Difference between revisions of "Israël et L'Humanité - Dispositions particulières de la Tradition"

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sa, le chapitre de phomicide involontaire nous voyons que les Rabbins appliquent logiquement le principe qui régit toute la loi noachide et d'après lequel le Doachide est pard,pour n'avoir point appris ce qcCil devait apprendre, c'est‑à‑dire en d'autres termes qu'il ne peut alMgner pour sa justification l'ignorance de la loi.
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(je principe diffère essentiellement de la législation mosaïque, puisque suivant celle‑ci, il faut, pour qu'il y ait délit, que la loi ait été portée à la connaissance du coupable par les témoins àcharge. Quand il s'agit (1, gentil, elle reconnaît bien comme motif d'acquittement l'ignorance du fait: c'est ainsi qu'elle absout celui qui cohabiterait avec une foraine mariée qu'il croyait libre, mais en droit elle condamne celui qui en pareil cas déclarerait pour se justifier qu'il ignorait que l'adultère fût un crime. Pour Illsraêlite
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an Contraire Patr9ka OU avertissement est indispensable pou, qu'il soit constitué Coupable. Il n'y a rien dans cette diffêrenom qui ne découle naturellement de l'économie respective des don, lois. La loi noachide a nu caractère tout rationne); elle est le verbe qui éclaire tous ceux qui viennent en ce monde et que chacun peut et doit trouve, Comme règle de vie Ou fond dû sa propre conscience. La nature du mosaïsme est tout autre; c'est la loi sacerdotale pro­mulguée non point seulement pour ce mondes mais encore pour le ciel, C'est‑àdire en langage philosophique en vue des rapports de la terre avec l'univers matériel et spirituel. La pratique du vrai et du bien, qui est le but de la loi noachide dans la mesure qu'exigent 108 intérêts dû l'individu et de la sociétê~ acquiert dans le judaïsme toute Fampleutr que comporte. l'ordre universel lui‑même. lia loi InOsaÏque surpasse donc l'intelligence actuelle de l'homme qui n'Am­bruse qu'une sphère plus restreinte des choses et sec préceptes Ont ainsi une signification beaucoup plus vaste; c'est l'univers qui s'imPOSC à PhOlme sous forme de révélation comme il s'impose àl'animal sous forme d'instinct et l'or, peut dire que la révélation n'est que l'instinct d'on ordre supérieur qui met Phocion, en ha, moule avec l'ordre universel et nuit, par le moyen d'Israël, Plm­UoUùtê et la terre tout entière. Aussi l'israélite est‑il présumé ignorer la loi, tant qu'il n'en a pas été instruit formellement, taudis que cette excuse n'est point admise pour le noachide dont la loi éminemment, exclusivement rationnelle s'impose d'elle‑même a la conscience humains,
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Les décisions rabbiniques à ce propos sont t'es explicites. ~ Le fils de, Noê est jauni de la peine capitale pour n'avoir pas appris ce qu'il devait apprendre (1) ~. Il n'a besoin, pour être paâsiblo de jugement, ni de Sanhédrin, mi de témoins comme les Juifs, ni (Patraka ou avertissement. La prescription qni lui est faite étant du, domaine purement moral implique sa condamnation cri cas d'infraction.
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Nous allons voir que ce caractère essentiellement rationnel, qui est propre à la loi noachide, produit nue conséquence qui surprend au premier abord, mais qui Cependant en découle très naturelle. mont. Les Rabbins que l'on accuse si Communément de servilité et d'étroitesse d'esprit se sont posé un problême aussi insolite que grave qui n'a peut‑êtr, été soulevé dans le droit criminel d'aucun
