science de la réalité; l'idée est tout, c1Iou4~dhü la seule substance, le seul et absolu sujet; l'évolution de l'univers n'est que le mouvement spontané et purement dialectique de l'idée. La même doctrine.esL démontrée plus simplement encore, si l'on observe l'intelligibilité de l'univers, par laquelle l'esprit humain contemple. ses propres lois dans le Vrai et le Beau qui éclatent dans la nature; ainsi la loi qui forma l'intelligence humaine est aussi celle qui ordonna Punivers. ~ La même loi régit le verbe de la nature et le verbe de l'homme > écrit Edgar Quinet (~) » et ailleurs, cicerchant dans les événements naturels la clef de l'histoire universelle, il dit: . je m'explique alors ma curiosité des arts, des lettres, des philosophies; je vois que ces surfaces cachent des profondeurs, que les vérités humaines enveloppent des vérités naturelles, que les lois des empires révèlent les lois des êtres organisés Déjà pour repousser les hypothèses des philosophes qui ima­ginsiont plusieurs principes des choses, soit matériels, soit abstraits, Aristote se plaignait q,lon fît ainsi de l'univers une pièce informe,   ~..Y,.., Eléomat. de Scieras soetale, P. 386. CI"ti~., ,I. Il P. 145. Des, le.. 1, IV, p. .345.  428 L'HO non plus une composition, mais une série d'épisodes où les êtres relevant de causes premières différentes, rien ne se tient néce8­ sairement. Elerbert Spencer exprime au fond une idée analogue quand il écrit: < Comme l'univers par l'impression "calculée des siècles a façonné Phumanité à eau image et fait descendre en elle ses propres lois, l'humanité à son tour imprimant peu à peu dans l'homme ses formes et son organisation finira par doseendre en lui tout entière; l'individu portera en soi le monde (') >. gn non­

naît le système La vie sensitive et intellectuelle a été considérée de Taine la même manière que nous envisageons la vie morale et religieuse, c'est-à-dire comme la possession que la nature prend d'autres penseurselle-même . «Qu'est-ce donc que la perception extérieure? nous dit-on. C'est la nature devenant en quelque sorte subjective, se faisant conscience pour s'apercevoir dans sa réalité et dans ses phénomènes. Quand nous voyons, c'est la lumière qui se voit... Quand nous entendons, c'est le son qui s'entend. Les sens appartiennent à la nature, viennent de la nature; c'est la nature dans son immanence qui voit, dqui entend ». On ajoute que « l'homme est l'œuvre suprême de la puissance qui crée les organismes et que son esprit n'est que le dernier degré de la conscience que prend peu à peu dans des efforts successifs l'esprit immanent au monde... Qu'est-ce que l'après lequel entendement humain? Ce sont leslois universellement obéies de la matière et de l'imagination objective se percevant elles-mêmes dans une faculté consciente de notre âme <ref> Revue philosophique, févr. 1878 p.212 et suiv. </ref>».

produits on Un sociologue écrit de son côté: L'homme, c'est la nature devenue consciente d'elle-même ; c'est l'effort suprême de la nature pour comprendre soi-même, pour se connaître comme pour exister. Il <ref> Page 426 </ref>paraît presque que l'échelle des êtres s'étant développée jusqu'à ce point, elle n'ait plus besoin d'aller au delà, car l'homme, à la différence de ce qui arrive pour les manifestations autres animaux a la faculté de progresser indéfiniment <ref> Anonyme, Eléments de science sociale, p. 386 </ref> ». Cet arrêt de la nature à l'homme prouverait justement, à notre avis, qu'elle s'épuise en lui, qu'il le représente complètement et que tout ce qu'elle possède, c'est l'homme qui le lui a donné, mais l'homme idéal, l'Adam primitif qui renfermait bien plus qu'il n'a donné, de même que l'âme surpasse en puissance les réalités du corps qu'elle façonne, en sorte que l'homme demeure progressif et continue, même dans la période évolutive, l'œuvre qu'il a commencée d'une autre manière dans la période créative, en attendant le jour où la pensée humaine doivent planète, ce corps de l'humanité, ayant achevé sa carrière, retournera à l'état chaotique pour êtretravaillée de nouveau par son âme, Adam, et aboutir, grâce au progrès déjà réalisé, à une humanité plus parfaite.