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pays et qu'on tout cas aucun législateur, si respectueux qu'on le suppose des droits de la raison et de la liberté de conscience, n'a jamais étudié sérieusement. Si l'ignorance West point admise comme excuse légitime pour le noachide, que doit‑on penser de celui qui nie la loi, qui ne reconnaît ni son autorité ni sa justice et dont la raison se refuse à l'acceptation de ses commandements ? Faut‑il le regarder comme coupable on le tenir pour innimentl Nous lisons dans le Talmud: « Celui qui croit on son rieur que Ilhomieide est une chose licite, qu'il n'a jamais été défendu, est considéré par Baba comme fort semblable à, l'homicide volontaire (mêzid)
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Maimomble partage ce sentiment, mais ce qui est bien fait pour étonner ceux qui méconnaissent l'élévation d'esiirit de ces Pha, risimis si décriés, c'est que deux docteurs du Talmud, Rab Ilasda et Abayé, sont d'un avis contraire à celui de Baba. ~ Celui qui est convaincu que l'homicide est une chose permise, diseut4ls en propres termes, cède à une force majeure (3) ». Voilâ certes toute une théorie moderne, fort radicale même, que l'ou ne s'attendait pas à voir apparaître à une époque si reculée et dans un tel milieu. Sans examiner ici dans quelle mesure son application peut être compatible avec l'ordre social, il est permis du moins de dire qu'une telle largeur d'esprit a imeessairement dû porter, dans d'autres domaines, des fruits de tolérance et de liberté.
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No" ne serions pas fidèles aux règles d'une critique impartiale, si nous passions sous silence une disposition qui semble empreinte d'un tout autre esprit et quUl vaut la peine d'examiner dans ses sources. Selon Maimonide (% le nouchide qui aurait tué involontai­rement un Lumidite, au lieu d'être relégué dans une ville de refuge, comme ce serait le cas pour le juif, aurait à, subir la peine de mort. Cette décision s'appuie sur un texte d'ailleurs fort obscur da Sifrê (') et en présence d'une rigueur si excessive et d'une telle inégalité de traitement, les commentateurs se sont efforces de trouver une explication acceptable. L'un d'eux prétend quo Maï~ meuble, parlant dans un autre passage du fils de Noé qui, dit‑il, n'encourt aucune peine pour la transgression involontaire de l'un des préceptes auxquels il est soumis, < sauf pour l'homicide »,
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s'occupe en réalité non du gentil converti à la loi noachide, mais d'un simple païen qui aurait tué Par mégarde nu autre Païen comme lui. Mais il est inadmissible que le gentil par et simple ait, d'après 1, judaïsme, un statut personnel distinct à la fois de la loi noachide et de laIod de Moïse et le terme de fils du lieu OmPIOYê Par Mai­monde est tout à fait impropre pour désigner le gentil idolâtre. Il nous semble que la solution de la difficulté nous est fournis par le mot mehogheg lui‑même que la loi mosaïque applique à deux formes bien distinctes d'homicides involontaires: la premiers est le meurtre commis par ignorance, le coupable n'ayant pas r«z l'avertissement légal ou atraha; la seconde est l'accident Par et simple dont les 'circonstances Suffisent Peur dégager nettement facteur de toute responsabilité morale: ni> poids qui tombe par mégarde sur la tête d'un passant, un trait lancé contre un animal et qui va blesser un homme, en un mot tous les faits que nos lois elles‑mêmes qualifient d'homicides par imprudence, alors que ceux dû la première catégorie ne sont considérés comme tels que par la loi d'Israël.
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(,ast apparemment cette premiers forme d'homicide involontaire qui n'a, nous le répétons, ce caractère qu'aux yeux de la loi juive seulement, que Maimonide a en vue quand il déclare digne de mort le noachide qui s'en rendrait coupable vis‑â‑vis d'un Israélite. Cette hypothèse déjà fort vraisemblable acquiert eue plus grande probabilité encore par l'étude du contexte. Llêerivaiii, explique en effet immédiatement le motif qui j notifie à son avis nue semblable disposition. « Bien que olbogheg, dit4l, le noachide est cependant toujours en état d'avertissement légal ~. Et il ajoute, pour éclaircir encore la question: ~ Il en est de même du gher toschab qui en lits un autre en s'imaginant que c'est chose licite; cela ressemble beaucoup à l'ho z ide volontaire et le coupable est passible dé