considérés comme faisant partie La théorie de phistoire naturelleHartmann, d'après laquelle un esprit bien doué et bien cultivé révèle l'harmonie inconsciente qui existe entre la nature et lui, présente assez d'affinité avec le système de Hegel pour qui la logique est en même temps la science de la réalité; l'idée est tout, c'est-à-dire la seule substance, le seul et absolu sujet; l'évolution de l'univers n'est que le mouvement spontané et purement dialectique de l'idée. La même doctrine est démontrée plus simplement encore, si l'on observe l'intelligibilité de l'univers, par laquelle l'esprit humain contemple ses propres lois dans le Vrai et le Beau qui éclatent dans la nature; ainsi la loi qui forma l'intelligence humaine est aussi celle qui ordonna L'univers. «La même loi régit le verbe de la nature et le verbe de l'homme » écrit Edgar Quinet <ref> Créations, vol. II p. 145. </ref>» et ailleurs, cherchant dans les événements naturels la clef de l'histoire universelle, il dit: « Je m'explique alors ma curiosité des arts, des lettres, des philosophies; je vois que ces surfaces cachent des profondeurs, que les vérités humaines enveloppent des vérités naturelles, que les lois des empires révèlent les loisdes êtres organisés<ref> Ibid, tome I, IV, p. 345. </ref>»

Déjà pour repousser les hypothèses des philosophes qui imaginaient plusieurs principes des choses, soit matériels, soit abstraits, Aristote se plaignait qu'on fît ainsi de l'univers une pièce informe, <ref> Page 427 </ref> non plus une composition, mais une série d'épisodes où les êtres relevant de causes premières différentes, rien ne se tient nécessairement. Herbert Spencer exprime au fond une idée analogue quand il écrit: « Comme l'univers par l'impression immaculée des siècles a façonné l'humanité à son image et fait descendre en elle ses propres lois, l'humanité à son tour imprimant peu à peu dans l'homme ses formes et son organisation finira par descendre en lui tout entière; l'individu portera en soi le monde <ref> Ordo et connexio idearum idem ac ordo et connexio rerum .</ref>». On connaît le système de Taine et d'autres penseurs, d'après lequel les produits ou les manifestations de la pensée humaine doivent être considérés comme faisant partie de l'histoire naturelle, les loisde la nature étant elles‑mêmes elles-mêmes les agents ou facteurs de la civi­civilisation. Peut-être se trompent-ils en comprenant cette action comme s'exerçant dans le domaine historique et sur l'humanité déjà formée. Le vrai point de contact entre la nature et l'humanité est antérieur à la démarcation qui s'est établie entre l'une et l'autre; il est dans l'idée créatrice qui s'incarne dans l'homme, seule véritable incarnation du Verbe, pour opérer la rédemption de la nature en la surélevant, grâce à la faculté de perfectionnement qui est en lui et qui la dépasse de toute la mesure dont l'idéal dépasse le réel.

lisatiom Peut‑être L'axiome de Spinoza proclamant l'identité de la nature avec les lois de la pensée <ref> Revue des deux mondes, avril 1875 </ref> répond à ce qu'il y a de vrai dans les prétentions de ceux qui soutiennent que l'esprit est régi par les mêmes lois que la matière, comme l'atteste le langage commun de tous les peuples qui emploient la même terminologie pour désigner les phénomènes matériels ou intellectuels. il n'est pas jusqu'aux lois plus éloignées et moins apparentes qui ne soient trouvées par les savants parfaitement conformes, soit qu'elles concernent les procédés de la nature extérieure, soit qu'elles intéressent les opérations de l'esprit ou de la faculté pensante. C'est ainsi qu'ils nous démontrent comment les plus notables faits psychologiques donnent la forme sous laquelle se trompent‑ils en comprenant cette actionmanifeste la nature extérieure, c'est-à-dire la cause efficiente, l'activité; l'aspiration vers un but final <ref>v. Revue philosophique, oct. 1876 </ref>. Nous retrouvons là ce que nous avons dit de la théorie hébraïque du macrocosme ou de l'univers conçu sur le type de <ref> Page 428 </ref> l'homme comme le Microcosme est l'homme conçu sur le type de l'univers, puisque dans son évolution embryonique il parcourt toutes les phases correspondantes à l'ordre zoologique et à l'ordre paléontologique.

Ecoutons maintenant l'interprète d'un système philosophique qui, dans son originalité et sa profondeur, présente de frappantes analogies avec la théosophie kabbalistique « La loi, dit M. Ravaisson, qui à tous les degrés de l'existence subordonne les causes efficientes aux causes finales et la pluralité des éléments à l'unité de l'être est aussi la loi d'ordre qui de tous les êtres comme d'autant d'éléments compose un être unique, le Cosmos, ordre supérieur qui comprend tout autre ordre ». Et la formation du Cosmos est pour cet auteur comme pour les kabbalistes une limitation, un sacrifice de l'Infini divin, une léthargie dont le réveil se fait dans l'homme <ref> Il faut se rappeler ici la <i>tardema</i> (léthargie) sont Adam est frappé dans le livre de la Genèse et qui est explique métaphysiquement dans le même sens par la Kabbale, la chute du Logos, l'Idéal, dans le réel. </ref>. Mais voici ce qui nous intéresse plus particulièrement pour notre recherche actuelle. « Si par l'examen de nous-mêmes, dit le même penseur, nous découvrons dans les lois de notre activité les lois des choses, c'est que nous ne sommes pas seulement un être individuel, mais aussi l'être divin qui s?exerçant 'éveilla à la connaissance réfléchie de sa propre essence <ref> Loc. cit p. 377 </ref>» . Il en résulte, à notre avis, comme conséquence naturelle, que le principe d'après lequel l'homme est l'image de Dieu dans le domaine historique sens où nous avons compris celle-ci se trouve en étroite relation avec celui de l'unité de la loi physique et sur Plmonnitémorale.