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mie mort, puisqu'il n eu l'intention (le tuer ~. Cola revient à dire que pour le arachide Favertissement préalable n'est nullement indis. pensable comme pour l'israélite dans le domaine de sa religion particulière et que l'note criminel suppose nue telle déformation de conscience qu'on lai chercherait vainement une circonstance atténuante.
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Nous trouvons dans Baschi nue autre déclaration formelle. Sur ce texte du Talmud: « Les prosélytes et les gentils qui auront tué subiront la mort », il fait ce commentaire: . Ces paroles se ,apportent aux sept préceptes imposés aux fils de Noé; il est de
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(Jus obscurité subsiste dans ces dispositions traditionnelles de la loi noachide sur l'homicide. Nous voulons parler de la règle sanctionnée par Maimonide et d'après laquelle celui qui aurait commis un homicide involontaire pourrait être lui‑même tué Par 10 vengeur de la victime, sans que 00 dernier à son tour encourût de ce chef la Peine de mort. 'dais la distinction que nous avons établie plus haut (Jans le sens à donner au mot âchogheg éclaircit cette difficulté. Maimonide veut simplement (lire que lorsque Pho­micide rentre dans la catégorie des actes que la loi ne Punit Peint, le coupable involontaire n'encourt pas moins le risque d'être tué par le parent de la victime, ce qui n'est qu'une conséquence de la liberté qu'on lui laisse. Mais ce quon s'explique moins aisément, c'est que celui qui le tuerait par vengeance ne soit pu, selon Maimonide, réputé commettre un homicide. Il faut toutefois muai­dêrer que phomicide involontaire a toujours l'apparence d'un délit, puisqu'il entraîne pour l'israélite la peine de la relégation. un outre, la négligence de l'auteur de Paccident engage dans une cer~ taim, mesure Sa responsabilité. Ajoutons enfin que l'opinion de Maimonide a êtêjugêe sur ce point en contradiction avec le Talmud et même avec d'autres passages du même écrivain.
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Quant à la possibilité pour le coupable involontaire de se faire accueillir dans une ville de refuge, il faut distinguer entre l'ho. micide d'un Israélite, qui expose l'autour à la vengeance du ses proches, et celui d'un autre noachide dans lequel l'imprudence étant constatée par la loi noachide elle‑même, on applique la peine de la relégation qui garantit du moins centre la vengeance éventuelle des parents. En un mot le schogheg passible de relégation est un homicide par imprudence à la manière des noachides, c'est‑à‑dire nu homme dont la part de responsabilité est beaucoup plus grande que chez le 8chogheg de la loi mosaïque. Il en naturel en effet de penser que de même que la loi de Noê diffère de celle de Moïse au Sujet de l'homicide volontaire, du témoignage et d'autres points
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~1) M.,t, 9'.
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importants du droit pénal, elle s'en écurie également dans la dédi­nition de l'homicide involontaire et qu'entre le meurtre absolument caractérisé et le simple accident mortel que la loi ne punit pas, il y a place comme dans le mosaïsme, mais à un autre titre, pour, un homicide par imprudence qui engage suffisamment la responsa­bilité de Veulent pour que celui‑ei soit condamné à la redêgationi, Il nous semble que si l'établissement des villes de refuge peut être justement regardé comme un moyen de salut offert au meurtrier involontaire, on peut aisément prouver qWil constitue également dans certains cas un châtiment légal.
  