 Voici d'autres témoignages en faveur de la même doctrine. On a fait observer que l'homme étant compris dans le monde, les principes des choses ne sont universels qu'à la condition de s'étendre à sa nature morale. Pythagore et Platon n'ont qu'une loi pont pour le gouvernement des individus, des cités et des cieux. Spinoza de son côté commence l'Ethique par la théorie de la substance. Toute philosophie devient une morale, toute conception de l'univers une conception de l'homme et doses de ses destinées. L'homme, fragment du m~ndemonde, participe à ses lois dont la loi morale n'est qu'une déduction. Leibnitz semble penser comme Malebranche que   (il Il faut rappeler loi la todma (léthargie) dont Adam est frappe dame le livré de 1. Gaê,, et qui ~at ,pliqui .6tapbyljql.,.t d", Il on.. p. 1, Kbb~, 1. elate de L,g.., IlIdéal, sors le réel.  P) Le.. lit p. 377.  430 L'HOMME   <ref> Page 429 </ref>ce que la théologie chrétienne appelle Perdre l'ordre de la grâce, est pour ainsi dire santé anté sur perdre l'ordre de la nature ou, comme il s'exprime, que l'un est parallèle à Vautre.  On sait que Montesquieu défait la loi ~ l'expression des rapports nécessaires qui dérivent de 1, nature des choses ~ et on a, ôbjeetê à ce propos que son but unique étant en dëflnitive la bonheur, la contrainte sociale devra être r&daite au strict nécessaire et qu'aucune toi, envisagée au point de vite utilitaire, ne sera en elle­ même mi mal. Mais il faut distinguer ici entre la loi positive écrite et la loi intérieure et morale, c'est de celle‑el que Mordra. qufint douce la dëffinition; l'autre doit servir à Papplique, Jans la mesure et (je la manière les plu, convenables à 1, réalisation de la fêlicité. Existe‑t‑il d'ailleurs dans Poudrer, cite monte loi qui ait pour but unique la fêlicitê de ceux qu'elle régit ? Toutes visent plutôt à Perdre et à l'barricade entre los êtres créés et il n'y a aucune raison pour que l'homme fasse , exception à cette règle. En outre, quel est ce bonheur que l'on dit être le but uidque de la loi? C'est sans aucun doute la félicite générale et dans ce cas on ne voit pas pourquoi celle‑ci ne justifierait pas tentes les lois particulières, de quelque nature qu'elles fussent, dès lors qu'elles sont nécessaires pour atteindre Io bat proposé. S'il en, est ainsi au simple point de vue utilitaire, on ne maurait raisonner autrement dans un système qui ne reconnaît pas pour but l'intérêt seul; lu nombre des lois devra être alors évidemment, cou pas toujours le plus petit possible, mais celui que I1~rdre et la justice exigent. Il y a cependant un sens dans lequel la doctrine que nous réfutons est vrade;, c7est celui de la transformation en habitude morale des dispositions de la toi écrite, en sorte que l'on pourra alors se passer de celle‑ci. Herbert Spencer vaja~qu1à concevoir un état idéal de la sociédâ qui serait l'absence de toute loi ooer~ citive et la complète autonomie de l'individu. Comprise lune le mous non seulement social, mais religieux, cette doctrine est bien celle de Jérémie ('), lorsqu'il prédit que la Loi sera‑mi jour écrite dans les coeurs et que les hommes n'auront plus besoin de l'ap­prendre lem uns des autres. Moise aussi avait annonce, peut‑être comme un idéal à atteindre, que sa loi avait son siège sur la bouche et dans le coeur. Et qui sait s4 jugeant I1hmwmx~ temps   (‑) ~,, 33.  ORVANISATION DE LA SQOIÉ'rÊ RUX[AIXE 431   messianique arrivé, le christianisme ne s'est pas cru par Il autorisé àdécréter Pabidition de la loi, donnants, tue lune fausse. interprétation à la prophétie de Jérémie qui ne songeait nullement 1 rienabolirl L'esprit romain, tout pratique et positif qu'il était, avait de la loi une idée si transcendante qu'elle se rapproche beaucoup de la conception du Tac de l'Extêm~Orient et de la Thora envisagée, comme le fait précisément la Kabbale, au point de vue cosmolo­gique et métaphysique. Il suffit de rappeler que la jurisprudence romaine prétendait embrasser la morale tout entière et même la Science universelle, puisqu'elle se définissait elle‑même c la cou­ratissâmes des choses divines et des choses humaines (') D. D'on autre côté de Phorizon intellectuel, nous voyous les idéologues Se poser des problèmes dont panique Solution git dans cette identité des lois dont nous parlons. Kant Se demandait pourquoi, parce qu'une chose cet, il est nécessaire qu'une autre soit 1 , Je comprends très bien comment une conséquence découle (pou principe, d'après Wloi d'identité, puisqa?il suffit d'analyser le concept de Fun ~ pour en faire sortir Pàtitre. Ainsi la nécessité entraîne l'immutabilité; la composition, la divisibilité; l'infinité, l'omniscience. ?4ais comment une chose dérive d'eau autre, non plus en vertu du la loi d'identité, c'est lu ce que je voudrais qu?on m'expliquât (2) ». A cesparolus de Kant, il est Permis de répondre quon ne voit pas pourquoi on ne pourrait posi invoquer le même principe d'identité pour explique, les rapports entre la cause et Peffet, celui‑ci traduisant celle‑lâ de telle manière qu'il joue par cela même en quelque sorte le rôle de véritable verbe incarne. Ensuite si l'intention du philosophe était de rechercher, non pas pourquoi ce lien existe, mais pourquoi liens en uvOUS la notion, le fait de la succession lui‑même ne prouvant rien comme Kant l'a démontré, il n'y aurait qu'une chose à rêpondre, ce nous semble, c'est que justement parce que notre esprit est le miroir fidèle de la nature, qui et lui prend conscience d'elle‑même, il saisit ainsi le lien des faits tel qu'il est en rêaljtê. M. Séailles nous dit que la science n'est que la face subjective des mouvements de la matière, traduits par les mouvements du cerveau. « La nature et Dieu, écrit‑il $,impliquent logiquement comme les notions qui les représentent à la pensée; l'couvre de

On sait que Montesquieu définit la loi « l'expression des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses » et on a objecté à ce propos que son but unique étant en définitive le bonheur, la contrainte sociale devra être réduite au strict nécessaire et qu'aucune loi, envisagée au point de vite utilitaire, ne sera en elle-même un mal. Mais il faut distinguer ici entre la loi positive écrite et la loi intérieure et morale, c'est de celle-ci que Montesquieu donne la définition; l'autre doit servir à l'appliquer dans la mesure et de la manière les plus convenables à la réalisation de la félicité. Existe-t-il d'ailleurs dans l'univers, une seule loiqui ait pour but unique la félicité de ceux qu'elle régit ? Toutes visent plutôt à l'ordre et à l'harmonie entre les êtres créés et il n'y a aucune raison pour que l'homme fasse exception à cette règle. En outre, quel est ce bonheur que l'on dit être le but unique de la loi? C'est sans aucun doute la félicite générale et dans ce cas on ne voit pas pourquoi celle-ci ne justifierait pas toutes les lois particulières, de quelque nature qu'elles fussent, dès lors qu'elles sont nécessaires pour atteindre le but proposé. S'il en est ainsi au simple point de vue utilitaire, on ne saurait raisonner autrement dans un système qui ne reconnaît pas pour but l'intérêt seul; le nombre des lois devra être alors évidemment, non pas toujours le plus petit possible, mais celui que l'ordre et la justice exigent.