 
==References==
 
==References==

Revision as of 13:09, 12 November 2009

DISPOSITIONS PAUTDIULIÈRES DL LA TR&nii~ioN.


sa, le chapitre de phomicide involontaire nous voyons que les Rabbins appliquent logiquement le principe qui régit toute la loi noachide et d'après lequel le Doachide est pard,pour n'avoir point appris ce qcCil devait apprendre, c'est‑à‑dire en d'autres termes qu'il ne peut alMgner pour sa justification l'ignorance de la loi.

(je principe diffère essentiellement de la législation mosaïque, puisque suivant celle‑ci, il faut, pour qu'il y ait délit, que la loi ait été portée à la connaissance du coupable par les témoins àcharge. Quand il s'agit (1, gentil, elle reconnaît bien comme motif d'acquittement l'ignorance du fait: c'est ainsi qu'elle absout celui qui cohabiterait avec une foraine mariée qu'il croyait libre, mais en droit elle condamne celui qui en pareil cas déclarerait pour se justifier qu'il ignorait que l'adultère fût un crime. Pour Illsraêlite


0) sanhein., 67b,


(~) 1,, 4.


638 LA LOI


an Contraire Patr9ka OU avertissement est indispensable pou, qu'il soit constitué Coupable. Il n'y a rien dans cette diffêrenom qui ne découle naturellement de l'économie respective des don, lois. La loi noachide a nu caractère tout rationne); elle est le verbe qui éclaire tous ceux qui viennent en ce monde et que chacun peut et doit trouve, Comme règle de vie Ou fond dû sa propre conscience. La nature du mosaïsme est tout autre; c'est la loi sacerdotale pro­mulguée non point seulement pour ce mondes mais encore pour le ciel, C'est‑àdire en langage philosophique en vue des rapports de la terre avec l'univers matériel et spirituel. La pratique du vrai et du bien, qui est le but de la loi noachide dans la mesure qu'exigent 108 intérêts dû l'individu et de la sociétê~ acquiert dans le judaïsme toute Fampleutr que comporte. l'ordre universel lui‑même. lia loi InOsaÏque surpasse donc l'intelligence actuelle de l'homme qui n'Am­bruse qu'une sphère plus restreinte des choses et sec préceptes Ont ainsi une signification beaucoup plus vaste; c'est l'univers qui s'imPOSC à PhOlme sous forme de révélation comme il s'impose àl'animal sous forme d'instinct et l'or, peut dire que la révélation n'est que l'instinct d'on ordre supérieur qui met Phocion, en ha, moule avec l'ordre universel et nuit, par le moyen d'Israël, Plm­UoUùtê et la terre tout entière. Aussi l'israélite est‑il présumé ignorer la loi, tant qu'il n'en a pas été instruit formellement, taudis que cette excuse n'est point admise pour le noachide dont la loi éminemment, exclusivement rationnelle s'impose d'elle‑même a la conscience humains,

Les décisions rabbiniques à ce propos sont t'es explicites. ~ Le fils de, Noê est jauni de la peine capitale pour n'avoir pas appris ce qu'il devait apprendre (1) ~. Il n'a besoin, pour être paâsiblo de jugement, ni de Sanhédrin, mi de témoins comme les Juifs, ni (Patraka ou avertissement. La prescription qni lui est faite étant du, domaine purement moral implique sa condamnation cri cas d'infraction.

Nous allons voir que ce caractère essentiellement rationnel, qui est propre à la loi noachide, produit nue conséquence qui surprend au premier abord, mais qui Cependant en découle très naturelle. mont. Les Rabbins que l'on accuse si Communément de servilité et d'étroitesse d'esprit se sont posé un problême aussi insolite que grave qui n'a peut‑êtr, été soulevé dans le droit criminel d'aucun


(') M«,,t, 9b; M.Ynn.id~, M~I.Chim, X, l'


LES PRÊCEPTES DE L~ LOI NOACRIDE 689

pays et qu'on tout cas aucun législateur, si respectueux qu'on le suppose des droits de la raison et de la liberté de conscience, n'a jamais étudié sérieusement. Si l'ignorance West point admise comme excuse légitime pour le noachide, que doit‑on penser de celui qui nie la loi, qui ne reconnaît ni son autorité ni sa justice et dont la raison se refuse à l'acceptation de ses commandements ? Faut‑il le regarder comme coupable on le tenir pour innimentl Nous lisons dans le Talmud: « Celui qui croit on son rieur que Ilhomieide est une chose licite, qu'il n'a jamais été défendu, est considéré par Baba comme fort semblable à, l'homicide volontaire (mêzid)