(L) Reram dirinarua aetae hurnanarmsIl y a cependant un sens dans lequel la doctrine que nous réfutons est vraie; c'est celui de la transformation en habitude morale des dispositions de la loi écrite, noUtieen sorte que l'on pourra alors se passer de celle-ci. VHerbert Spencer va jusqu'à concevoir un état idéal de la société qui serait l'absence de toute loi coercive et la complète autonomie de l'individu. MisaComprise dans le sens non seulement social, ~Vae PhRoaO~ phiqmais religieux, cette doctrine est bien celle de Jérémie <ref> XXXI, 33.s</ref>, Jlorsqu'il prédit que la Loi sera un jour écrite dans les cœurs et que les hommes n'auront plus besoin de l'apprendre les uns des autres.!Ut 1880Moïse aussi avait annoncé, peut-être comme un idéal à atteindre, que sa loi avait son siège sur la bouche et dans le cœur .Et qui sait si, jugeant l'heureux temps <ref> Page 430 </ref>messianique arrivé, le christianisme ne s'est pas cru par là autorisé à décréter l'abolition de la loi, donnant ainsi une fausse interprétation à la prophétie de Jérémie qui ne songeait nullement à rien abolir?

(~) IhidL'esprit romain, tout pratique et positif qu'il était, avait de la loi une idée si transcendante qu'elle se rapproche beaucoup de la conception du Tao de l'Extrême-Orient et de la Thora envisagée, comme le fait précisément la Kabbale, au point de vue cosmologique et métaphysique. JIl suffit de rappeler que la jurisprudence romaine prétendait embrasser la morale tout entière et même la science universelle, puisqu'elle se définissait elle-même « la connaissance des choses divines et des choses humaines <ref> Rerum divinarum atque humanarum notitia.1at 1879V. Ribot, Revue philosophique, pJuillet 1880. 125</ref>».

l'esprit est de retrouyer cette géométrie vivante dont les déductions sans fin remplissent l'éternel et l'immense: Voilà, donc la science est déductive ou elle n'est pas. L'lutelligible en nous est devenu l'intelligence et dans l'enchaînement de nos idées, nous devons retrouver l'en­chaînement des choses. Ainsi la science est dans l'espritreligion, la raison est la lumière qui l'y découvre, l'effort dialectique est le mouvement par lequel cette lumière se projette sur tout loi de l'univers idéal qui lie se distingue pas et celle de l'univers réel (1) »homme, la Sagesse et la Thora identifiées. Il est impossible do méconnaître l'analogie que présentent ces pensées avec les idées hébraïques quand On nous permettra de signaler à présent une conséquence dont nous laissons au lecteur le même auteur écrit que Phomme, se tournant vers lui‑même, n'est pas emprisonné dans les limites étroites sein d'une individualité fermée, qu'il contemple apprécier toute l'universel et limportance; c'absolu est que la science tout entière devient religieuse; toute connaissance se trouve sanctifiée et qu'en analysant sa propre pensée, il ne découvre pas des formes vides, types généraux, obstructions stériles, mais l'être dans son essence et dans ses loisacte intellectuel devient un acte moral par excellence. Et de même que les Rabbins voient dans la Thora, devenue loi de l'homme, le plan qui On a servi reproché à Dieu dans la construction du monde, nous entendons Kabbale d'être un ascétisme; après tout ce savant indépendant que nous dire avons dit, peut-être comprendra-t-on que nous souhaitions, pour l'esprit humain, dans ses recherches scientifiques, ressemble à un architecte qui, chargé avenir de retrouver le plan d'nu édifice construit, en démêlerait les intentions et en reconstituerait le dessein dans son ordonnance et sa simplicité primitives. ~ La cause matérielle et la cause formelle, ditil encore, les êlêments raison et le génie de la combinaison;science, est‑ce assez pour cons, traire le mondel Non; lbeaucoup d'imagination créatrice ne peut travailler la matière 'qu'en obéissant aux lois universelles nécessaires ascétisme semblable à celui du judaïsme qui dominent toute réalité et deviennent dans fait de l'esprit les lois de la pensée, les principes organisation humaine quelque chose de toute science et de tonte logique (~) .divin.<ref> Page 432 </ref>