Maimomble partage ce sentiment, mais ce qui est bien fait pour étonner ceux qui méconnaissent l'élévation d'esiirit de ces Pha, risimis si décriés, c'est que deux docteurs du Talmud, Rab Ilasda et Abayé, sont d'un avis contraire à celui de Baba. ~ Celui qui est convaincu que l'homicide est une chose permise, diseut4ls en propres termes, cède à une force majeure (3) ». Voilâ certes toute une théorie moderne, fort radicale même, que l'ou ne s'attendait pas à voir apparaître à une époque si reculée et dans un tel milieu. Sans examiner ici dans quelle mesure son application peut être compatible avec l'ordre social, il est permis du moins de dire qu'une telle largeur d'esprit a imeessairement dû porter, dans d'autres domaines, des fruits de tolérance et de liberté.

No" ne serions pas fidèles aux règles d'une critique impartiale, si nous passions sous silence une disposition qui semble empreinte d'un tout autre esprit et quUl vaut la peine d'examiner dans ses sources. Selon Maimonide (% le nouchide qui aurait tué involontai­rement un Lumidite, au lieu d'être relégué dans une ville de refuge, comme ce serait le cas pour le juif, aurait à, subir la peine de mort. Cette décision s'appuie sur un texte d'ailleurs fort obscur da Sifrê (') et en présence d'une rigueur si excessive et d'une telle inégalité de traitement, les commentateurs se sont efforces de trouver une explication acceptable. L'un d'eux prétend quo Maï~ meuble, parlant dans un autre passage du fils de Noé qui, dit‑il, n'encourt aucune peine pour la transgression involontaire de l'un des préceptes auxquels il est soumis, < sauf pour l'homicide »,


~..A mf.M, ~, 4.


P .... g. nits.

xxx', 15.

1.1el ~1 R .. ~~ ‑ 15


690 LA LOI


s'occupe en réalité non du gentil converti à la loi noachide, mais d'un simple païen qui aurait tué Par mégarde nu autre Païen comme lui. Mais il est inadmissible que le gentil par et simple ait, d'après 1, judaïsme, un statut personnel distinct à la fois de la loi noachide et de laIod de Moïse et le terme de fils du lieu OmPIOYê Par Mai­monde est tout à fait impropre pour désigner le gentil idolâtre. Il nous semble que la solution de la difficulté nous est fournis par le mot mehogheg lui‑même que la loi mosaïque applique à deux formes bien distinctes d'homicides involontaires: la premiers est le meurtre commis par ignorance, le coupable n'ayant pas r«z l'avertissement légal ou atraha; la seconde est l'accident Par et simple dont les 'circonstances Suffisent Peur dégager nettement facteur de toute responsabilité morale: ni> poids qui tombe par mégarde sur la tête d'un passant, un trait lancé contre un animal et qui va blesser un homme, en un mot tous les faits que nos lois elles‑mêmes qualifient d'homicides par imprudence, alors que ceux dû la première catégorie ne sont considérés comme tels que par la loi d'Israël.

(,ast apparemment cette premiers forme d'homicide involontaire qui n'a, nous le répétons, ce caractère qu'aux yeux de la loi juive seulement, que Maimonide a en vue quand il déclare digne de mort le noachide qui s'en rendrait coupable vis‑â‑vis d'un Israélite. Cette hypothèse déjà fort vraisemblable acquiert eue plus grande probabilité encore par l'étude du contexte. Llêerivaiii, explique en effet immédiatement le motif qui j notifie à son avis nue semblable disposition. « Bien que olbogheg, dit4l, le noachide est cependant toujours en état d'avertissement légal ~. Et il ajoute, pour éclaircir encore la question: ~ Il en est de même du gher toschab qui en lits un autre en s'imaginant que c'est chose licite; cela ressemble beaucoup à l'ho z ide volontaire et le coupable est passible dé

mie mort, puisqu'il n eu l'intention (le tuer ~. Cola revient à dire que pour le arachide Favertissement préalable n'est nullement indis. pensable comme pour l'israélite dans le domaine de sa religion particulière et que l'note criminel suppose nue telle déformation de conscience qu'on lai chercherait vainement une circonstance atténuante.

Nous trouvons dans Baschi nue autre déclaration formelle. Sur ce texte du Talmud: « Les prosélytes et les gentils qui auront tué subiront la mort », il fait ce commentaire: . Ces paroles se ,apportent aux sept préceptes imposés aux fils de Noé; il est de


LUS PRÉCULPTES DE LA LOI NOACRIDE 691

règle que 10 rappel à la loi‑ ("hara) suffit Peur cOmdanmOr à la

peine capitale même l'homicide involontaire, car les Douchâtes n'ont

pas besoin d'avertissement préalable comme nous avons dit au traité

Saphêdîin > (').

(Jus obscurité subsiste dans ces dispositions traditionnelles de la loi noachide sur l'homicide. Nous voulons parler de la règle sanctionnée par Maimonide et d'après laquelle celui qui aurait commis un homicide involontaire pourrait être lui‑même tué Par 10 vengeur de la victime, sans que 00 dernier à son tour encourût de ce chef la Peine de mort. 'dais la distinction que nous avons établie plus haut (Jans le sens à donner au mot âchogheg éclaircit cette difficulté. Maimonide veut simplement (lire que lorsque Pho­micide rentre dans la catégorie des actes que la loi ne Punit Peint, le coupable involontaire n'encourt pas moins le risque d'être tué par le parent de la victime, ce qui n'est qu'une conséquence de la liberté qu'on lui laisse. Mais ce quon s'explique moins aisément, c'est que celui qui le tuerait par vengeance ne soit pu, selon Maimonide, réputé commettre un homicide. Il faut toutefois muai­dêrer que phomicide involontaire a toujours l'apparence d'un délit, puisqu'il entraîne pour l'israélite la peine de la relégation. un outre, la négligence de l'auteur de Paccident engage dans une cer~ taim, mesure Sa responsabilité. Ajoutons enfin que l'opinion de Maimonide a êtêjugêe sur ce point en contradiction avec le Talmud et même avec d'autres passages du même écrivain.

Quant à la possibilité pour le coupable involontaire de se faire accueillir dans une ville de refuge, il faut distinguer entre l'ho. micide d'un Israélite, qui expose l'autour à la vengeance du ses proches, et celui d'un autre noachide dans lequel l'imprudence étant constatée par la loi noachide elle‑même, on applique la peine de la relégation qui garantit du moins centre la vengeance éventuelle des parents. En un mot le schogheg passible de relégation est un homicide par imprudence à la manière des noachides, c'est‑à‑dire nu homme dont la part de responsabilité est beaucoup plus grande que chez le 8chogheg de la loi mosaïque. Il en naturel en effet de penser que de même que la loi de Noê diffère de celle de Moïse au Sujet de l'homicide volontaire, du témoignage et d'autres points


~1) M.,t, 9'.


692 LA LOI


importants du droit pénal, elle s'en écurie également dans la dédi­nition de l'homicide involontaire et qu'entre le meurtre absolument caractérisé et le simple accident mortel que la loi ne punit pas, il y a place comme dans le mosaïsme, mais à un autre titre, pour, un homicide par imprudence qui engage suffisamment la responsa­bilité de Veulent pour que celui‑ei soit condamné à la redêgationi, Il nous semble que si l'établissement des villes de refuge peut être justement regardé comme un moyen de salut offert au meurtrier involontaire, on peut aisément prouver qWil constitue également dans certains cas un châtiment légal.

References